Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-5 — De Guilgal à Bokim
Dieu vient au milieu du peuple qui pleure
Hélas ! puisque tel était l’état du peuple et qu’il s’en contentait, il ne s’agissait plus de châtier, comme à Aï. [2:1] Mais l’Ange de l’Éternel (la présence agissante de Dieu au milieu du peuple) quitte Guilgal (cette circoncision spirituelle du coeur qui précède les victoires et retrempe l’âme, pour qu’on soit victorieux dans les combats), et vient s’établir à Bokim, [2:4] dans la place des pleurs, au milieu du peuple, [2:3] en déclarant qu’il ne chasserait plus les ennemis qu’Israël avait épargnés.

Dieu, à Guigal, donnait sa force à ceux qui se jugeaient pour lui
[2:1] Dieu avait donc été à Guilgal ! Quelle grâce dans ces exercices et ces combats intérieurs du coeur, où s’accomplit la vraie circoncision pratique, où la source et l’influence du péché se font sentir pour être jugés devant Dieu, afin que, le péché étant mortifié, on puisse dans les combats (et aussi dans la communion), jouir de la force de Dieu, qui ne saurait l’accorder à la chair et au péché.

La force de Dieu se trouvait à Guilgal — Sa grâce demeure avec le peuple affligé à Bokim
Cette mortification intérieure est une œuvre sans éclat et sans apparence, petite et mesquine aux yeux des hommes ; elle nous rend petits à nos propres yeux, mais exalte Dieu et sa grâce, et associe notre coeur avec Lui, en nous donnant moralement conscience de Sa présence. Ce n’est pas que nous soyons forts ; nous avons, au contraire, le sentiment d’entière dépendance (cf. 2 Cor. 12 [v. 9-10]), mais d’une dépendance de la force divine qui, en réalité, accomplit toutes choses, bien que Dieu puisse, pour cela, se servir d’instruments s’il le juge bon. Dans ce cas, la responsabilité de l’homme intervient. À Jéricho, Dieu fait tout Lui-même pour montrer, entièrement en dehors de l’homme, qui est l’Auteur. À Aï, nous trouvons la responsabilité. À Guilgal, nous ne voyons pas la force ; elle est manifestée à Gabaon contre les Amoréens de la montagne (Jos. 10 [v. 10]), mais le peuple l’avait acquise à Guilgal. Historiquement il ne paraissait pas que la force de Dieu fût à Guilgal, la manifestation de cette force aurait détruit l’oeuvre proprement dite de Guilgal, c’est-à-dire le jugement, en humiliation à cause de Dieu, de tout ce qui pourrait être une occasion d’agir pour la chair. Lorsqu’on a abandonné Guilgal, on trouve que l’ange de l’Éternel y avait été ; on l’échange contre des pleurs, mais on pleure les bénédictions perdues. — [2:5] En Bokim, on peut adorer Dieu. [2:1] Sa relation avec le peuple n’est pas changée. [2:4] Il accepte ces pleurs. Mais quelle différence ! la force et la clarté de la face de l’Éternel n’y sont pas. Mais Il reste toujours le même et la foi peut compter sur Lui, comme lorsque la mer Rouge s’enfuit de devant sa face et que le Jourdain retourna en arrière. La douleur de la position présente est sentie, mais allégée par le sentiment que sa grâce ne peut ni ne veut faire défaut. Ce changement de Guilgal à Bokim est la clef du livre ; ce n’est que trop souvent, hélas ! celle de l’état des enfants de Dieu.

Le Saint Esprit, ayant posé ces bases générales, en vient au développement historique de cette position d’Israël.

Ch. 2 v. 6-9 — L’infidélité suit le départ des fidèles du début
[2:7] Pendant les jours de Josué et des anciens qui lui ont survécu, Israël a marché devant l’Éternel. C’est l’histoire de l’Église : tant que les apôtres ont été là, elle était gardée ; mais Paul (Actes 20:29) et Pierre (2 Pierre 2 [v. 1]) ont également averti les fidèles, que leur départ amènerait les fâcheuses conséquences de l’infidélité et de la révolte. Déjà, les principes en étaient là. Le mélange avec des personnes infidèles, oeuvre de l’ennemi, allait devenir le moyen par lequel le mal se développerait et les envahirait.

Le Seigneur l’avait dit (Matth. 13), et Jude en développe la marche et les conséquences avec une clarté et une précision solennelles.

Ch. 2 v. 10-23 — Dieu châtie Israël infidèle, mais les sauve aussi en compassion
[2:10] Mais lorsqu’il s’élève en Israël une génération qui n’a pas connu l’Éternel, qui n’a pas été témoin oculaire des oeuvres de sa puissance, [2:12] et qu’elle sert les dieux des nations qu’elle avait laissé subsister, [2:14] Dieu ne veut plus la protéger. Infidèles au dedans, les Israélites tombent entre les mains des ennemis du dehors. [2:18] Puis, comme nous avons dit, dans leur affliction, l’Éternel, touché de compassion, suscite des juges, qui, reconnaissant son nom, ramènent la manifestation de sa puissance au milieu du peuple.