Chapitre 15
Ch. 15 v. 1-11 — Fruits produits dans la marche ici-bas
Position terrestre de Jésus et relation avec les disciples sur la terre
Le commencement de ce chapitre et ce qui a trait au cep, se rattache à la partie
terrestre de la position de Jésus et des relations de ses disciples avec lui, à
ce que Jésus a été sur la terre, à ses relations avec ses disciples envisagés
comme étant sur la terre, et ne dépasse pas cette position.
Ch. 15 v. 1-6 —
Responsabilité des disciples de porter du fruit comme liés au vrai cep, Christ
Christ, vrai cep remplaçant Israël, et soin du Père envers ceux Lui étant
attachés
[15:1] « Je suis le vrai cep ». L’Éternel avait planté un cep transporté
d’Égypte (Ps. 80:8) : c’est Israël selon la chair, mais ce n’était pas le vrai
cep. Le vrai cep était le Fils, que l’Éternel a fait monter d’Égypte, Jésus1 (Matth.
2:15). Celui-ci se présente comme tel à ses disciples. Le vrai cep n’est pas ici
ce qu’il sera après son départ : il l’était sur la terre, et sur la terre en
contraste avec sa position céleste. — Nous ne parlons pas de planter des ceps
dans le ciel, ni d’y émonder des sarments. Les disciples auraient considéré le
Seigneur comme le plus excellent sarment du cep ; mais ainsi il aurait été
seulement un membre d’Israël, tandis que c’était lui qui était le vase, la
source de bénédiction selon les promesses de Dieu. Ce n’est donc pas Israël qui
est le vrai cep duquel notre chapitre parle ; bien au contraire, c’est Christ,
en contraste avec Israël, mais Christ, planté sur la terre, prenant comme le
vrai cep la place d’Israël. [15:2] Le Père soigne cette plante, et évidemment
sur la terre ; dans le ciel, il n’est pas besoin de vigneron. Ceux qui comme
résidu d’Israël sont attachés à Christ — les disciples — ont besoin d’être ainsi
soignés. C’est sur la terre que Dieu attend du fruit du cep qu’il a planté.
[15:3] Aussi voyons-nous qu’étant encore dans le monde, le Seigneur leur dit : «
Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite » : [15:5] «
Vous êtes les sarments » (vers. 3-5). [15:2] Judas, pourrait-on dire, avait été
ôté, et aussi les disciples qui ne marchaient plus avec Christ ; les autres
devaient être éprouvés et purifiés afin qu’ils produisissent plus de fruit. Je
ne doute pas que cette relation ne subsiste encore en principe et d’une façon
analogue et générale : ceux qui font profession d’appartenir à Christ, qui
s’attachent à lui pour le suivre, si la vie se trouve en eux, seront purifiés ;
sinon, ce qu’ils ont leur sera ôté. Ici donc, ce n’est que de sa parole — celle
du vrai prophète — et du jugement, soit de discipline, soit de retranchement,
que le Sauveur parle. [15:4] Par conséquent, il est question, non pas de la
puissance de Dieu, mais de la responsabilité de l’homme, responsabilité à
laquelle certes l’homme ne satisfera pas sans la grâce, mais qui n’en a pas
moins ici ce caractère. [15:5] Jésus était la source de toute la force des
disciples ; ils devaient demeurer en lui ; et ainsi — car c’est là l’ordre — lui
demeurerait en eux.
1 Comparez, pour cette substitution de Christ à Israël, És. 49. Il recommence Israël en bénédiction comme il a recommencé l’homme.
Nécessité de la
dépendance ici-bas pour porter du fruit
Nous avons vu ceci au chap. 14 ; il ne s’agit pas dans ces discours de
l’exercice souverain de l’amour dans le salut, mais du gouvernement des enfants
par leur Père, de sorte que cette bénédiction dépend de la marche (14:21-23).
[15:2] Ici, le vigneron cherche du fruit, [15:5] mais l’enseignement donné
présente la dépendance complète du cep dans laquelle les sarments se trouvent
pour produire du fruit ; [15:2] il montre aux disciples qu’en marchant sur la
terre, ils seront émondés par le Père, — [15:6] et si quelqu’un (car, au v. 6,
il a soin de changer l’expression, connaissant ses disciples [15:3] et les ayant
déjà déclarés nets) — [15:6] « si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté
dehors ». Car il ne s’agit pas ici de l’union avec le Christ en haut, par le
Saint Esprit, union qui ne se rompt pas, mais des relations qui se formaient
déjà alors ici-bas et qui pouvaient être vitales et éternelles, et pouvaient ne
l’être pas, ce dont le fruit serait la preuve. Dans le vieux cep, porter du
fruit n’était pas nécessaire : on naissait Juif, on était circoncis, on
observait les ordonnances, et on restait sur le cep, bon sarment sans porter
aucun fruit quelconque pour Dieu : on n’était retranché d’Israël que pour une
violation volontaire de la loi.
Ch. 15 v. 4-10 —
Dépendance et obéissance à Jésus et au Père ici-bas, dans l’amour
Ce qui se formait maintenant n’était pas une relation avec Jéhovah, fondée sur
le fait qu’on était né d’une telle famille ; [15:8] ce qu’il fallait c’était de
glorifier le Père par des fruits ; c’est ce qui montrerait qu’on était disciple
de Celui qui en avait tant porté. [15:1] Christ donc était le vrai cep ; le Père,
le vigneron ; [15:5] les onze étaient les sarments. [15:4] Ils devaient demeurer
en lui, ce qu’ils réaliseraient en pensant ne produire aucun fruit sinon en lui,
et en regardant tout premièrement à lui. Christ précède le fruit. [15:5]
Demeurer en lui, c’est la dépendance, la proximité pratique et habituelle du
cœur, et la confiance, lui étant attachés par notre dépendance en sa Personne :
en faisant cela, Christ en nous sera une source constante de force et de fruit :
— il est en nous. Hors de lui les disciples ne pouvaient rien faire : si en
demeurant en lui, ils trouvaient la force de sa présence, ils produiraient
beaucoup de fruit. [15:6] Mais « si quelqu’un » (il ne dit pas : « ils » ; Jésus
les connaissait, comme de vrais sarments et nets) ne demeurait pas en lui, il
était jeté dehors pour le feu. [15:7] De plus, s’ils demeuraient en lui, s’il y
avait la dépendance constante qui puise à la source, et si les paroles de Jésus
demeuraient dans les disciples, dirigeant leurs cœurs et leurs pensées, ils
auraient à leur disposition les ressources de la puissance divine : ils
demanderaient ce qu’ils voudraient, et il leur serait fait. [15:9] Mais, en
outre, le Père avait aimé le Fils divinement, pendant son séjour sur la terre ;
Jésus en avait fait autant à leur égard. Ils devaient demeurer dans cet amour ;
— [15:4, 7] dans les versets précédents, c’était en lui, [15:9] maintenant c’est
dans son amour1. [15:10] En gardant les commandements de son Père, Jésus était
demeuré dans son amour ; en gardant les commandements de Jésus, ses disciples
demeureraient dans son amour à lui. La dépendance (qui implique la confiance, et
nos rapports avec Celui dont nous dépendons pour la force, car nous sommes
incapables de rien faire sans Lui, et nous appuyant ainsi fermement sur Lui) et
l’obéissance sont les deux grands principes de la vie pratique ici-bas. Jésus a
marché ainsi en tant qu’homme ; il savait par expérience quel était le chemin
pour les siens. Les commandements de son Père étaient l’expression de ce que le
Père était : en les observant dans l’esprit de l’obéissance, Jésus avait
toujours marché dans la communion de son amour. Il avait maintenu, dans le cœur
de ses disciples, leur communion avec lui-même. Les commandements de Jésus,
lorsqu’il était ici-bas, sont l’expression de ce qu’il était, divinement parfait
dans le chemin de l’homme. En marchant selon ces commandements, ses disciples
demeureraient dans la communion de son amour.
1 Il y a trois exhortations : [15:4] Demeurez en moi. [15:7] Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez. [15:9] Demeurez dans mon amour.
Ch. 15 v. 11 — Joie de
Jésus donnée dans ce chemin que nous devons suivre
[15:11] Le Seigneur dit ces choses à ses disciples afin que sa joie1 demeurât en
eux et que leur joie fût accomplie. On voit qu’il ne s’agit pas ici du salut
d’un pécheur, mais du chemin qu’un disciple doit suivre pour qu’il jouisse
pleinement de l’amour de Jésus, et que son cœur soit sans nuage là où la joie se
trouve. Il n’est pas dit non plus si, étant vraiment croyant, on peut être
séparé de Dieu, parce que le Seigneur fait de l’obéissance le moyen de demeurer
dans son amour. Certainement lui ne pouvait pas perdre la faveur de son Père ou
cesser d’être l’objet de son amour. Il ne pouvait pas être question de cela ; et
cependant Jésus dit, : « J’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure
dans son amour » (vers. 10). Mais c’était dans le sentier divin qu’il en avait
joui. Il s’agit donc de la marche et de la force d’un disciple, et non pas du
moyen d’être sauvé.
1 On a pensé que la joie dont il est question ici, est la joie de Christ dans la marche d’un disciple obéissant : je ne le pense pas. C’est la joie dont il jouissait ici-bas, comme il nous a laissé sa propre paix [(14:27)], et nous donnera sa propre gloire [(17:22)].
Ch. 15 v. 12-25 — Amour
de Jésus pour les siens, et haine du monde
Ch. 15 v. 12-16 — Amour du Seigneur pour Ses amis, recevant Ses pensées
Au verset 12, commence une autre partie du sujet. Le Seigneur veut, c’est là son
commandement, que ses disciples s’entr’aiment, comme lui les avait aimés :
[15:9] auparavant il avait parlé de l’amour du Père pour lui, amour qui
découlait du ciel dans son âme ici-bas1. Il avait aimé ses disciples de cette
même manière, mais il avait aussi été un compagnon, un serviteur, dans cet
amour. [15:12] Ainsi les disciples devaient s’aimer les uns les autres, d’un
amour qui se montrerait supérieur aux faiblesses d’autrui, et qui étant en même
temps fraternel, rendrait celui qui en était animé, serviteur de son frère.
[15:13] Cet amour devait se manifester jusqu’à donner sa vie pour ses amis :
[15:14] or pour Jésus, celui qui lui obéissait était son ami. Remarquez qu’ici
Jésus ne dit pas que lui serait ami des autres : il a été notre ami quand il a
donné sa vie pour les pécheurs ; — nous sommes ses amis, [15:15] lorsque nous
jouissons de sa confiance, ainsi qu’il l’exprime ici : « Je vous ai fait
connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père » (vers. 15). On parle de ses
affaires à celui que cela regarde, selon la nécessité où l’on peut être de le
faire : Je communique mes propres pensées à celui qui est mon ami. « Cacherai-je
à Abraham ce que je vais faire ? » dit l’Éternel [(Gen. 18:17)] ; — aussi
Abraham a-t-il été appelé « l’ami de Dieu » [(Jac. 2:23)]. Or Dieu a communiqué
à Abraham, non pas ce qui le regardait lui (il l’avait déjà fait dans diverses
révélations, comme Dieu), mais les choses qui concernaient le monde, Sodome.
C’est ainsi que Dieu en agit à l’égard de l’Église, et en pratique à l’égard du
disciple obéissant ; il est, comme tel, le dépositaire de ses pensées. [15:16]
Au reste, il avait choisi les disciples pour cela ; ce n’était pas eux qui
l’avaient choisi par un acte de leur propre volonté. Il les avait choisis et
établis pour aller et porter du fruit, et un fruit qui demeurerait ; de sorte
qu’étant ainsi choisis de Christ pour l’œuvre, ils reçussent du Père, qui dans
ce cas ne pouvait leur manquer, tout ce qu’ils demanderaient (vers. 16). Le
Seigneur en revient ici à la source et à la certitude de la grâce, afin que la
responsabilité pratique sous laquelle il les plaçait moralement, n’obscurcît pas
la divine grâce qui agissait à leur égard et les avait placés sous cette
responsabilité.
1 Jésus ne dit pas : Le Père « m’aime », mais, « m’a aimé » [(15:9)], c’est-à-dire qu’il ne parle pas simplement de l’amour éternel du Père pour le Fils, mais de l’amour du Père déployé envers lui, le Fils, durant son humanité ici-bas.
Ch. 15 v. 17-22 — Le
monde rejette Jésus révélant le Père, et hait Ses disciples
[15:17] Qu’ils s’aimassent donc les uns les autres1 ! [15:18] Que le monde les
haït, n’était qu’une suite naturelle de la haine que ce monde avait eue pour
Jésus : c’était un sceau de leur association avec Lui. [15:19] Le monde aime ce
qui est du monde : c’est très naturel. — Les disciples n’étaient point du monde
; en outre, le Jésus que ce monde avait rejeté, les avait choisis et séparés du
monde ; c’est pourquoi le monde les haïssait, parce que la grâce les avait
choisis. « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais
parce que vous n’êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à
cause de cela le monde vous hait » (vers. 19). Cette haine que le monde portait
aux disciples, avait sa raison morale, savoir qu’ils n’en étaient pas ; mais
cela mettait en évidence leur relation avec Jésus, et ses droits souverains
d’après lesquels il les avait pris à Lui hors d’un monde rebelle. [15:20] Les
disciples auraient la même part que leur Maître, [15:21] et cela à cause de son
nom, parce que le monde (et ici Jésus parle particulièrement des Juifs, parmi
lesquels il avait travaillé) ne connaissait pas le Père qui l’avait envoyé dans
son amour. S’enorgueillir de Jéhovah comme étant leur Dieu, allait bien à ce
pauvre peuple : il aurait reçu le Messie sur ce pied-là. Mais connaître le Père,
révélé dans son vrai caractère par le Fils, était tout autre chose : cependant
le Fils avait révélé le Père ; et par ses paroles et par ses œuvres, avait
manifesté le Père et ses perfections. [15:22] Si Christ n’était pas venu leur
parler, Dieu n’aurait pas à leur reprocher le péché ; ils subsisteraient encore,
quoique misérablement ; leur véritable état n’aurait pas été complètement mis à
l’épreuve (quoiqu’il y eût abondance de péché et de transgression en tant
qu’hommes et peuple sous la loi), c’est qu’ils ne voulaient pas de Dieu — pas
même venu en grâce. Le fruit d’une nature en chute était là, sans doute, mais
non la preuve que cette nature préférait le péché à Dieu, lorsque Dieu se
trouvait là en miséricorde, n’imputant pas le péché. La grâce était en action
envers eux, ne leur imputant pas le péché. La miséricorde les avait considérés
comme étant en chute, mais non comme des créatures coupables. Dieu n’agissait
pas sur le fondement de la loi, qui impute, ou sur celui du jugement, mais il
présentait la grâce dans la révélation du Père par le Fils. Les paroles et les
œuvres du Fils, révélant le Père en grâce, étant rejetées, cela les laissait
sans espoir (comp. 16:9). Autrement leur condition réelle n’aurait pas été
manifestée d’une manière aussi complète, Dieu aurait pu encore employer un moyen
; et il aimait trop Israël pour le condamner, s’il y en avait eu un seul dont il
ne se fût pas servi.
1 En les choisissant et les mettant à part pour jouir ensemble de cette relation avec lui en dehors du monde, Jésus avait placé les disciples dans une position dont l’amour mutuel était comme une conséquence naturelle ; et, en effet, la conscience de cette position et l’amour vont ensemble.
Ch. 15 v. 22-25 — Haine
du Fils et du Père pleinement manifesté en grâce
[15:24] Si même le Seigneur n’avait pas fait au milieu d’eux les œuvres que nul
autre n’eût jamais faites, ils auraient pu rester tranquilles, refuser de croire
en lui, et ne pas être coupables aux yeux de Dieu : ils auraient été encore
l’objet de la longue patience de l’Éternel. Mais de fait, ils avaient vu et haï
le Fils et le Père (vers. 22-24). Le Père avait été pleinement manifesté dans le
Fils — en Jésus, et si, lorsque Dieu était pleinement manifesté, et cela en
grâce, l’homme le rejetait, que pouvait-il être fait, sinon de le laisser dans
le péché, loin de Dieu ? Si le Père n’avait été que partiellement manifesté, il
restait encore une excuse ; les Juifs auraient pu dire : Ah ! s’il avait montré
de la grâce, et si nous l’avions connu comme il est, nous ne l’aurions pas
rejeté ! Maintenant ils ne pouvaient plus dire cela, ils avaient vu le Père et
le Fils en Jésus. Hélas ! ils les avaient vus et haïs1. [15:25] Or cela ne
faisait qu’accomplir ce qui avait été prédit à leur égard dans leur loi : pour
ce qui regardait le témoignage envers Dieu par le peuple et un Messie reçu de
lui comme accomplissement des promesses, tout était fini : « Ils m’ont haï sans
cause ! »
1 Remarquez qu’il est fait de nouveau mention ici de sa Parole [(15:22)] et de ses œuvres [(15:24)].
Envoi et action du
Saint Esprit après le départ de Jésus
Ch. 15 v. 26-27 — Témoignage à la gloire de Jésus de l’Esprit et des disciples
Maintenant (vers. 26 et suiv.), le Seigneur commence à parler de l’Esprit qui
devait venir pour maintenir sa gloire que le peuple avait jetée à terre. Les
Juifs n’avaient pas connu le Père manifesté dans le Fils : [15:26] le Saint
Esprit viendrait du Père pour rendre témoignage au Fils ; le Fils l’enverrait de
la part du Père. Au chap. 14 [(v. 26)], le Père l’envoie au nom de Jésus, pour
la relation personnelle des disciples avec Jésus. Ici, Jésus, monté dans les
lieux célestes, l’enverra comme témoin de sa gloire suprême, de sa position
céleste. C’était le nouveau témoignage ; il devait être rendu à Jésus, Fils de
Dieu, tel qu’il est dans le ciel. [15:27] Les disciples aussi rendaient
témoignage de lui, parce qu’ils avaient été avec lui dès le commencement. Ils
devaient être pour Jésus — avec le secours du Saint Esprit — les témoins
oculaires de sa vie ici-bas, de la manifestation du Père en lui ; [15:26] le
Saint Esprit lui-même, envoyé par Christ, serait le témoin de sa gloire auprès
du Père duquel il venait.
Résumé du chapitre —
Introduction au témoignage du Saint Esprit ici-bas
[15:1] Ainsi ces discours nous ont montré en Jésus le vrai cep, [15:5] dans les
disciples les sarments [15:2] déjà nettoyés, Christ étant là, présent sur la
terre ; puis, après son départ, ses disciples devaient maintenir cette relation
pratique sur la terre ; [15:9-10] ils seraient en relation avec lui monté en
haut, comme lui ici-bas avait été avec le Père : [15:12] ils devaient alors être
entre eux comme il avait été avec eux. [15:19] Leur position était en dehors du
monde. [15:24] Or les Juifs avaient haï le Fils et le Père : [15:26] le Saint
Esprit rendrait témoignage au Fils auprès du Père et dans le Père ; — [15:27]
les disciples en feraient de même à l’égard de ce qu’il avait été ici-bas. Le
Saint Esprit, et, dans un certain sens, les disciples, remplacent Jésus aussi
bien que l’ancien cep, sur la terre. Dans ce qui suit, la présence et le
témoignage du Saint Esprit sur la terre sont développés.
Envoi du Saint Esprit
selon la condition de Christ et des disciples, aux chap. 14 et 15
Il est bon de remarquer la correspondance qui existe entre les sujets des
passages que nous examinons. Au chap. 14 [(v. 9)], nous avons la Personne du
Fils révélant le Père, et le Saint Esprit enseignant aux disciples la présence
du Fils dans le Père, et eux-mêmes en Jésus en haut [(14:20)]. C’était la
condition personnelle, à la fois de Christ et des disciples, et tout cela est
lié ensemble ; seulement, en premier lieu, le Père, le Fils étant ici-bas, et
ensuite, le Saint Esprit envoyé par le Père. Dans les chap. 15 et 16, nous avons
les diverses dispensations : Christ, le vrai cep sur la terre [(15:1)], et
ensuite le Consolateur envoyé ici-bas par le Christ exalté [(15:26)]. Au chap.
14 [(v. 16)], Christ prie le Père, qui envoie l’Esprit au nom de Christ
[(14:26)]. Au chap. 15 [(v. 26)], Christ exalté envoie de la part du Père
l’Esprit, témoin de son exaltation, comme les disciples, conduits par l’Esprit,
l’étaient de sa vie d’humiliation sur la terre, mais comme Fils [(15:27)].
Développement des
résultats de l’envoi du Saint Esprit selon la position de Jésus
Cependant, bien qu’en reproduisant les mêmes vérités, il y a un développement
dans l’enseignement du Seigneur. Au chap. 14, tout en quittant la terre, Jésus
parle en rapport avec ce qu’il était sur la terre. [14:16] C’est le Père (non
Christ lui-même) qui envoie le Saint Esprit sur sa demande. [14:12-14] Lui va
pour ses disciples, de la terre au ciel, comme Médiateur. [14:16] Il prie le
Père, et le Père leur donnera un autre Consolateur pour demeurer avec eux, et ne
pas les quitter comme lui. [14:17] Leurs relations avec le Père dépendront de ce
Consolateur ; ce sera à eux, comme croyant en lui, Jésus, que l’Esprit sera
envoyé, et non au monde, ni sur des Juifs comme tels ; [14:26] il sera envoyé «
en son nom ». Ensuite, le Saint Esprit les enseignera lui-même, et il leur
rappellera les commandements de Jésus, tout ce qu’il leur avait dit ; car le
chap. 14 donne l’ensemble de la position qui résultait de la manifestation1 du
Fils et de celle du Père en lui, et du départ du Seigneur, c’est-à-dire le
résultat de ce départ à l’égard des disciples. Or au chap. 15, le Seigneur avait
épuisé le sujet des commandements en rapport avec la vie manifestée en lui ici-bas
; et, à la fin du chapitre, il se considère comme monté en haut, et il ajoute :
« Mais quand le Consolateur sera venu, lequel moi je vous enverrai d’auprès du
Père… » (vers. 26). Le Consolateur vient bien du Père, car notre relation est,
et doit être directe avec lui ; — c’est dans cette relation que Jésus nous a
placés. Mais ici, ce n’est pas le Père qui envoie le Consolateur sur la demande
de Jésus et en son nom [(14:16, 26)]. [15:26] Jésus a pris sa place dans la
gloire, comme Fils de l’homme, et selon les fruits glorieux de son œuvre, et il
envoie le Consolateur en rapport avec cette position. Par conséquent, l’Esprit
descendu d’en haut rend témoignage à ce que Jésus est en haut, dans le ciel.
Sans doute, il nous fait sentir ce que Jésus était ici-bas, où en grâce infinie
il a manifesté le Père, il nous le fait sentir bien davantage qu’à ceux qui
étaient avec Jésus pendant son séjour sur la terre. Mais ceci se trouve dans le
chap. 14. Toutefois le Saint Esprit est envoyé par Jésus d’en haut, et il nous
révèle le Fils, que nous connaissons maintenant, comme ayant parfaitement, et
divinement (comme homme toutefois, et au milieu des hommes pécheurs) manifesté
le Père. Nous connaissons, dis-je, le Fils, comme étant auprès du Père et dans
le Père. C’est Lui qui, de là, nous a envoyé le Saint Esprit.
Manifestation de la vie
et de l’amour en Jésus, et en nous par l’Esprit
1 Remarquez ici le développement pratique, pour ce qui regarde la vie, de ce
sujet si profondément intéressant. En 1 Jean 1 et 2, la vie éternelle qui avait
été avec le Père, a été manifestée [(1 Jean 1:2)] (car « en lui », le Fils, «
était la vie »), aussi était-il la Parole de vie, et Dieu était lumière (comp.
Jean 1 [(v. 4)]) ; les chrétiens devaient (1 Jean 2:3-5) garder ses
commandements : c’était un ancien commandement qu’ils avaient eu depuis le
commencement [(1 Jean 2:7)] (c’est-à-dire depuis le commencement du ministère de
Jésus lui-même ici-bas, de Celui que leurs mains avaient touché [(1 Jean 1:1)]).
Mais maintenant ce commandement était vrai en lui et en eux [(1 Jean 1:8)] ;
cette vie, c’est-à-dire cette vie d’amour dont ces commandements étaient
l’expression ainsi que celle de la justice, se reproduirait en eux, en vertu de
leur union avec Jésus par le Saint Esprit, selon Jean 14:20. Aussi demeurait-on
en Jésus (1 Jean 2:6). Dans notre évangile, chap. 1 [(v. 18)], nous trouvons le
Fils qui est dans le sein du Père, qui révèle le Père. Or il révèle le Père
comme il le connaît lui-même étant dans son sein ; il révèle ce que le Père
était pour lui-même. Jésus a apporté cet amour (dont il était l’objet) au sein
de l’humanité, et l’a placé dans le cœur de ses disciples (comp. 17:26). Ceci
est manifesté actuellement en perfection par l’habitation de Dieu en nous, et
par son amour rendu parfait en nous, tandis que nous demeurons dans l’amour
fraternel (1 Jean 4:12 ; comp. Jean 1:18). La manifestation du fait que nous
avons été ainsi aimés, aura lieu par notre apparition dans la même gloire que
Christ (17:22-23). Christ manifeste cet amour en venant du Père ; ses
commandements nous l’enseignent ; la vie que nous avons en lui le reproduit.
Ainsi, les préceptes du Seigneur forment et dirigent cette vie à travers les
voies de la chair et les tentations, au milieu desquelles, sans péché, il a vécu
de cette vie ; le Saint Esprit est la force de cette vie en nous, comme étant le
lien puissant et vivant de nos âmes avec lui, l’Esprit par lequel nous avons la
conscience d’être en Lui, et Lui en nous (L’union comme corps à la Tête est une
autre chose, qui n’est jamais le sujet traité dans Jean). De sa plénitude nous
recevons grâce sur grâce [(Jean 1:16)]. C’est pourquoi nous devrions non pas
être ce qu’il a été, mais marcher comme il a marché [(1 Jean 2:6)] ; car nous ne
devons pas marcher selon la chair, quoiqu’elle soit en nous, et pas en lui.