Chapitre 8
Le chapitre qui traite cette question est simple et clair ; les derniers versets
seulement exigent quelques remarques.
Jésus, sacrificateur
céleste et médiateur d’une nouvelle alliance
[8:1] La somme de la doctrine que nous avons considérée, c’est que nous avons un
Souverain Sacrificateur, assis sur le trône de la Majesté dans les cieux, [8:2]
ministre du sanctuaire céleste qui n’est pas fait de main. [8:3] Il faut donc,
puisqu’il est sacrificateur, qu’il ait quelque chose à offrir. [8:4] Quand Jésus
serait sur la terre, il n’y serait pas sacrificateur ; il y avait des
sacrificateurs sur la terre, selon la loi, [8:5] où tout n’était que figure des
choses célestes, comme il avait été dit à Moïse de faire toutes choses selon le
modèle qui lui avait été montré sur la montagne (v. 5). [8:6] Or le ministère de
Jésus est plus excellent parce qu’il est médiateur d’une meilleure alliance,
mentionnée au chapitre 31 de Jérémie, qui est cité ici — preuve claire et simple
que la première ne devait pas durer.
Les deux alliances avec
Israël
Nous rencontrons ici de nouveau le développement particulier de la vérité à
laquelle donne lieu le caractère de ceux à qui la lettre est adressée.
Contraste entre les
deux alliances, la première devant disparaître
[8:9] La première alliance était faite avec Israël ; [8:8] la seconde doit
l’être avec ce même peuple, selon la prophétie de Jérémie. [8:13] L’épître
toutefois, dans le passage que nous avons sous les yeux, n’emploie le fait qu’il
doit y avoir une seconde alliance que dans le but de démontrer que la première
ne doit plus durer : la première alliance est vieillie et doit disparaître.
[8:10] Le passage rapporte les termes de la nouvelle alliance dont il est fait
usage ci-après. Dans ce qui suit, les services appartenant à la première
alliance sont mis en contraste avec l’œuvre parfaite sur laquelle le
christianisme est fondé. Ainsi la portée et la valeur de l’œuvre de Christ sont
introduites.
Importance de
comprendre ces alliances et de notre position acquise par Christ
Quoiqu’il n’y ait point ici de difficulté, il est important d’être au clair sur
ces deux alliances, parce que quelques-uns ont des idées très vagues sur ce
point, et que bien des âmes, en se plaçant elles-mêmes sous des alliances, c’est-à-dire
en relation avec Dieu sous des conditions dans lesquelles il ne les a pas
placées — perdent leur simplicité, ne retenant pas ferme la grâce et la
plénitude de l’œuvre de Christ, ainsi que la position qu’il a acquise pour elles
dans le ciel.
Une alliance, principe
de relation de l’homme avec Dieu sur la terre
Une alliance est un principe de relation avec Dieu sur la terre, des conditions
que Dieu a posées sous lesquelles l’homme doit vivre avec Lui. On pourrait
employer le mot « alliance » figurément, ou par accommodation. Il est appliqué
dans ce cas à des détails des rapports de Dieu avec Israël ; il en était de même
avec Abraham (Gen. 15 [v. 18]) et dans des cas semblables, mais strictement il
n’y a que deux alliances par lesquelles Dieu a traité ou traitera l’homme sur la
terre, l’ancienne et la nouvelle. L’ancienne a été établie au Sinaï ; [8:8] la
nouvelle est faite avec les deux maisons d’Israël1.
1 Nous avons aussi, à la fin de l’épître, cette expression : « le sang de l’alliance éternelle » [(13:20)]. Le mot « alliance » est employé, je n’en doute pas (de même que le mot « loi » l’est aussi), parce qu’on s’en servait communément pour exprimer l’état de relation avec Dieu, et le mot « éternel » est caractéristique de l’épître aux Hébreux. Il y a eu et il y aura des alliances dans ce qui est appelé « le temps » et pour la terre ; mais nous, nous avons des conditions éternelles de relation avec Dieu, desquelles le sang de Christ est l’expression et le gage ; le fondement étant posé, en grâce éternelle, et en justice aussi bien qu’en grâce, par ce sang précieux dans lequel tout le caractère de Dieu et tout son propos ont été magnifiés et glorifiés, en même temps que nos péchés ont été ôtés.
Différence entre
évangile et alliance, même si nous jouissons de ses privilèges
L’Évangile n’est pas une alliance, mais la révélation du salut de Dieu : il
annonce le grand salut. Nous chrétiens, nous jouissons de tous les privilèges
essentiels de la nouvelle alliance, Dieu en ayant de son côté posé le fondement
sur le sang de Christ — mais c’est en esprit que nous en jouissons, non pas
selon la lettre.
Temps des deux
alliances avec Israël
La nouvelle alliance sera établie formellement avec Israël au millénium. [8:13]
En attendant, l’ancienne alliance est jugée par le fait qu’il y en a une
nouvelle.