Chapitre 18
Ch. 18 v. 1-11 — Le Fils de Dieu se livre Lui-même pour souffrir
Ch. 18 v. 1-9 — Puissance divine et amour pour les siens manifestés par Jésus
L’histoire des derniers moments du Sauveur commence à la suite des paroles qu’il
a adressées à son Père. On trouvera, même dans cette partie, que le caractère
général du récit qu’en fait notre évangile, est d’accord avec tout ce que nous y
avons trouvé, et que les faits font ressortir la gloire personnelle du Sauveur.
Nous y voyons, en vérité, la malice de l’homme bien fortement caractérisée ;
mais l’objet principal présenté dans ce tableau, c’est le Fils de Dieu, et non
le Fils de l’homme, souffrant sous le poids de la douleur qui est venue sur lui.
Nous n’y trouvons pas son agonie dans le jardin, ni l’expression du sentiment de
l’abandon de Dieu. Les Juifs aussi sont vus dans une place de réjection complète.
L’iniquité de Judas est dessinée fortement ici, comme au chap. 13 : [18:2] Judas
connaissait bien le lieu au-delà du Cédron, où Jésus avait l’habitude de se
rendre pour s’entretenir avec eux. Quelle pensée que de choisir un endroit
pareil pour le trahir ! Quel endurcissement inconcevable du cœur ! Mais hélas !
Judas s’était comme livré à Satan ; il était le jouet de l’ennemi et la
manifestation de sa puissance et de son vrai caractère. Que de choses se sont
passées dans ce jardin ; que de communications d’un cœur rempli de l’amour de
Dieu lui-même, et cherchant à faire pénétrer cet amour dans les cœurs étroits et
trop insensibles de ses chers disciples ! Mais tout était perdu pour Judas :
[18:3] il vient avec les agents envoyés par la malice des sacrificateurs et des
pharisiens pour s’emparer de la personne de Jésus. [18:4] Mais Jésus les devance
: c’est lui qui se présente à eux, « sachant toutes les choses qui devaient lui
arriver ». Il s’avance en leur demandant : « Qui cherchez-vous ? » (vers. 4).
C’est le Sauveur, le Fils de Dieu, qui s’offre lui-même. — [18:5] Ceux qui le
cherchent lui répondent : « Jésus le Nazaréen ». — Jésus leur dit : « C’est moi
! » — Judas aussi était là qui le connaissait bien, lui et cette voix longtemps
familière à ses oreilles. [18:6] Personne ne met la main sur Jésus ; mais
aussitôt que sa parole retentit dans les cœurs de ceux qui venaient le prendre,
aussitôt que ce divin « c’est moi » se fait entendre au-dedans d’eux, ils
reculent et tombent par terre. Qui saisira le Sauveur ? Il n’avait qu’à s’en
aller et à les laisser. Mais il n’était pas venu pour cela ; et l’heure de
s’offrir lui-même était arrivée [(12:27)]. [18:7] Il s’adresse donc de nouveau à
eux, en leur demandant : « Qui cherchez-vous ? » et ils lui répondent de nouveau
: « Jésus le Nazaréen ». [18:6] La première fois, la gloire divine de la
personne de Jésus a dû se manifester ; [18:8] et maintenant, ses soins pour ses
rachetés doivent se montrer. « Si donc vous me cherchez », dit le Sauveur, «
laissez aller ceux-ci » ; [18:9] c’était afin que fût accompli ce qu’il avait
dit : « De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun ». Jésus se présente
lui-même comme le bon Berger donnant sa vie pour ses brebis [(10:11)] ; il se
place devant les siens, afin qu’ils échappent au danger qui les menace et que
tout vienne sur Lui. Il s’offre lui-même. Tout ici est de sa part une libre
offrande.
Ch. 18 v. 10-11 —
Obéissance parfaite de Jésus à Son Père, recevant tout de Lui
[18:6] Toutefois quelle que fût la gloire divine qu’il a manifestée, [18:8] et
quelle que fût la grâce d’un Sauveur fidèle envers les siens, [18:11] Jésus agit
par obéissance, et dans le calme parfait d’une obéissance qui avait tout calculé
avec Dieu et recevait tout de la main de son Père. [18:10] Quand l’énergie
charnelle et inintelligente de Pierre emploie la force pour le défendre, Lui
qui, s’il l’avait voulu, n’avait qu’à s’en aller ; [18:6] quand un mot de sa
bouche a terrassé tous ceux qui venaient pour le prendre ; quand le mot qui leur
révèle l’objet qu’ils cherchent leur ôte tout pouvoir de le saisir ; [18:10]
quand Pierre, dis-je, frappe le serviteur Malchus, [18:11] Jésus prend la place
de l’obéissance : « La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? ».
Ch. 18 v. 12-40 —
Soumission de Jésus devant Ses juges
Ch. 18 v. 12-27 — Obéissance parfaite de Jésus, calme et manifesté devant tous
[18:6] La personne divine de Jésus avait été manifestée ; [18:8] l’offrande
volontaire de lui-même était faite, et cela pour garantir les siens ; maintenant,
son obéissance parfaite se montre en même temps. La malice d’un cœur endurci et
le manque d’intelligence d’un cœur charnel, quoique sincère, sont mis en
évidence : Jésus a sa place seul, et à part ; il est le Sauveur. Se soumettant
ainsi à l’homme afin d’accomplir les conseils et la volonté de Dieu, [18:13] il
se laisse mener où ses ennemis le veulent. Jean ne raconte ici que peu de ce qui
s’est passé. [18:21] Jésus ne rend guère compte de lui-même lorsqu’on le
questionne. Devant le souverain sacrificateur et Ponce Pilate, on trouve la
calme, mais humble supériorité de Celui qui se donnait lui-même ; [18:37]
cependant, il est condamné seulement pour le témoignage qu’il rendait de
lui-même. [18:20] Chacun avait déjà entendu ce qu’il enseignait. [18:21] Il
récuse, non pas officiellement, mais paisiblement et moralement, l’autorité qui
poursuit l’enquête ; [18:22] et frappé injustement, tout en se soumettant à
l’outrage, [18:23] il en appelle avec dignité et un calme parfait à celui qui
l’a fait. Mais il ne reconnaît nullement le souverain sacrificateur, sans
toutefois s’opposer à lui d’aucune manière : il le laisse dans l’incapacité
morale où il était. [18:25-27] La faiblesse charnelle de Pierre se manifeste,
comme auparavant son énergie charnelle.
Ch. 18 v. 28-40 —
Incapacité de Pilate devant le témoignage de Jésus, et les Juifs
[18:28] Amené devant Pilate, [18:37] tout en confessant qu’il était roi à cause
de la vérité, le Seigneur agit avec le même calme et la même soumission ;
[18:34] mais il interroge Pilate [18:36] et l’enseigne [18:38] de telle manière
que Pilate n’a rien à trouver en lui. Pilate incapable moralement, lui aussi, de
se maintenir à la hauteur de ce qui était devant lui, et embarrassé en présence
du prisonnier divin, [18:39] aurait voulu le délivrer en se prévalant d’une
coutume alors pratiquée par le gouvernement, de relâcher aux Juifs à la Pâque,
un prisonnier. Mais l’indifférence d’un homme mal à son aise après tout dans sa
conscience, qui toute dure qu’elle fût, fléchissait devant la présence de Celui
qui, quelque abaissé qu’il ait pu être, ne pouvait que l’atteindre, cette
conscience n’échappait pas ainsi à la malice active de ceux qui faisaient
l’œuvre de l’Ennemi. [18:40] Les Juifs se récrient contre la proposition
qu’avait suggérée au gouverneur le malaise de sa conscience, et veulent un
brigand et non pas Jésus.