Chapitre 7
Ch. 7 v. 1-9 — Impuissance du peuple, sans la puissance de Dieu
Ch. 7 v. 1-8 — Sans Dieu, le peuple est vaincu et sans ressource
Le chapitre 7 expose les principes du gouvernement de Dieu ou ses voies au
milieu de son peuple engagé dans le combat. La victoire amène de la négligence.
[7:3] On croit que l’œuvre est facile. À la suite de la manifestation de la
puissance de Dieu, on a une certaine confiance, qui en réalité n’est que la
confiance en soi-même, car elle néglige Dieu. Ce qui le prouve, c’est que Dieu
n’est pas consulté. Aï n’était qu’une petite ville ; deux ou trois mille hommes
devaient facilement s’en rendre maîtres ; [7:2] on a reconnu le pays, mais Dieu
est oublié. Nous allons en voir les conséquences. Si l’on avait consulté
l’Éternel, ou bien il n’eût pas répondu à cause de l’interdit, ou il aurait
signalé cet interdit. Mais on ne le consulte pas ; [7:4] on va de l’avant, et
l’on est battu. Le peuple de Dieu, entouré de ses ennemis, a perdu sa force et
recule devant la plus petite ville du pays. [7:5] Que fera-t-il maintenant ?
C’est ce qu’il ne sait pas ; il est engagé dans le combat et ne peut pas vaincre.
Que fait-il là, où la victoire seule peut le mettre en sûreté ? « Le cœur du
peuple se fondit et devint comme de l’eau ». [7:7] Josué crie à l’Éternel ; car
dans un pareil cas, l’homme même qui a l’Esprit se trouve pris au dépourvu,
n’ayant pas agi selon l’Esprit. [7:6] Il faut se jeter à terre devant l’Éternel,
car la position n’est pas normale, n’est pas selon l’Esprit, seul guide et seule
sagesse de son peuple. [7:7] Toutefois, Josué rappelle la puissance par laquelle
Dieu avait fait traverser le Jourdain au peuple, [7:8] et la met en contraste
avec sa position actuelle, qui ne s’y accordait nullement. [7:7] « Pourquoi donc
as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, pour nous livrer en la main de
l’Amoréen, pour nous faire périr ? Si seulement nous avions su être contents, et
que nous fussions demeurés au delà du Jourdain ! Hélas, Seigneur ! que dirai-je
? »
Ch. 7 v. 7-9 — Trouble
venant de l’incrédulité mêlée au souvenir des œuvres de Dieu
[7:7] C’était un état d’âme troublé : l’effet de l’incrédulité mêlée avec les
souvenirs de ce qu’avait fait la puissance de Dieu, dont Josué rappelle les
merveilles. [7:9] Josué aime le peuple et il place devant Dieu la gloire de son
nom ; [7:7] mais avec un désir craintif d’être demeuré de l’autre côté du
Jourdain (et que faire là ? car l’incrédulité raisonne toujours mal), hors du
combat qui amenait ces désastres, désir qui trahissait l’incrédulité dont son
cœur était troublé.
Ch. 7 v. 10-12 — Le
péché est ce qui empêche Dieu d’agir pour Son peuple
Le péché interrompt l’action de Dieu pour Son peuple, car Il ne peut s’y
associer
La puissance de Dieu ne peut agir que quand l’état est conforme à Sa nature
Tel est l’état de l’âme du croyant dans le combat où l’introduit le Saint
Esprit, lorsque intérieurement cet état ne répond pas à la présence du Saint
Esprit, seule force dans le combat. Il n’y a pas moyen d’en sortir. Sa position
exige absolument la puissance ; mais la nature de Celui qui agit se refuse
nécessairement à l’emploi de cette puissance. On se plaint, on reconnaît la
puissance, on craint l’ennemi. On parle de la gloire de Dieu ; mais on pense à
sa propre frayeur et à son état à soi. [7:11] Cependant la chose était fort
simple : « Israël a péché ». L’homme, même celui qui est spirituel, regarde aux
effets, parce qu’ils le touchent de près, tout en reconnaissant la puissance de
Dieu et le lien entre Lui et son peuple. Mais Dieu regarde à la cause et en même
temps à ce qu’Il est. Il est amour, il est vrai ; mais il ne veut pas sacrifier
les principes de son Être même, ni se renier lui-même dans les relations qui
sont fondées sur ce qu’Il est. Sa gloire est certainement liée par la grâce au
bien-être de son peuple : mais il saura la revendiquer et même bénir son peuple
à la fin, sans compromettre ses principes. La foi doit compter sur le résultat
certain de Sa fidélité, mais doit mettre le cœur, soumis aux voies de Dieu, en
accord avec ces principes.
Dieu ne peut associer
Sa gloire et Sa nature en relation avec le péché
Ce ne serait pas maintenir sa gloire au milieu de son peuple, s’il permettait en
lui des choses contraires à son caractère essentiel et usait de sa puissance
pour maintenir le peuple dans un état qui renierait Sa nature ; la relation
serait faussée et Dieu lui-même compromis, chose absolument impossible. Il y
avait du péché, et la force de Dieu ne se trouvait plus là ; car Dieu ne veut
pas s’identifier avec le péché.
Dieu sonde tout et
découvre tous les détails du péché, comme réponse à Josué
Et souvenons-nous ici, qu’il y avait aussi du péché dans la négligence qui
allait de l’avant sans consulter Dieu. [7:9] Le cri de Josué n’amène pas tout de
suite la délivrance, [7:11] mais premièrement la découverte du péché, à l’égard
duquel Dieu est très précis et très exact. Remarquez qu’il sonde tout et prend
connaissance des plus petits détails quand il s’agit du gouvernement de son
peuple (voyez le verset 11 de ce chapitre 7).
Impossibilité de
subsister sans la force de Dieu, qui patiente toutefois en grâce
[7:12] Aussi Dieu ne dit-il pas qu’ils continueraient à être faibles ; mais «
ils ne pourront subsister ». Triste changement ! Auparavant, c’était : « Nul ne
pourra subsister devant toi » ; maintenant ils ne pourront subsister eux-mêmes.
Quand il n’y a pas sainteté, Dieu laisse voir en pratique la faiblesse de son
peuple ; car il n’y a de force qu’en Lui, et Lui ne veut pas sortir avec eux, ni
donner ainsi sanction et encouragement au péché. Cependant remarquons ici, que
souvent Dieu ne retire pas tout de suite sa bénédiction de ceux qui ne sont pas
fidèles : il les châtiera d’un côté, et les bénira de l’autre. Il agit avec
patience, il les instruit dans sa grâce ; il ne les bénit pas là où le mal se
trouve, mais il agit avec une tendresse admirable et une parfaite connaissance
de cause, se donnant la peine, pour ainsi dire, de suivre l’âme en détail, selon
son état et pour son bien ; car il est plein de grâce. Que de fois il attend
ainsi la repentance de son peuple ! Hélas, que de fois il l’attend en vain !
Mais ici, nous avons le grand principe sur lequel il agit, comme en Jéricho sa
puissance exercée en faveur de son peuple, manifestant que tout est entièrement
de Lui.
Solidarité de tout le
peuple avec le péché commis, devant Dieu
[7:11] Un autre principe important nous est présenté ici : le peuple de Dieu est
solidaire, quant aux effets du péché qui s’y trouve. La présence de Dieu est au
milieu de Lui. Le péché s’y commet. Il y est. Or, puisqu’il n’y a qu’un seul
Dieu, là, et un seul peuple, et que Dieu est offensé, Dieu ne peut agir, et tout
le peuple en subit les conséquences, car Dieu est sa seule force. [7:13] Le seul
remède est d’ôter l’interdit.
Ch. 7 v. 13-26 —
Discipline envers le méchant pour la bénédiction de l’ensemble
Nécessité d’ôter le méchant pour que la relation du peuple avec Dieu soit
rétablie
Nous trouvons la même chose à Corinthe, modifiée selon les principes de la grâce
: il faut que le méchant soit ôté [(1 Cor. 5:13)]. Sans cela, le peuple est
solidaire du péché, jusqu’à ce qu’il l’ait ôté et se soit ainsi « montré pur
dans cette affaire » [(2 Cor. 7:11)]. En le faisant, il prend le parti de Dieu
contre le péché, et la relation entre le corps et Dieu se rétablit dans son état
normal. Cependant tout cela ne manquera pas de produire certains effets pénibles.
Lorsqu’il y a de l’interdit, bien que Dieu soit glorifié en ce que la perfection
de ses voies est manifestée, de même que sa jalousie du mal, sa connaissance
parfaite de tout ce qui se passe (car la confession d’Acan montrait la justice
de Dieu et le peuple n’avait rien à dire [(7:19)]), toutefois, quoique le péché
ne soit plus nié, il faut que la discipline s’effectue. Acan, dont le péché
avait été mis à découvert par l’obéissance du peuple ou de Josué aux directions
de l’Éternel, ne fait que ratifier aux yeux de tous, par sa confession, le juste
jugement de l’Éternel.
Le but de la discipline
est de rétablir l’âme, pour la gloire de Dieu
Mais il est bon de se souvenir ici, que la discipline chrétienne a toujours pour
but de rétablir l’âme. Lors même que celui qui est en chute serait livré à
Satan, c’est pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé dans
le jour du Seigneur [(1 Cor. 5:5)], raison de toute force pour exercer cette
discipline selon la capacité spirituelle de ceux qui le font, au delà de
laquelle ils ne sauraient aller. On pourra du moins toujours s’affliger devant
Dieu, afin que le mal soit ôté. Être indifférent à la présence du mal dans
l’Église, c’est être coupable de haute trahison envers Dieu ; c’est profiter de
son amour pour nier sa sainteté, le mépriser et le déshonorer devant tous. Dieu
agit en amour dans l’Église ; mais il agit avec sainteté et pour conserver la
sainteté, sinon ce ne serait pas rechercher le bonheur des âmes.
Dieu montre et ôte le
mal qui empêche la bénédiction des fidèles
[7:26] Il est intéressant de voir que cette vallée d’Acor, témoin et mémorial du
premier pas dans le péché d’Israël introduit au pays, soit donnée à ce peuple
comme « porte d’espérance » (Osée 2:15), lorsque la grâce souveraine de Dieu
agira. Il en est toujours ainsi. Craignez le péché, mais ne craignez pas
l’amertume de sa découverte, ni celle de son châtiment : c’est là que Dieu
commence à reprendre le chemin de la bénédiction. Que son nom de grâce en soit
béni ! Suivons l’histoire de ce rétablissement du peuple dans la faveur de Dieu.
[7:21] Hélas ! Shinhar (Babylone) et l’argent commencent bientôt leur influence
dans les voies du peuple de Dieu ; il les trouve chez ses ennemis, et le cœur
charnel les convoite. Remarquez aussi que, s’il y a fidélité et obéissance, Dieu
ne manque jamais de montrer et d’ôter ce qui empêche la bénédiction de son
peuple.