Introduction
Décadence et ruine de l’Assemblée confiée à l’homme
Épanchement du cœur de Paul devant la ruine de ce qu’il a fondé et bâti selon
Dieu
La seconde épître à Timothée a un caractère tout particulier : elle est
l’expression du cœur de celui qui, en dehors de la Palestine, avait fondé et
bâti l’Assemblée de Dieu sur la terre, et qui en voyait la décadence, ainsi que
l’abandon qu’elle avait fait des principes sur lesquels lui-même l’avait fondée.
Dieu reste fidèle ; son fondement demeure sûr et inébranlable, mais l’œuvre
confiée aux mains des hommes s’affaiblissait et se perdait déjà. La conscience
de cet état de choses, qui, du reste, se trahit dans la manière dont l’apôtre
lui-même était abandonné [(4:16)], opprimait le cœur de celui-ci, et il épanche
ce cœur dans le sein de son fidèle Timothée. L’Esprit nous instruit, par ce
moyen, quant à cette solennelle vérité, que l’Église n’a pas gardé son premier
état, et fait connaître les moyens de sûreté à ceux qui cherchent Dieu et qui
désirent lui plaire au milieu d’un pareil état de choses.
Jean montre la
décadence et le jugement qui suit, mais aussi la vie qui demeure la même
L’apôtre Jean donne l’histoire de la décadence et du jugement de l’Assemblée
ici-bas, et ensuite celle du monde : il nous montre une vie qui, en dehors de
toute question quant à l’état de l’Assemblée, demeure toujours la même, et nous
rend capables de jouir de Dieu, étant semblables à lui dans sa nature et dans
son caractère.
Paul voit la ruine
amenée par l’homme, mais aussi le fondement de Dieu qui demeure
Comme témoin, Jean doit demeurer jusqu’à ce que le Seigneur vienne [(Jean
21:22)] ; mais Paul voit, pour lui-même, la ruine de ce qu’il avait bâti et
soigné si fidèlement. Il s’était dépensé pour l’Assemblée en accomplissant ce
qui restait à souffrir des afflictions du Christ [(Col. 1:24)] ; et il devait
voir ce qu’il avait tant aimé, ce qu’il avait soigné comme une mère chérit son
nourrisson, ce qu’il avait planté comme la plante de Dieu sur la terre [(1 Cor.
3:6)], s’affaiblir quant à son état et à son témoignage dans le monde,
s’éloigner de la source de la force, et se corrompre. Douloureuse expérience,
mais qui est celle du serviteur de Dieu dans tous les siècles et dans toutes les
économies. Le serviteur de Dieu voit bien la puissance de Dieu agir pour planter
le témoignage sur la terre, mais il voit les hommes manquer bientôt à ce
témoignage ; il voit la maison qui forme la demeure du Saint Esprit se lézarder
et se dégrader ; néanmoins — et nous aimons à le répéter avec l’apôtre — le
solide fondement de Dieu demeure à toujours. Quoi qu’il en soit de l’ensemble,
l’individu doit toujours s’éloigner de toute iniquité et maintenir à lui seul,
s’il est nécessaire, le véritable témoignage du nom du Seigneur [(2:19)]. Cette
position de témoignage ne peut jamais manquer à l’âme fidèle.
Consolations de
l’apôtre dans la fidélité de Dieu et de quelques saints
Les consolations de l’apôtre se fondent, en présence du mélange et de la
confusion qui commençaient à se montrer dans l’Assemblée, sur ces deux
principes, savoir : la fidélité de Dieu et la responsabilité de l’individu
[(2:19)] ; mais il se rappelle aussi la communion et la fidélité de quelques
précieuses âmes, et en profite avec joie. Au milieu des afflictions de
l’Évangile et de l’abandon de tant de personnes [(4:10)], l’apôtre avait ses
Timothée [(4:9)] et ses Onésiphore [(1:16-17)], qui étaient les sceaux de son
ministère devant le Seigneur.
John Nelson Darby