Conclusion
Gouvernement de Dieu envers les hommes comme Créateur
Il est bien de remarquer ici que le sujet dont s’occupe ce livre n’est pas le
jugement des secrets des cœurs au grand jour, mais le gouvernement de Dieu à
l’égard des hommes sur la terre. Il en est ainsi d’ailleurs de tous les
prophètes. On peut remarquer aussi que Dieu, dans ce livre, se révèle comme Dieu
créateur, — Élohim. Nous savons que les créatures mêmes soupirent encore sous
l’effet du péché [(Rom. 8:22)]. Elles n’échappent pas, elles non plus, à la
bonté et aux sympathies de Dieu. Il est bon envers elles : pas un passereau ne
tombe à terre sans Lui [(Matt. 10:29)]. Le temps viendra où la malédiction sera
ôtée, et où, affranchies de la servitude de la corruption, elles jouiront de la
liberté de la gloire des enfants de Dieu. Si Dieu devient notre Père, s’il prend
le caractère de l’Éternel qui jugera Israël et accomplira à son égard ses
promesses et ses conseils, malgré le monde entier, il ne cesse jamais d’être le
Dieu créateur, et n’abdique pas l’un de ses caractères pour en prendre un autre,
pas plus qu’il ne les confond, car ils révèlent sa nature et ce qu’il est.
Docilité finale de
Jonas pour rapporter tout ce livre
Il est doux de voir, enfin, après tout, la docilité de Jonas à la voix de
l’Éternel, manifestée par l’existence de ce livre, — de voir celui-là même qui a
failli, servir d’instrument à l’Esprit, pour faire ressortir ce qui en est du
cœur de l’homme, vase du témoignage de Dieu, et (en contraste avec le prophète
fidèle à raconter toutes ses fautes) la bonté de Dieu à laquelle il n’a pu ni
atteindre, ni se soumettre.
Deux emplois du signe
de Jonas dans le Nouveau Testament
On peut remarquer que le cas de Jonas est employé, dans le Nouveau Testament, de
deux manières, qu’on ne doit pas confondre : comme témoin, par la parole de Dieu,
au milieu du monde, service auquel le Seigneur compare le sien [(Luc 11:29-32)]
; et ensuite, comme dans le ventre du poisson, circonstance que Jésus prend
comme figure du temps qu’il a demeuré lui-même dans le tombeau [(Matt. 12:40)].
Il était signe aux Ninivites par sa prédication, ainsi que Jésus au milieu des
Juifs, plus durs d’oreille et de cœur que ces païens éloignés de Dieu. Il est
signe, en ce qui lui est arrivé à la suite de son refus de rendre témoignage, de
ce qui devait arriver à Jésus, lorsqu’il a porté la peine de l’iniquité de ce
peuple, et qu’il est devenu témoin de la grâce, étant ressuscité d’entre les
morts, et en même temps, occasion de jugement pour ceux qui l’ont rejeté. Nous
avons vu que, dans son histoire, Jonas est une remarquable figure morale
d’Israël, — au moins de la conduite d’Israël.