Chapitre 12
Ch. 12 v. 1-12 — La position de témoignage des disciples après le départ du
Seigneur
La Parole et le Saint Esprit sont la base du témoignage devant Dieu ici-bas
Ce chapitre place les disciples dans cette position de témoignage par la
puissance du Saint Esprit, dont nous venons de parler plus haut, et, une fois le
Seigneur parti, en butte à l’opposition du monde : — au lieu du Messie, c’est la
Parole et le Saint Esprit qui sont sur la terre. [12:4] Mais les disciples
doivent à la fois ne pas craindre l’opposition, et ne pas se fier à eux-mêmes :
[12:5] c’est Dieu qu’ils doivent craindre [12:7] et dans le secours duquel ils
doivent se confier. [12:12] Quant à ce qu’ils auront à dire, le Saint Esprit le
leur enseignera. [12:2-3] Puis, un jour, toutes choses seront révélées ; [12:5]
Dieu atteint l’âme ; [12:4] l’homme touche seulement le corps. Ici, ce qui
dépasse les promesses du temps présent, ou les rapports de l’âme avec Dieu, se
trouve mis en avant ; on sort du judaïsme pour se trouver devant Dieu. [12:8]
L’affaire des disciples était donc de manifester, à tout prix, Dieu au monde,
pour la foi, avant que toutes choses fussent manifestées : il pouvait leur en
coûter vis-à-vis des hommes, mais Jésus les confessera devant les anges. C’était
amener les disciples dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière, et à la
crainte de Dieu, par la Parole et la foi, quand la puissance du mal était à
l’oeuvre ; [12:2] tout ce mal, quoique caché, serait amené à la lumière.
Ch. 12 v. 10 — Le
blasphème contre le témoignage
[12:10] Non seulement cela : les blasphèmes prononcés contre le témoignage,
seront pires, plus impardonnables que les blasphèmes contre Jésus. Or, parler
contre le Fils de l’homme pouvait être pardonné, et l’a bien été, et le sera à
la fin aux Juifs envisagés comme nation ; mais si quelqu’un parlait en
blasphémant contre le témoignage des disciples, ce sera mal parler contre
l’Esprit, ce qui ne sera jamais pardonné. Le Seigneur agit sur le coeur des
disciples, aussi bien que sur leur conscience.
Trois encouragements
aux disciples dans leur mission
Jésus encourage ici ses disciples par trois choses : [12:7] par les soins dont
ils seraient l’objet de la part de Celui qui comptait les cheveux de leurs têtes,
quelles que fussent les épreuves de leur foi ; — [12:8] par le fait qu’au ciel
et devant les anges, leur fidélité à Christ dans cette pénible mission serait
reconnue de Lui ; — [12:10] et enfin, par l’importance de leur mission, dont le
rejet entraînerait une condamnation plus définitive que le rejet du Christ
lui-même : car Dieu avait fait un pas, et un pas final, dans ses voies de grâce
et dans son témoignage. [12:2] Tout serait manifesté, [12:7] et Dieu aurait soin
d’eux ; [12:8] ils seraient reconnus par Christ dans le ciel ; [12:12] la
puissance du Saint Esprit serait avec eux. Tels sont les motifs et les
encouragements présentés ici aux coeurs des disciples pour leur mission après le
départ du Seigneur.
Ch. 12 v. 13-48 — Les
enseignements du Seigneur sur la position prochaine des disciples
Les principes de la marche : se confier en Dieu, et avoir le coeur en haut
Ce qui suit est un développement encore plus distinct de la position où, par ce
départ, vont se trouver désormais les disciples, selon le conseil de Dieu (vers.
13). [12:14] Le Seigneur, maintenant, refuse formellement de rendre la justice
en Israël : ce n’était pas sa place. [12:15] Il s’adresse aux âmes et porte leur
attention sur une vie qui succède à celle-ci ; [12:14] et au lieu de partager
l’héritage entre des frères, [12:15] il avertit la foule de se tenir en garde
contre l’avarice, [12:16-21] les enseignant par la parabole de l’homme riche
retiré de ce monde au milieu de ses projets. [12:20] Qu’était devenue son âme ?
— Mais après avoir posé ce fondement général, le Seigneur présente à ses
disciples les grands principes d’après lesquels ils devaient marcher : [12:22]
ils ne devaient pas penser au lendemain, mais se confier en Dieu ; — [12:26]
quant au reste, ils n’y pouvaient rien (vers. 26). [12:31] Ils devaient chercher
avant tout le royaume de Dieu, et tout le nécessaire leur serait ajouté. Telle
était leur position dans ce monde qui rejetait leur Maître ; [12:32] en outre,
le coeur du Père était intéressé à leur égard ; par conséquent, ils n’avaient
rien à craindre, parce que c’était le bon plaisir de leur Père de leur donner le
royaume. [12:34] Étrangers et pèlerins ici-bas, leur trésor devait être dans le
ciel, et là serait leur coeur, car le coeur suit le trésor1 ; — [12:36] de plus,
ils devaient attendre le Seigneur.
1 Ce n’est pas, comme les hommes disent : Où est votre coeur là est votre trésor — mon coeur ne s’y trouve pas ; mais : « Là où est votre trésor, là sera aussi votre coeur ».
L’attente du Seigneur
marque toute la position des fidèles
Trois choses devaient donc agir sur leurs âmes : [12:32] le Père leur donnant le
royaume ; — [12:33] le trésor de leurs âmes dans le ciel ; — [12:36] et
l’attente du retour du Seigneur. [12:35] Jusqu’à l’arrivée de celui-ci, ils
seraient appelés à veiller et à avoir leurs lampes allumées ; toute leur
position devait se ressentir de cette attente continuelle du Seigneur, et en
être l’expression ; ils devaient être comme des hommes qui attendent, avec leurs
reins ceints. [12:37] Et alors, quand, selon le coeur du Seigneur, tout serait
rétabli par sa puissance, ils les introduirait dans la maison de son Père, les
ferait asseoir, et lui-même se ceindrait pour les servir.
Ch. 12 v. 36-37 —
L’amour du Seigneur récompensera ceux qui l’attendent fidèlement
[12:36] Il est important d’attirer l’attention du lecteur sur ce point, que ce
que le Seigneur a en vue ici, n’est pas de retenir clairement la vérité de la
venue du Seigneur à la fin du temps actuel, mais d’attendre le Seigneur, dans la
réalité de la profession chrétienne avec un coeur spirituellement en ordre.
[12:37] Ceux qui seront tels, le Seigneur les fera asseoir comme ses hôtes, et
rester ses hôtes pour toujours, dans la maison de son Père, où ils les aura
introduits et lui-même les servira en les comblant de bénédictions. Ce service
d’amour rendra les bénédictions dix mille fois plus précieuses, comme étant
reçues de sa main. L’amour aime à servir, l’égoïsme à être servi. Mais il n’est
pas venu pour être servi [(Matt. 20:28)]. Il ne renoncera jamais à cet amour.
Rien de plus exquis que la grâce exprimée dans ces versets 36 et 371.
1 [12:36] Ici, se trouve la portion céleste de ceux qui attendent le Seigneur pendant son absence. C’est le caractère du vrai disciple regardant vers le ciel, tandis qu’ici-bas le service est sa place. — Le Seigneur a aussi été serviteur ici-bas (Jean 13:1-4), et en montant en haut comme notre Avocat [(1 Jean 2:1)], il devient serviteur pour nous laver les pieds, pour notre bonheur dans le ciel. Au chap. 21 de l’Exode [(v. 5-6)], l’esclave qui avait accompli son service, s’il ne voulait pas sortir libre, était amené aux juges, et on le fixait à la porte par une alène qui lui perçait l’oreille en signe de servitude perpétuelle. Jésus, à la fin de sa vie terrestre, avait parfaitement accompli son service envers le Père [(Jean 17:4)]. — Au Ps. 40 [v. 6], il dit que Dieu lui avait creusé les oreilles, c’est-à-dire « formé un corps » (Hébr. 10 [v. 5]), ce qui est la position de l’obéissance (comp. Phil. 2:6-8) et l’incarnation. Or ce service avait été accompli dans sa vie d’homme sur la terre, mais il nous avait trop aimés, et il avait trop aimé le Père, dans le caractère de serviteur, pour abandonner ce service ; et à sa mort, son oreille a été percée, selon Ex. 21 [v. 6], et il est demeuré serviteur pour toujours, étant toujours homme maintenant pour nous laver les pieds. [12:37] Plus tard, il le sera encore quand il nous prendra à lui-même dans le ciel, selon le passage que nous étudions. Quel glorieux tableau de l’amour de Christ !
L’attente du retour du
Seigneur, et le service, caractérisent les disciples pendant l’absence de Jésus
[12:41] Sur la demande de Pierre, qui voulait savoir à qui Jésus adressait ses
instructions (vers. 41), [12:42] le Seigneur le renvoie à la responsabilité de
ceux auxquels il confiait des devoirs pendant son absence. Ainsi, nous avons ici
les deux caractères des disciples après le départ de Jésus rejeté, savoir
l’attente de son retour, et le service. [12:35] L’attente vigilante qui, avec
les reins ceints, [12:36] s’apprête à recevoir Jésus, [12:37] trouve sa
récompense dans le repos et le festin où le Seigneur se ceindra pour servir
(ministère béni exercé par lui-même) : [12:43] et la fidélité dans le service
[12:44] est rétribuée par le gouvernement de tout ce qui appartient au Seigneur
de gloire. Nous trouvons de plus ici, quelles sont les relations spéciales entre
la marche des disciples et leur position dans le monde à venir, [12:33] ainsi
que la relation qu’il y a entre la vérité générale du renoncement au monde où le
Sauveur avait été rejeté, [12:32] et la possession du royaume par le don du
Père.
Ch. 12 v. 45-48 —
L’infidélité du serviteur, conséquence de l’oubli du Seigneur
[12:45] Dans ce que le Seigneur dit ensuite du service de ceux qui, pendant son
absence, porteront son nom, il fait mention de ceux qui, dans cette position,
seront infidèles, signalant ainsi ceux qui, tout en exerçant publiquement un
ministère dans l’Église, auront leur portion avec les incrédules. Le secret du
mal qui caractérisera leur infidélité, consiste en ce que leur coeur éloignera
le moment du retour de Jésus, [12:36] au lieu de le désirer, de le hâter par
leurs soupirs, et de servir dans l’humilité afin d’être trouvés fidèles. [12:45]
Jésus ne va pas revenir tout de suite, diront-ils : — et la conséquence en sera
qu’ils feront leur propre volonté, s’accommoderont à l’esprit du monde, et
s’arrogeront de l’autorité sur leurs compagnons de service. Quel tableau de ce
qui est arrivé dans la chrétienté ! [12:46] Or, le Maître (car il l’était,
quoique n’ayant pas été vraiment servi par eux) viendra dans un moment où ils ne
l’attendaient point, [12:39-40] comme un larron dans la nuit ; [12:46] et les
infidèles, tout en professant d’être ses serviteurs, auront leur part avec les
incrédules. [12:47] Il n’en sera pas de même toutefois pour les uns que pour les
autres, car le serviteur qui, connaissant la volonté de son propre Maître, au
lieu de se préparer pour lui (fruit d’une vraie attente), n’accomplira pas sa
volonté, sera sévèrement puni ; [12:48] tandis que la punition sera moins sévère
pour qui n’aura pas eu cette connaissance. [12:47] J’ai dit : le serviteur qui a
connu la volonté de « son propre Maître », selon le texte original, parce que «
propre » indique une relation avouée avec le Seigneur, et l’obligation qui pèse
sur le serviteur en vertu de cette relation. [12:48] L’autre serviteur, il est
vrai, a ignoré la volonté explicite du Seigneur ; néanmoins il est coupable en
ce qu’il faisait le mal, que, en tout cas, il n’aurait pas dû faire. Tout ceci
est l’histoire des vrais et des faux serviteurs de Jésus, de l’église de
profession et du monde en général. [12:45] Mais il ne peut y avoir un témoignage
plus solennel quant à ce qui a amené l’infidélité dans l’Église et l’a conduite
à sa ruine et au jugement prochain, savoir l’abandon de l’attente actuelle de la
venue du Seigneur. [12:48] Et si l’on exige de quelqu’un en proportion de ce
qu’il aura reçu, qui sera coupable comme ceux qui s’appellent ministres du
Seigneur, s’ils ne servent pas le Seigneur comme attendant son retour ?
Ch. 12 v. 49-53 — La
présence du Seigneur sur terre amène des divisions
[12:49] Cependant le Seigneur rejeté était venu amener le conflit et le feu sur
la terre (vers. 49). Sa présence allumait le feu [12:50] avant que fût accompli
son rejet par le baptême de mort au travers duquel il devait passer ; néanmoins
ce n’était qu’après ce baptême de mort que sa puissance en amour aurait pleine
liberté. Aussi son coeur qui était amour, même selon l’infini de Dieu, était à
l’étroit jusqu’à ce que l’expiation donnât libre cours à l’exercice de cet
amour, ainsi qu’à l’accomplissement de tous les desseins de Dieu, où sa
puissance serait manifestée selon cet amour, et auxquels cette expiation était
absolument nécessaire comme base de réconciliation de toutes choses dans les
cieux et sur la terre1. — Dans les vers. 51-53, le Seigneur montre en détail les
divisions qui seraient le résultat de sa mission : — le monde ne tolérerait pas
plus la foi dans le Sauveur, que le Sauveur lui-même auquel elle se rattachait
et qu’elle confessait. Il est bon de remarquer comment la présence du Sauveur
fait sortir le mal du coeur humain. L’état décrit ici se trouve dans Michée ;
c’est l’état le plus affreux du mal qu’on puisse concevoir (Mich. 7:1-7).
1 C’est une chose précieuse à constater ici que, quel que soit le mal dans l’homme, il contribue toujours et malgré tout à l’accomplissement des conseils de la grâce de Dieu. [12:50] L’incrédulité de l’homme refoulait l’amour divin dans le coeur de Christ ; il n’était pas affaibli pour cela, mais il ne pouvait se répandre au-dehors et s’exprimer. Mais le plein effet de cette incrédulité à la croix, ouvrit les écluses de l’amour divin qui se répandit sans empêchement en faveur même du plus vil pécheur, dans une grâce qui règne par la justice. Ce passage est singulièrement intéressant et précieux.
Ch. 12 v. 54-59 —
L’avertissement au peuple quant aux temps et à son chemin
[12:56] Ensuite Jésus s’adresse au peuple pour l’avertir des signes qui
distinguaient le temps où ils vivaient. Il place son témoignage sur un double
terrain ; [12:54-55] sur les signes évidents que Dieu donnait de ce temps ;
[12:57] et en deuxième lieu, sur les preuves morales qui, sans signes, devaient
se recommander à la conscience, et obliger ainsi le peuple à recevoir le
témoignage. [12:58] Quel que fût l’aveuglement du peuple et de ses chefs, ils
étaient en chemin pour aller au Juge ; et une fois livrés à lui, ils ne
sortiraient que quand le châtiment de Dieu serait pleinement exécuté à leur
égard (*) (comp. Ésaïe 40:2).
Résumé des chap. 12 et
13
Résumons ici, dans une note, le contenu de ces deux chap. 12 et 13, afin de
mieux comprendre les enseignements qui s’y trouvent. Dans le chap. 12, le
Seigneur parle en vue de détacher du monde les pensées de tous : [12:5] celles
des disciples, il les dirige vers Celui qui dispose de l’âme comme du corps ;
[12:7] il les encourage par la promesse des soins fidèles du Père, [12:32] ainsi
que par son dessein de leur donner le royaume. [12:22] En attendant, ils doivent
être étrangers et pèlerins, ne se donnant aucun souci à l’égard des
circonstances par lesquelles ils passent ici-bas. [12:20] Quant à la foule, le
Seigneur lui fait voir que l’homme, dans l’état le plus prospère, ne saurait
s’assurer un jour d’existence ; mais il ajoute à ceci une révélation positive.
[12:36] Ses disciples devaient l’attendre constamment du jour au lendemain ;
[12:37] et non seulement le ciel serait leur portion, mais là ils jouiraient de
tout dans le repos. Ils seraient assis au banquet, le Seigneur lui-même les
servant : c’est la portion céleste de l’Église au retour du Seigneur. [12:36] La
part de l’Église est le service, jusqu’à ce qu’il vienne, et ce service exige
une vigilance incessante. [12:37] Alors ce sera le tour de Jésus de servir ceux
qui auront été fidèles pendant son absence. — [12:44] Nous avons ensuite
l’héritage des disciples, [12:46] le jugement de l’église professante et celui
du monde. [12:51] L’enseignement de Jésus produisait la division, au lieu
d’établir un royaume avec puissance, mais Jésus devait mourir ; [12:58] et ainsi
est amené un autre sujet, le jugement présent des Juifs. Ils étaient en chemin
avec Dieu pour aller vers le jugement. (Chap. 13) [13:2, 4] Le gouvernement de
Dieu ne se manifesterait pas en distinguant les méchants en Israël par des
jugements partiels : — [13:3, 5] tous devaient périr, s’ils ne se repentaient.
[13:8] Le Seigneur soignait le figuier pour la dernière année, [13:7] et si le
peuple de Dieu ne produisait pas du fruit cela gâtait son jardin ; [13:15-16]
c’était hypocrisie que de professer la loi en l’opposant à un Dieu présent avec
eux, à ce Dieu qui leur avait donné la loi. — [13:18] Quant au royaume, il ne
doit pas s’établir par la puissance du Roi manifestée sur la terre ; [13:19] il
croîtra d’une petite semence, jusqu’à ce qu’il soit devenu un immense système de
pouvoir ici-bas, [13:21] et une doctrine qui, comme système religieux, pénétrera
toute la masse. — [13:23] Interrogé sur le nombre du résidu, [13:24] Jésus
insiste sur l’entrée par la porte étroite de la conversion et de la foi en Lui ;
[13:25] car plusieurs qui désireront entrer dans le royaume ne le pourront pas,
quand le Maître de la maison s’étant levé, c’est-à-dire Christ rejeté par Israël,
la porte sera fermée. [13:26] En vain diront-ils qu’il a été dans leurs villes :
[13:27] des ouvriers d’iniquité ne peuvent entrer dans le royaume ! [13:28] Le
Seigneur s’occupe ici entièrement des Juifs : ceux-ci verront dans le royaume
les patriarches, les prophètes, [13:29] des gentils même de tous pays, tandis
qu’eux seront laissés dehors. [13:32] Cependant l’accomplissement du rejet de
Christ ne dépendait pas de la volonté de l’homme [13:31] ou du faux roi qui, au
dire des pharisiens, cherchait à se débarrasser de Lui. [13:34] Les desseins de
Dieu et l’iniquité de l’homme, hélas ! s’accomplissaient ensemble ; Jérusalem
devait combler la mesure de son iniquité ; [13:33] il ne se pouvait qu’un
prophète pérît hors d’elle : — [13:35] mais alors, c’est sur la responsabilité
de l’homme que retombe le rejet de Jésus.
[13:34] Ensuite, le Seigneur prononce des paroles magnifiques, comme ferait Jéhova lui-même. Que de fois ce Dieu de bonté aurait voulu rassembler sous ses ailes les enfants de Sion ; mais ils ne l’avaient pas voulu ! Si ce rassemblement eût dépendu de la volonté de l’homme, il y aurait eu séparation et désolation complète, ce qui de fait s’accomplissait alors. Tout lien avec l’Éternel était maintenant rompu de la part d’Israël vis-à-vis de Lui, mais non du côté de l’Éternel à l’égard d’Israël. La part du prophète était de compter sur la fidélité de son Dieu, assuré qu’il était que la relation fondée sur ses promesses ne pouvait manquer ; et que, si le jugement arrivait, ce ne serait que pour un temps ; il pouvait demander : « Jusques à quand ? » (És. 6:11 ; Ps. 79:5). La misère est complète quand il n’y a pas de foi pour tenir ce langage (Ps. 74:9). — [13:35] Ici donc, le grand Prophète est repoussé ; mais, fondé sur les droits de sa grâce, il leur annonce, comme étant l’Éternel, et sans qu’ils le lui demandent, la fin de leur désolation : « Vous ne me verrez point jusqu’à ce qu’il arrive que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». Cette manifestation subite des droits de sa divinité même, et de sa divinité en grâce, quand, eu égard à leur responsabilité, tout était perdu, quels qu’eussent été les soins de sa bonté, est d’une beauté que rien ne peut surpasser. C’est Dieu lui-même qui se montre quand toutes ses voies sont terminées.
Il résulte du résumé ci-dessus que le chap. 12 nous donne la portion céleste de l’Église — le ciel — et la vie à venir ; et que le chap. 13, y compris les vers. 54-59 du chap. 12, nous présente le gouvernement d’Israël et de la terre avec la forme extérieure de ce qui est venu le remplacer, quand Jésus est rejeté et le judaïsme mis de côté.