Chapitres 17 à 21
Le peuple loin de Dieu est châtié pour qu’il se juge
Les chapitres qui suivent ne sont pas compris dans l’ordre historique de ce
livre. Ils soulèvent le voile pour nous montrer quelques détails de la vie
intérieure de ce peuple que la patience de Dieu a supporté si longtemps, touché
de l’affliction d’Israël dans les maux qui lui arrivaient à cause de son péché.
Si le peuple avait été obéissant quand l’Éternel était son Roi, son bonheur eût
été assuré. [17:6 ; 18:1; 19:1] Avec l’esprit de propre volonté qui agissait en
lui, l’absence de frein, lorsqu’il n’y avait point de roi, lâchait la bride à
tous les écarts. Le dernier événement raconté dans ce livre montre jusqu’à quel
point le désordre était allé en Israël ; mais il en ressort une leçon très
importante. [20:13] Si l’état de l’ensemble du peuple de Dieu donne occasion à
des iniquités qui exigent la discipline, [20:21, 25] le peuple entier est
entraîné dans les châtiments qui en résultent, [20:26] et dont l’effet est de
lui faire prendre à coeur l’état qui les lui a attirés. Cet état a empêché que
l’iniquité fût réprimée ou punie, au moment où elle a été commise. Mais le
peuple est placé en présence de Dieu, qui juge toute l’affaire, et tout le
peuple doit s’en mêler.
Ch. 20 — La discipline
de Dieu sur l’état du peuple
L’Éternel discipline son peuple avant de juger le mal par lui
[20:8-10] Israël, au commencement, n’a pas même consulté l’Éternel, pour savoir
ce qu’il y avait à faire contre le péché. Il a agi dans l’indignation naturelle
(qui, du reste, était bien juste). L’Éternel a permis tout cela, pour que le
peuple apprît où il en était. Le mal, qui exigeait le châtiment, avait tellement
aveuglé leur état spirituel, qu’ils n’ont pas même la pensée de s’attendre au
Seigneur en premier lieu, afin de savoir ce qu’il y avait à faire. Ils se
décident pour leur manière d’agir, avant de Le consulter, car ils sont loin de
Dieu. [20:18] Ils se bornent à demander quelle tribu doit marcher la première.
L’Éternel indique celle de Juda, [20:21] mais Juda est vaincu. [20:21, 25] Battu
deux fois, quand il comptait sur un succès facile, [20:26] le peuple, humilié et
en pleurs, [20:28] a de nouveau recours à l’Éternel pour demander s’il doit
sortir de nouveau. [20:35] Alors l’Éternel leur donne la victoire. Guibha avait
mérité cette discipline ; mais pour en être l’exécuteur, Israël avait besoin
d’être discipliné lui-même, et Dieu a permis que tous y prissent part, afin de
la faire porter sur tous.
Dieu dévoile l’état
intérieur du peuple qu’il supporte
[20:14] Mais dans quel état étaient-ils, pour que la tribu entière de Benjamin
se joignît aux hommes de Guibha, coupables d’une telle énormité ? [20:28] Et
remarquez que Phinées était encore souverain sacrificateur, lui qui était déjà
homme fait dans le désert. Quelle patience de Dieu avec le peuple, en le
délivrant lorsqu’il s’était si vite jeté dans le péché, et dans un tel abîme de
péché ! Qu’est-ce que Dieu ne voit pas dans le monde, et même au milieu de son
peuple ? Il est important de remarquer que l’état intérieur du peuple qui, dans
l’histoire générale, n’est pas découvert, est ainsi mis en lumière.
Le désastre vient du
dedans, pour conséquence de l’abandon de Dieu
Quel éclat de lumière tout ceci ne jette-t-il pas sur les voies de Dieu ! Mais
il faut considérer que cette histoire est le désastre et la honte au dedans et
provenant du dedans, le résultat d’avoir abandonné Dieu, suivi de sa discipline,
mais non le jugement par les ennemis du dehors.