Chapitre 2
Relations et position de l’homme avec Dieu
[2:1-3] Les trois premiers versets du chapitre 2 appartiennent au chapitre
premier : c’est le repos de Dieu. Au chapitre 2, nous avons les relations de
l’homme avec Dieu, et sa position propre dans ces relations. [2:4] C’est
pourquoi le créateur est appelé, pour la première fois, l’Éternel Dieu1, Jéhovah,
Élohim, non plus simplement Dieu comme créateur, mais Dieu en relation avec ceux
qu’il a créés. [2:7] C’est aussi pourquoi nous avons le mode spécial de la
création de l’homme.
1 Jéhovah-Élohim est un nom personnel aussi bien que la déité, d’une manière générale. Il était important aussi pour Israël de savoir que son Dieu était le créateur de toutes choses. Cependant ce titre n’est employé que lorsqu’il s’agit de voies spéciales de Dieu et de rapports avec l’homme. La distinction entre les documents Jéhovistiques et Élohistiques n’est qu’un enfantillage, et vient d’une ignorance complète des voies et des pensées de Dieu. Il y a toujours une raison pour l’emploi de l’un ou de l’autre de ces noms : Élohim est simplement Dieu ; Jéhovah est Celui qui agit et gouverne dans le temps, qui demeure toujours le même, tout en ayant à faire avec d’autres.
Ch. 2 v. 8-15 — Le
jardin d’Éden
[2:8] Quelques mots quant au jardin : c’était un lieu de délices. Éden signifie
« plaisir ». Il a entièrement disparu et il était destiné à disparaître, [2:14]
mais nous voyons par la description de deux de ses rivières, qu’il était sur
cette terre réellement. [2:7] Jéhovah-Élohim avait formé l’homme ; [2:8]
Jéhovah-Élohim avait planté le jardin. [2:10] La rivière de Dieu qui devait
arroser la terre, prenait sa source là. Les sources rafraîchissantes de Dieu se
trouvent dans le jardin de ses délices, [2:15] et l’homme y avait été placé pour
cultiver et garder le jardin. L’homme et la terre sont maintenant tous les deux
en ruines.
Deux principes liés à
l’homme : sa responsabilité d’obéir, et la grâce qui donne la vie
Au chapitre 2, [2:7] nous avons donc les relations spéciales de l’homme avec
Dieu, [2:24] ses relations avec sa femme (type de celles de Christ avec l’Église),
[2:20] ses rapports avec la création et les deux grands principes, desquels tout
découle dans tous les temps, établis dans le jardin où l’homme a été placé en
bénédiction, savoir : [2:17] sa responsabilité dans l’obéissance, [2:9] et une
source souveraine de vie ; l’arbre de la science du bien et du mal, et l’arbre
de vie. C’est à la conciliation de ces deux choses qu’est attaché le bonheur de
l’homme. Il est impossible en dehors de Christ. C’est la question soulevée dans
la loi, et qui a sa réponse dans la grâce en Christ. La loi mettait la vie à la
suite de l’obéissance parfaite de celui qui connaissait le bien et le mal, c’est-à-dire
la faisait dépendre de notre responsabilité [(Lév. 18:5)] ; tandis que Christ,
qui a subi la conséquence de la chute et de la désobéissance de l’homme, devient,
selon la puissance d’une vie qui a remporté la victoire sur la mort (fruit de
cette désobéissance), une source de vie éternelle que le mal ne saurait
atteindre. Il est devenu une source de vie divine, lorsqu’une justice parfaite a
été accomplie par une oeuvre qui a ôté toute coulpe à celui qui y a part, une
justice dans laquelle nous sommes devant Dieu selon sa propre pensée, sa nature
et sa volonté juste. La sacrificature du Christ1 s’applique aux détails du
développement de cette vie au milieu du mal, et à la position de perfection
divine dans laquelle nous sommes placés par son oeuvre ; la sacrificature
concilie nos infirmités présentes avec la position que Dieu nous a donnée devant
Lui.
1 La différence entre la sacrificature et l’office d’avocat sera traitée en son lieu, dans les épîtres de Jean et de Paul. Je ferai seulement remarquer ici que la sacrificature se rapporte au secours pour les infirmités et à l’accès auprès de Dieu [Héb. 4:14-16], — l’intervention de l’avocat aux péchés et au rétablissement de la communion [1 Jean 2:1].
Dans le jardin, la connaissance du bien et du mal n’existait pas encore pour notre premier père : [2:17] l’obéissance (en s’abstenant d’un acte qui n’était point péché, s’il n’eût pas été défendu) constituait à elle seule l’épreuve qui lui était imposée. Ce n’était point une prohibition du péché, ni l’obligation imposée du bien comme en Sinaï, alors que le bien et le mal étaient connus.
Ch. 2 v. 7 — Relation
de l’homme avec Dieu par la communication de la vie
[2:7] Ce qui distingue l’homme de toute autre créature ici-bas, c’est qu’au lieu
de sortir, comme être vivant, de la terre ou de l’eau, par la seule parole de
Dieu, Dieu le forme et le façonne de la poussière, et le met, comme âme vivante,
en rapport direct avec Lui, en soufflant dans ses narines l’esprit de vie.
Toutes les créatures ayant vie sont appelées des âmes vivantes [1:30] et
mentionnées comme ayant l’esprit de vie, mais Dieu ne souffla jamais dans les
narines d’aucunes d’elles, afin qu’elle devînt une âme vivante : l’homme était,
par son existence, en relation immédiate avec Dieu, car il tenait sa vie
immédiatement de Lui. C’est pourquoi il est appelé au chap. 17 des Actes « la
race de Dieu » [v. 28], et il est dit en Luc [3:38] « (fils) d’Adam, (fils) de
Dieu ».
Tout est en rapport
avec la terre, selon la bénédiction divine
Il est important d’envisager ce chapitre comme posant, d’une manière spéciale,
tous les principes des relations de l’homme, [2:7] soit avec Dieu, [2:24] soit
avec sa femme, [2:20] soit avec la création inférieure. Ici, toutes choses,
selon leur espèce comme créatures de Dieu, et dans l’ordre qui leur était propre,
étaient en liaison avec la terre ; [2:5] ce n’était pas le travail de l’homme
qui leur donnait croissance et fécondité ; [2:6] ce n’était pas non plus la
pluie du ciel qui procurait d’en haut la fertilité. C’était de la terre que
montait la vapeur qui en arrosait toute la surface, élevée par une puissance qui
agissait sur la terre pour la bénédiction. Elle ne descendait pas. [2:7]
Cependant l’homme était dans une position particulière par rapport à Dieu.
L’homme n’habitait pas dans le ciel, Dieu n’habitait pas sur la terre ; le fait
de Sa demeure avec nous, ou de notre demeure avec Lui, est le fruit de la grâce
et de la rédemption, qui aussi forment un temple pour Dieu. [2:15] Mais Dieu
avait formé un lieu de bénédiction et de délices particulier pour l’habitation
de l’homme, [3:8] et c’est là qu’Il le visitait.
Position d’Adam dans
l’innocence
[2:10] De ce jardin, où il était placé par la main de Dieu, comme souverain du
monde, sortaient les fleuves qui arrosaient le monde du dehors et en
caractérisaient les parties. — [2:17] Sur Adam reposait le devoir d’obéissance.
[1:26] Image de Dieu sur la terre, le mal étant étranger à sa nature, et comme
centre d’un vaste système en liaison avec lui, il devait trouver son propre
bonheur dans sa relation immédiate et dans ses rapports avec Dieu. Aussitôt que
Dieu s’est racheté un peuple, Il habite au milieu de lui (Exode 29 :46). Ici, il
créait, bénissait et visitait. Le bonheur et la sécurité d’Adam, centre
conscient de tout ce qui l’entourait, consistaient dans sa dépendance de Dieu et
dans ses rapports avec Dieu. C’est là, comme nous le verrons, ce qu’il perdit,
et il devint le centre insatiable de ses propres désirs et d’une ambition qu’il
ne put jamais satisfaire. Ainsi, [2:8] la nature terrestre dans sa perfection,
ayant pour centre l’homme [2:7] en relation avec Dieu par sa création et par le
souffle de vie qui était en lui ; [2:9] de pures jouissances, une source de vie
permanente et un moyen de mettre sa responsabilité à l’épreuve ; [2:10] des
sources de rafraîchissement universel pour le monde au-dehors, et, si l’homme
demeurait dans l’état où il avait été créé, des rapports bénis avec Dieu dans
cet état : — telle était la position du premier Adam dans l’innocence.
Ch. 2 v. 21-24 — La
femme créée de et pour l’homme, selon Dieu
[2:18] Afin qu’il ne fût pas seul, mais qu’il eût une aide, une compagne, une
autre jouissance d’affection, Dieu forma, non pas un autre homme, car alors
l’homme n’eût plus été un centre ; [2:22] mais de l’homme lui-même Dieu forma sa
femme, [2:23] afin que leur union fût aussi intime et aussi absolue que
possible, et qu’Adam demeurât chef et centre de tout. [2:22] En outre, il la
reçut de la main de Dieu même. Telle était la nature dont l’homme était entouré
: celle que Dieu reconnaît toujours et contre laquelle l’homme ne pèche jamais
impunément. Quoique le péché ait souillé et gâté tout cela, c’est le tableau de
ce que Christ, l’Église et l’univers seront, lorsque tout sera rétabli en
puissance par l’homme obéissant. Jusqu’ici tout était innocence sans
connaissance du mal.