Chapitres 17 à 19
Chap. 17 — Dieu, dans ce qu’Il est, développe Son alliance avec Abraham et sa
semence promise
[17:1] Au chapitre 17, nous rencontrons une nouvelle manifestation de l’Éternel
à Abram, et nous sommes, je pense, sur un terrain plus élevé et plus saint. Il
ne s’agit pas ici de vocation, ou d’adoration, ou d’une révélation par la
parole, indiquant comment Dieu accomplirait ses promesses et par quoi son peuple
passerait. Il ne s’agit pas de ce que Dieu est pour Abram ; mais de ce que Dieu
est lui-même. [15:1] Ce n’est pas « Je suis ton bouclier et ta grande récompense
» ; [17:1] mais : « Je suis le Dieu tout-puissant ». Ce n’était pas là tout ce
que Dieu était, mais ce qu’Il était. C’était son propre Nom, et Abram est appelé
à marcher d’une manière qui réponde à ce nom. [17:3] C’est pourquoi aussi il
n’adore pas, il ne fait point de demande, quelque élevé que fût ce privilège,
mais c’est Élohim qui parle avec lui. [17:4-8] Les diverses parties de ses
conseils, quant à Abraham, sont développées, [17:9] ainsi que ce qu’Abraham doit
être devant Celui en qui il a cru. [17:4] En général, l’alliance de Dieu était
avec lui, — Dieu s’engageant librement en grâce, selon sa propre pensée, à faire
devenir Abraham père d’une multitude de nations. Cette alliance a trois parties
: [17:7] Dieu serait Dieu à Abraham et à sa postérité après lui ; — [17:8] le
pays où il demeurait comme étranger lui serait donné et à sa postérité après lui
; — [17:6] des nations et des rois sortiraient de lui. — Toutes ces promesses
sont sans condition ; [17:9] mais des principes sont exposés, qui, d’un côté,
obligent Abraham et expriment le caractère de ceux qui jouissent des privilèges
de Dieu, et, de l’autre, forment le sûr fondement de sa foi. [17:10] Ces
principes sont la circoncision, et la libre et souveraine promesse. La
circoncision en contraste avec la Loi (voir Jean 7:22), mais exprimant la mort
de la chair (comp. Rom. 4:10-12)1, [17:21] et puis la promesse de l’arrivée
immédiate de la semence est donnée ; [18:8] Abraham jouit de la communion la
plus intime avec l’Éternel, [18:17-18] qui lui révèle ses conseils comme à un
ami. [18:23] L’intercession est le fruit de cette révélation (Comp. És. 6).
[19:24-25] Le jugement tombe sur le monde, [18:23-32] et tandis qu’Abraham, du
haut de la montagne, s’entretient avec Dieu de ce jugement qui doit fondre sur
la scène d’en bas où il ne se trouve pas, [19:1] Lot, qui y avait pris place,
[19:15-23] est sauvé comme à travers le feu.
1 Je lis le verset 12 ainsi : « Père de circoncision » (c’est-à-dire de la vraie séparation pour Dieu, telle que Dieu la reconnaît), non seulement à ceux de la circoncision, mais à ceux qui marchent sur les traces de la foi d’Abraham, (foi) qu’il avait étant encore incirconcis. Dieu, autrement dit, les reconnaît (eux qui étaient des croyants d’entre les Gentils) comme étant véritablement circoncis. [17:16] La promesse de l’arrivée immédiate de la semence est donnée ; [17:17] mais cela lorsqu’Abraham, quant au corps, était mort ; [17:13-14] et comme le caractère de la circoncision était péremptoire, [17:19] il en était de même quant à la promesse : elle était faite au fils de la promesse, car la chair ne peut avoir à faire avec Dieu dans la lumière. [17:20] Quoique Dieu pût bénir extérieurement la semence selon la chair, [17:21] l’alliance était faite cependant exclusivement avec l’héritier de la promesse. La mort de la chair (car nous sommes loin de Dieu) et la simple grâce souveraine sont péremptoires. [17:16] C’est la femme stérile qui doit être la mère d’une multitude de nations. [17:17] Abraham se réjouit en la promesse [17:23] et est obéissant à l’ordre de Dieu. Le chap. 18 est encore une nouvelle révélation des voies de Dieu en relation avec l’héritier de la promesse, qui est ici l’objet principal en vue, et l’objet présent et immédiat de l’espérance. Cette partie du livre, en ce qui concerne le droit de l’héritier de la promesse, continue jusqu’au chap. 21. Mais ici, je crois que l’Héritier (c’est-à-dire la Semence, mais qui est en même temps Jéhovah, le Premier et le Dernier) est considéré comme héritier du monde et juge, tandis que la relation personnelle d’Abraham avec Dieu existe, par grâce, par la promesse, quand il n’est pas question de l’héritier et, en tant que relation, est basée sur la foi et représente, en type, la position chrétienne. C’est pourquoi, Dieu lui-même étant connu, — non seulement par ses dons, — Abraham s’élève plus haut qu’au chap. 15, [18:23-32] et au lieu de demander des faveurs pour lui-même, il intercède pour les autres.
Après le chapitre 22, on voit paraître les vrais types de l’Église, parce que l’héritier est là ; cependant, à côté de cela, nous avons ici de grands principes individuels. Abraham est habitué à la présence divine ; [18:2] il la discerne bien vite, et quoiqu’il ne dise rien qui ait trait à la gloire divine jusqu’à ce que le Seigneur daigne lui-même se faire connaître, [18:3] il agit cependant, dès le premier moment, avec une déférence instinctive qui est aussi pleinement reconnue par Celui qui le visite. Sous ce rapport, c’est une scène attrayante de sainte conscience de la présence de Dieu et d’attente respectueuse de son bon plaisir.
Chap. 19 — Lot, image
du fidèle lié au monde, mais sauvé
[19:1] La justice du fidèle qui prend place au milieu du monde, le revêt du
caractère de juge, en lui faisant perdre celui de témoin pour Dieu ; [19:9] il
est en même temps inutile et intolérable. [19:27-28] Abraham échappe au jugement
et le voit d’en haut ; [19:29] Lot est sauvé du jugement qui tombe sur le monde
où il se trouvait. [19:19] Il craint la montagne où Abraham a joui de Dieu ;
c’est pour lui un endroit qui inspire la frayeur ; [19:30] il faut pourtant
qu’il s’y sauve à la fin, comme pis aller.
Communion entre Dieu et
Abraham, comme Son ami
[18:17-18] En général, Abraham a ici le caractère de communion avec Dieu, que
donne la foi sans la vue ; non pas, sans doute, par une habitation du Saint
Esprit en lui, conformément au privilège de l’Église (cela était réservé au
temps de plus complète bénédiction, où le chef de l’Église serait glorifié),
mais comme caractère général de la bénédiction. [17:16] La semence promise est
annoncée comme devant venir, mais elle n’est pas encore introduite dans le monde
(c’est-à-dire dans une gloire manifestée) ; [15:6] cependant Abraham connaît
cela et le croit, [18:17-18] et en cela, comme nous l’avons vu, Dieu le traite
en ami et lui dit, non pas ce qui le concerne lui-même, mais ce qui regarde le
monde. Avec un ami je parle de tout ce que j’ai sur le coeur, et non pas
seulement de mes affaires en ce qui le concerne. [18:23-32] Puis, quand Abraham
a reçu ces communications de la part de Dieu, il intercède auprès de Lui, comme
étranger dans le lieu de la promesse, mais en communion avec Lui en haut. Cela
fait ressortir en même temps la patience et la perfection de jugement qui sont
en Dieu.
Lot, délivré, perd tout
et finit dans une obscurité misérable
[19:29] Dans le chapitre suivant (19), Lot, à cause de sa relation avec l’homme
céleste, dépositaire des conseils et de la sagesse de Dieu, et intercesseur,
Lot, étant lui-même en bas dans les plaines de ce monde, qu’il avait choisies
[(13:11)] comme les Juifs l’ont fait aussi, est délivré par la puissance
providentielle ; [19:30] mais il passe par la tribulation et fait la perte de
tout ce pourquoi il avait refusé la position céleste et recherché la terre,
ignorant qu’il était, soit du jugement, soit du trésor céleste. Bientôt, livré à
l’irrésolution de l’incrédulité en présence du jugement visible, il cherche un
refuge dans le lieu où Abraham avait été béni, où lui-même avait d’abord eu peur
de s’enfuir [(19:19)], et qu’il avait précédemment abandonné pour les terres
bien arrosées de la plaine [(13:11)] ; [19:36-38] mais là, dans une affreuse
obscurité, il devient le père des races qui devaient être une épine continuelle
pour le peuple de Dieu. Cette dernière partie est donnée historiquement,
uniquement afin qu’Israël connût l’origine de Moab et d’Ammon, et afin de
présenter un principe général applicable à tous les temps.
Ainsi la foi avait la place, et le monde avait été jugé. Il en sera de même au jour du Fils de l’homme, mais ici l’arrivée de l’héritier n’est pas encore présentée.