John Nelson Darby

 

Introduction : Résumé des principaux sujets de la Bible
Objectif : un index des sujets, et les buts de l’Esprit
Cher Frère,

Je me propose de vous donner un court résumé des principaux sujets de chaque livre de la Bible, espérant que cela pourra être de quelque secours aux frères dans l’étude du précieux volume que notre Dieu nous a donné.

Je ne prétends pas du tout vous présenter le contenu de chaque livre, mais seulement (dans la mesure de connaissance que Dieu m’accorde) une espèce d’index des sujets, les divisions des livres par sujets, et, autant que j’en suis capable, le but que s’est proposé l’Esprit de Dieu dans chacun d’eux.

La Bible, pleine manifestation de Dieu envers l’homme]
La pleine révélation de Dieu
Ce que Dieu est en lui-même
La Bible est un tout qui nous présente Dieu sortant de sa plénitude intrinsèque pour manifester tout ce qu’il est, et pour faire entrer avec Lui, dans la jouissance de cette plénitude, ceux qui, ayant été rendus participants de sa nature, sont devenus capables de comprendre et d’aimer ses conseils et Lui-même.

Histoire de l’homme, jusqu’à son introduction dans la gloire divine
Mais avant que ce plan de Dieu soit pleinement révélé, l’homme est introduit sur la scène comme un être responsable, et son histoire, comme tel, nous est donnée dans les diverses phases qu’il a traversées, jusqu’au moment où son inimitié contre Dieu se manifesta à la croix ; c’est alors que fut posé le fondement de la pleine révélation du plan de Dieu, et de l’accomplissement de son bon plaisir dans l’homme, par le fait dans lequel fut révélé et glorifié le caractère divin tout entier, en amour et en justice, Dieu étant justifié à tous égards en introduisant l’homme dans la gloire.

Les diverses manifestations de Dieu
Manifestation divine dans la création
La création, première manifestation, imparfaite, de la gloire de Dieu

La création a servi de sphère à cette manifestation de Dieu. Mais, comme manifestation, elle aurait été absolument imparfaite, quoiqu’elle déclarât sa gloire jusqu’à un certain point.

Conséquences de l’entrée du péché dans la création

De plus, le péché étant entré dans le monde, l’état de la création qui en était résulté, s’ajoutant aux effets de la Providence qui réglaient l’ordre et les détails de cette création, tendait, dans la condition où se trouvait l’homme, à lui donner une fausse idée de Dieu. Car, par le fait que l’homme rapportait à Dieu cette création et ce gouvernement, il y voyait une puissance qui n’appartenait qu’au Créateur, et, en même temps, l’existence du mal renversait dans son esprit toutes les idées qu’il pouvait se former de sa puissante bonté.

La superstition et la philosophie, égarements de l’homme loin de Dieu
Tandis que l’intelligence de l’homme se consumait en vains efforts pour expliquer cet état de choses, les superstitions et la philosophie vinrent mettre le comble à son égarement. D’un côté, les superstitions faussaient encore plus les idées erronées que l’homme s’était faites de Dieu ; de l’autre, la philosophie l’amenait à nier l’existence d’un Dieu dont il sentait cependant le besoin, en vertu de l’incertitude où le plongeaient les efforts que faisait son esprit naturel pour se soustraire à l’empire des superstitions. Ces superstitions n’avaient, en effet, pour origine que Satan qui s’était emparé de l’idée de Dieu dans le coeur des hommes, pour la dégrader et fournir, sous ce nom, un aliment à leurs convoitises, consacrées par le nom de dieux, lesquels, en réalité, étaient des démons. Or la philosophie n’était que les efforts inutiles de l’esprit humain pour s’élever à l’idée de Dieu, hauteur à laquelle il était incapable d’atteindre, et à laquelle, par conséquent, il renonçait en s’en faisant gloire.

La loi, manifestation de la seule justice de Dieu
La loi même de Dieu, qui revendiquait son autorité, en déclarant la responsabilité de l’homme devant Lui, ne révélait Dieu que dans l’exercice du jugement ; elle exigeait que l’homme fût ce qu’il aurait dû être, sans manifester ce que Dieu lui-même était, si ce n’est en justice. Elle ne le révélait nullement comme agissant en grâce, au milieu de la scène d’ignorance et de misère que le péché avait introduite dans l’humanité ; et, à vrai dire, elle ne le pouvait pas, car elle avait pour objet d’exiger de l’homme une certaine ligne de conduite, dont le législateur se constituait juge à la fin de la carrière de celui qui en était responsable.

Le Fils, pleine et parfaite révélation de Dieu aux hommes
Mais le Fils de Dieu, c’est l’introduction de Dieu lui-même au milieu de toute cette scène ; il est le Témoin fidèle de tout ce que Dieu est dans ses rapports avec elle. En un mot, c’est le Fils qui révèle Dieu lui-même, et qui devient ainsi nécessairement le centre de tous ses conseils et de toute la manifestation de sa gloire, aussi bien que le but de toutes ses voies.

Les trois sujets de la révélation divine
Nous trouverons donc trois grands sujets dans la Bible : — La Création, maintenant assujettie aux conséquences de la chute1 ; — la Loi, qui donnait une règle à l’homme au milieu de cette création, pour voir s’il pouvait y vivre selon Dieu et y être béni, — et le Fils de Dieu.

1 Je m’en tiens ici plus particulièrement à la création inférieure, au milieu de laquelle l’homme a été placé. Il y a des anges tombés, et les cieux créés sont souillés par le péché ; mais ces anges étaient une création à part, ils étaient là pour célébrer avec joie la création telle que nous la voyons, c’est-à-dire comme une scène sur laquelle l’homme se meut. Cependant, comme créatures et comme êtres responsables, ils étaient capables de tomber, s’ils n’étaient gardés de Dieu, et c’est ce qui leur arriva. Mais ils formaient une création à part, et c’est pourquoi il n’est pas question d’eux dans l’histoire de la création de la Genèse.

Le Fils révèle Dieu en toutes choses, alors que ce qui touche à la création et à la loi est gâté
La Création et la Loi sont liées au principe de la responsabilité de la créature, et nous trouverons tout ce qui est en rapport avec elles coupable ou corrompu. Le Fils, au contraire, lui, la manifestation du Père, l’expression de son amour, l’empreinte de la substance de Dieu, nous apparaîtra souffrant en amour, au milieu de cette création déchue et de la contradiction d’un peuple rebelle ; accomplissant plus tard, en bénédiction, par sa puissance et par son autorité, tous les conseils de Dieu par la réunion de toutes choses dans les cieux et sur la terre, ceux-là même qui l’ont haï et rejeté étant forcés de le reconnaître comme le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père ; et, enfin, lorsqu’il se sera assujetti toutes choses, remettant le royaume de sa gloire comme Fils de l’homme à Dieu le Père, afin que Dieu soit tout en tous.

Conseils et voies de Dieu
Les hommes objets du conseil de Dieu — La croix, centre et accomplissement de tous ces conseils
Outre tout cela, il y a d’abord, dans les conseils de Dieu, ceux dont le Dieu que nous connaissons en Jésus s’entoure, et qui seront formés à la ressemblance de Celui avec lequel ils sont associés comme fils, lui-même étant le premier-né entre plusieurs frères [(Rom. 8:29)] qui jouiront éternellement avec Dieu de sa faveur et de sa bénédiction ; il y a ensuite un peuple terrestre, en qui Dieu manifeste sur la terre les principes de son gouvernement et de son immanquable fidélité. C’est à ce peuple, par conséquent, que la Loi de Dieu est donnée. Enfin, existant dans les décrets de Dieu avant que le monde fût (mais cachée jusqu’au temps convenable où, son rachat ayant été accompli, le Saint Esprit pût, en demeurant en elle, lui en révéler toute l’efficace et toute l’étendue de son bonheur), il y a une Église, choisie en Christ, son épouse, appelée à partager avec lui la gloire et le bonheur dont il devait hériter comme Fils de Dieu et fidèle Témoin de sa gloire. La croix est le centre de tout ceci à tous égards. C’est à la croix que finit l’histoire de l’homme responsable, et c’est à la croix qu’elle commence dans la grâce régnant par la justice. Ici, le bien et le mal se rencontrent et sont pleinement mis en évidence : la haine dans l’homme et l’amour en Dieu, le péché et (dans l’effet de la croix) la justice en Dieu, le bien et le mal, sont amenés à une issue définitive. À la croix, Dieu est moralement et parfaitement glorifié ; l’homme jugé dans son péché et racheté en justice ; la domination du mal détruite, et celle de l’homme établie en justice comme Dieu l’avait voulue ; la mort et celui qui l’avait en sa puissance mis de côté. Tout cela est accompli par un acte d’amour qui a placé le Fils de Dieu, comme homme, à la tête de toutes choses en justice. Tout, par la croix, étant établi en résultat fermement et d’une manière immuable, sur le fondement de la rédemption, quelle sera la fin de ceux qui la méprisent !

Développement de toutes les voies de Dieu envers l’homme
Nous trouvons, en conséquence, dans l’ensemble de la révélation qui nous a été donnée, non seulement la Création, la Loi et le Fils de Dieu, mais encore les voies à l’aide desquelles Dieu a préparé et fait attendre la manifestation de ce dernier ; le développement de tous les principes d’après lesquels il est entré en relation avec les hommes, les conséquences de la violation de la Loi, et enfin la manifestation de l’Église sur la terre à la place de l’économie de la Loi, les directions données à l’Église et, en même temps, la série des événements qui se rattachent à son existence et à son infidélité sur la terre, aussi bien qu’à celle du peuple terrestre de Dieu, et de l’homme lui-même responsable envers Dieu qui l’a mis en possession de l’autorité sur la terre. Le tout se termine par la gloire de Jésus, Fils de l’homme, qui maintient la bénédiction et l’union de toutes choses sous le règne de Dieu et, enfin, Dieu tout en tous [(1 Cor. 15:28)].

Révélation de tout ce qui concerne l’Église
L’histoire de Jésus, la position accordée à l’Église en gloire selon les desseins de Dieu (mystère caché dès les siècles [(Éph. 3:9)]), sa participation aux souffrances de Jésus, son union avec lui et, en général, le témoignage du Saint Esprit donné d’en haut : toutes ces vérités sont pleinement révélées dans le Nouveau Testament. Les autres événements dont nous avons parlé précédemment forment la suite des siècles : l’Église est en dehors.

Grands sujets et divisions de la Bible
L’Ancien Testament présente la création et la loi ; le Nouveau montre le Fils et toute sa manifestation ici-bas
Ceci divise naturellement la Bible en deux parties : 1° celle qui parle des deux premiers sujets : la Création et l’Homme dans ses rapports avec Dieu, sans loi ou sous la Loi, ce dernier cas étant celui de son peuple ; 2° celle qui parle du Fils venu sur la terre, et de tout ce qui concerne l’Église et sa gloire. Tel est, en général, l’Ancien et le Nouveau Testament. Nous verrons cependant que, dans l’Ancien Testament, la promesse et la prophétie se rattachaient toujours au Fils, objet éternel des conseils de Dieu, de même que le Nouveau contient des prophéties sur les voies futures de Dieu envers la terre, et se rattache par là à l’Ancien ; puis nous verrons que le rejet du Fils a donné lieu à la présence du Saint Esprit sur la terre, fait qui a modifié totalement l’état du peuple de Dieu et introduit des sujets spéciaux dépendant de cette présence. Car il y a ceci de particulier dans la partie historique du Nouveau Testament, c’est que le Fils a été présenté premièrement au monde et au peuple sous la loi, pour les mettre à une nouvelle épreuve ; qu’il n’est pas venu pour accomplir, en premier lieu, les conseils de Dieu, mais pour porter à l’homme, encore placé sous l’ancien ordre de choses, le témoignage fidèle de ce que Dieu est, au cas où l’homme aurait eu quelque capacité pour recevoir ce témoignage, et discerner Celui qui apparaissait en grâce, au milieu de la création déchue, dans la forme même et la nature de l’homme en qui la chute avait eu lieu. Il est venu également pour offrir aux Juifs, s’ils avaient voulu le recevoir, le Seigneur de gloire, objet de toutes les prophéties et de toutes les promesses ; et, enfin, comme le monde ne l’a pas connu et que les siens ne l’ont pas reçu [(Jean 1:10-11)], il est venu pour accomplir le sacrifice qui a formé la base d’un nouveau monde devant Dieu, et placé les rachetés dans la joie en la présence de son Père, héritiers de tout ce qui était rétabli en Jésus, le second Adam, pour faire de l’Église son corps et son épouse.

L’Ancien Testament, histoire de l’homme et des voies de Dieu envers lui, et révélation des pensées de Dieu sur l’avenir
Il résulte aussi de tout ce que nous venons de dire, que l’Ancien Testament renferme deux parties très distinctes par leur nature, — quoique souvent unies dans le même livre et même parfois dans le même passage, — savoir : l’histoire de l’homme tel qu’il était, soit avant, soit sous la Loi, et des voies de Dieu à son égard ; et la révélation des pensées et des intentions de Dieu pour l’avenir, pensées et intentions qui se rattachent toujours au Christ. Cette révélation revêt quelquefois le caractère d’une prophétie positive, quelquefois la forme d’un événement typique qui préfigure ce que Dieu veut accomplir plus tard. Comme exemple de cette seconde expression des pensées de Dieu, je cite le sacrifice d’Isaac [(Gen. 22:1-14)]. Évidemment, dans l’obéissance touchante d’Abraham, il y a une instruction historique de toute importance ; mais, en outre, chacun y reconnaît facilement le type du sacrifice pour lequel Dieu s’est préparé un agneau, dont Isaac, bien-aimé de son père, n’était qu’une faible image, et dont la résurrection, non en figure seulement, mais en puissance, est la source de vie et d’espérance pour tout croyant.

Caractère général de la Genèse
Mais j’anticipe peut-être trop sur les détails ; venons-en au caractère général des livres de l’Écriture.

Présentation de tous les principes de la Bible
Celui de la Genèse est tout particulier. Elle nous présente, au début du Saint Livre, tous les grands principes élémentaires qui se trouvent développés dans l’histoire des relations de Dieu avec l’homme, dont les livres suivants contiennent le récit. Tous ces principes s’y trouvent en germe, à moins qu’on n’en excepte la Loi ; toutefois une loi fut donnée à Adam pendant son état d’innocence [(Gen. 2:17)], et Agar, nous le savons, préfigure au moins le Sinaï [(Gal. 4:24-25)]. De tout ce qui a été accompli dans la suite, il n’y a presque rien dont l’expression ne se trouve dans ce livre sous une forme ou sous une autre. Aussi, tout en racontant la triste chute de l’homme, il dépeint les relations de l’homme avec Dieu, avec une fraîcheur de sentiment qui ne se trouve guère dans les hommes habitués plus tard à en abuser et à vivre dans une société qui se complaît en elle-même.

La Genèse contient la figure de tous les sujets de la révélation divine
S’agit-il de la création [(Gen. 1)], de l’homme et de sa chute, du péché, de la puissance de Satan [(Gen. 3)], des promesses [(Gen. 15)], de l’appel de Dieu [(Gen. 12)], de son jugement sur le monde [(Gen. 19)], de la rédemption [(Gen. 22)], des alliances [(Gen. 21)], de la séparation du peuple de Dieu [(Gen. 17)], de sa position comme étranger sur la terre [(Gen. 26)], de la résurrection [(Gen. 22)], de l’établissement d’Israël en Canaan [(Gen. 35)], de la bénédiction des nations [(Gen. 17)], de la semence de la promesse [(Gen. 21)], de l’élévation au trône du monde du Seigneur que ce monde avait rejeté [(Gen. 41)], — tout se trouve en fait ou en figure dans ce livre, et de plus, maintenant que nous en avons la clef, l’Église elle-même.