Chapitre 9
Ch. 9 v. 6-14 — Caractères de Christ et de Son œuvre par rapport à la première
alliance
Ch. 9 v. 6-10 — Caractéristiques de la première alliance, provisoire et limitée
[9:6] L’épître, rapportant quelques circonstances particulières qui
caractérisaient la première alliance, [9:9] montre que par elles les péchés
n’étaient pas ôtés, ni la conscience purifiée, [9:8] ni l’entrée du lieu très
saint accordée à l’adorateur ; le voile cachait Dieu. [9:7] Le souverain
sacrificateur — et nul autre — entrait une fois par an, pour faire propitiation
; [9:8] le chemin jusqu’à Dieu, dans la sainteté, était barré. [9:9] On ne
pouvait pas être rendu parfait quant à la conscience par le sang des taureaux et
des boucs. [9:10] Ce n’étaient que des ordonnances provisoires et figuratives,
jusqu’à ce que Dieu s’occupât de la véritable œuvre de propitiation elle-même,
pour l’accomplir pleinement et pour toujours.
Ch. 9 v. 11-14 — Valeur
et conséquences du sacrifice de Christ
Portée du sacrifice de Christ par rapport aux anciennes offrandes
Mais ceci nous introduit au foyer de la lumière que Dieu nous donne par le Saint
Esprit dans cette épître. L’écrivain sacré, avant de démontrer par les écritures
de l’Ancien Testament la doctrine qu’il annonçait, et la cessation des
sacrifices de la loi — de tout sacrifice pour le péché — enseigne, le cœur plein
de la vérité et de son importance, quelles sont la valeur intrinsèque et la
portée du sacrifice de Christ, toujours en contraste avec les anciennes
offrandes.
Trois conséquences de
l’offrande de Christ
Les trois conséquences de la valeur efficace de cette offrande sont présentées :
[9:12] d’abord, le chemin du sanctuaire est manifesté ; il y a accès auprès de
Dieu Lui-même, là où il est ; [9:14] en second lieu, il y a purification de la
conscience ; [9:12] enfin une rédemption éternelle (je pourrais ajouter la
promesse d’un héritage éternel).
Première conséquence :
admission dans la présence de Dieu par Christ
On sent l’immense portée, le prix inestimable de la première de ces conséquences.
[10:19-20] Nous sommes admis en la présence de Dieu Lui-même par le chemin
nouveau et vivant que Jésus nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa
chair ; nous avons toujours accès auprès de Lui ; accès immédiat là où Il est,
dans la lumière. Quel salut complet, quel bonheur, quelle sûreté ! car comment
pourrions-nous avoir accès auprès de Dieu dans la lumière, si tout ce qui
pouvait nous séparer de Lui n’était pas complètement ôté par Celui qui a été
offert une fois, pour porter les péchés de plusieurs [(9:28)]. [9:12] Mais ce
qui nous est révélé ici, puis formellement constaté au chapitre 10, comme un
droit dont nous jouissons, est le fait, si précieux et si parfait, que l’accès
auprès de Dieu Lui-même nous est entièrement et librement ouvert : ici, il est
vrai, nous ne sommes pas assis dans les lieux célestes [(Éph. 2:6)], car ce
n’est pas notre union avec Christ qui est le sujet de cette épître, mais nous
avons accès auprès de Dieu dans le sanctuaire ; or il est important de remarquer
ce dernier sujet, lequel, à sa place, est aussi précieux que l’autre. Nous
sommes envisagés comme étant sur la terre ; et, tout en y étant, nous avons
accès libre et entier auprès de Dieu dans le sanctuaire. Nous allons à Dieu en
parfaite liberté, là où sa sainteté demeure, et où rien qui Lui est contraire ne
peut être admis. Quel bonheur, quelle grâce parfaite, quel résultat glorieux,
suprême, définitif ! Que peut-on désirer de mieux, à la pensée que le sanctuaire
est notre demeure ? Telle est notre position dans la présence de Dieu par
l’introduction de Christ dans le sanctuaire.
Deuxième conséquence :
Conscience rendue parfaite et mise dans la lumière
La deuxième conséquence nous présente l’état personnel dans lequel cette œuvre
nous a placés pour que nous jouissions de cette position et de notre droit
d’entrer librement : [9:14] Notre Sauveur a rendu notre conscience parfaite, de
sorte que nous pouvons entrer dans le sanctuaire sans aucune idée de crainte,
sans qu’aucune question surgisse dans l’esprit au sujet du péché. Une conscience
parfaite n’est pas une conscience innocente, heureuse dans son inconscience, ne
connaissant pas le mal, ni Dieu révélé en sainteté : une conscience parfaite
connaît Dieu, et ayant la connaissance du bien et du mal, selon la lumière de
Dieu Lui-même, elle sait qu’elle est purifiée de tout mal, selon la pureté de
Dieu. [9:13] Or le sang des taureaux et des boucs et les ablutions répétées sous
la loi ne pouvaient rendre la conscience parfaite ; ils pouvaient sanctifier
charnellement pour que l’adorateur s’approchât de Dieu extérieurement, mais
seulement de loin, le voile n’ayant pas encore été déchiré. Quant à une
purification réelle du péché et des péchés, en sorte que l’âme soit en présence
de Dieu Lui-même dans la lumière, sans tache, avec la conscience d’être dans cet
état heureux, ces offrandes sous la loi ne sauraient l’opérer : elles n’étaient
que des figures. [9:14] Mais, grâce à Dieu, Christ a accompli l’œuvre ; et
maintenant, présent pour nous dans le sanctuaire céleste et éternel, il est le
témoin dans ce lieu-là de l’abolition de nos péchés ; de sorte que toute
conscience de péché devant Dieu est détruite pour nous, parce que nous savons
que Celui qui a porté nos péchés est dans la présence de Dieu, après avoir
accompli l’œuvre de l’expiation. Ainsi nous avons la conscience d’être dans la
lumière, sans tache. Non seulement la purification de nos péchés a été
accomplie, mais la purification de notre conscience, en sorte que nous pouvons
user de cet accès auprès de Dieu en pleine liberté et joie, nous présentant
devant Celui qui nous a tant aimés.
Troisième conséquence :
Christ demeure dans le ciel, Son sang versé restant toujours efficace
La troisième conséquence, qui met le sceau sur les deux autres et les
caractérise, [9:12] c’est que Christ, étant une fois entré dans le ciel, y
demeure. Il est entré dans le sanctuaire céleste pour y demeurer en vertu d’une
rédemption éternelle, d’un sang qui conserve éternellement sa valeur. L’œuvre
est complètement faite et ne saurait changer de valeur ; si nos péchés sont ôtés
d’une manière efficace, si Dieu est glorifié et sa justice accomplie, ce qui a
produit une fois de tels effets ne peut jamais cesser d’avoir cette valeur : le
sang est toujours efficace, ayant été versé une fois pour toutes.
Rédemption éternelle de
l’âme, efficace à toujours
[9:12] Notre Souverain Sacrificateur est dans le sanctuaire, non avec le sang de
sacrifices qui ne sont que des figures du vrai : l’abolition du péché a été
faite, et la rédemption n’est ni temporelle, ni passagère ; c’est la rédemption
de l’âme, une rédemption pour l’éternité, selon l’efficace morale de ce qui a
été accompli.
Rappel des trois
résultats de l’œuvre de Christ
Tels sont donc les trois résultats de l’œuvre de Christ : l’accès immédiat
auprès de Dieu ; la conscience purifiée ; une rédemption éternelle.
Trois points
particuliers avant la question des alliances
Trois autres points restent à noter avant de toucher la question des alliances,
qui se trouve résumée ici.
Ch. 9 v. 11 — Biens à
venir pour Israël, que nous avons déjà comme chrétiens
[9:11] En premier lieu, Christ est Souverain Sacrificateur des biens à venir ;
et quand la Parole dit « des biens à venir », le point de départ, c’est Israël
sous la loi, avant l’arrivée de notre Seigneur. Toutefois, si ces biens à venir
sont déjà acquis, si l’on peut dire : « nous les avons », parce que le
christianisme est l’accomplissement de ce qui est exprimé dans ces paroles, on
ne peut guère les appeler, maintenant que le christianisme est arrivé, « des
biens à venir ». Cependant ils sont encore à venir, car ils sont tout ce dont le
Messie jouira lorsqu’il régnera : c’est pourquoi aussi les choses terrestres y
ont leur place. Mais notre relation actuelle avec Christ est purement et
entièrement céleste ; il agit comme sacrificateur dans un tabernacle qui n’est
pas de cette création : ce tabernacle est auprès de Dieu, non fait de main ;
nous avons notre place dans le ciel.
Ch. 9 v. 14 — Offrande
de Christ comme homme
Offrande de Christ par les motifs parfaits et divins de l’Esprit
[9:14] En second lieu, « Christ… par l’Esprit éternel1, s’est offert Lui-même à
Dieu sans tache ». Ici l’offrande précieuse du Christ est envisagée comme un
acte qu’il a accompli comme homme, quoique dans la perfection et la valeur de sa
personne. Il s’offre à Dieu ; mais il le fait, mû par la puissance et selon la
perfection de l’Esprit éternel. Tous les motifs qui ont gouverné cet acte de sa
part et l’accomplissement de l’acte selon ces motifs, ont été purement et
parfaitement ceux du Saint Esprit, c’est-à-dire absolument divins dans leur
perfection, mais les motifs du Saint Esprit agissant dans un homme (homme sans
péché, qui, né et toujours vivant par la puissance du Saint Esprit, n’avait pas
connu le péché ; qui, exempt du péché par sa naissance, ne l’avait jamais laissé
entrer en Lui), de sorte que c’est l’homme-Christ qui s’offre. C’est ce qu’il
fallait.
1 Le lecteur remarquera avec quel soin anxieux l’écrivain de l’épître attache ici à toute l’épithète « éternel ». Le fondement de la relation avec Dieu n’était pas temporaire ou terrestre, il était éternel ; de même la rédemption [(9:12)] ; de même l’héritage [(9:15)]. À cela correspond l’œuvre sur la terre, faite une fois pour toutes. Il n’est pas sans importance de le signaler quant à la nature de l’œuvre. C’est pourquoi l’épithète est appliquée même à l’Esprit [(9:14)].
Perfection de toute
l’offrande, à tous égards
Ainsi l’offrande était parfaite et pure, sans souillure ; l’acte d’offrir était
parfait, soit en amour, soit en obéissance, soit dans le désir de glorifier Dieu
ou d’accomplir ses desseins. Rien ne se mêla à la perfection d’intention par
laquelle il s’offrit.
Valeur éternelle de
l’offrande, demeurant à toujours
En outre, ce n’était pas une offrande temporaire qui s’adressait à une faute
dont la conscience était chargée, et qui n’allait pas plus loin. Une offrande de
cette dernière espèce ne pouvait, dans sa nature, avoir la perfection dont nous
venons de parler, parce que ce n’était pas la personne s’offrant elle-même et
absolument pour Dieu, parce qu’il n’y a en elle ni la perfection de volonté, ni
la perfection d’obéissance. Mais l’offrande de Christ était une offrande qui,
parfaite dans sa nature morale, étant en soi parfaite aux yeux de Dieu, était
nécessairement éternelle dans sa valeur ; car cette valeur demeurait, tout
autant que la nature de Dieu qui y était glorifié.
Offrande pleinement
volontaire et par obéissance, pour la gloire de Dieu
L’offrande était faite non par nécessité, mais volontairement et par obéissance
; elle était faite par un homme pour la gloire de Dieu, mais par l’Esprit
éternel toujours le même dans sa nature et sa valeur.
Purification parfaite
de la conscience pour se tenir devant Dieu
Tout étant ainsi parfaitement accompli pour la gloire de Dieu, [9:14] la
conscience de quiconque vient à Dieu, par cette offrande, est purifiée, les
œuvres mortes sont effacées et mises de côté ; nous nous tenons devant Dieu sur
le pied de ce que Christ a fait.
Ch. 9 v. 14 — Liberté
de servir avec une conscience parfaitement purifiée
Purification parfaite de la conscience pour servir Dieu par amour, selon Sa
volonté
C’est ici qu’arrive le troisième point. [9:14] Parfaitement purifiés dans nos
consciences, de tout ce que produit l’homme mort dans sa nature de péché ; et
ayant affaire avec Dieu dans la lumière et en amour, sans question de conscience
entre Lui et nous, nous sommes à même de servir le Dieu vivant. Précieuse
liberté, où, heureux, sans question devant Dieu, selon sa nature dans la
lumière, nous pouvons le servir selon l’activité de sa nature en amour. C’est ce
que le judaïsme ne connaissait pas plus que la perfection de la conscience : les
obligations envers Dieu, ce système les maintenait bien, et il offrait une
certaine provision de ce qui était nécessaire pour celui qui avait manqué
extérieurement ; mais avoir une conscience parfaite, et alors servir Dieu par
amour selon sa volonté, voilà ce que le judaïsme ne connaissait pas.
Conscience parfaite du
chrétien selon la nature d’amour de Dieu
C’est là l’état chrétien. Le chrétien a la conscience parfaite par Christ1,
selon la nature de Dieu Lui-même ; il sert Dieu en liberté, selon sa nature
d’amour active envers les autres.
1 Car en Christ nous sommes la justice de Dieu ; son sang nous purifie de la part de Dieu ; Jésus a fait la purification des péchés par Lui-même [(1:3)], et a glorifié Dieu en le faisant.
Ch. 9 v. 1-14 —
Relations avec Dieu dans les deux systèmes juif et chrétien
Ch. 1 v. 1-10 — Caractères du système judaïque
Système caractérisé par les lieux saints, où Dieu est caché et non manifesté
[9:2] Le système judaïque, quant à tous ses avantages, était caractérisé par les
lieux saints. [9:1] Il y avait des devoirs et des obligations à remplir pour
pouvoir s’approcher ; [9:9] des sacrifices pour purifier extérieurement celui
qui s’approchait extérieurement ; [9:6] mais Dieu était toujours caché ; [9:8]
nul n’entrait dans « les lieux saints », [9:7] ce qui implique que « le lieu
très saint » était inaccessible. Aucun sacrifice qui donnât libre accès, et
accès en tout temps, n’avait encore été offert ; Dieu était caché. Que Dieu fût
ainsi caché était le caractère de la position d’un juif : on ne pouvait se tenir
devant Lui. Dieu ne se manifestait pas non plus ; on le servait hors de sa
présence sans entrer dans cette présence.
Importance de cet accès
restreint par le lieu saint auprès de Dieu
Cette vérité, que le système tout entier, quant à l’accès auprès de Dieu dans le
sens le plus élevé et dans la proximité la plus grande, est caractérisé par le
lieu saint, est importante à remarquer pour l’intelligence du passage qui nous
occupe.
Le tabernacle limite et
fixe l’accès jusqu’à Dieu
[9:6] Or le premier tabernacle, soit le judaïsme comme système, s’identifie avec
la première partie du tabernacle, et il n’était ouvert qu’à la partie
sacerdotale du peuple ; [9:7] le second tabernacle ou sanctuaire ne faisait que
montrer qu’on ne pouvait pas entrer auprès de Dieu. [9:11] Quand l’auteur de
l’épître passe à la position actuelle de Christ, il quitte le tabernacle
terrestre ; il nous introduit dans le ciel même, dans un tabernacle non fait de
main, non de cette création.
Caractère des relations
du peuple avec Dieu, ne pouvant s’approcher de Lui
[9:6] La première tente (ou partie du tabernacle) donnait le caractère des
relations du peuple avec Dieu, et cela seulement par une sacrificature. On ne
pouvait arriver jusqu’à Dieu. Quand on s’approche de Dieu même, c’est dans le
ciel qu’on s’approche de Lui ; et le premier système tout entier disparaît.
[9:9] Toutes les offrandes, selon le premier système, étaient offertes comme des
figures, et comme figures même montraient que la conscience n’était pas encore
déchargée et que la présence de Dieu n’était pas accessible à l’homme. L’acte
remémoratif de péchés était continuellement renouvelé (le sacrifice annuel était
un mémorial de péchés, et Dieu n’était pas manifesté, ni le chemin vers Lui
encore ouvert) [(10:3)].
Accès à Dieu ouvert par
le sacrifice de Christ pour le chrétien
Par l’œuvre de Christ, le chemin vers Dieu est ouvert au chrétien
[9:11] Christ vient, [9:12] accomplit le sacrifice, [9:14] rend la conscience
parfaite, entre dans le ciel, et nous, nous approchons de Dieu dans la lumière.
Mêler le service du premier tabernacle ou lieu saint avec le service chrétien,
c’est nier ce dernier ; car la signification du premier, c’est que le chemin
vers Dieu n’était pas encore ouvert ; la signification du second, c’est que le
chemin est ouvert.
Impossibilité pour les
systèmes juif et chrétien de cohabiter
Dieu peut user de patience envers la faiblesse de l’homme : jusqu’à la
destruction de Jérusalem, il en a usé envers les Juifs ; mais ces deux systèmes,
c’est-à-dire un système qui disait qu’on ne pouvait pas aller auprès de Dieu, et
un autre qui ouvrait l’accès auprès de Lui, ne sauraient nullement aller
ensemble.
Position liée au
premier tabernacle terrestre, et sanctuaire céleste où est Christ
[9:11] Christ est venu, Souverain Sacrificateur d’un autre système,
Sacrificateur des biens qui, sous l’ancien système, étaient encore à venir ;
mais il n’est pas entré dans le lieu très saint terrestre, laissant ainsi le
lieu saint subsister sans véritable signification. Il est venu par le (non pas
par un) tabernacle plus grand et plus parfait. Je le répète, car cela est
essentiel ici : le lieu saint ou la première tente est la figure de la relation
des hommes avec Dieu sous le premier tabernacle, pris comme un seul tout, de
sorte qu’on peut se servir de l’expression « premier tabernacle » en appliquant
cette expression à la première partie du tabernacle, c’est-à-dire au lieu saint,
et passer ensuite à l’emploi de cette même expression de « premier tabernacle »,
considéré comme un tout et comme une période reconnue ayant le même sens. C’est
ce que l’épître fait ici. Pour sortir de cette position, il faut quitter les
figures et passer dans le ciel, le vrai sanctuaire où Christ est toujours, aucun
voile ne nous en barrant l’entrée.
Nous avons accès auprès
de Dieu par Christ qui y est et par Son sang
Or, il n’est pas dit que nous ayons actuellement « les biens à venir » : Christ
est entré dans le ciel même, Souverain Sacrificateur de ces biens, assurant leur
possession à ceux qui se confient en Lui ; mais nous avons accès auprès de Dieu1
dans la lumière, en vertu de la présence de Christ dans le sanctuaire céleste.
Cette présence de Christ devant Dieu est une preuve que la justice est
parfaitement glorifiée ; [9:14] le sang est un mémorial que nos péchés sont ôtés
pour toujours : et notre conscience est parfaite. Le Christ, là-haut, est le
garant de l’accomplissement de toutes les promesses. Il nous a ouvert, dès à
présent, l’accès auprès de Dieu dans la lumière, ayant purifié nos consciences,
une fois pour toutes — car il demeure là-haut constamment — afin que nous
puissions entrer et que nous servions Dieu en liberté ici-bas.
1 Il est de toute importance de comprendre clairement que c’est dans la présence de Dieu que nous entrons, et cela en tout temps, et en vertu d’un sacrifice et d’un sang qui ne perdent jamais leur valeur. L’adorateur, sous l’ancien tabernacle, ne venait pas en la présence de Dieu ; il restait dehors — le voile n’était pas déchiré ; s’il péchait, un sacrifice était offert ; s’il péchait de nouveau, un sacrifice était offert de nouveau. Maintenant le voile est déchiré ; nous sommes toujours en la présence de Dieu sans voile. Quoi qu’il arrive, il nous voit toujours, il nous voit en sa présence — selon l’efficace du sacrifice parfait de Christ. Nous y sommes maintenant en vertu d’un sacrifice parfait, offert pour l’abolition du péché, selon la gloire divine, et qui a fait entièrement la purification de nos péchés. Je ne serais pas en la présence de Dieu, dans le sanctuaire, si je n’étais pas purifié selon la pureté de Dieu, et par Lui. C’est ce qui m’a amené là. Or, ce sacrifice et ce sang ne perdent pas leur valeur. Je suis donc toujours parfait dans la présence de Dieu, à cause de ce sacrifice et de ce sang ; ce sont eux qui m’y ont introduit.
Ch. 9 v. 15-28 — La
nouvelle alliance, fondée sur le sang de Christ
Tout cela est déjà établi et assuré. Mais il y a plus : la nouvelle alliance
dont il est médiateur est fondée sur son sang.
Ch. 9 v. 15 — Base de
la nouvelle alliance par le sacrifice de Christ, qui en est médiateur
Pas d’application directe de la nouvelle alliance
La manière dont l’apôtre évite toujours de faire une application directe de la
nouvelle alliance est bien frappante.
Le sacrifice accompli
est la base de la nouvelle alliance, ayant effacé les péchés
Les transgressions imputées sous la première alliance, et que les sacrifices
qu’elle offrait ne pouvaient pas expier, sont, par le sang de la nouvelle
alliance, pleinement effacées. [9:15] Ainsi les appelés — remarquez l’expression
(v. 15) — peuvent recevoir la promesse de l’héritage éternel ; c’est-à-dire que
la base est posée pour l’accomplissement des bénédictions de l’alliance. Il dit
: « l’héritage éternel », parce que la réconciliation était complète, ainsi que
nous l’avons vu ; nos péchés avaient été portés et effacés, et l’œuvre par
laquelle le péché est définitivement ôté de devant Dieu était accomplie, en
rapport avec la nature et le caractère de Dieu Lui-même. C’est le point capital
de toute cette partie de l’épître.
Christ médiateur de
l’alliance à cause de la nécessité d’ôter le péché par la mort
C’est à cause de la nécessité de ce sacrifice, à cause de la nécessité qu’il y
avait d’ôter entièrement les péchés, et d’une manière définitive le péché1, pour
qu’on jouît des promesses éternelles (car Dieu ne pouvait pas bénir, comme
principe éternel et définitivement, tant que le péché était devant ses yeux),
que le Christ, Fils de Dieu, homme sur la terre, est devenu médiateur de la
nouvelle alliance, pour frayer, par la mort, le chemin à la jouissance
permanente de ce qui était promis. La nouvelle alliance, en elle-même, ne
parlait pas d’un médiateur ; selon elle, Dieu écrirait ses lois sur les cœurs de
son peuple et ne se souviendrait plus de leurs péchés [(8:10-12)].
1 L’œuvre en vertu de laquelle tout péché est définitivement ôté de devant Dieu — aboli — est accomplie ; la question du bien et du mal a été définitivement réglée sur la croix, et Dieu a été parfaitement glorifié lorsque le péché a été devant Lui. Le résultat ne sera pas définitivement établi avant les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Mais nos péchés ayant été portés par Christ sur la croix, Il ressuscite, ayant fait la propitiation, témoignage éternel qu’ils ont disparu pour toujours et que, par la foi, nous sommes maintenant justifiés et avons la paix. Il ne faut pas confondre ces deux choses : l’abolition du péché et le fait que Dieu a été parfaitement glorifié à l’égard du péché lorsque Christ fut fait péché, œuvre dont les résultats ne sont pas encore accomplis. Quant à la nature de péché, elle est encore en nous ; or, Christ étant mort, cette nature a été condamnée à sa mort ; mais cela ayant eu lieu par la mort, nous nous reconnaissons nous-mêmes pour morts à cette nature, et il n’y a aucune condamnation pour nous.
Révélation du
médiateur, avant que l’alliance soit établie
Cette alliance n’est pas encore faite avec Israël et Juda ; mais Dieu, en
attendant, a établi et révélé le Médiateur qui a fait l’œuvre sur laquelle
l’accomplissement de ces promesses peut être fondé d’une manière durable, en
principe, éternelle, parce qu’elle est en rapport avec la nature de Dieu
Lui-même. Cela a lieu par le moyen de la mort, gage du péché, par laquelle le
péché est laissé en arrière ; l’expiation des péchés étant faite selon la
justice de Dieu, Christ a pris une toute nouvelle position en dehors et au-delà
du péché. Le Médiateur a payé la rançon : le péché n’a plus de droit sur nous.
Ch. 9 v. 16-17 —
Nécessité de la mort pour jouir des droits donnés par testament
Les versets 16-17 sont une parenthèse où l’idée du « testament » (le même mot en
grec que celui d’« alliance » c’est-à-dire une disposition de la part de celui
qui a le droit de disposer) est introduite pour faire comprendre que la mort
doit avoir lieu, avant qu’on puisse jouir des droits acquis sous le testament1.
1 Quelques-uns considèrent ces deux versets 16, 17, non comme une parenthèse qui parle d’un testament, mais comme continuant le raisonnement sur l’alliance, en prenant le mot diaJemenou, non comme désignant le testateur, mais le sacrifice, qui mettait un sceau plus solennel qu’un serment sur l’obligation d’observer l’alliance. C’est une question de grec très délicate que je ne traite pas ici. Mais je ne puis dire qu’ils m’aient convaincu.
Ch. 9 v. 18-22 —
Nécessité du sang pour fonder l’alliance, et ses applications
Le sang parle du jugement et de la mort nécessaires pour l’alliance
[9:18] Cette nécessité de fonder l’alliance sur le sang d’une victime n’avait
pas été oubliée lors de la première alliance : [9:19, 21] il fut fait aspersion
sur tout avec du sang ; seulement, dans ce cas c’était la sanction solennelle de
la mort, attachée à l’obligation de l’alliance. Les types parlaient toujours de
la nécessité que la mort intervînt avant que l’homme pût être en relation avec
Dieu. Le péché avait amené la mort et le jugement : il nous fallait, ou bien
subir le jugement nous-mêmes, ou bien voir nos péchés effacés en ce qu’un autre
avait subi le jugement pour nous.
Trois applications
nécessaires du sang
Trois applications du sang sont présentées ici : [9:18] l’alliance est fondée
sur le sang ; [9:22] la purification des souillures est faite par ce moyen ; la
culpabilité est ôtée par la rémission obtenue par le sang qui a été versé.
Ce sont, en effet, les trois choses nécessaires :
Expiation des péchés et
glorification de Dieu quant au péché
1° Les voies de Dieu en bénédiction, selon ses promesses, sont mises en rapport
avec sa justice, les péchés de ceux qui sont bénis étant expiés, fondement
obligé de l’alliance ; Christ ayant en même temps glorifié Dieu quant au péché,
lorsqu’il fut fait péché sur la croix.
Purification des
péchés, faite aussi par l’eau de la Parole
2° [9:22] La purification des péchés par lesquels nous étions souillés (ainsi
que toutes les choses, qui elles-mêmes ne pouvaient être coupables) est
accomplie ici. Il y avait des cas où l’eau était employée ; elle était un type
de la purification morale et pratique : elle découlait de la mort : l’eau qui
purifie est sortie du côté de la sainte victime déjà morte [(Jean 19:34)] ; elle
est l’application, à la conscience et au cœur, de la Parole qui juge tout mal et
révèle tout bien.
Rémission des péchés
par l’effusion du sang
3° [9:22] Quant à la rémission, en aucun cas elle ne s’effectue sans que le sang
soit versé. Remarquez ici qu’il n’est pas dit « appliqué ». Il s’agit de
l’accomplissement de l’œuvre de la vraie propitiation. Sans effusion de sang, il
n’y a pas de rémission : vérité de toute importance ! Pour une œuvre de
rémission, il faut que la mort et l’effusion de sang aient lieu.
Ch. 9 v. 23-26 —
Conséquences de l’expiation et de la réconciliation avec Dieu
Deux conséquences découlent de ces aspects de l’expiation et de la
réconciliation avec Dieu.
Ch. 9 v. 23-24 — Besoin
d’un meilleur sacrifice pour purifier les choses célestes
[9:23] En premier lieu, il fallait un meilleur sacrifice, une victime plus
excellente que ce qu’on offrait sous l’ancienne alliance ; car il s’agissait,
non de purifier des figures, mais les choses célestes elles-mêmes ; [9:24] et
c’est dans la présence de Dieu Lui-même que Christ est entré.
Ch. 9 v. 25-26 —
Sacrifice de Christ fait une fois pour toutes, l’homme ayant été manifesté
mauvais
[9:25] En second lieu, Christ ne devait pas s’offrir souvent, comme le souverain
sacrificateur entrait chaque année avec le sang d’autrui ; car il s’est offert
Lui-même. Donc, si tout ce qui profitait du sacrifice n’était pas amené à la
perfection par une seule offrande, faite une fois pour toutes, [9:26] le Christ
aurait dû souffrir souvent depuis la fondation du monde1. Cette remarque donne
lieu à la déclaration claire et simple des voies de Dieu à l’égard de ce
sacrifice, fait une fois pour toutes, déclaration d’un prix infini. Dieu a
laissé passer les siècles (c’est-à-dire les diverses périodes distinctes dans
lesquelles l’homme a été mis à l’épreuve de diverses manières et a eu le temps
de faire voir ce qu’il est) sans accomplir encore l’œuvre de sa grâce. Cette
épreuve a servi à montrer que l’homme est mauvais par nature et par sa volonté ;
la multiplication des moyens employés n’a fait que mettre en évidence que le
fonds de la nature humaine était essentiellement mauvais, car il ne profitait
d’aucun de ces moyens pour s’approcher de Dieu. Au contraire, son inimitié
contre Dieu a été pleinement manifestée.
1 Et il aurait dû souffrir maintes fois ; car il faut que le péché soit ôté en réalité.
Ch. 9 v. 26-28 — Œuvre
de Christ parfaitement accomplie et ses résultats
Ch. 9 v. 26 — Œuvre accomplie une fois la totale perdition de l’homme manifestée
L’œuvre de Dieu prend la place de l’homme perdu sous sa responsabilité
Lorsque Dieu eut rendu ceci évident avant la loi, sous la loi, par des
promesses, par l’arrivée et la présence de son Fils, alors l’œuvre de Dieu
prend, pour notre salut et pour sa gloire, la place de la responsabilité de
l’homme ; or sur le terrain de cette responsabilité, la foi sait que l’homme est
entièrement perdu. C’est pourquoi il est dit ici : « en la consommation des
siècles » (v. 26).
Christ, rejeté par
l’homme manifesté pécheur, vient abolir le péché
Or cette œuvre est parfaite et parfaitement accomplie : le péché avait déshonoré
Dieu et séparé l’homme de Lui ; tout ce que Dieu avait fait pour fournir à
l’homme un moyen de retourner à Lui n’avait abouti qu’à lui fournir l’occasion
de mettre le comble au péché par le rejet de Jésus : mais les conseils éternels
de Dieu s’accomplissaient dans ce rejet ; du moins la base morale de leur
accomplissement était posée, et cela selon sa perfection infinie, afin qu’ils
fussent réellement parfaits dans leurs résultats. Maintenant tout reposait de
fait, comme dans les desseins de Dieu de tout temps, sur le second Adam et sur
ce que Dieu avait fait — non point sur la responsabilité de l’homme, bien qu’il
ait été pleinement satisfait à cette responsabilité pour la gloire de Dieu
(comp. 2 Tim. 1:9, 10 ; Tite 1:1, 2). [9:26] Le Christ, que l’homme avait
rejeté, avait paru pour abolir le péché par le sacrifice de Lui-même ; ainsi,
moralement, « la consommation des siècles » était arrivée.
Abolition du péché par
le sacrifice accompli par Christ
L’abolition du péché, résultat de l’œuvre de Christ, n’est pas encore manifestée
Les résultats de l’œuvre et de la puissance de Dieu ne sont pas encore
manifestés ; ce sera une nouvelle création ; mais l’homme, comme enfant d’Adam,
a fourni toute sa carrière dans ses relations avec Dieu : il est inimitié contre
Dieu. [9:26] Christ, accomplissant la volonté de Dieu, est venu en la
consommation des siècles pour abolir le péché par le sacrifice de Lui-même.
C’est là la puissance morale de son acte1, de son sacrifice devant Dieu ; comme
résultat, le péché sera totalement effacé des cieux et de la terre. Pour la foi,
ce résultat, savoir l’abolition du péché, est déjà réalisé dans la conscience2,
parce que Christ, qui a été fait péché pour nous, est mort, et mort au péché,
et, qu’il est maintenant ressuscité et glorifié, le péché (même en tant que
Christ a été fait péché pour nous) ayant été mis de côté.
1 Plus nous examinerons la croix au point de vue de Dieu, plus nous verrons cette puissance : l’inimitié de l’homme contre Dieu, et contre Dieu venu en bonté, a été déployée d’une manière absolue ; et aussi la puissance de Satan en mal sur l’homme ; et de plus la perfection de l’homme dans son amour pour le Père et dans l’obéissance au Père a été déployée, ainsi que la majesté et la justice de Dieu contre le péché et son amour pour les pécheurs, tout ce qu’Il est. Oui, toute la question du bien et du mal a été réglée, là où se trouvait le péché, savoir en Christ fait péché pour nous. Lorsque, dans Celui qui était sans péché, le péché a été comme tel devant la face de Dieu, là où il était nécessaire que le péché fût ; lorsque Dieu a été parfaitement glorifié, comme assurément le Fils de l’homme aussi, alors moralement tout a été réglé, et nous le savons ; seulement les résultats réels ne sont pas encore produits.
2 Le jugement qui tombera sur les méchants n’est pas l’abolition du péché. L’œuvre et la position de Christ ont encore bien d’autres résultats, tels que la gloire céleste auprès de Dieu, mais ce n’est pas ici notre sujet.
Résultat du sacrifice
de Christ annoncé au croyant pour le salut
Ce résultat, pour ceux qui attendent le retour du Seigneur, est aussi annoncé au
croyant. [9:27] Le sort des hommes enfants d’Adam, c’est la mort et le jugement.
[9:28] Mais Christ a été offert une seule fois pour porter les péchés de
plusieurs, et à ceux qui l’attendent il « apparaîtra une seconde fois, sans
péché, à salut » (v. 27, 28).
Pour les croyants, le
péché est déjà aboli, et Christ reviendra totalement à part du péché
Pour eux, quant à leur position devant Dieu, le péché est actuellement aboli :
tel qu’est Christ, tels ils sont ; leurs propres péchés sont tous effacés. La
première fois, Christ avait été manifesté afin d’être fait péché pour nous et de
porter nos péchés ; il en a été chargé sur la croix ; mais à l’égard de ceux qui
l’attendent, ces péchés sont totalement ôtés. Christ, quand il revient, n’a rien
à faire avec le péché, pour ce qui les concerne ; il en a fini avec le péché à
sa première venue. Il apparaît la seconde fois pour les délivrer de tous les
résultats du péché, de toute servitude. Il apparaît, non pour le jugement, mais
à salut. L’abolition du péché, accomplie pour eux, a été si complète, les péchés
des croyants ont été si entièrement ôtés, que, lorsqu’il apparaît la seconde
fois, il n’a, quant à eux, rien à faire avec le péché. [9:28] Il apparaît à part
du péché, non seulement sans péché dans sa personne — c’était le cas à sa
première venue — mais en dehors (quant à ceux qui l’attendent) de toute question
de péché, pour leur délivrance finale.
Attente du Seigneur
pour la délivrance des croyants
Seconde venue du Seigneur pour la délivrance des fidèles, à part le péché
[9:28] « Sans péché » est en contraste avec « porter les péchés de plusieurs »1.
Mais on remarquera qu’ici il n’est pas fait mention de l’enlèvement de l’Église.
Il est bien de remarquer aussi les expressions : elles dépeignent le caractère
de la seconde venue du Seigneur. Il a été manifesté une fois. Maintenant il est
vu de ceux qui l’attendent. L’expression peut s’appliquer à la délivrance des
Juifs qui l’attendent aux derniers jours. Il paraîtra pour leur délivrance. Mais
nous attendons le Seigneur pour cette délivrance ; et nous le verrons quand il
l’opérera pour nous. L’auteur de l’épître ne touche pas la question de la
différence entre ceci et notre enlèvement, et n’emploie pas ici le mot qui sert
à annoncer la manifestation publique du Seigneur2. Il apparaîtra « à ceux qui
l’attendent ». Il n’est pas vu de tout le monde, et par conséquent ce n’est pas
le jugement, quoique cela puisse suivre. L’Esprit Saint ne s’occupe que de ceux
qui l’attendent ; il apparaîtra à ceux-là ; il sera vu d’eux, et ce sera le
temps de leur délivrance, de sorte que ce qui est dit est vrai pour nous et
applicable aussi au résidu juif aux derniers jours.
La question du péché
est déjà entièrement réglée, et la foi l’a sais
1 Il est important de voir la différence entre les versets 26 et 28. Il fallait
que le péché dans son sens abstrait fût ôté de devant Dieu ; c’est pourquoi il
fallait que Dieu fût parfaitement glorifié quant au péché là où le péché se
trouvait devant Lui. Christ a été fait péché, il a été manifesté pour l’abolir
de devant Dieu, eiV aqethsin thV amartiaV. En outre, il y avait en question nos
péchés (notre culpabilité) ; et Christ les a portés en son propre corps sur le
bois [(1 Pier. 2:24)]. Les péchés ont été portés, et Christ ne les a plus. Quant
à la culpabilité ils sont ôtés de devant Dieu pour toujours. L’œuvre pour
l’abolition du péché devant Dieu est accomplie, et Dieu la reconnaît comme
accomplie, ayant glorifié Jésus qui l’a glorifié Lui, quant à cette œuvre,
lorsqu’il a été fait péché. Ainsi pour Dieu la question est réglée, et la foi le
reconnaît, mais le résultat n’est pas produit. L’œuvre est devant Dieu dans
toute sa valeur, mais le péché existe encore dans le croyant et dans le monde.
La foi reconnaît les deux choses : elle sait que devant Dieu l’œuvre est
accomplie, et elle se repose sur cette œuvre, de même que Dieu le fait ; mais le
chrétien sait que, de fait, le péché est encore là en lui ; seulement il a le
droit de se tenir lui-même pour mort au péché — il sait que le péché dans la
chair est condamné, mais cela dans le sacrifice pour le péché, en sorte qu’il
n’y a point de péché pour lui-même. L’ aqethsiV (abolition) n’est pas accomplie,
mais ce qui la produit l’a été, de sorte que Dieu la reconnaît, et la foi la
reconnaît aussi, et la personne est parfaitement délivrée devant Dieu du péché
et des péchés. Celui qui est mort (or nous le sommes, étant morts avec Christ)
est justifié du péché. Nos péchés ont été tous portés. La difficulté provient en
partie de ce que le mot « péché » se dit d’un acte particulier et s’emploie
aussi dans le sens abstrait. Avec le mot « péchés » au pluriel, il n’y a pas la
même équivoque. Un sacrifice pour le péché peut se dire d’une faute
particulière. Le péché entré dans le monde est une autre idée. Ce double sens a
causé de la confusion.
2 ofqhsetai, fanerwqhsetai, ou epifaneia.
Portion du chrétien et
espérance d’Israël, basées sur le sang de Christ
Ainsi la position chrétienne, et l’espérance du monde habité à venir, fondée sur
le sang et sur le médiateur de la nouvelle alliance, sont toutes les deux
constatées ; l’une, la portion actuelle du croyant ; l’autre, rendue certaine
comme l’espérance d’Israël.
Quelle grâce que celle que nous considérons maintenant !
Effets de l’œuvre de
Christ pour l’homme
L’œuvre de Christ place l’âme dans la présence de Dieu de façon immuable
Il y a deux choses qui se présentent à nous en Christ : l’attrait de sa grâce et
de sa bonté, pour le cœur, et son œuvre qui place l’âme en la présence de Dieu.
C’est de cette dernière que l’Esprit de Dieu nous occupe ici. Il ne s’agit pas
seulement de la piété que produit la grâce. L’effet de l’œuvre est aussi
constaté. Quel est-il pour nous, cet effet ? Nous avons accès devant la face de
Dieu, en lumière, sans voile, étant entièrement quittes de tout péché devant Lui,
aussi blancs que la neige dans la lumière qui ne fait autre chose que le révéler.
Merveilleuse position pour nous ! Il ne s’agit pas d’attendre un jour de
jugement, quelque certain qu’il soit ; ni de chercher des moyens de s’approcher
de Dieu ; nous sommes en sa présence ; Christ paraît dans la présence de Dieu
pour nous [(9:24)]. Non seulement cela : Christ demeure toujours là ; notre
position ne change donc pas. Nous sommes, il est vrai, appelés à marcher selon
cette position ; mais cela n’affecte en rien le fait que notre position est
telle. Et comment sommes-nous arrivés là et dans quelle condition ? Nos péchés
ont été abolis totalement, parfaitement abolis, et une fois pour toutes ; toute
la question du péché est réglée devant Dieu ; nous sommes là, parce que Christ a
fini l’œuvre qui a aboli le péché. De sorte qu’il y a les deux choses : l’œuvre
faite, et cette position acquise pour nous dans la présence de Dieu.
Le judaïsme n’a que des
sacrifices qui rappellent que le péché est toujours devant Dieu
On voit la force du contraste de tout ceci avec le judaïsme. D’après ce dernier,
le service divin, ainsi que nous l’avons vu, était accompli en dehors du
voile[9:6] ; on n’arrivait pas jusque dans la présence de Dieu. Ainsi c’était
toujours à recommencer ; le sacrifice propitiatoire se renouvelait d’année en
année [(9:25)], témoignage constamment répété, que le péché était encore là
[(10:3)]. Individuellement on obtenait un pardon passager, pour un acte
particulier. C’était toujours à renouveler ; la conscience n’était jamais rendue
parfaite [(10:1-2)] ; l’âme n’était pas dans la présence de Dieu ; cette grande
question n’était jamais résolue. (Que d’âmes sont même actuellement dans cet
état !) L’entrée du souverain sacrificateur une fois l’an ne faisait que fournir
une preuve que le chemin était encore fermé [(9:7-8)] ; qu’on ne s’approchait
pas de Dieu, mais qu’il y avait toujours devant Lui le souvenir du péché.
Christ, après Son
sacrifice, demeure dans la présence de Dieu, justice parfaite pour nous
Maintenant, pour nous, le péché est aboli par une œuvre faite une fois pour
toutes ; la conscience est rendue parfaite et il n’y a plus de condamnation pour
nous. Le péché dans la chair a été condamné en Christ, lorsqu’il a été le
sacrifice pour le péché, et Christ apparaît toujours pour nous dans la présence
de Dieu. Le Souverain Sacrificateur demeure là. Ainsi, au lieu d’avoir un
mémorial du péché, réitéré d’année en année, la justice parfaite subsiste
toujours pour nous en la présence de Dieu. La position est totalement changée.
Le sort de l’homme
croyant dépend de l’œuvre parfaite de Christ qui a effacé ses péchés
Le sort de l’homme — car cette œuvre parfaite nous fait sortir du cercle du
judaïsme — est la mort et le jugement ; mais maintenant notre sort dépend de
Christ, non d’Adam. Christ a été offert pour porter les péchés de plusieurs
[(9:28)]1 — l’œuvre est complète, les péchés sont effacés, et à ceux qui
l’attendent, il paraîtra sans question du péché, cette question ayant été
parfaitement résolue lors de sa première venue. Dans la mort de Jésus, Dieu
s’est occupé des péchés de ceux qui l’attendent ; et Lui apparaîtra, non pour
juger, mais à salut pour les délivrer finalement de la position où les péchés
les avaient placés. Ces vérités auront leur application au résidu juif, selon
les circonstances de sa position ; mais elles s’appliquent d’une manière absolue
au chrétien, dont le ciel est le partage.
1 Le mot « plusieurs » a une double portée ici, une portée négative et positive à la fois : on ne peut pas dire « tous », car ainsi tous seraient sauvés ; d’un autre côté, le mot « plusieurs » généralise l’œuvre, de sorte que ce ne sont pas seulement les Juifs qui en sont l’objet.
Importance du fait que
Christ s’est offert une fois pour toutes
Le point essentiel établi dans la doctrine de la mort du Christ est qu’il s’est
offert une fois pour toutes ; pour comprendre la portée de tout ce qui est dit
ici, il faut retenir cette pensée.