Chapitre 15
Alliance de l’Éternel avec Abram et confirmation des promesses
[14:19] Quand Dieu s’est ainsi révélé selon sa bénédiction établie en puissance
sur la terre, par le moyen du Roi-Sacrificateur Melchisédec, [15:1] il est
naturel que la bénédiction actuelle du peuple élu y trouve place, et nous sommes
amenés à la scène terrestre ; [15:5] et, dans le chapitre 15, nous lisons
l’instruction précise de l’Éternel à Abram pour ce qui regarde sa postérité
terrestre [15:7] et la terre qu’Il lui donne, [15:18] le tout confirmé par une
alliance où Dieu, [15:17] lumière qui conduit et fournaise qui éprouve, [15:18]
daigne s’obliger à l’accomplissement de ce qu’Il a promis. [15:10] La mort rend
la chose sûre ; [15:17] l’Éternel, en passant en grâce à travers ce qui le liait,
confirme ainsi l’alliance. [15:12] Abram, héritier des promesses, en subit la
frayeur et l’ombre. [15:17] Ce n’est pas ici précisément l’expiation qui nous
est représentée par le passage du brandon de feu et de la fournaise entre les
pièces des victimes, mais une autre efficace du sacrifice, savoir : la
confirmation des promesses, par la seule chose qui puisse leur donner cours en
faveur de l’homme pécheur.
Israël, semence de la
promesse et destinataire de la bénédiction terrestre
[15:18] Il est évident que, quoique l’alliance fût faite en faveur du peuple
terrestre, ce développement des voies de Dieu et l’établissement de cette
alliance embrassent de nouveaux principes d’une grande importance pour tous.
[15:1] Dieu lui-même était le bouclier et la récompense d’Abram, avantage le
plus élevé, si l’on se borne à ce qui peut être donné à l’homme1. [15:2] Mais
Abram a encore le sentiment de ses relations avec la terre comme une demeure en
rapport avec la chair, [15:4] et il était, en effet, dans les desseins de Dieu
de le bénir de cette manière. Or cette bénédiction est, dans sa nature, juive ;
aussi avons-nous ensuite la portion juive développée. [15:3] Je n’ai point
d’héritiers, dit Abram, personne pour continuer ma famille et la possession de
mon héritage sur la terre selon la promesse ; car sur la terre où les hommes
meurent, il doit y avoir succession ; et c’est ainsi qu’il en devait être.
[15:4] Mais, même quant à la terre, la bénédiction devait avoir lieu sur le
principe de la dépendance de l’Éternel, par promesse et par foi. Quoique en
rapport avec la terre, cette bénédiction ne devait pas s’accomplir selon la
nature ; sur ce pied, tout était forclos pour Abram : il n’avait point de
postérité. [15:5] C’est pourquoi la semence de la foi et de la promesse apparaît
; non pas, il est vrai, la seule semence, mais les Israélites en tant qu’enfants
de la promesse. [15:6] Le principe est exprimé, la foi est comptée à justice,
dès qu’Abram a cru Dieu. [15:4] Ainsi, pour ce monde, Israël était la semence de
la promesse, l’héritier ; [15:7] puis vient l’alliance quant au pays, selon la
promesse faite lors de l’appel d’Abram [(12:2)]. [15:17] Le Seigneur se lie
lui-même envers Abram, par l’obligation solennelle de la mort des victimes,
comme nous l’avons vu (car, en effet, l’alliance est assurée par la mort du
Christ, sans laquelle les Juifs ne pouvaient rien avoir) ; [15:13] quant à
l’accomplissement actuel, cette possession est liée aux souffrances du peuple en
Égypte [15:14] et à sa délivrance subséquente, quand les oppresseurs du peuple
et les usurpateurs de l’héritage seront également jugés. Nous avons déjà signalé
le caractère de l’acte par lequel fut faite l’alliance. [15:10, 17] Quant à la
forme de cet acte, le lecteur peut comparer Jérém. 34:18, 19. De plus, ce n’est
point ici une promesse qui appelle Abram à sortir par la foi [(12:1)], [15:18]
mais c’est l’héritage assuré à sa postérité par alliance et sans condition.
C’est la promesse à Israël, semence de la promesse, héritier en relation avec la
terre et avec la chair. [15:13] Remarquez, en outre, que l’oppression du peuple
de Dieu, les souffrances prolongées de ce peuple, héritier promis, [15:16] sont
en connexion avec la patience de Dieu envers ceux qui doivent être jugés (Comp.
2 Pier. 3:9). [15:14] Remarquez enfin, que les oppresseurs d’Israël sont jugés à
cause d’Israël, [15:19-21] de même que les usurpateurs de son héritage.
1 [15:1] Cette déclaration de Dieu au commencement du chapitre 15, se lie, il me semble, [14:23] au refus d’Abram de prendre quelque chose du monde, qui se trouve mentionné à la fin du 14e.
Exposition de tous les
grands principes et conseils divins
Plans et conseils de Dieu, et voies pour leur accomplissement
Ici se termine l’exposition des plans et des conseils de Dieu. Les voies de
l’homme et les voies de Dieu en vue de leur accomplissement commencent à être
développées avec le chap. 15, ainsi que la marche et les obstacles venant de
ceux avec lesquels son peuple peut être en rapport, de quelque manière que ce
soit. Ces développements vont jusqu’au chap. 23, où Abraham cesse de représenter
la souche de la promesse ; [23:2] Sara, vase de la semence de promesse, meurt,
et l’héritier ressuscité vient en évidence comme celui que Dieu met en avant.
Ceux qui sont nés selon la chair (Ismaël) précèdent ceux qui sont nés selon la
promesse.
Résumé des voies de
Dieu envers l’homme
Il nous est impossible de ne pas remarquer combien tous les grands principes des
voies de Dieu et de la condition de l’homme, nous sont exposés dans la Genèse,
et donnent à ce livre, particulièrement dans les parties que nous venons de
parcourir, un caractère frappant et une fraîcheur si remarquable. C’est comme un
résumé sommaire de l’état de l’homme et des voies de Dieu envers lui, — non pas
de la rédemption, ni de ses glorieux résultats, quoique nous y trouvions le
sacrifice et le pardon des péchés. La rédemption se trouve dans l’Exode. L’état
de l’homme, les voies de Dieu et ses promesses fondamentales sont le sujet de la
Genèse.