Chapitre 9
Ch. 9 v. 1-6 — La mission des douze en Israël, en témoignage définitif
[9:2] Au chap. 9, le Seigneur charge les douze de la même mission en Israël, que
celle qu’il avait remplie lui-même. [9:1-2] Ils prêchent le royaume, guérissent
les malades et chassent les démons. Mais il y a ceci d’ajouté, que leur oeuvre
prend le caractère d’une mission finale ; non pas dans le sens que le Seigneur
ait cessé de travailler, puisqu’il a envoyé les soixante et dix [(10:1)] ; mais
finale dans ce sens qu’elle devenait un témoignage définitif envers le peuple,
s’il la rejetait. [9:5] Les douze devaient secouer la poussière de leurs pieds
en sortant des villes d’où on les repousserait. Ceci se comprend, au point où
nous sommes arrivés dans cet évangile, et se répète avec plus de force encore
lors de la mission des soixante et dix, dont nous parlerons au chapitre suivant
[(10:10-11)], et qui a lieu après la manifestation de la gloire de Jésus aux
trois disciples [(9:28-29)]. [9:6] Mais le Seigneur, aussi longtemps qu’il se
trouvait présent, continuait l’exercice de la puissance en grâce, car c’était ce
qu’il était personnellement ici, et la bonté souveraine en Lui était au-dessus
de tout le mal qu’il rencontrait ici-bas.
Ch. 9 v. 7-18 — La
puissance de Jésus rassasie son peuple, mais toujours dans la dépendance de Dieu
[9:7] Mais reprenant notre chapitre, nous voyons par ce qui suit le vers. 7, que
le bruit des oeuvres merveilleuses de Jésus était parvenu jusqu’aux oreilles du
roi. Israël était donc sans excuse, car pour peu qu’il y eût de la conscience,
celle-ci était saisie par l’effet de la puissance de Jésus : [9:11] le peuple
aussi le suivait. [9:10] Retiré à l’écart avec ses disciples revenus de leur
mission, [9:11] le Seigneur est bientôt entouré de la foule ; il se montre le
serviteur en grâce de ces gens auxquels il prêche malgré leur incrédulité, et
dont il guérit les malades. Mais il veut leur donner une preuve nouvelle et
toute spéciale de la puissance et de la présence divine qui se trouvait au
milieu d’eux. Il avait été dit que, dans le temps de la bénédiction d’Israël par
l’Éternel, lorsqu’il ferait fleurir la corne de David, l’Éternel rassasierait
ses pauvres de pain (Ps. 132 [v. 17, 15]) ; [9:17] et Jésus le fait maintenant.
Mais il y a plus ici. Nous avons vu que, dans tout cet évangile, Jésus exerce
cette puissance dans son humanité par l’énergie illimitée du Saint Esprit. De là
une bénédiction merveilleuse pour nous, accordée selon les conseils souverains
de Dieu, par la sagesse parfaite de Jésus dans le choix de ses instruments.
[9:16] Il veut que ce soient les disciples qui distribuent le pain ; et
toutefois, c’est bien sa puissance à Lui qui accomplit le miracle, [9:13] car
les disciples ne voyaient rien au-delà de ce que leurs yeux pouvaient mesurer. —
[9:17] Puis s’il est l’Éternel qui rassasie, [9:18] dans la nature qu’il a
revêtue, il prend toujours place sous la dépendance : il se retire avec ses
disciples, et là, loin du monde, il prie (vers. 18). Et comme dans les deux
circonstances remarquables1, celle de la descente du Saint Esprit [(3:21)] et
celle du choix des douze [(6:12)], ici sa prière est également une occasion de
manifester sa gloire, la gloire qui lui était due, mais que le Père lui donnait
comme étant homme, une gloire liée toutefois à la souffrance et à l’humiliation
que, dans son grand amour, il subissait volontairement.
1 Remarquez aussi ici que ses prières ne sont pas offertes seulement à l’occasion des actes de puissance ou des témoignages rendus à la gloire de sa personne en réponse à ses prières. [9:22] Son entretien avec les disciples sur le changement qui allait s’accomplir dans les dispensations de Dieu, cet entretien dans lequel il parle de ses souffrances [9:21] et leur défend de dire qu’il est le Christ, [9:18] est également introduit par la prière. Retiré avec eux dans un lieu éloigné du bruit du monde, il présente ses requêtes à Dieu. L’abandon de son peuple pour un temps, préoccupe son coeur autant que la gloire. Au reste, il épanche son coeur avec Dieu, quel que soit le sujet qui le préoccupe selon les voies de Dieu.
Ch. 9 v. 19-26 — La
gloire de Jésus, au-delà de celle du Messie, se manifesterait, mais après la
souffrance
[9:19] L’attention du peuple avait été attirée sur le Sauveur, mais elle ne
dépassait pas les spéculations de l’esprit humain. [9:20] En Jésus, la foi des
disciples reconnaissait sans hésitation le Christ (vers. 20) ; [9:21] mais il ne
devait plus être annoncé comme tel : [9:22] il fallait que le Fils de l’homme
souffrît. Des conseils plus importants, une gloire plus excellente que celle du
Messie, devaient se réaliser, mais au travers de la souffrance [9:23] que les
disciples devaient partager, comme épreuves de la part des hommes, en suivant
Jésus. [9:24] Et dans ce cas, en perdant la vie pour Lui, on la gagnerait ; car
il s’agissait, en suivant Jésus, de la vie éternelle de l’âme, non pas seulement
du royaume. [9:26] Du reste, celui qui était maintenant rejeté reviendrait dans
sa propre gloire, savoir comme Fils de l’homme (selon le caractère qu’il prend
dans cet évangile), dans la gloire du Père, en tant que Fils de Dieu, et dans
celle des anges, comme l’Éternel, le Sauveur, au-dessus desquels il prenait
place (il en était digne tout en étant homme, puisqu’il les avait créés). Le
salut de l’âme, la gloire de Jésus reconnue selon ses droits, tout était pour
les disciples un avertissement de le reconnaître, lors même qu’il était méprisé
et méconnu.
Ch. 9 v. 27-36 — La
manifestation de la gloire de Jésus sur la montagne
Ch. 9 v. 27 — Jésus fortifie la foi des siens
[9:27] Or Jésus fortifie la foi de ceux dont il voulait faire des colonnes
(comp. Gal. 2 [v. 9]), et celle de tous par leur moyen ; et il déclare que
quelques-uns ne goûteraient point la mort qu’ils n’eussent vu le royaume de
Dieu.
Ch. 9 v. 29-33 — La
gloire du royaume céleste se lie à la mort de Christ
On remarquera ici que cette manifestation de la gloire du royaume et du Sauveur
avait lieu en faveur de personnes qui ne savaient pas ce que c’était que la mort
qui était un gain [(Phil. 1:21)] à cause de la possession sentie de la vie
éternelle, en faveur de ceux qui ne savaient pas non plus attendre Jésus pour
les recevoir lui-même dans le ciel. [9:28] À la suite de cette déclaration du
vers. 27, on trouve, huit jours plus tard, Jésus retiré sur une montagne avec
les trois disciples Pierre, Jacques et Jean, pour prier. [9:29] Là il est
transfiguré ; il paraît dans la gloire et les disciples le voient ; [9:30-31]
mais Moïse et Élie partagent la gloire avec Lui, parce que les saints de
l’Ancien Testament ont en Christ, et par sa mort, une part à la gloire du
royaume. Moïse et Élie s’entretiennent avec Lui de cette mort (vers. 31). Ils
avaient parlé d’autre chose dans leur temps ; ils avaient ou établi la loi, ou
agi pour y ramener le peuple, afin d’introduire la bénédiction. Mais, dès qu’il
est question de la gloire nouvelle, tout dépend de la mort du Christ et de cela
seul : et tout le reste disparaît. [9:36] « Et la voix s’étant fait entendre,
Jésus se trouva seul » (vers. 30-36). [9:31] La gloire du royaume céleste et la
mort sont placées immédiatement en rapport ; [9:33] Pierre ne voit que
l’introduction de Christ dans une gloire égale à celle de Moïse et d’Élie, en
liant celle-ci dans son esprit à ce que chacun des deux était pour un Juif, et
en y associant Jésus. [9:36] C’est alors que ces deux hommes de Dieu
disparaissent entièrement et que Jésus reste seul : [9:35] les disciples doivent
l’écouter, Lui seul. Le rapport de Moïse et d’Élie avec Jésus dans la gloire
dépendait du rejet de leur témoignage par le peuple auquel ils s’étaient
adressés.
Ch. 9 v. 34-35 — Le
Père révèle le Fils dans la gloire nouvelle où les disciples sont introduits
Or ce n’est pas tout. L’Église proprement dite n’est pas en scène ici ; [9:34]
mais le signe de la gloire excellente ou de la présence de Dieu, se montre,
savoir la nuée où l’Éternel demeurait en Israël. Jésus y introduit les disciples
comme témoins : [9:36] Moïse et Élie disparaissent ; [9:34] et Jésus ayant
introduit ses disciples tout près de la gloire, [9:35] le Dieu d’Israël se
manifeste comme le Père, reconnaissant Jésus comme le Fils en qui il trouve ses
délices. Tout est ainsi changé dans les relations de Dieu avec l’homme : car le
Fils de l’homme mis à mort sur la terre est reconnu dans la gloire excellente
comme Fils du Père. Les disciples le connaissent ainsi par le témoignage du
Père, ils sont en communion avec Lui ; ils sont comme introduits dans la gloire
où le Père reconnaissait lui-même Jésus pour son Fils, et où le Père et le Fils
se trouvent. L’Éternel se fait encore connaître comme le Père en révélant le
Fils. [9:34] Et les disciples se trouvent associés sur la terre avec le séjour
de gloire d’où l’Éternel lui-même avait de tout temps protégé Israël. [9:35]
Jésus y était avec eux, Lui, le Fils de Dieu. Quelle position, quel changement
pour eux ! C’est en effet la transformation en gloire céleste de ce qui était le
plus excellent dans le judaïsme, la transformation qui s’opérait dans ce moment
pour rendre toutes choses nouvelles1.
1 Il s’agit du déploiement du royaume et non de l’Église dans les lieux célestes. [9:34] Je pense que les mots « ils entraient » doivent se rapporter à Moïse et à Élie. Mais la nuée couvrit aussi les disciples. Cependant nous sommes transportés au-delà de cette scène terrestre. Le mot « couvrit » est le même que les 70 emploient en parlant de la nuée qui vint remplir le tabernacle [(Ex. 40:34-35)]. [Matt. 17:5] En Matthieu nous apprenons que c’était une nuée lumineuse. Il s’agissait donc du Shekina de gloire qui avait été avec Israël dans le désert — je pourrais l’appeler, la demeure du Père. [9:35] La voix du Père en sortait. [9:34] C’est là qu’ils entrent, et c’est cela qui, en Luc, remplit les disciples de frayeur. Dieu avait parlé à Moïse depuis la nuée [(Ex. 33:9)] ; maintenant les disciples y pénètrent. Ainsi, outre le royaume, nous trouvons ici la vraie demeure des saints. Luc seul nous montre ce côté-là. [9:29] Nous y voyons le royaume, [9:30-31] Moïse et Élie dans la même gloire que le Fils, [9:32] d’autres hommes vivants sur la terre, [9:34] mais aussi la demeure éternelle des saints.
Les saints dans la
gloire avec Christ
Ch. 9 v. 28-31 — Les rapports des saints avec Jésus, dans la gloire du royaume
Le profit que l’on peut tirer personnellement de ce passage est grand en ce
qu’il nous révèle, d’une manière frappante, l’état céleste et glorieux. [9:31]
Les saints sont dans la même gloire que Jésus ; ils y sont avec lui, ils
s’entretiennent familièrement avec lui de ce qui est le plus près de son coeur —
de ses souffrances, de sa mort ; et ils s’en entretiennent avec les sentiments
produits par les circonstances qui affectent le coeur. Au lieu de recevoir le
royaume à Jérusalem la bien-aimée, Jésus devait y mourir : et les saints s’en
entretiennent avec l’intelligence des conseils de Dieu, car les faits eux-mêmes
n’étaient pas encore arrivés. Tels sont les rapports des saints avec Jésus dans
le royaume : [9:29] car jusqu’ici, il n’est question que de la manifestation de
la gloire telle que le monde la verra, [9:31] en y joignant les entretiens des
glorifiés avec Jésus. [9:28] Les trois se trouvaient sur la montagne.
Ch. 9 v. 34-36 — La
communion des disciples avec le Père et le Fils
Mais les trois disciples sont conduits plus loin : [9:34] ils entrent dans la
demeure du Père, [9:35] ils sont enseignés de Lui ; le Père leur communique, par
le Fils, ses propres affections. Moïse et Élie ont rendu témoignage à Jésus et
seront glorifiés avec Lui, [9:36] mais Jésus reste seul pour l’Église. Or ceci
est plus que le royaume : c’est la communion avec le Père et avec son Fils
Jésus, sûrement incomprise alors, mais qui l’est maintenant par le Saint Esprit.
[9:34] Quelle merveille que cette entrée des saints dans la gloire magnifique,
le Shekina, la demeure de Dieu, [9:35] et que ces communications faites par le
Père, des affections qu’il porte à son Fils ; c’est plus que la gloire ! [9:36]
Toutefois Jésus reste invariablement l’objet qui remplit la scène pour nous.
L’intimité avec Jésus
dès ici-bas
[9:44] Et quant à notre position ici-bas, remarquons que le Seigneur, avec ses
disciples sur la terre, parle aussi intimement de sa mort qu’il le fait avec
Moïse et Élie (vers. 44). Ceux-ci ne sont pas plus intimes avec Lui que Pierre,
Jacques et Jean. Quelle douce et précieuse pensée ! Le ciel n’est pas si loin de
nous que nous le croyons1.
1 Remarquez aussi que [9:29] si Jésus fait voir à ses disciples la gloire du royaume [9:34] et l’entrée des saints dans l’excellente gloire où se trouvait le Père, [9:31] Jésus descendit aussi sur cette terre pour y trouver la croix et la puissance de Satan, là où nous avons à marcher.
Ch. 9 v. 37-45 — La
grâce agit encore tant que Jésus est parmi les hommes
[9:37] Ce qui suit (v. 37 et suiv.) montre le contraste de tout ceci avec l’état
des choses au bas de la montagne. [9:40] Les disciples sont incapables de
profiter de la puissance de Jésus déjà manifestée, pour chasser celle de
l’Ennemi, ce qui justifie Dieu dans ce qu’il révélait de ses conseils sur la
montagne, [9:41] et, pour introduire l’accomplissement de ceux-ci, amène la mise
de côté du système juif. [9:42] Mais cela n’empêche pas l’action de la grâce de
Jésus pour délivrer les hommes, [9:41] tandis qu’il était encore avec eux,
jusqu’à ce qu’il soit ôté lui-même et que finalement l’homme le rejette. —
[9:43] Maintenant, se soustrayant à l’étonnement sans fruit du peuple, [9:44]
Jésus insiste auprès des siens sur son rejet et son crucifiement, [9:48] en
poussant l’application de ce principe jusqu’à l’anéantissement de soi-même et à
l’humilité qui accepte ce qui est petit.
Ch. 9 v. 46-62 —
L’égoïsme de la chair — L’appel de la grâce pour suivre Christ
L’égoïsme en contraste avec le dévouement de Jésus — L’appel de Jésus en
contraste avec la volonté de l’homme
Le reste du chapitre, depuis le vers. 46, nous présente les différents traits de
l’égoïsme et de la chair, placés en contraste avec le dévouement et la grâce
manifestés en Christ, et tendant à empêcher le croyant de marcher sur les traces
de Jésus. Les vers. 46-48, 49, 50 et 51-56 en présentent des exemples1. —
Ensuite, vers. 57-62, l’Esprit de Dieu place devant nos yeux le contraste entre
[9:57] la volonté illusoire de l’homme [9:59] et l’appel efficace de la grâce ;
la découverte de la répugnance de la chair en présence d’un appel réel, et la
nécessité de l’abnégation absolue de tout pour pouvoir y répondre2.
1 Ces trois passages indiquent successivement chacun une espèce d’égoïsme : [9:46-48] l’égoïsme personnel, [9:49] l’égoïsme de corps (celui qui se rattache à un corps auquel on est associé), [9:54-55] et l’égoïsme qui se revêt d’une apparence de zèle pour le Christ, mais qui ne porte pas son image, égoïsme plus subtil que les autres, et qui est plus difficilement aperçu de l’homme.
2 [9:57] Remarquez que lorsque la volonté de l’homme agit, [9:58] il ne sent pas les difficultés, mais il n’est pas qualifié pour l’oeuvre. [9:59] Quand il y a un appel véritable, les obstacles se font sentir.
Ch. 9 v. 49-50 — Le
danger de l’égoïsme d’un corps constitué pour suivre Jésus
[9:49] Au vers. 49, nous trouvons Jean interrogeant Jésus et lui disant : «
Maître, nous avons vu quelqu’un qui chassait des démons en ton nom, et nous le
lui avons défendu, parce qu’il ne te suit pas avec nous ». [9:50] Le Seigneur,
en réponse à l’esprit qui, oublieux de la croix, cherche ici-bas
l’agrandissement d’un corps ou d’une compagnie, exprime aux disciples ce qu’il
ne se cachait pas à lui-même, ce qui était la vérité devant Dieu, savoir que
tous étaient tellement contre eux que celui qui ne l’était pas se montrait par
là-même déjà pour eux : « Ne le lui défendez pas, car celui qui n’est pas contre
vous est pour vous ». Une autre raison donnée ailleurs (Marc 9:40 [et v. 39]),
n’est pas répétée ici, l’Esprit se bornant à ce sujet, au point de vue de
l’évangile qui nous occupe.
Ch. 9 v. 51-56 — Jésus,
venu en grâce, supporte les rejets plutôt que de se venger
[9:51] Ensuite (vers. 51 et suiv.), Jésus dresse sa face pour monter à Jérusalem,
[9:52] et étant entré dans une bourgade des Samaritains, [9:53] il n’y est pas
reçu. [9:54] Aux yeux des disciples, les Samaritains, repoussant le Messie,
méritaient d’être détruits par le feu du ciel ; [9:55] mais Christ n’était pas
descendu du ciel pour perdre la vie des hommes, mais pour les sauver. Rejeté, il
ne juge personne, il ne se venge pas ; [9:56] il supporte l’insulte et va
ailleurs.
Ch. 9 v. 57-62 — La
consécration entière et exclusive à Jésus de celui qui est appelé
[9:57] Enfin (vers. 57 et suiv.) quelqu’un veut servir Jésus ici-bas ; [9:58]
mais Jésus n’a pas où conduire celui qui est ainsi disposé. [9:60] En attendant,
et à cause de son amour que rien n’affaiblissait, la prédication du royaume
était pour Jésus la seule affaire. L’homme mort à Dieu pouvait s’occuper des
morts : celui qui était appelé et qui vivait, ne devait s’occuper que d’une
chose, savoir du royaume pour en rendre témoignage, et s’en occuper sans
arrière-pensée, distrait de toute autre chose par l’urgence de celle-là. [9:62]
Celui qui avait mis la main à la charrue ne devait pas regarder en arrière ; le
royaume, en présence de l’inimitié et de la misère de l’homme, et de tout ce qui
était contre lui, demandait que l’âme, par la puissance de Dieu, fût entièrement
absorbée par les intérêts de Dieu. L’oeuvre de Dieu, en présence du Christ
rejeté et de toutes les conséquences de ce fait, exigeait une consécration
absolue.