Chapitre 3
Ch. 3 v. 1-15 — Chute de l’homme responsable, et ses conséquences
Manifestations du coeur naturel de l’homme, sous l’influence de l’ennemi
Au chapitre 3, nous trouvons, hélas ! ce qui a toujours eu lieu chez l’homme
quand Dieu lui confie une responsabilité quelconque, — la désobéissance et la
chute. [3:1] La subtilité de l’ennemi caché de nos âmes est à l’oeuvre
immédiatement. [3:4-5] Son premier effet est la défiance qu’il inspire à l’homme
à l’égard de Dieu ; [3:6] ensuite viennent les convoitises et la désobéissance,
l’injure complète faite à la vérité et à l’amour divin ; l’attrait des
affections naturelles sur l’homme, [3:7] la conscience de la nudité et de
l’impuissance, les efforts pour se cacher à soi-même cette nudité ; [3:8] la
frayeur de Dieu qui porte à se cacher de Lui, [3:10] l’impossibilité d’y réussir
; [3:12] la disposition à se justifier, aux dépens des autres et même de Dieu,
de ce dont on est soi-même coupable ; [3:14] et puis, non la bénédiction ou le
rétablissement de l’homme, non des promesses qui lui soient faites, mais le
jugement porté sur le serpent [3:15] et dans ce jugement la promesse faite au
second Adam, homme vainqueur, qui en grâce doit naître du sein de la faiblesse
et de la chute. C’est, en effet, la Semence de la femme qui doit écraser la tête
du serpent.
L’homme préfère Satan à
Dieu
Remarquez combien la chute de l’homme et sa séparation d’avec Dieu sont
complètes. [2:8-9] Dieu l’avait abondamment béni ; [3:5] Satan lui suggère
l’idée que Dieu lui refuse les bénédictions les plus excellentes, et cela par un
esprit de jalousie, de peur que l’homme ne soit semblable à Lui. [3:6] L’homme
se confie à Satan, comme étant rempli de bonté pour lui, plutôt qu’à Dieu, qu’il
juge selon le mensonge de l’adversaire. Il croit Satan comme véridique au lieu
de Dieu, [3:4] quand Satan lui dit qu’il ne mourra point, [2:17] tandis que Dieu
lui avait dit qu’il mourrait ; et, pour satisfaire ses convoitises, il rejette
le Dieu qui l’avait béni. Ne se confiant pas en Dieu, il suit sa propre volonté
comme moyen plus sûr de trouver le bonheur : c’est ce que l’homme fait encore
aujourd’hui.
Contraste entre Adam et
le Seigneur Jésus — voir Phil. 2
Nous verrons, dans Philip. 2 [v. 6-8], avec quelle plénitude, à tous ces mêmes
égards, le Seigneur Jésus a glorifié Dieu et s’est conduit d’une manière, en
tout, opposée à Adam. [3:5] Nous pouvons remarquer encore qu’il agit ainsi pour
s’exalter lui-même, pour être comme Dieu par usurpation ; [Phil. 2:6]
précisément le contraire du Christ, qui, étant dans la gloire divine, ne
regardait point comme une usurpation d’être égal à Dieu, [Phil. 2:7] mais s’est
anéanti lui-même pour se rendre semblable à l’homme, [Phil. 2:8] et est devenu
obéissant, au lieu de désobéissant, jusqu’à la mort. [3:7] Remarquez enfin
combien les efforts que l’on fait pour cacher à soi-même son propre péché,
[3:10] apparaissent vains, dès que la présence de Dieu est là. Adam, qui avait
couvert sa nudité, parle de lui-même, en la présence de Dieu, tout comme s’il
n’avait rien fait pour la couvrir. Il en est de même de tous nos efforts pour
justifier ce qui doit cacher notre péché ou prouver notre justice. [3:8] De
plus, l’homme s’enfuit de devant Dieu, [3:24] avant même que Dieu, dans sa
justice, le chasse de sa présence et le prive de sa bénédiction. Il faut une
oeuvre et une justice de Dieu pour couvrir la connaissance du bien et du mal
dans la désobéissance. [3:15] Comme représentant de la race, Adam n’a point de
promesses ; il n’y en a point pour le premier Adam ; elles sont toutes dans le
second Adam, la semence de la femme.
Ch. 3 v. 16-24 —Résultats
de la chute
Le gouvernement de Dieu et Sa grâce, quant à l’homme
Ce qui suit est le résultat présent de la chute, quant au gouvernement de Dieu ;
[3:17] la sentence, quant au temporel, prononcée sur Adam [3:16] et sur la
femme, [3:19] jusqu’à ce que la mort, sous la puissance de laquelle ils étaient
tombés, s’emparât d’eux. [3:21] Il y avait cependant un signe de gratuités plus
profondes : Dieu les revêt d’un vêtement pour couvrir leur nudité, vêtement qui
avait son origine dans la mort qui avait fait son entrée dans le monde, mais
maintenant dans la mort d’autrui comme substitut, mort qui cachait par
conséquent les effets du péché qui l’avait introduite. L’homme n’était plus nu,
ni à ses propres yeux ni aux yeux de ceux qui le regardaient : Dieu lui-même
l’avait vêtu.
L’homme chassé loin de
Dieu et de l’arbre de vie
[3:20] Adam reconnaît que la vie subsiste encore et que Ève est la mère de tous
les vivants (témoignage obscur, il est vrai, mais réel de sa foi, ce me semble).
[3:24] Mais il est justement chassé du jardin, un exilé du paradis et de Dieu,
privé désormais de la participation à l’arbre de vie, [3:22] afin qu’il ne
puisse pas perpétuer ici-bas une vie de misères et de douleurs. [3:24] Le chemin
de l’arbre de vie est dorénavant inaccessible à l’homme1 selon la nature, comme
créature de Dieu. Il n’y a pour l’homme aucun retour possible au paradis et à
l’innocence. Adam, déjà, dans un état de péché et d’éloignement de Dieu, devient
le père d’une race qui participe de sa condition [5:3]2.
1 Je crois que les chérubins représentent toujours le gouvernement et la puissance judiciaire.
2 Quelle que soit la condition particulière d’Ève, ceci était l’expression de l’accomplissement de la promesse dans la nature, accomplissement qui était impossible. Le péché et la mort étaient là, et le jugement de l’espérance en la promesse liée à la nature avait été prononcé. [4:1] « J’ai acquis un homme de par l’Éternel » était l’espérance en la promesse, mais l’attente de son accomplissement dans la nature. [4:16] C’est pourquoi Caïn dut sortir de devant la présence de Jéhovah.