Chapitre 12
Ch. 12 v. 1-3 — Exhortation à la marche de la foi à la suite de Jésus
Exhortations à regarder à Jésus plutôt qu’aux difficultés pour marcher avec
courage
L’épître passe maintenant aux exhortations pratiques qui découlent de son
enseignement, en rapport avec les dangers particuliers aux chrétiens hébreux ;
enseignement propre, dans son entier, à leur inspirer du courage. [12:1]
Entourés d’une nuée de témoins tels que ceux du chapitre 11, qui tous
déclaraient l’avantage d’une vie de foi en des promesses non encore accomplies,
ils devaient se sentir portés à marcher sur leurs traces, courant avec patience
la course qui se trouvait devant eux, [12:2] détournant par-dessus tout les yeux
de toutes les difficultés1 pour les fixer sur Jésus qui a parcouru toute la
carrière de la foi, soutenu par la joie qui était devant Lui, et qui, étant
arrivé au but, s’est assis en gloire à la droite de Dieu.
1 Ce n’est pas être insensible aux difficultés ; mais c’est, quand on les éprouve, en détourner les yeux et les porter sur Christ. C’est là le secret de la foi. « Ne vous inquiétez de rien » [(Phil. 4:6)] aurait été une exhortation inutile s’il n’y avait rien eu de propre à inquiéter. Abraham ne considérait pas son corps déjà amorti [(Rom. 4:19)].
Ch. 12 v. 2-3 — Jésus,
homme ayant parcouru toute la carrière de la foi]
[12:2] Ce passage présente le Seigneur, non comme celui qui donne la foi, mais
comme celui qui en a fourni la carrière tout entière ; d’autres avaient parcouru
une partie du chemin, avaient surmonté quelques difficultés : l’obéissance et la
persévérance du Seigneur ont été soumises à toutes les épreuves dont la nature
humaine est susceptible ; les hommes, l’Adversaire, l’abandon de Dieu, tout
était contre Lui ; ses disciples s’enfuient lorsqu’il est en danger [(Marc
14:50)] ; son intime ami le trahit [(Ps. 41:9)] ; il attend que quelqu’un ait
compassion, mais il ne trouve personne [(Ps. 69:20)]. Les pères dont les noms
sont rappelés au chapitre précédent, se sont confiés en Dieu et ont été délivrés
[(Ps. 22:4)] : pour Lui, il est un ver et non point un homme [(Ps. 22:6)] ; son
gosier est desséché à force de crier [(Ps. 69:3)] — son amour pour nous, son
obéissance à son Père, surmontent tout ; il remporte la victoire en se
soumettant, il s’assied dans une gloire aussi élevée que son abaissement et son
obéissance ont été grands, seule juste récompense du fait qu’il a parfaitement
glorifié Dieu, là où le péché l’avait déshonoré. La joie et les récompenses qui
nous sont proposées ne sont jamais les motifs de la marche de la foi ; on sait
bien qu’elles ne l’ont pas été pour Christ, mais elles ne le sont pas davantage
pour nous : elles sont l’encouragement de ceux qui y marchent.
Ch. 12 v. 1-2 — Rejet
de tout fardeau pour regarder à Jésus
Jésus, exemple pour nous et objet du regard pour se débarrasser de tout fardeau
[12:3] Jésus donc, ayant atteint la gloire qui lui était due, devient notre
exemple dans les souffrances qu’il a traversées pour y arriver ; c’est pourquoi
nous ne devons ni perdre courage ni nous lasser. Nous n’avons pas encore, comme
Lui, perdu la vie pour glorifier Dieu et pour le servir. [12:1] Il est
remarquable de voir de quelle manière l’apôtre engage les Hébreux croyants à se
débarrasser de toute entrave, soit péché soit difficulté, comme s’ils n’avaient
rien à faire qu’à les rejeter comme un poids inutile. Et de fait, quand on
regarde à Jésus, rien n’est plus facile ; quand on ne regarde pas à Lui, rien de
plus impossible !
Force pour être délivré
de ce qui charge ou attire, en regardant à Jésus
[12:1] Il y a deux choses à rejeter : tout fardeau et le péché qui nous enlace
les pieds (car il est question ici de celui qui court dans la lice). La chair,
le cœur humain, s’occupe des soucis et des difficultés ; et plus on y pense,
plus on en est chargé. Le cœur se trouve amorcé par les objets des convoitises,
il ne s’en débarrasse pas ; la lutte s’engage contre un cœur qui aime la chose
contre laquelle on lutte ; on ne se dégage pas de cette chose en pensée. [12:2]
En regardant à Jésus, le nouvel homme est actif ; il y a un objet nouveau qui
nous décharge et nous détache de tout autre objet par une nouvelle affection,
qui a sa place dans une nouvelle nature ; et, en Jésus Lui-même, vers lequel on
regarde, il y a une force positive qui nous délivre.
Rejet de tout fardeau
en ayant un objet et un but devant le cœur
[12:1] C’est en rejetant tout, d’une manière absolue, qu’il est facile de se
débarrasser de tout fardeau, en regardant à ce qui remplit le cœur d’autres
objets et l’occupe ailleurs, à un autre objet opérant sur une nouvelle nature,
objet qui possède une puissance positive, absorbant le cœur et excluant tous les
objets qui n’agissent que sur la vieille nature. Il est facile de jeter loin ce
qui pèse comme un fardeau. On juge de toutes choses suivant leur rapport avec le
but qu’on veut atteindre. Si je cours dans la lice et que mes pensées sont
toutes fixées sur le prix, je jette volontiers loin de moi un sac plein d’or ;
ce sac est un fardeau. [12:2] Mais il faut regarder à Jésus. En Lui, et en Lui
seulement, on jette, et sans arrière-pensée, loin de soi toute entrave ; on ne
combat pas le péché par la chair.
Ch. 12 v. 4-17 —
Épreuves du dehors subies comme discipline
Ch. 12 v. 4-7 — Dieu châtie en amour, et il faut éviter tout mépris et tout
découragement
Mais il y a une autre espèce d’épreuves qui viennent du dehors ; on ne les
rejette pas, il faut les subir. Christ, nous l’avons vu, a passé par ces
épreuves. [12:4] Nous n’avons pas, comme Lui, résisté jusqu’à verser notre sang
plutôt que de manquer à la fidélité et à l’obéissance. [12:7] Or Dieu agit dans
ces épreuves comme un père ; il nous châtie : elles viennent peut-être, comme
pour Job, de l’Ennemi, mais la main et la sagesse de Dieu y sont : [12:6] il
châtie ceux qu’il aime. [12:5] On ne doit ni mépriser ces châtiments, ni être
découragé quand on les souffre ; on ne doit pas les mépriser, car Il ne châtie
pas sans motif ni sans cause ; et puis c’est Dieu qui le fait ; on ne doit pas
être découragé parce qu’il châtie en amour.
La discipline mate la
chair, alors que la mort est quitte du péché
[12:4] Si nous perdons la vie pour le témoignage du Seigneur et en résistant au
péché, le combat est terminé ; et ce n’est pas là un châtiment ; mais c’est la
gloire de souffrir avec Christ. La mort, dans ce sens, est la négation du péché
; celui qui est mort est quitte du péché ; celui qui a souffert dans la chair en
a fini avec le péché ; mais jusque-là, la chair, dans le sens pratique (car nous
avons le droit de nous tenir pour morts) n’est pas encore détruite ; et Dieu
sait réunir la manifestation de la fidélité du nouvel homme qui souffre pour le
Seigneur, avec la discipline par laquelle la chair est matée. L’écharde de Paul,
par exemple, réunissait ces deux choses : il souffrait dans l’exercice de son
ministère [(2 Cor. 12:7)] ; car cette écharde était quelque chose qui tendait à
le rendre méprisable lorsqu’il prêchait [(Gal. 4:14)] (et il l’endurait pour
l’amour du Seigneur) ; mais en même temps, l’écharde tenait sa chair en échec.
Ch. 12 v. 9-10 —
Soumission à Dieu qui discipline, avec la grâce, pour la sainteté
Nécessité d’avertir, en rapport avec la grâce, pour encourager la marche de la
foi
Verset 9. Or, nous nous soumettons à nos parents selon la chair, [12:10] qui
nous disciplinent à leur gré. [12:9] Combien plus devons-nous nous soumettre au
Père des esprits1 [12:10] qui veut nous rendre participants de sa propre
sainteté. Remarquez ici la grâce à laquelle il est fait appel. Nous avons vu
combien les Hébreux avaient besoin d’avertissements, la tendance qu’il y avait
chez eux à faiblir dans la vie de la foi ; or le moyen de les empêcher de
faillir n’est pas, sans doute, de leur épargner les avertissements, mais après
tout, de placer l’âme pleinement en rapport avec la grâce. Cela seul peut donner
de la force et du courage par la confiance en Dieu.
1 « Père des esprits » est simplement en contraste avec les « pères de notre chair ».
Manifestation de la
grâce de Dieu à Israël quand tout était perdu
[12:18] Nous ne sommes pas venus à Sinaï, à la loi qui exige, [12:22] mais à
Sion, où Dieu a manifesté sa puissance en rétablissant Israël par sa grâce dans
la personne du roi élu, lorsque, quant à la responsabilité du peuple, tout était
entièrement perdu, toute relation avec Dieu impossible sur ce pied-là, car
l’arche était perdue : il n’y avait plus de propitiation, plus de trône de Dieu
au milieu du peuple ; Ichabod était écrit sur Israël.
Dieu actif en amour
pour nous faire participer à Sa sainteté
Ainsi, en parlant de la sainteté, notre épître montre que Dieu est actif en
amour envers les fidèles, même dans leurs souffrances. C’est Lui qui, non
seulement leur a donné libre accès en sa présence par le sang et par la présence
de Christ devant Lui pour eux, mais qui s’occupe continuellement de tous les
détails de leur vie ; sa main est dans toutes leurs épreuves. [12:10] Il pense
constamment à eux, afin qu’ils participent à sa sainteté. Ce n’est pas ici
exiger la sainteté de notre part, toute nécessaire qu’elle soit ; mais c’est
afin de nous faire part de la sienne propre. Quelle grâce immense et parfaite !
quel moyen il emploie ! C’est le moyen de jouir parfaitement de Lui.
Ch. 12 v. 11 —
Pénibilité de la discipline et résultats bénis produits
Verset 11. Dieu ne s’attend pas à ce que ces exercices soient agréables au
moment où on y passe ; ils ne produiraient pas leur effet, s’ils l’étaient —
mais ensuite, la volonté étant brisée, ils produisent les fruits paisibles de la
justice ; l’orgueil de l’homme est abattu, quand il est forcé de se soumettre à
ce qui est contraire à sa volonté. Dieu aussi prend une plus grande — toujours
plus précieuse — place dans ses pensées et dans sa vie.
Ch. 12 v. 12-17 —
Encouragement mutuel pour marcher dans le chemin de la foi
Verset 12. Sur le principe de la grâce, les Hébreux sont donc exhortés à
s’encourager dans le chemin de la foi, [12:15] et à veiller à ce que le péché ne
bourgeonne pas au milieu d’eux, soit si quelqu’un d’entre eux cédait aux
convoitises de la chair, [12:16] soit s’il renonçait aux privilèges chrétiens
pour quelque chose dans ce monde ; [12:13] ils doivent marcher avec un tel
courage que l’évidence de leur bonheur et de leur joie (laquelle est toujours un
témoignage clair et qui remporte la victoire sur l’Ennemi) fasse sentir aux
faibles que c’est aussi là leur propre portion assurée ; et ainsi leur seront
administrées la force et la guérison et non le découragement. Il faut rendre
facile aux âmes faibles et boiteuses le chemin de la foi quant à leurs
circonstances ; il faut en faire pour elles un chemin battu ; elles sentiront
alors plus que les âmes fortes combien un tel chemin est bon et précieux !
Ch. 12 v. 18-29 — La
grâce, motif de la marche dans un système nouveau
Forme particulière de la grâce présentée ici
Le motif qui est donné pour qu’on marche ainsi, nous l’avons dit, c’est la grâce
; mais elle prend ici une forme qui demande à être considérée un peu en détail.
Ch. 12 v. 18-24 —
Diverses parties de l’état millénaire, état de choses nouveau
Contraste entre Sinaï et l’état millénaire, où le chrétien est amené
[12:18] Nous ne sommes pas, est-il dit, venus à Sinaï. [12:20] Là les terreurs
de la majesté de Dieu tenaient l’homme à distance ; personne ne devait
s’approcher de Lui ; [12:21] Moïse même craignait et tremblait devant la
présence de Jéhovah. Ce n’est pas là que le chrétien est amené ; mais en
contraste avec de telles relations avec Dieu, l’état millénaire tout entier est
développé dans toutes ses parties, mais ces diverses parties sont connues
maintenant, en espérance. Nous appartenons à cet ordre nouveau ; mais évidemment
cet état de choses n’est pas encore établi, savoir : [12:22] Sion ; la Jérusalem
céleste ; les anges, l’Assemblée universelle ; [12:23] l’Assemblée des
premiers-nés dont les noms sont écrits dans les cieux ; Dieu juge de tous ; les
esprits des justes consommés ; [12:24] Jésus médiateur d’une nouvelle alliance ;
et finalement le sang d’aspersion, qui parle mieux qu’Abel.
Ch. 12 v. 22 — Sion,
repos de Dieu sur la terre, et la cité céleste
[12:22] Nous avons parlé de Sion comme principe ; c’est l’intervention de la
grâce souveraine (dans le Roi) après la ruine et au milieu de la ruine d’Israël,
rétablissant le peuple selon les conseils de Dieu en gloire, et les relations de
ce peuple avec Dieu Lui-même : c’est le repos de Dieu sur la terre, siège de la
puissance royale du Messie. Mais nous le savons, l’étendue de la terre est loin
de former les limites de l’héritage du Seigneur. Sion en bas est le repos de
l’Éternel ; elle n’est pas la cité du Dieu vivant — la Jérusalem céleste, la
capitale céleste pour ainsi dire de son royaume, la cité qui a des fondements,
dont Lui-même est le fondateur et l’architecte [(11:10)].
Ch. 12 v. 22-23 —
Assemblée universelle et premiers-nés selon les conseils de Dieu
[12:22] Ayant nommé la Sion d’en bas, l’auteur passe naturellement à la
Jérusalem d’en haut ; mais ceci l’introduit dans le ciel, et il se trouve avec
tout le peuple de Dieu, au milieu d’une multitude d’anges, la grande assemblée
universelle1 du monde invisible. [12:23] Ici, cependant, il y a un objet tout
particulier de ses regards, dans cette scène merveilleuse et céleste ; c’est
l’Assemblée des premiers-nés, dont les noms sont écrits dans les cieux. Ils ne
sont pas nés dans le ciel, des indigènes comme les anges gardés de Dieu sans
chute ; ces premiers-nés sont les objets des conseils de Dieu ; ce n’est pas
seulement qu’ils arrivent dans le ciel, ils sont les glorieux héritiers et
premiers-nés de Dieu, selon les conseils éternels d’après lesquels ils sont
enregistrés dans les cieux ; l’Assemblée des objets de la grâce, maintenant
appelée en Christ, appartient au ciel par la grâce ; ils ne sont pas les objets
des promesses, qui, n’ayant pas reçu l’effet des promesses sur la terre, ne
manquent pas d’en jouir dans le ciel ; ils n’ont à attendre aucune autre patrie
ou bourgeoisie que le ciel ; les promesses ne leur ont pas été adressées ; ils
n’ont aucune place sur la terre, le ciel leur est préparé par Dieu Lui-même ;
leurs noms sont inscrits dans le ciel par Lui. Cette position des premiers-nés
est la position la plus élevée dans les cieux, au-dessus des voies de Dieu quant
à son gouvernement, quant aux promesses et à la loi sur la terre.
1 Le mot traduit ici « assemblée » s’employait pour l’assemblée de tous les États de la Grèce ; pour les « premiers-nés » [(12:23)] le mot est le même que pour l’assemblée des citoyens d’un État particulier.
Ch. 12 v. 23 — Dieu vu
comme juge, et les siens fidèles ici-bas et attendant la gloire
[12:23] Ceci conduit le spectateur de cette gloire à Dieu Lui-même ; mais
lorsque nous sommes arrivés au point le plus élevé, à ce qu’il y a de plus
excellent dans la grâce, Dieu se présente à nous sous un autre caractère, savoir
sous le caractère de Juge de tous, comme regardant d’en haut pour juger tout ce
qui est en bas. Nous sommes introduits ainsi devant une autre catégorie de ces
bienheureux habitants de la gloire céleste : ceux que le juste Juge a reconnus
comme siens avant que l’Assemblée céleste fût révélée ; les esprits des justes
consommés. Ils avaient achevé leur course ; ils avaient vaincu dans le combat ;
ils n’attendaient que la gloire. Eux, ils avaient été en rapport avec les voies
de Dieu sur la terre ; mais, fidèles avant que le temps fût arrivé pour la
bénir, ils avaient leur portion et leur repos dans le ciel.
Ch. 12 v. 24 — Nouvelle
alliance de Dieu avec Israël, avec Jésus comme Médiateur
Cependant Dieu voulait bénir la terre ; il ne pouvait le faire selon la
responsabilité de l’homme ; son peuple même n’était que comme l’herbe ; [12:24]
Dieu voulait donc établir une nouvelle alliance avec Israël, alliance de pardon
et selon laquelle il écrirait la loi dans les cœurs de son peuple [(8:10)]. Le
Médiateur de cette alliance nouvelle avait déjà paru, et avait fait tout ce qui
était nécessaire pour l’établir : les saints parmi les Hébreux étaient venus au
Médiateur de la nouvelle alliance ; ainsi la bénédiction était préparée pour la
terre, et lui était assurée.
Ch. 12 v. 24 — Sang de
Jésus versé et demandant le pardon en grâce
[12:24] Enfin, le sang de Jésus avait été répandu sur la terre, comme celui
d’Abel par Caïn ; mais au lieu de crier de la terre en demandant la vengeance
[(Gen. 4:10)], et de rendre un Caïn vagabond et fugitif sur la terre [(Gen.
4:14)], type frappant du Juif coupable de la mort de Jésus, c’est la grâce qui
parle ; et le sang répandu crie pour obtenir le pardon et la paix de ceux qui
l’ont versé.
Ch. 12 v. 25-29 —
Remplacement de la création et du système actuels pour les croyants
Ch. 12 v. 25-27 — État actuel de choses et nécessité d’écouter le Seigneur
On remarquera que, tout en parlant des diverses parties de la bénédiction
millénaire, la Parole donne tout ici selon l’état actuel des choses, avant
l’arrivée de cette période de bénédiction de la part de Dieu. Nous sommes entrés
dans cet état de bénédiction quant à nos relations ; [12:23] mais il n’est parlé
ici que des esprits des justes de l’Ancien Testament [12:24] et du Médiateur de
la nouvelle alliance ; l’alliance elle-même n’est pas établie ; le sang crie,
mais la réponse de la bénédiction terrestre n’est pas encore arrivée. Cela se
comprend : ce qui est dit exprime l’état de choses précisément comme il existe,
et même jette une grande lumière sur la position des chrétiens hébreux et sur la
doctrine de l’épître. [12:25] Il s’agit pour eux surtout de ne pas se détourner
de Celui qui parlait du ciel ; c’est avec Celui-là qu’ils ont affaire. Nous les
avons vus liés à tout ce qui avait précédé le témoignage du Seigneur sur la
terre ; mais, de fait, dans le temps présent, ils ont affaire avec le Seigneur
Lui-même parlant du ciel. Autrefois l’Éternel leur avait parlé sur la terre.
[12:26] Sa voix alors ébranla la terre ; maintenant, parlant avec l’autorité de
la grâce et étant dans le ciel, [12:27] il annonçait la dissolution de tout ce
sur quoi la chair pouvait s’appuyer, ou sur quoi la créature pouvait faire
reposer son espérance.
Ch. 12 v. 25-27 —
Ébranlement de toutes choses, surtout le judaïsme
[12:27] Tout ce qui peut être ébranlé sera dissous. [12:25] Combien il est plus
fatal de se détourner de Celui qui parle maintenant, qu’il ne l’était de se
détourner des commandements de Sinaï même. [12:26] Cet ébranlement de toutes
choses (soit ici, soit dans le passage analogue en 2 Pierre [3:10-13]) va
évidemment plus loin que le judaïsme, mais s’y applique d’une manière toute
particulière. Le judaïsme était le système et le cadre des relations de Dieu
avec les hommes sur la terre, selon le principe de leur responsabilité. Tout
ceci était de la première création ; mais les sources en étaient empoisonnées ;
le ciel, siège de la puissance de l’Ennemi, pervertissait et corrompait ; le
cœur de l’homme sur la terre était corrompu et rebelle : Dieu donc maintenant va
tout ébranler et tout changer ; le résultat sera une nouvelle création, dans
laquelle la justice habitera.
Ch. 12 v. 27-29 —
Formation de la nouvelle création, à la place de l’actuelle
En attendant, les prémices de cette nouvelle création se formaient ; [12:28]
Dieu formait dans le christianisme la partie céleste du royaume inébranlable, et
le judaïsme, centre du système terrestre et de responsabilité humaine, s’en
allait. [12:27] L’écrivain inspiré annonce, par conséquent, l’ébranlement de
tout ; il annonce que tout ce qui existe, comme création actuelle, sera mis de
côté. [12:28] Quant au fait actuel, il dit seulement que nous recevons « un
royaume inébranlable », et nous appelle à servir Dieu avec une vraie piété,
[12:29] puisque notre Dieu est un feu consumant : non pas Dieu hors de Christ,
ainsi qu’on le dit, mais notre Dieu. L’expression de « feu consumant » dépeint
son caractère en sainte majesté et en juste jugement du mal.