Chapitre 1er
Ch. 1 v. 2-4 — Le cœur du prophète se plaint du mal insupportable du peuple,
selon la loi
[1:2] Premièrement, le prophète se plaint de ce que le mal qui existe au milieu
du peuple est insupportable. C’est l’effet naturel de l’œuvre de l’Esprit de
Dieu agissant dans un cœur jaloux pour sa gloire et détestant le mal. Le cœur du
prophète formé à l’école de la loi, parle peut-être du mal selon l’esprit de la
loi. L’Esprit de Dieu ne le fait pas sortir de cette position, qui était celle
du prophète devant Dieu, et il juge le mal saintement, selon les sentiments d’un
cœur fidèle aux bénédictions de l’Éternel.
Ch. 1 v. 5-17 — Dieu
suscite les Chaldéens pour juger le peuple, mais ils Le renient
[1:5] Là-dessus, l’Éternel lui fait voir le jugement terrible par lequel il veut
châtier le peuple, à cause du mal auquel il se laissait aller. [1:6] Il
susciterait les Chaldéens contre eux, ces types d’orgueil et d’énergie qui,
réussissant dans toutes leurs entreprises, [1:7] ne cherchaient leur gloire que
dans l’opinion qu’ils avaient d’eux-mêmes. [1:11] Leur chef, abandonnant le vrai
Dieu qui leur avait donné leur force, adorerait son1 Dieu à lui. [1:12] Mais
tout ceci réveille, chez le prophète, un sentiment opposé à ce qu’il avait
éprouvé auparavant. Son Dieu était renié ici par l’instrument de sa vengeance,
[1:13] et le peuple bien-aimé était foulé aux pieds de celui qui était plus
méchant que lui. Mais la foi sait que son Dieu, le vrai Dieu, est le seul et
unique Seigneur2), et au moins reconnaît (c’est déjà une profonde consolation,
assurant le cœur de son salut) que l’Éternel a établi ces méchants en puissance
pour le châtiment de son peuple. [1:17] Mais doivent-ils toujours remplir leur
filet avec des hommes comme si c’étaient des poissons ?
1 Juste effet de l’orgueil, auteur, à son insu, de la faiblesse. L’homme ne peut pas se soutenir lui-même, et l’orgueil, qui ne veut pas le vrai Dieu, doit en faire un autre, ou adopter ce que ses pères ont fait, car l’orgueil ne peut pas se tenir dans la présence du Dieu suprême. L’homme se fait un dieu, c’est bien encore de l’orgueil; mais il ne peut s’en passer, et le cœur naturel est, après tout, l’esclave de ce dont il ne peut se passer.
2 Pour Habakuk, il était certainement l’Éternel; à nous, le Père s’est révélé dans le Fils, et ainsi nous avons un seul Seigneur, Jésus Christ.