Chapitre 5
Résumé du chapitre : grâce vivifiante, et responsabilité face à la vie
manifestée
Ce chapitre met en contraste la puissance vivifiante de Christ et son droit de
conférer la vie aux morts, avec l’impuissance des ordonnances légales. Elles
exigeaient la puissance dans la personne qui devait en profiter. Christ
apportait dans sa personne la puissance de guérison, et même de résurrection. En
outre, [5:22] tout jugement lui a été confié, [5:24] en sorte que ceux qui
avaient reçu la vie, ne viendraient pas en jugement. La fin du chapitre rapporte
les témoignages qui ont été rendus à Jésus [5:40] et relève ainsi la culpabilité
de ceux qui ne voulaient pas venir à Lui pour avoir la vie. D’un côté, c’est la
grâce souveraine ; de l’autre, c’est la responsabilité, parce que la vie était
là. Pour avoir la vie, il fallait la puissance divine du Seigneur ; mais si on
le rejetait, si on refusait de venir à Lui pour avoir la vie, on le faisait
malgré les témoignages clairs et positifs qui lui étaient rendus. — Mais entrons
un peu dans les détails de ce chapitre.
Ch. 5 v. 1-20 — Travail
de Jésus en grâce, comme étant Dieu
Ch. 5 v. 1-9 — Guérison de l’infirme impuissant, par la force de Christ
[5:5] Le pauvre homme dont il est question ici, malade depuis 38 ans, [5:7]
trouvait dans le caractère de sa maladie un empêchement absolu à profiter des
moyens dont l’emploi exigeait de la force. C’est ce qui caractérise le péché
d’un côté, et la loi de l’autre. [5:4] Quelques faibles restes des bénédictions
de Dieu se trouvaient encore parmi les Juifs : les anges, ministres de
l’économie judaïque, travaillaient encore au bien du peuple ; l’Éternel ne se
laissait pas sans témoignage ; — mais pour en profiter, il fallait de la force.
Or ce que la loi ne pouvait pas faire, étant faible à cause de la chair [(Rom.
8:3)], Dieu l’a fait par Jésus. [5:7] Le désir se trouvait chez l’homme
impotent, la force lui manquait : le désir était avec lui, mais aucune force
pour l’accomplir ; [5:6] c’est ce que la question du Seigneur fait ressortir.
[5:8] Un seul mot de Christ accomplit tout : « Lève-toi, prends ton petit lit,
et marche » ; [5:9] la force se communique, l’homme se lève et s’en va avec son
lit1
1 Christ apporte avec Lui la force exigée de l’homme, par la loi, pour pouvoir en profiter.
Ch. 5 v. 9-14 —
Nécessité de la grâce pour la guérison comme pour la relation avec Dieu
[5:9] Or, c’était le sabbat, circonstance importante et qui tient une place
principale dans cette scène intéressante. Le sabbat était donné comme signe de
l’alliance entre les Juifs et l’Éternel1 ; mais il était démontré que la loi ne
donnait pas à l’homme le repos de Dieu : il fallait la puissance d’une vie
nouvelle, il fallait la grâce pour que l’homme fût en relation avec Dieu. La
guérison du pauvre malade de Béthesda était une œuvre de cette même grâce, de
cette même puissance, mais opérée au milieu d’Israël. [5:4] Le réservoir de
Béthesda supposait la puissance dans l’homme, [5:8] l’acte de Jésus l’employait
en grâce en faveur d’un malheureux du peuple de l’Éternel. [5:14] Ainsi le
Seigneur dit à l’homme : « Ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive » (vers.
14). C’était l’Éternel agissant en grâce, en bénédiction, par sa puissance, au
milieu de son peuple, mais à l’égard des choses temporelles, signes de sa faveur
et de sa bonté, et en rapport avec son gouvernement au milieu d’Israël ; —
toutefois cette guérison était l’exercice de la grâce et de la puissance
divines.
1 Quels que soient l’institution ou l’arrangement nouveaux établis sous la loi, le sabbat y est toujours introduit. Et en vérité, sous un certain rapport, avoir part au repos de Dieu est le plus élevé de nos privilèges. Le sabbat terminait la première création [(Gen. 2:3)] ; il en était la fin et la sera quand elle aura son accomplissement. Notre repos à nous se trouve dans la nouvelle création et cela non dans l’état du premier homme comme créature, mais comme hommes ressuscités, Christ, le second homme, en étant le commencement et le Chef. De là, le premier jour de la semaine.
Ch. 5 v. 15-17 — Le
sabbat comme repos de Dieu, et Son travail de grâce en amour
[4:15] Or l’homme ayant dit aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri,
[4:16] ceux-ci s’élèvent contre lui, sous prétexte de violation du « sabbat ».
[5:17] La réponse du Seigneur est profondément touchante et pleine d’instruction,
toute une révélation : elle déclare la relation entre Lui, le Fils, et le Père,
relation qui se révélait ouvertement maintenant par sa venue. Il montre (et
quelle profonde grâce !) que ni le Père, ni Lui, ne sauraient trouver leur
sabbat1 au milieu de la misère et des tristes fruits du péché. L’Éternel en
Israël pouvait imposer le sabbat par la loi, comme obligation [(Ex. 20:8-11)],
et en faire un signe de cette précieuse vérité que son peuple entrerait dans le
repos de Dieu ; mais Jésus dans ces paroles-ci fait voir que de fait, une fois
Dieu vraiment connu, il n’y avait pas de repos dans l’état actuel de sa création.
Mais il y avait plus : Dieu travaillait en grâce ; son amour ne pouvait pas
reposer dans la misère ; il avait institué au commencement un repos en rapport
avec la création toute bonne (Gen. 2 [v. 2-3]) ; mais le péché, la corruption,
la misère étaient entrés dans sa création. Dieu, le Saint et le Juste, n’y
trouvait plus de sabbat, et l’homme n’entrait pas réellement dans le repos de
Dieu (comp. Hébr. 4). De deux choses l’une, ou Dieu devait détruire en justice
la race coupable, ou bien — et c’est ce qu’il a fait d’après ses conseils
éternels — il devait commencer à travailler en grâce selon cette rédemption que
l’état de l’homme exigeait — une rédemption dans laquelle toute la gloire de
Dieu se déploie. En un mot, Dieu devait se mettre à travailler de nouveau en
amour. C’est ce que dit le Seigneur : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant,
et moi je travaille » (vers. 17). Dieu ne prend pas son parti du péché ; il ne
se repose pas en présence de la misère ; il n’a pas de sabbat ; — mais il
travaille en grâce. Quelle réponse divine à leurs misérables subtilités !
1 Le sabbat de Dieu est un sabbat d’amour et de sainteté.
Ch. 5 v. 18-20 — Union
du Fils avec le Père, comme vue des hommes
[5:18] Une autre vérité ressortait de ce que le Seigneur disait : il se plaçait
sur un pied d’égalité avec son Père. Or les Juifs, jaloux pour leurs cérémonies,
pour ce qui les distinguait des autres nations, et ne voyant rien de la gloire
du Christ, le traitent de blasphémateur, et cherchent à le tuer. [5:19] Ceci
donne à Jésus l’occasion d’exposer toute la vérité sur le point en question. Il
n’était pas comme un être indépendant du Père, avec des droits égaux, un autre
Dieu qui agissait de son propre chef, ce qui du reste est impossible, car il ne
peut y avoir deux êtres suprêmes et omnipotents : le Fils est en pleine union
avec le Père, ne fait rien sans le Père ; mais il fait tout ce qu’il voit faire
au Père. [5:20] Il n’y a rien que le Père fasse, qu’il ne fasse en communion
avec le Fils : on en verrait de plus grandes preuves pour s’en émerveiller
(vers. 20). Cette dernière partie des paroles du Seigneur, ainsi que le contenu
de notre évangile tout entier, montre que Jésus, tout en révélant d’une manière
absolue que Lui et le Père sont un [(10:30)], [5:19] parle de cette unité, comme
existant lui-même dans une position dans laquelle il a pu être vu des hommes.
L’unité dont il parle est en Dieu : la position dans laquelle il en parle, est
une position prise et, dans un certain sens, inférieure. Mais on voit partout
néanmoins, qu’il est égal au Père et un avec Lui, quoiqu’il reçoive tout du Père
et fasse tout d’après les pensées du Père. Ceci se montre d’une manière
remarquable au chapitre 17 : c’est le Fils, mais le Fils manifesté en chair,
agissant dans la mission pour l’accomplissement de laquelle le Père l’a envoyé.
Ch. 5 v. 21-47 —
Manifestation de la gloire du Fils aux hommes
Ch. 5 v. 21-24 — Jésus donne la vie et juge, étant ainsi honoré par tous
Ch. 5 v. 21-23 — Le Fils donne la vie aux hommes, et juge ceux qui Le rejettent
Le chapitre que nous avons sous les yeux, parle de deux choses par lesquelles la
gloire du Fils est mise en évidence : il vivifie et il juge (vers. 21, 22). Il
ne s’agit pas de guérir, œuvre qui, au fond, a la même source, et prend son
occasion d’agir dans le même mal ; mais il s’agit de donner la vie d’une manière
évidemment divine. [5:21] Comme le Père ressuscite les morts et les vivifie,
ainsi le Fils vivifie ceux qu’il veut. Ici, nous avons la première preuve de ses
droits divins : il donne la vie, il la donne à qui il veut. Mais s’étant fait
homme, il peut être personnellement déshonoré, méconnu, méprisé par les hommes :
[5:22] par conséquent tout jugement lui est confié — le Père ne juge personne —
[5:23] afin que tous, même ceux qui ont rejeté le Fils, honorent le Fils comme
ils honorent le Père qu’ils reconnaissent comme Dieu. S’ils ne veulent pas
l’honorer quand il agit en grâce, ils y seront forcés quand il agira en jugement.
Dans la vie, nous avons communion par le Saint Esprit avec le Père et le Fils
(et vivifier, ou donner la vie, est l’œuvre simultanée du Père et du Fils) ;
dans le jugement, les incrédules auront à faire avec le Fils de l’homme qu’ils
ont rejeté. Ces deux choses ne se mêlent pas dans leur accomplissement : celui
que Jésus a vivifié n’a pas besoin d’être forcé à l’honorer en subissant le
jugement ; Jésus n’appelle pas en jugement celui qu’il a sauvé en le vivifiant.
Ch. 5 v. 24 — La vie
éternelle est pour ceux qui croient
Mais comment peut-on savoir à laquelle de ces deux catégories de personnes on
appartient ? [5:24] Le Sauveur (grâce lui en soit rendue) répond : « Celui qui
entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé », c’est-à-dire le Père, en
écoutant Jésus, « a la vie éternelle (telle est l’efficace vivifiante de la
parole du Fils) et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la
vie » (vers. 24) : simple et merveilleux témoignage !1 Le jugement glorifiera le
Seigneur dans le cas de ceux qui l’auront méprisé ici-bas. La possession de la
vie éternelle, pour ne pas être assujetti à ce jugement, est la portion de ceux
qui croient.
1 Remarquez la portée de ceci. S’ils ne viennent pas en jugement pour régler leur état, comme dirait l’homme, ils sont montrés comme étant complètement morts dans le péché. La grâce en Christ ne voit pas un état incertain qui sera déterminé par le jugement. La grâce donne la vie et met à l’abri du jugement. Mais tandis qu’il juge comme Fils de l’homme, d’après les actes accomplis dans le corps [(2 Cor. 5:10)], il montre ici que, pour commencer, tous étaient morts dans le péché.
Ch. 5 v. 25-29 —
Périodes d’exercice de la puissance donnée du Père
Ch. 5 v. 25-27 — Communication de la vie à l’homme mort dans ses péchés
Le Seigneur indique ensuite deux périodes distinctes dans lesquelles doit
s’exercer la puissance que le Père lui a confiée comme venu en chair. [5:25]
L’heure venait, elle était déjà venue, dans laquelle les morts entendraient la
voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auraient entendue, vivraient. C’est la
communication de la vie spirituelle par Jésus, le Fils de Dieu, à l’homme mort
par le péché, communication faite par la parole que celui-ci entendrait ; [5:26]
car le Père a donné au Fils, à Jésus, ainsi manifesté sur la terre, d’avoir la
vie en lui-même (comp. 1 Jean 1:1-2). [5:27] Aussi lui a-t-il donné l’autorité
pour exécuter le jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme ; car c’est au
Fils de l’homme que, selon les conseils de Dieu, le royaume et le jugement
appartiennent, et c’est en prenant ce caractère, quand il vint en grâce, qu’il a
été méprisé et rejeté. Ce passage aussi fait voir que Jésus, tout en étant le
Fils éternel, un avec le Père, est toujours considéré comme manifesté en chair
ici-bas, et ainsi, comme recevant tout du Père. C’est ainsi que nous l’avons vu
au puits de Samarie, le Dieu qui donnait [(4:11)], mais, en même temps, celui
qui demandait à la pauvre femme de lui donner à boire [(4:8)].
Ch. 5 v. 28-29 —
Résurrection de tous par Jésus, pour la vie ou le jugement
Jésus donc vivifiait les âmes dans ce temps-là ; il vivifie encore. On ne devait
pas s’en étonner, car une œuvre plus extraordinaire aux yeux des hommes
s’accomplirait : [5:29] ceux qui étaient dans les sépulcres en sortiraient. « En
vérité, en vérité, je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que
les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue
vivront » (vers. 25). [5:28] C’est la seconde période dont le Seigneur parle.
Dans l’une, il vivifie les âmes ; dans l’autre, il ressuscite les corps. L’une a
duré pendant le ministère de Jésus et plus de 1800 ans depuis sa mort ; la
seconde n’est pas encore arrivée, mais pendant sa durée deux choses doivent
avoir lieu : [5:29] il y aura une résurrection de ceux qui auront pratiqué le
bien, et une résurrection de ceux qui auront fait le mal. La première sera une
résurrection de vie ; le Seigneur mettra le comble à son œuvre de vivification ;
la seconde sera la résurrection pour le jugement de ceux qui auront fait le mal
(vers. 28-29). Or ce jugement sera selon les pensées de Dieu et non le fruit
d’une volonté personnelle de Jésus à part. Jusqu’ici, c’est une puissance
souveraine, et pour ce qui regarde la vie, une grâce souveraine — il vivifie qui
il veut [(5:21)]. Ce qui suit est la responsabilité de l’homme pour ce qui a
trait à la réception de la vie éternelle. Elle se trouvait là en Jésus, et ils
ne voulaient pas venir à Lui pour la recevoir [(5:40)].
Ch. 5 v. 30-47 — Quatre
témoignages rendus à Jésus, rejeté par les Juifs
Le Seigneur indique ensuite aux Juifs quatre témoignages rendus à sa gloire et à
sa personne, quatre témoignages qui les laissaient sans excuse : [5:33-35] Jean,
[5:36] ses propres œuvres, [5:37-38] son Père, [5:39] et les Écritures. [5:40]
Tout en prétendant recevoir celles-ci, comme y puisant la vie éternelle, ils ne
voulaient cependant pas venir à Celui auquel ces témoignages étaient rendus,
pour avoir la vie. [5:43] Pauvres Juifs, le Fils venait au nom du Père, et ils
ne voulaient pas le recevoir ; un autre viendrait en son propre nom, et ils le
recevraient : cela allait mieux au cœur de l’homme. [5:44] Ils cherchaient la
gloire de la part des hommes, comment pouvaient-ils croire ? Souvenons-nous en.
— Dieu ne s’adapte pas à l’orgueil de l’homme et n’arrange pas la vérité pour
nourrir cet orgueil. [5:45] Jésus connaissait les Juifs : non pas qu’il voulût
les accuser auprès du Père ; Moïse, en qui ils se fiaient, le ferait ; car ils
ne croyaient pas ses écrits ; [5:46] s’ils avaient cru Moïse, ils auraient cru
Jésus ; [5:47] mais si les écrits de Moïse ne faisaient pas foi, comment
l’auraient fait les paroles d’un Sauveur méprisé ?
Jésus est le Fils de
Dieu, donnant la vie et jugeant comme Fils de l’homme
En résumé, [5:21] le Fils de Dieu donne la vie, [5:22] et il exécute le jugement
: dans le jugement qu’il exécute, le témoignage rendu à sa personne laisse
l’homme sans excuse sur le pied de sa propre responsabilité. Au chapitre 5,
Jésus est le Fils de Dieu, qui, avec le Père, donne la vie, et juge comme Fils
de l’homme. Au chapitre 6, il est l’objet de la foi, comme descendu des cieux et
subissant la mort. Il y est fait allusion à son ascension comme Fils de l’homme
[(6:62)].