Chapitre 10
Ch. 10 v. 1-18 — Contraste entre Jésus et les prétendus bergers d’Israël
Dans ce chapitre, le Seigneur se met en contraste avec tous ceux qui
prétendaient ou avaient prétendu être des bergers d’Israël. Il développe ces
trois points : 1°, il entre par la porte [(10:2)] ; 2°, il est la porte [(10:7)]
; 3°, il est le Berger des brebis — le bon Berger [(10:11)].
Ch. 10 v. 1-6 — Jésus
entre par la porte, serviteur obéissant, allant devant Ses brebis
[10:2] Il entre par la porte ; c’est-à-dire, il se soumet à toutes les
conditions établies par Celui qui avait construit la maison : Christ répond à
tout ce qui est dit du Messie, et suit le chemin de la volonté de Dieu en se
présentant lui-même au peuple. Ce n’est pas l’énergie et la puissance humaines
réveillant et attirant les passions des hommes, mais c’est l’homme obéissant qui
se soumet à la volonté de l’Éternel, gardant l’humble place d’un serviteur, et
vivant de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu [(Matt. 4:4)], s’abaissant
avec humilité là où le jugement de l’Éternel avait placé et considérait Israël.
Toutes les citations du Seigneur, dans son combat avec Satan, sont tirées du
Deutéronome. [10:3] Par conséquent, Celui qui veille sur les brebis, l’Éternel,
agissant en Israël par son Esprit et sa providence, et disposant de tout, lui
donne accès auprès des brebis, malgré les pharisiens et les sacrificateurs et
tant d’autres. L’élection en Israël écoute sa voix. Or Israël étant sous la
condamnation, Jésus en fait sortir les brebis : [10:4] il va devant elles, et
quitte cet ancien bercail, portant sans doute l’opprobre, mais marchant devant
ses brebis dans l’obéissance, selon la puissance de Dieu. Garant du vrai chemin
pour chacun qui croyait en Lui, sa Personne servait d’autorité pour suivre ce
chemin coûte que coûte, et garantissait ceux qui faisaient ainsi des dangers qui
pourraient les atteindre, en leur montrant en même temps le chemin. Les brebis
le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix : [10:5] il y a d’autres voix,
sans doute, et en grand nombre, mais les brebis ne les connaissent point. Leur
sûreté consiste, non à connaître toutes les voix, mais à savoir qu’elles ne sont
pas celle, la seule, qui leur vaut la vie — celle de Jésus. Toutes les autres
sont des voix étrangères.
Ch. 10 v. 7-10 — Jésus
est la porte, mettant Ses brebis en liberté et leur donnant la vie
[10:7] Il est la porte des brebis : il est pour les brebis l’autorité pour
sortir de la bergerie, leur moyen d’y entrer. [10:9] En y entrant, on est sauvé
; on entre et on sort : ce n’est plus le joug des ordonnances qui, en
garantissant les brebis de ceux de dehors, les tenaient en prison. Les brebis de
Jésus sont en liberté ; leur sûreté dépend des soins personnels du Berger, et
dans cette liberté elles se nourrissent dans les bons et gras pâturages que leur
fournit son amour. En un mot, ce n’est plus le judaïsme ; c’est le salut, la
liberté, et la nourriture. [10:10] Le larron vient pour tirer son profit des
brebis en les tuant ; Christ est venu, afin qu’elles aient la vie, et cela en
pleine abondance ; c’est-à-dire selon la puissance de cette vie en Jésus, le
Fils de Dieu, qui aurait bientôt acquis cette vie (dont la puissance était dans
sa personne) par la résurrection d’entre les morts.
Ch. 10 v. 11-18 — Jésus
est le bon berger des brebis
Ch. 10 v. 11-16 — Jésus donne Sa vie pour Ses brebis, les connaissant
spécialement
[10:7] Le vrai berger d’Israël — du résidu, au moins des vraies brebis — devient
la porte [10:9] qui les autorise à sortir du bercail juif [10:10] et qui les
admet dans les privilèges de Dieu en leur donnant la vie, selon l’abondance
d’après laquelle il pouvait la donner ; [10:11] il était aussi, en rapport
spécial avec les brebis ainsi mises à part, le bon Berger qui donnait sa vie
pour les brebis. [10:13] D’autres penseraient à eux-mêmes, Lui à ses brebis.
[10:14] Il les connaissait, et elles le connaissaient, [10:15] comme le Père le
connaissait et Lui connaissait le Père : principe précieux ! On aurait pu
comprendre une connaissance et un intérêt terrestre de la part du Messie sur la
terre à l’égard de ses brebis ; mais le Fils, tout en ayant donné sa vie et
étant en haut, connaissait les siens, comme le Père le connaissait, Lui,
lorsqu’il était sur la terre. Il donnait ainsi sa vie pour les brebis. [10:16]
En outre, il avait d’autres brebis qui n’étaient pas Juifs, ou de ce bercail ;
et sa mort interviendrait pour le salut de ces pauvres gentils : il les
appellerait. Sans doute, il avait donné sa vie pour les Juifs aussi, pour toutes
les brebis en général, comme telles (vers. 11) ; mais il ne parle distinctement
des gentils qu’après avoir parlé de sa mort : « Il faut que je les amène »,
dit-il, « et il y aura un seul troupeau1, un seul berger » (vers. 16).
1 Non pas « une seule bergerie ». Il n’y a pas de bergerie actuellement.
Ch. 10 v. 17-18 —
Valeur de la mort volontaire de Jésus, pour les siens et pour le Père
[10:3] Or cette doctrine enseigne le rejet d’Israël, l’appel de l’élection
d’entre ce peuple ; — [10:11] elle présente la mort de Jésus comme étant l’effet
de son amour pour les siens, [10:14] et nous apprend la divine connaissance
qu’il a de ses brebis lorsqu’il sera loin d’elles, [10:16] ainsi que l’appel des
gentils. L’importance d’un tel enseignement dans ce moment-là est évident ; et
cette importance, grâce à Dieu, ne se perd pas avec la marche du temps et ne se
borne pas au fait d’un changement d’économie : elle nous introduit dans les
réalités substantielles de la grâce, qui se rattachent à la personne de Christ.
[10:17] Mais la mort de Jésus était plus que de l’amour pour ses brebis ; elle
avait une valeur intrinsèque aux yeux du Père : « À cause de ceci mon Père
m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne ». (vers. 17).
Jésus ne dit pas ici : Parce que je laisse ma vie pour mes brebis ; c’est la
chose elle-même qui est agréable au Père. Nous aimons, parce que Dieu nous a
aimés le premier [(1 Jean 4:19)] ; mais Jésus, le Fils divin, peut fournir des
motifs à l’amour du Père. En laissant sa vie, il a glorifié le Père : la mort
était reconnue la juste peine du péché [(Rom. 6:23)] (étant en même temps
annulée par Celui qui avait le pouvoir sur elle1), et la vie éternelle, la vie
de Dieu, introduite comme fruit de la rédemption. [10:18] Ici aussi sont
constatés les droits de la personne de Christ : — personne ne lui ôte sa vie, il
la laisse de lui-même ; il avait le pouvoir (ce qui n’est vrai pour aucun autre
que pour celui qui avait ce droit divin) de la laisser, et le pouvoir de la
reprendre. Toutefois, en ceci même, il ne sortait pas du chemin de l’obéissance
: il avait reçu ce commandement de son Père (vers. 18). Mais qui aurait pu
l’accomplir sinon Celui qui pouvait dire : « Détruisez ce temple, et en trois
jours je le relèverai2 » [(2:19)] ?
1 2 Timothée 1:10 ; Hébreux 2:14.
2 L’amour et l’obéissance sont les principes dominants de la vie divine. Ceci est développé quant à nous-mêmes dans la première épître de Jean. La dépendance est un autre trait de cette vie, dans la créature, et cela a été pleinement manifesté en Jésus, comme homme.
Ch. 10 v. 19-30 —
Témoignage de Jésus et soin des brebis
Ch. 10 v. 19-28 — Témoignage de la Parole et des œuvres ; vie et protection
données aux brebis
[10:19] Mais on discute ce qu’il dit. [10:20] Il y en avait qui ne voyaient en
lui qu’un homme hors de sens et qui l’outrageaient ; [10:21] d’autres, émus par
la puissance de l’œuvre qu’il avait accomplie, trouvaient que ses paroles
avaient un autre caractère que celui de la folie ; leur conscience était jusqu’à
un certain point atteinte. [10:24] Les Juifs entourent Jésus et lui demandent
jusqu’à quand il les tiendra en suspens : « Si toi, tu es le Christ, dis-le nous
franchement » (vers. 24). [10:25] Le Seigneur leur déclare qu’il le leur avait
déjà dit, et que ses œuvres lui rendaient témoignage. Il en appelait aux deux
témoignages qui nous ont été présentés dans les chap. 8 et 9, savoir sa Parole
et ses œuvres ; [10:26] mais le Seigneur ajoute : « Vous n’êtes pas de mes
brebis ». [10:27] Puis il en prend occasion, sans tenir compte de leurs
préjugés, d’ajouter quelques précieuses vérités à l’égard de ses brebis : « Mes
brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je
leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les
ravira de ma main » (vers. 27-28). [10:28] D’un côté, il n’y aura pas défaut de
vie ; d’un autre, personne ne ravira les brebis de la main du Sauveur ; aucune
force du dehors ne surmontera la puissance de Celui qui les garde.
Ch. 10 v. 29-30 — Jésus
et le Père sont un, dans l’œuvre et l’amour pour les brebis
Mais il y a encore une vérité infiniment précieuse que le Seigneur, dans son
amour, nous révèle ici. [10:29] Le Père nous a donnés à Jésus, et il est plus
grand que tous ceux qui prétendraient nous ravir de ses mains. [10:30] Or Jésus
et le Père sont un : — précieuse révélation, dans laquelle la gloire de la
personne de Jésus, du Fils de Dieu, est identifiée avec la sûreté de ses brebis,
avec la hauteur et la profondeur de l’amour dont elles sont les objets. Ici nous
ne trouvons pas, comme au chap. 8, un témoignage qui, tout divin qu’il soit,
montre ce qu’est l’homme ; ce sont l’œuvre et l’amour efficace du Fils, et en
même temps du Père, qui nous sont présentés. Ce n’est pas « Je suis » ; mais «
Moi et le Père, nous sommes un » (vers. 30). [10:28] Si le Fils a accompli
l’œuvre et qu’il soigne les brebis, [10:29] c’était le Père qui les lui avait
données ; [10:17] et si le Christ peut accomplir une œuvre divine et fournir un
motif à l’amour du Père, [10:18] c’était le Père qui la lui avait donnée à
faire.
Manifestation de la
grâce et de l’amour divins, envers les brebis
Le chap. 8 est donc la manifestation de Dieu en témoignage, et comme lumière ;
les chap. 9 et 10, la manifestation de la grâce efficace qui recueille les
brebis sous les soins du Fils de Dieu et de l’amour du Père. Jean parle de Dieu,
quand il parle d’une nature sainte et de la responsabilité de l’homme ; — du
Père et du Fils, quand il parle de la grâce en rapport avec le peuple de Dieu.
Remarquez que le loup peut venir et ravir des brebis si les bergers sont des
mercenaires [(10:12)], mais non pas les ravir des mains du Sauveur [(10:28)].
Ch. 10 v. 31-42 —
Rupture avec Israël, qui rejette le témoignage de Jésus
[10:31] À la fin du chapitre, les Juifs ayant pris des pierres pour lapider
Jésus, [10:33] parce qu’il se faisait égal à Dieu, [10:34-35] le Seigneur ne
cherche pas à leur démontrer la vérité de ce qu’il est, mais il leur montre que,
d’après leurs propres principes et selon le témoignage des Écritures, [10:36]
ils avaient tort de le blâmer. [10:37-38] Il en appelle de nouveau à ses paroles
et à ses œuvres, comme preuve qu’il était dans le Père et le Père en Lui ;
[10:39] et comme ils prennent de nouveau des pierres, [10:40] Jésus les quitte
définitivement. C’en était fait d’Israël !