Chapitres 46 à 49
Chapitres 46 à 49 — Prophéties contre les Gentils entourant Israël]
Jugements pour établir un seul empire, non jugement des derniers jours
Le chapitre 46 et les suivants renferment des prophéties contre les gentils, situés dans le voisinage de la Judée, et contre Babylone elle-même. Dans les prophéties qui concernent les nations, on trouvera les caractères suivants : le jugement ne se rapporte pas aux derniers jours, comme dans Ésaïe, mais conformément à l’esprit général du livre, il a pour objet la destruction des diverses nations, afin que la domination d’un seul empire soit établie. C’est ainsi que, pour la Judée, le jugement est exécuté dès à présent.

Rétablissement différent des nations aux derniers jours
Mais il y a une différence à l’égard du rétablissement des nations aux derniers jours. À cette époque, l’Égypte [(46:26)], Élam [(49:39)], Moab [(48:47)], Ammon [(49:6)], sont rétablis ; Édom, Damas, la Philistie, Hatsor, ne le sont pas. La raison de cette différence se présente sans difficulté : l’Égypte et Élam ne font pas partie du pays d’Israël ; Dieu, dans sa bonté, aura compassion de ces pays ; ils seront habités et bénis sous son gouvernement. Lors de l’entrée du peuple en Canaan, Ammon et Moab ont dû être épargnés : ce n’étaient point des Cananéens maudits, et, quelque triste que fût leur origine, ils étaient parents de la race d’Israël ; le pays leur avait été conservé, quoique jusqu’à la dixième génération, ils ne pussent être admis dans la congrégation du peuple de Dieu (Deut. 23:3). Lorsque Dieu mettra fin à la domination confiée à Nebucadretsar et à l’empire des gentils, ces nations rentreront dans les terres qui leur ont été accordées. Mais, quoique Édom ait été épargné, et qu’il dût même être admis au milieu d’Israël à la troisième génération [(Deut. 23:8)], comme sa haine contre Israël a été sans bornes, il sera totalement détruit dans le jugement de ces jours-là (comp. Abdias, en général, et le verset 18 en particulier). Son pays fera partie d’Israël, et il en faisait partie en effet, quoique lui-même ait été épargné au commencement, comme frère d’Israël ; mais hélas ! il a abusé de cette grâce, de sorte que le jugement sera plus terrible sur lui que sur les autres. Damas, Hatsor et la Philistie faisaient partie de la terre d’Israël proprement dite. Ces nations disparaissent comme nations distinctes, quant à leur territoire. [46:27-28] À la fin du jugement de l’Égypte, Dieu envoie à Israël des paroles d’encouragement. Israël s’était appuyé sur le Pharaon, lorsque Nebucadretsar avait attaqué Jérusalem. La puissance égyptienne paraissait la seule capable de balancer celle de Babylone. Mais Dieu avait ordonné la chute de l’Égypte, qui aurait volontiers pris la première place tandis qu’elle était réservée à Babylone. Le pays d’où Israël a été tiré (c’est-à-dire le monde envisagé comme homme, dans son caractère naturel d’indépendance, et organisant dans sa propre force) aimerait prévaloir sur la corruption idolâtre et les principes babyloniens ; mais ceux-ci doivent avoir leur force jusqu’au temps ordonné de Dieu, et où Dieu les jugera. Or Israël s’étant appuyé sur l’Égypte, a dû en apparence partager sa perte. Mais Dieu veillait sur lui ; il reviendra de sa captivité et demeurera en paix. Dieu jugera les nations, il châtiera Israël avec mesure. Son peuple ne sera pas condamné avec le monde. Les voies de Dieu en gouvernement sont bien dignes d’attention dans ce cas-ci. L’abus de la grâce amène les plus terribles jugements. Il en a été ainsi avec Édom.