Chapitre 4
Ch. 4 v. 1-11 — Entrée des croyants dans le repos de Dieu
L’incrédulité prive du repos, mais le croyant doit entrer dans un repos encore
futur
L’apôtre appliquant ensuite cette partie de l’histoire d’Israël à ceux auxquels
il écrivait, met en avant deux points : [3:19] en premier lieu, Israël avait été
privé par l’incrédulité de l’entrée dans le repos ; [4:11] en second lieu, le
repos était encore à venir, et les croyants (ceux qui ne cherchaient pas le
repos ici-bas, mais acceptaient le désert pour le temps présent) devaient y
entrer.
Repos futur de Dieu
pour la foi, en contraste avec le peuple d’Israël
Ch. 4 v. 1-3 — Le repos de Dieu est à venir, et quelques-uns seulement y entrent
[4:1] Il commence, en disant : « Craignons qu’une promesse ayant été laissée
d’entrer dans son repos, quelqu’un paraisse ne pas l’atteindre » ; [4:2] car
Dieu nous a annoncé des bonnes nouvelles, comme il avait fait à Israël autrefois.
Or la parole qui leur fut adressée resta sans fruit, n’étant pas mêlée avec de
la foi en ceux qui l’entendirent ; [4:3] car nous qui avons cru nous entrons
dans le repos. Le repos même est encore à venir, et ce sont les croyants qui y
entrent ; car il y a un repos de Dieu et quelques-uns y entrent. Dieu a dit, en
effet : « S’ils entrent dans mon repos ! » (c’est-à-dire ceux-là, en désignant
par là une classe spéciale qui doit en être exclue).
Ch. 4 v. 4-7 — Quelques
hommes doivent entrer dans le repos de Dieu, non comme Israël incrédule
[4:4] Dieu a travaillé lors de la création ; puis il s’est reposé de ses œuvres
quand elles ont été achevées. Ainsi, depuis la fondation du monde, il a montré
qu’il avait un repos à Lui, [4:5] comme il est dit dans le passage précité : «
S’ils entrent dans mon repos ! » ; mais cela, en faisant voir que l’entrée était
encore en question, démontrait que l’homme n’était pas entré dans le repos de
Dieu de la première création. [4:6] Deux choses sont donc évidentes :
quelques-uns doivent entrer dans le repos ; puis Israël, à qui ce repos a été
d’abord proposé, n’y est pas entré à cause de son incrédulité. [4:7] C’est
pourquoi il fixe encore un jour, disant en David, longtemps après l’entrée en
Canaan : « Aujourd’hui », comme il est écrit, « si vous entendez sa voix,
n’endurcissez pas vos cœurs ».
Ch. 4 v. 6-9 — Le repos
de Dieu est encore à venir, et non celui d’ici-bas
Ici une objection naturelle se présente, à laquelle l’apôtre donne une réponse
complète, sans parler de l’objection elle-même. [3:17] Les Israélites étaient
tombés dans le désert ; [4:6] mais Josué avait introduit le peuple en Canaan, où
les incrédules n’étaient pas arrivés ; les Juifs s’y trouvaient, de sorte qu’eux
étaient entrés dans le repos que les autres n’avaient point atteint. [4:7] La
réponse à cette objection est toute simple : c’est longtemps après cela que Dieu
dit par David : « Je jurai dans ma colère : S’ils entrent dans mon repos ! ».
[4:8] Si Josué avait donné le repos à Israël, David n’aurait pu parler après
cela d’un autre jour. [4:9] Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de
Dieu. Ce repos est encore à venir, mais il est assuré par la parole de Dieu ;
vérité dont on aperçoit à l’instant la portée quant aux relations des Juifs
croyants avec le peuple, au milieu duquel ils étaient tentés de chercher un
repos que la foi, pour le moment, ne donnait pas, et qu’en raison de son
affaiblissement elle n’entrevoyait que faiblement dans l’avenir. Pour avoir le
repos de Dieu, il faut persévérer dans la foi. Le repos apparent d’alors n’était
pas le vrai repos : le repos de Dieu se faisait encore attendre ; la foi seule
reconnaissait cela, et, ne cherchant point de repos dans le désert, s’appuyait
sur la promesse. [4:7] Dieu disait encore : « Aujourd’hui ».
État du peuple
empêchant le repos en Canaan
L’état du peuple était pire que le repos dans lequel Josué l’avait introduit,
repos qui n’en était pas un, comme les Psaumes des Juifs le montraient.
Participation au repos
avec Dieu, mais encore futur, après le travail d’ici-bas
Ordre des versets et du raisonnement
Quant à l’ordre des versets, l’exhortation du verset 11 dépend de l’ensemble de
ce qui précède, [4:7-8] le raisonnement étant complété par le témoignage de
David venant après Josué. [4:4] Après la création, Dieu s’est, il est vrai,
reposé ; [4:5] mais après cela il a dit : « S’ils entrent dans mon repos ! » de
sorte que les hommes ne sont pas entrés dans ce repos-là ; [4:8] Josué est entré
dans la terre promise, mais la parole venue par David, longtemps après, prouve
que le repos de Dieu n’était pas encore atteint. [4:6] Toutefois, ce même
témoignage qui défendait l’entrée dans le repos à cause de l’incrédulité, montre
que quelques-uns doivent y entrer, sans quoi il n’y aurait pas eu besoin de
prononcer l’exclusion de quelques-uns pour une raison particulière, ni d’avertir
les hommes qu’ils pouvaient échapper à ce qui les empêchait d’entrer. Il n’est
besoin ici d’aucune parenthèse.
Ch. 4 v. 10-11 — Repos
quant aux œuvres, après le travail, comme Dieu
[4:10] Or aussi longtemps qu’on ne s’est pas reposé de ses œuvres, on n’est pas
entré dans le repos. Celui qui y est entré, a cessé de travailler, comme Dieu
s’est reposé de ses œuvres pour entrer dans son repos. [4:11] « Appliquons-nous
donc », dit l’exhortation du fidèle témoin de Dieu, « à entrer dans ce repos-là
» — le repos de Dieu — afin que nous ne tombions pas en imitant une semblable
désobéissance.
Satisfaction de l’amour
quand nous serons dans le repos de Dieu
Remarquez bien ici qu’il s’agit du repos de Dieu : c’est ce qui fait comprendre
le bonheur et la perfection de ce repos. Dieu doit se reposer dans ce qui
satisfait son cœur. [4:4] Cela a été le cas même à la création : « tout était
très bon ! » [(Gen. 1:31)]. Et maintenant l’amour parfait ne pourra être
satisfait quant à nous, s’il ne nous introduit pas dans une entière bénédiction
: nous posséderons une portion céleste dans la bénédiction que nous aurons en sa
propre présence, dans une sainteté et dans une lumière parfaites. Aussi tout le
travail pénible de la foi, son exercice dans le désert, le combat (quoiqu’il y
ait aussi bien des joies), les bonnes œuvres qui s’y font et tout effort
quelconque cesseront. Ce n’est pas seulement qu’on sera délivré de la puissance
du péché intérieur : tout le labeur et toutes les peines du nouvel homme
prendront fin. Nous sommes déjà affranchis de la loi du péché : alors, nos
exercices spirituels pour Dieu cesseront. [4:10] Nous nous reposerons de nos
œuvres, non des mauvaises. Nous nous sommes déjà reposés de nos œuvres, pour ce
qui regarde la justification, et par conséquent, dans ce sens-là, nous avons le
repos dans notre conscience ; mais il ne s’agit pas ici de cela, il s’agit du
repos du chrétien quant à tous ses travaux. Dieu s’est reposé de ses œuvres, qui
étaient, certes, de bonnes œuvres ; nous aussi nous nous reposerons alors avec
Lui.
Le repos près de Dieu
vient après les combats du désert
Maintenant nous sommes dans le désert, nous combattons aussi contre les
puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes [(Éph.
6:12)] : il nous reste un repos précieux ; le cœur se reposera auprès de Dieu :
là rien ne troublera la perfection de notre repos ; Dieu se reposera dans la
perfection de la bénédiction qu’Il aura accordée à son peuple.
Il reste un repos pour
l’homme, sans que son caractère soit défini
[4:9] La grande pensée du passage c’est qu’il reste un repos (c’est-à-dire que
le croyant ne doit pas attendre le repos ici-bas), sans qu’il soit dit où ; et
l’épître ne parle pas en détail du caractère du repos, parce qu’elle laisse la
porte ouverte à un repos terrestre, sur le pied des promesses pour le peuple
terrestre ; quoique pour les chrétiens, participants de l’appel céleste [(3:1)],
le repos de Dieu soit évidemment céleste.
Ch. 4 v. 12-13 — La
Parole, instrument de Dieu pour juger le cœur
La Parole juge tout mouvement du cœur faisant quitter le chemin de la foi
Ensuite, le chapitre nous présente l’instrument que Dieu emploie pour juger
l’incrédulité et tous les mouvements du cœur qui tendent, comme nous l’avons vu,
à faire abandonner au croyant sa position de foi, à lui cacher Dieu en
satisfaisant sa chair, et à chercher du repos dans le désert.
La Parole juge tout ce
qui est dans le cœur, et met la conscience devant Dieu
Ce jugement est très précieux pour le croyant qui est droit de cœur : il a pour
effet de le rendre capable de découvrir tout ce qui tend à l’arrêter dans son
chemin ou à ralentir ses pas. La Parole de Dieu, révélation de Dieu, expression
de ce que Dieu est, de tout ce qui l’entoure, et de ce qu’il veut, au milieu de
toutes les circonstances où nous nous trouvons, juge tout ce qui, dans le cœur,
n’est pas de Lui. [4:12] Elle est plus pénétrante qu’aucune épée à deux
tranchants. Vivante et énergique, elle sépare tout ce qui est le plus intimement
lié et confondu dans nos cœurs et dans nos pensées. Là où la nature (« l’âme »
et ses sentiments) se mêle avec ce qui est spirituel, la Parole place entre
deux, comme le fil de l’épée, la vérité vivante de Dieu et juge les mouvements
cachés du cœur quant à tous les deux. Elle en discerne toutes les pensées et les
intentions. [4:13] Mais elle a un autre caractère, en tant que venant de Dieu :
elle est comme son œil ouvert sur la conscience : elle nous met en présence de
Dieu avec tout ce qu’elle nous force à découvrir. Elle place donc notre
conscience sous le regard de Dieu Lui-même. Rien n’est caché, tout est nu et
manifeste aux yeux de Celui avec qui nous avons affaire1.
1 La liaison de la Parole adressée à l’homme, avec Dieu Lui-même, est ici très remarquable.
Précieux et puissant
instrument de Dieu pour le bien du croyant
Tel est le vrai secours, le puissant instrument de Dieu pour juger en nous tout
ce qui nous empêcherait de continuer joyeusement, avec un cœur fortifié par la
foi et par la confiance en Dieu, notre course à travers le désert. Précieux
instrument d’un Dieu fidèle ! Solennel et sérieux dans son opération, mais d’une
bénédiction inappréciable et infinie dans ses effets, dans ses conséquences !
Opération de la Parole
comme instrument pour nous faire marcher selon Dieu
C’est un instrument qui, dans son opération, ne laisse pas « les volontés de la
chair et des pensées » [(Éph. 2:3)] libres d’agir, ne permet pas au cœur de se
tromper, mais nous procure de la force et nous place sans interdit en la
présence de Dieu pour continuer notre chemin avec joie et énergie spirituelle.
Ici se termine l’exhortation qui se base sur la puissance de la Parole.
Ch. 4 v. 14-16 — La
sacrificature de Christ, autre secours du fidèle
Début du sujet de la sacrificature, poursuivi dans les chapitres suivants
Mais il y a un autre secours, un secours d’un autre caractère, pour nous aider
dans notre passage à travers le désert : c’est la sacrificature, sujet qui
commence ici, et qui est poursuivi dans les chapitres suivants.
Ch. 4 v. 14-15 — Jésus,
souverain sacrificateur, sympathisant avec les siens
Ch. 4 v. 14 — Jésus, Fils de Dieu, souverain sacrificateur dans les cieux
[4:14] Nous avons un Souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux — comme
Aaron traversait les parties successives du tabernacle — Jésus, Fils de Dieu.
Ch. 4 v. 15 — Christ
sympathise avec notre faiblesse, avec nos infirmités
[4:15] Il a été tenté en toutes choses, semblable à nous, à part le péché, de
sorte qu’il peut sympathiser avec nos infirmités. [4:12] La Parole met à nu les
intentions du cœur, juge la volonté, tout ce qui n’a pas Dieu pour but et pour
source. [4:15] Ensuite, pour ce qui regarde la faiblesse, nous avons la
sympathie de Christ. Il va sans dire qu’il n’a pas eu de mauvaises convoitises ;
il a été tenté de toutes manières, à part le péché ; le péché n’entrait pour
rien dans ses tentations. Mais je ne désire pas de la sympathie pour le péché
qui est en moi ; je le déteste, je désire qu’il soit maté, jugé, qu’il ne soit
épargné en rien : et c’est ce que la Parole fait. Pour ma faiblesse et mes
difficultés, je cherche la sympathie, et je la trouve dans la sacrificature de
Jésus. Il n’est pas nécessaire qu’une personne, pour sympathiser avec moi, sente
au même moment que moi ce que je sens moi-même, mais plutôt le contraire : si
j’ai des douleurs présentes, je ne suis pas en position de penser autant aux
douleurs d’autrui ; mais pour sympathiser, il faut que j’aie une nature capable
d’apprécier ces douleurs.
Jésus, homme ayant
connu la douleur, peut s’occuper de nos difficultés
Il en est ainsi de Jésus dans l’exercice de sa sacrificature. Il est, dans tous
les sens, hors de l’atteinte de la douleur et de la tentation ; mais il est
homme ; et non seulement il a la nature humaine qui, jadis, a su ce que c’est
que la douleur [(És. 53:3)], [4:15] mais il a fait, plus qu’aucun de nous,
l’expérience des peines de la tentation qu’un saint est appelé à rencontrer ; et
son cœur libre et plein d’amour peut sympathiser pleinement avec nous, selon
l’expérience qu’il a faite du mal, et selon la liberté glorieuse qu’il a
maintenant pour s’occuper des maux dont nous pouvons souffrir. [4:14] C’est ce
qui nous encourage à tenir ferme notre profession, malgré les difficultés qui
obstruent notre chemin ; car Jésus s’occupe de ces difficultés selon la
connaissance et l’expérience qu’il en a, et selon la puissance de sa grâce.
Ch. 4 v. 16 — Libre
accès par la sacrificature de Jésus au trône de la grâce
Miséricorde et grâce trouvées au trône de la grâce où est notre sacrificateur
[4:16] Ainsi, notre Souverain Sacrificateur étant là, nous pouvons aller avec
toute confiance au trône de la grâce, pour trouver miséricorde et la grâce qui
nous est nécessaire en tout temps de besoin : la miséricorde, parce que nous
sommes faibles et chancelants ; la grâce nécessaire, parce que nous sommes dans
un combat que Dieu reconnaît.
Accès direct au trône
de la grâce, non au Souverain Sacrificateur
Remarquez que ce n’est pas au Souverain Sacrificateur que nous allons. On le
fait souvent, et Dieu peut avoir compassion de notre manque d’intelligence ;
mais faire ainsi est une preuve qu’on ne comprend pas complètement la grâce. Le
Sacrificateur, le Seigneur Jésus, s’occupe Lui-même de nous, sympathise avec
nous, d’un côté — d’un autre, nous allons directement au trône de la grâce.
Encouragement à
persévérer avec les ressources qui nous sont données
L’Esprit ne parle pas ici proprement de chute : la pensée d’une chute se trouve
au chapitre 2 de la première épître de Jean. Là, c’est en rapport avec la
communion avec son Père, ici avec l’accès devant Dieu. Il s’agit ici de nous
fortifier, de nous encourager à persévérer dans le chemin, par la conscience de
la sympathie que nous trouvons là-haut, et par la certitude que le trône nous
est toujours accessible.