Chapitre 7
Ch. 7 v. 1-13, 37-39 — Jésus à la fête des Tabernacles
Antitype de cette fête encore à venir, quand Jésus se montrera au monde
[7:5] Ici, les frères de Jésus selon la chair, encore plongés dans l’incrédulité,
[7:3-4] veulent, s’il fait de si grandes choses, qu’il se montre au monde ;
[7:6] mais le temps n’était pas encore venu pour qu’il se montrât : c’est à
l’accomplissement du type de la fête des tabernacles qu’il le fera. La Pâque a
eu son antitype à la croix ; la Pentecôte à la descente du Saint Esprit ; mais
la fête des tabernacles n’a pas encore eu son antitype. Cette dernière fête
avait lieu après la moisson et les vendanges [(Lév. 23:39)] ; et dans cette
fête, Israël faisait avec joie dans sa terre, la commémoration de son pèlerinage
passé et qu’il avait accompli avant d’entrer dans le repos que Dieu lui avait
donné dans la terre de la promesse. Ainsi l’accomplissement de ce type des
Tabernacles aura lieu lorsque, après les jugements exécutés, soit en discernant
les bons d’avec les méchants, soit en pure vengeance1, Israël, de retour en son
pays, sera en possession de toutes les bénédictions qui lui avaient été
promises. Dans ce temps-là, Jésus se montrera au monde : au moment dont nous
nous occupons, son temps n’était pas encore venu. En attendant, s’en étant allé
au ciel (versets 33-34), il donne le Saint Esprit aux croyants (versets 38-39).
1 La moisson est un jugement séparatif ; il y a de l’ivraie et du bon grain [(Matt. 13:30)]. Le pressoir est le jugement exécutif de la vengeance. Dans le premier cas, il y en aura deux dans un lit, l’un sera pris, et l’autre laissé [(Luc 17:34)] ; mais le pressoir représente uniquement la colère comme en És. 63 [(v. 3)], et en Apoc. 14 [(v. 20)].
Ch. 7 v. 37-39 —
Omission de la Pentecôte, mais présentation du don du Saint Esprit
Remarquez ici que la Pentecôte n’est pas mentionnée. Nous passons de la Pâque,
au chap. 6. [(v. 4)] à la fête des tabernacles, au chap. 7 [(v. 2)] ; car la
Pentecôte représentait la descente du Saint Esprit sur les croyants. Comme je
l’ai déjà dit, cet évangile a pour objet une Personne divine sur la terre, et
non pas l’homme dans le ciel. Il est cependant parlé du Saint Esprit comme
substitué au dernier ou huitième jour de la fête des tabernacles [(7:37-39)]. La
Pentecôte suppose que Jésus est au ciel. [7:39] Jésus présentait cependant au
peuple ce don du Saint Esprit, de manière a en faire l’espoir de la foi dans le
temps où il parlait, si Dieu créait des besoins dans les âmes. [7:37] Si
quelqu’un avait soif et qu’il vînt à Jésus pour boire, là, non seulement il se
désaltérerait, [7:38] mais de l’homme intérieur, de son âme, couleraient des
fleuves d’eau vive : ainsi l’âme altérée venait à lui par la foi, pour
satisfaire à ses propres besoins. — En croyant en Jésus, non seulement l’Esprit
serait une source jaillissante en vie éternelle au-dedans de l’homme : il
coulerait aussi du croyant en abondance, pour rafraîchir tous ceux qui avaient
soif.
Ch. 7 v. 37-39 — Saint
Esprit donné aux croyants, et source jaillissante en eux
Remarquez ici qu’Israël buvait de l’eau dans le désert, avant de pouvoir
célébrer la fête des tabernacles ; mais Israël ne faisait que boire : il n’y
avait pas de source vive en eux ; l’eau coulait du rocher. Sous la grâce,
quoique sans doute chaque croyant ne soit pas une source en lui-même, [7:38] un
fleuve coule de lui. [7:39] Ceci cependant n’aurait lieu que lorsque Jésus
serait glorifié et arriverait à ceux qui étaient déjà croyants : — le Seigneur
ne parle pas ici de l’œuvre de la régénération, mais d’un don fait à ceux qui
croient ; de plus, à la vraie fête des tabernacles, Jésus se montrera lui-même
au monde. Mais ce n’est pas de cela que l’Esprit, ainsi reçu, est spécialement
témoin ici : il est donné en rapport avec la gloire de Jésus pendant que
celui-ci est caché au monde. [7:37] Aussi le Seigneur nous annonce-t-il ce don à
l’occasion du huitième jour de la fête qui porte les regards de la foi sur une
part au-delà du repos sabbatique de ce monde et préfigure le commencement d’une
autre période, d’une nouvelle scène de gloire. Remarquez aussi qu’en pratique,
quoique le Saint Esprit soit présenté ici comme puissance agissant en
bénédiction en dehors de celui en qui il demeure, sa présence dans le croyant
est le fruit d’une soif personnelle, des besoins de l’âme elle-même, des besoins
auxquels celle-ci avait cherché la réponse en Christ. Quand on a soif, on a soif
pour soi. [7:38] Le Saint Esprit, en nous révélant Jésus, devient, par son
habitation en nous à la suite de la foi, un fleuve en nous, et ainsi de l’eau
vive pour les autres.
Ch. 7 v. 14-36, 40-53 —
Opposition des Juifs à Jésus
Les Juifs veulent tuer Jésus, qui va bientôt retourner au Père
Du reste, l’esprit des juifs se dévoilait clairement. [7:25] Ils cherchaient à
tuer le Seigneur ; [7:33] et Jésus leur dit que ses relations avec eux sur la
terre, se termineraient en effet bientôt (vers. 33). Ils n’avaient pas besoin de
tant se hâter de se débarrasser de lui ; [7:34] bientôt ils le chercheraient et
ne le trouveraient point, car il s’en allait vers son Père.
Manifestation de l’état
de cœur de la foule et des responsables des Juifs
On voit clairement ici la différence entre « la foule » et « les Juifs » — deux
partis qui sont toujours distingués dans cet évangile. [7:20] La foule ne
comprenait pas pourquoi Jésus parlait du désir manifesté de le tuer : [7:25-26]
ceux de Judée s’étonnaient de sa hardiesse, sachant qu’on machinait à Jérusalem
contre sa vie. — [7:30] Mais son temps n’était pas encore venu. [7:32] On envoie
des huissiers pour le prendre, [7:45-46] et ils reviennent frappés de son
discours, sans s’être emparés de Lui (vers. 45 et suiv.). [7:48-49] Les
pharisiens en sont irrités et expriment leur mépris pour le peuple. « Aucun
d’entre les chefs ou d’entre les pharisiens, a-t-il cru en lui ? Mais cette
foule qui ne connaît pas la loi est maudite ». [7:50-51] Nicodème hasarde un mot
de justice, d’après la loi, [7:52] et attire le mépris sur lui-même ; [7:53]
puis chacun s’en va chez lui. [8:1] Jésus qui n’avait point de lieu où se
retirer jusqu’à ce qu’il fût en haut d’où il était venu, se rend à la montagne
des Oliviers, dans ce lieu témoin de son agonie [(Luc 22:39)], de son ascension
[(Act. 1:12)], et qui le sera de son retour [(Zach. 14:4)], dans ce lieu qu’il
fréquentait habituellement, lorsqu’il se trouvait à Jérusalem, pendant le temps
de son ministère sur la terre.
Révélation de Jésus
dans les chapitres 5 à 9, hors du système juif
Le contraste entre l’enseignement de ce chapitre et le judaïsme (même pour les
meilleures espérances qui remplissaient l’avenir que Dieu a préparé pour son
peuple terrestre) est trop évident pour que je m’étende davantage sur ce sujet.
Ici, comme partout, cet évangile révèle Jésus en dehors de tout ce qui
appartenait au système terrestre du judaïsme. Au chap. 6, c’était la mort sur la
croix ici-bas ; ici, c’est la gloire dans le ciel, les Juifs étant rejetés, et
le Saint Esprit donné au croyant [(7:39)]. Au chap. 5 [(v. 21)], Jésus donne la
vie comme Fils de Dieu ; au chap. 6 [(v. 32-33)], il est le même Fils, non pas
comme Fils de l’homme qui vivifie et juge divinement, mais comme descendu du
ciel, le Fils dans l’humiliation ici-bas, mais le vrai pain venu du ciel, que le
Père a donné. Dans cette humble personne, ils devaient discerner le Fils, afin
de vivre. Puis, étant venu de cette manière, ayant pris la forme d’esclave et
étant trouvé en figure comme un homme [(Phil. 2:7-8)], il s’est abaissé (vers.
53) et a souffert sur la croix comme Fils de l’homme ; au chap. 7 [(v. 39)], il
monte dans la gloire et envoie le Saint Esprit. Le chap. 5 expose ses titres de
gloire personnelle ; les chap. 6 et 7, son œuvre et le don de l’Esprit aux
croyants, résultat de sa glorification actuelle en haut1, glorification à
laquelle la présence du Saint Esprit répond en bas ; aux chap. 8 et 92 nous
trouvons le témoignage de Jésus et ses œuvres également rejetés, et la question
décidée entre Lui et les Juifs. On remarquera aussi que les chap. 5 et 6
s’occupent de la vie : au chap. 5 [(v. 21, 26)], elle est donnée souverainement
et divinement par celui qui la possède ; au chap. 6, l’âme, en recevant Jésus et
en s’occupant de Lui par la foi, trouve la vie, et se nourrissant de Lui, vit
par lui, par la grâce du Père. Ces deux choses sont distinctes dans leur nature
: Dieu donne ; — l’homme, par la grâce, se nourrit. D’un autre côté, le chap. 7
[(v. 33)] nous montre Christ retournant vers Celui qui l’a envoyé, et annonce,
en attendant, le don du Saint Esprit qui déploie la gloire dans laquelle il se
trouve — en nous et par nous dans son caractère céleste [(7:39)]. Au chap. 5
[(v. 21)], Christ est le Fils de Dieu qui vivifie en puissance et volonté divine
abstraite, c’est-à-dire ce qu’il est, non la place où il se trouve, mais étant
seul juge, comme Fils de l’homme ; — au chap. 6 [(v. 32-33)], le même Fils, mais
descendu du ciel, objet de la foi dans son abaissement, puis le Fils de l’homme,
mourant et s’en retournant au ciel [(6:62)] ; — au chap. 7 [(v. 8)], il n’est
pas encore révélé au monde. Le Saint Esprit est donné tandis qu’il est glorifié
en haut, Fils de l’homme dans le ciel, considéré du moins comme entrant là
[(7:33, 39)]. Enfin, au chap. 8, ainsi que nous l’avons dit, la parole de Jésus
est rejetée, et au chap. 9, ses œuvres le sont. Mais il y a beaucoup plus que
cela : les gloires personnelles du Seigneur, dont les titres se trouvent au
chapitre premier, se reproduisent et sont développées dans tous ces chapitres, à
part les vers. 36 à 51 de ce chapitre premier. Nous avons retrouvé dans les
chap. 5, 6, 7, les vers. 14 à 34 de ce chapitre 1 ; maintenant le Saint Esprit
revient au sujet des premiers versets de ce même chapitre. Christ est la Parole
; — il est la vie, et la vie qui est la lumière des hommes [(1:4)]. Les trois
chapitres que je viens d’indiquer (5-7) s’occupent de ce qu’il est en grâce pour
les hommes, tout en annonçant les droits qu’il a de juger.
1 Cette gloire, cependant, est seulement sous-entendue ici, non développée. Elle ne peut pas se trouver à la fête des tabernacles, le repos d’Israël, et Jésus ne peut s’y montrer au monde, comme il le fera alors [(7:8)] ; mais, au lieu de cela, il donne le Saint Esprit. Nous savons que cela suppose sa position actuelle, à laquelle fait allusion le chap. 6.
2 La doctrine du chap. 9 continue jusqu’au vers. 30 du chap. 10.