Chapitre 7
Ch. 7 v. 1-17 — Prééminence de la sacrificature selon Melchisédec
Ch. 7 v. 1-10 — Personne et sacrificature de Melchisédec
Dignité de Melchisédec et importance de sa sacrificature
L’épître, revenant à Melchisédec, considère la dignité de sa personne et
l’importance de sa sacrificature : car de la sacrificature, comme moyen de
s’approcher de Dieu, dépendait le système tout entier.
Ch. 7 v. 1-3 —
Melchisédec, sacrificateur du Dieu Très-haut, roi de justice et de paix
[7:2] Melchisédec donc, personnage typique et caractéristique, comme l’emploi de
son nom au Psaume 110 [(v. 4)] le démontre, était roi de Salem, c’est-à-dire roi
de paix, et par son nom, roi de justice. La justice et la paix caractérisent son
règne. [7:1] Mais il était tout premièrement sacrificateur du Dieu Très-haut. Ce
nom est le nom de Dieu comme suprême gouverneur de tout, possesseur, comme il
est ajouté dans la Genèse, des cieux et de la terre [(Gen. 14:19)]. C’est sous
ce caractère que Nébucadnetsar — puissance terrestre humiliée — le reconnaît
[(Dan. 4:34)] ; c’est ainsi qu’il se révèle à Abraham, lorsque Melchisédec bénit
le patriarche qui avait remporté la victoire sur ses ennemis [(Gen. 14:19)].
S’agit-il de la marche de la foi, pour Abraham, le nom de Dieu était celui de «
Tout-puissant » ; mais ici, Abraham, victorieux des rois de la terre, est béni
par Melchisédec, par le roi de justice, en rapport avec le Dieu possesseur des
cieux et de la terre, et ce temps n’est pas encore arrivé : il ne sera accompli
que dans le millénium, et cela en rapport plutôt avec la part terrestre. Abraham
donne la dîme à Melchisédec [(Gen. 14:20)]. Mais la royauté n’est pas tout à
l’égard de ce dernier, car le Psaume 110 [(v. 4)] le désigne très clairement
comme sacrificateur, et comme jouissant d’une sacrificature durable et non
interrompue. [7:3] Il n’avait aucune parenté sacerdotale, d’où il tirât sa
sacrificature ; il n’a, comme sacrificateur, ni père, ni mère ; à l’encontre des
fils d’Aaron, il n’a point de généalogie (comp. Esdras 2:62) ; il n’y a pas de
terme assigné à sa sacrificature comme pour les fils d’Aaron (Nomb. 4:3). Il a
été constitué semblable, dans la forme de sa sacrificature, au Fils de Dieu ;
mais, maintenant, celui-ci est dans les cieux.
Dignité de Melchisédec,
dont le seul témoignage de lui est qu’il vivait
[7:4] Le fait que Melchisédec reçoit d’Abraham la dîme et qu’il bénit celui-ci
montre la haute et prééminente dignité de ce personnage, d’ailleurs inconnu et
mystérieux. [7:8] Le seul témoignage que nous ayons de lui —sans que père ou
mère soient nommés, sans question de commencement de vie ou de mort qui soit
intervenue [(7:3)] — c’est qu’il vivait.
Dignité de Melchisédec,
au-dessus d’Abraham et de la sacrificature lévitique
[7:4] La dignité de sa personne était plus grande que celle d’Abraham,
dépositaire des promesses ; [7:9] la dignité de sa sacrificature supérieure à
celle d’Aaron, car en Abraham il a payé la dîme que, de son côté, Lévi perçoit
de ses frères. [7:12] La sacrificature est donc changée, et avec elle, tout le
système qui en dépend.
Ch. 7 v. 11-17 —
Changement de la sacrificature par la venue du Messie sacrificateur
Le Psaume 110 interprété par la foi en Christ — car l’épître, il va sans dire,
parle à des chrétiens — est toujours ici le point de départ du raisonnement.
[7:11] La première preuve que tout était changé était donc que le Seigneur
Jésus, le Messie (Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec) [7:13] venait
évidemment d’une autre tribu que de la tribu sacerdotale, [7:14] savoir de la
tribu de Juda ; car, que Jésus fût le Messie, ceux auxquels l’épître est
adressée le croyaient ; mais selon les écritures juives, le Messie était tel
qu’il est présenté dans ce passage ; [7:12] et, dans ce cas, la sacrificature
était changée, et avec elle le système tout entier. Or, ce changement de la
sacrificature n’était pas seulement une conséquence du fait que le Messie était
de la tribu de Juda, et cependant sacrificateur ; [7:15] mais il devait y avoir
un autre sacrificateur que celui de la famille d’Aaron, un sacrificateur à la
ressemblance de Melchisédec, [7:16] qui serait sacrificateur, non selon la loi
d’un commandement n’ayant pas plus de force que la chair à laquelle il
s’appliquait — mais selon la puissance d’une vie impérissable. [7:17] Le
témoignage du Psaume était positif : « Tu es sacrificateur pour l’éternité,
selon l’ordre de Melchisédec ».
Ch. 7 v. 18-28 —
Nouvelle sacrificature de Christ, contrastant avec l’ancienne
Ch. 7 v. 18-19 — Abrogation du commandement légal manifesté inutile
Remplacement du commandement précédent par une meilleure espérance
[7:18] Car il y a, en effet, abolition du commandement qui avait existé
précédemment, à cause de son inutilité [7:19] (car la loi n’amenait rien à la
perfection) et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous
approchons de Dieu.
Précieuse différence ! [7:18] Un commandement fait à l’homme pécheur, éloigné de Dieu, [7:19] est remplacé par une espérance, par une confiance fondée sur la grâce et sur la promesse divines, par lesquelles nous pouvons entrer en la présence de Dieu.
Inutilité de la loi
pour amener l’homme à Dieu, à l’inverse de la grâce
La loi, sans doute, était bonne ; mais avec elle, la séparation subsistait
toujours entre l’homme et Dieu : la loi n’avait rien amené à la perfection (v.
19). Dieu restait parfait et exigeait la perfection humaine ; tout devait être
selon la perfection divine exigée de l’homme. Or le péché étant là, la loi était
sans force (sinon pour condamner) ; ses cérémonies et ses ordonnances n’étaient
que des figures ou un joug pesant. Même ce qui soulageait temporairement la
conscience rappelait le péché et ne rendait jamais la conscience parfaite devant
Dieu ; on était toujours loin de lui. La grâce, au contraire, amène l’âme à un
Dieu, connu dans son amour et selon une justice qui est en notre faveur.
Ch. 7 v. 20-25 —
Caractères de supériorité de la nouvelle sacrificature
Supériorité de la sacrificature nouvelle sur celle de la loi
Le caractère de la sacrificature nouvelle portait dans tous ses traits
l’empreinte de sa supériorité sur la sacrificature qui existait sous le régime
de la loi, et avec laquelle le système entier de la loi tombait ou restait
debout.
Ch. 7 v. 22 —
Supériorité de l’alliance rattachée à la nouvelle sacrificature
[7:22] L’alliance qui se rattachait à la sacrificature nouvelle répondait aussi
à la supériorité que cette sacrificature elle-même avait sur celle qui l’avait
précédée.
Sacrificature
intransmissible établie par serment, donnant le salut
[7:21] La sacrificature de Jésus était établie avec serment ; il n’en était pas
de même de celle d’Aaron. [7:23] La sacrificature d’Aaron passait d’une personne
à une autre, parce que la mort mettait fin à son exercice par les individus qui
en étaient revêtus ; [7:24] mais Jésus demeure le même à toujours : il a une
sacrificature qui ne se transmet pas. [7:25] Ainsi il sauve complètement et
entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour
intercéder pour eux (v. 20-25).
Ch. 7 v. 26-28 — Jésus,
souverain sacrificateur qui convient à notre position
Ch. 7 v. 26-27 — Souverain sacrificateur nous convenant parfaitement
[7:26] Aussi « un tel Souverain Sacrificateur » nous convenait. Glorieuse pensée
! Appelés à être en la présence de Dieu, en relation avec Lui dans la gloire
céleste ; à nous approcher de Lui là-haut, où rien de souillé ne peut entrer,
nous devions avoir un Souverain Sacrificateur là où l’accès nous est ouvert (comme
aux Juifs dans le temple terrestre) et un Souverain Sacrificateur tel que la
gloire et la pureté du ciel l’exigeaient. Quelle démonstration du fait que nous
appartenons au ciel, et de l’élévation de nos relations avec Dieu ! Un tel
Sacrificateur nous convenait : saint, innocent, sans souillure, séparé des
pécheurs, et élevé plus haut que les cieux — car quant à notre position, nous
sommes tels, ayant affaire là avec Dieu — [7:27] un Sacrificateur qui n’ait pas
besoin de renouveler les sacrifices, comme s’il restait encore quelque chose à
faire pour ôter le péché, ou comme si les péchés pouvaient encore être imputés
aux croyants ; car alors il leur serait impossible de demeurer dans le
sanctuaire céleste. En tant qu’il a une fois pour toutes achevé son œuvre pour
ôter le péché, notre Sacrificateur a offert un sacrifice une fois pour toutes,
quand il s’est offert Lui-même.
Ch. 7 v. 28 —
Établissement du Fils comme souverain sacrificateur
[7:28] Car la loi établissait des souverains sacrificateurs ayant les infirmités
des hommes ; puisqu’ils étaient eux-mêmes des hommes : le serment de Dieu, venu
après la loi, établit le Fils lorsqu’il est consommé pour l’éternité, consacré
dans le ciel à Dieu.
Contraste entre les
deux sacrificatures, plutôt que comparaison
Nous voyons ici que, quoiqu’il y ait eu analogie et figures des choses célestes,
l’épître fait ressortir plutôt le contraste de ces choses que leur comparaison.
[7:28] Les sacrificateurs légaux avaient les mêmes infirmités que les autres
hommes ; Jésus a une sacrificature glorifiée, selon la puissance d’une vie
impérissable [(7:16)].
Effets du changement de
la sacrificature et de l’alliance
L’introduction de cette nouvelle sacrificature exercée dans le ciel implique un
changement dans les sacrifices et dans l’alliance ; c’est ce que l’écrivain
inspiré développe ici, en exposant la valeur du sacrifice de Christ et la
nouvelle alliance longtemps promise. La connexion directe de ce passage est avec
les sacrifices ; mais il digresse un moment pour parler des deux alliances,
sujet d’une immense portée et d’une suprême importance pour les Juifs chrétiens
qui avaient été sous la première.