La Bible de Calvin de 1551 dite aussi Bible de
l'Épée
AVERTISSEMENT AU LECTEUR
Dans cette édition de la Bible de l'Épée de 1551
par Jean Calvin, nous avons enlevé les livres Apocryphes contenu dans
l'originale, du au fait qu'ils ne sont pas reconnus comme étant cannonique et
aussi pour alléger le fardeau de notre travail afin qu'il soit réaliser le plus
rapidement que possible. Puisque le français du temps de Calvin diffère
légèrement du nôtre, nous avons aussi mit les noms des livres en français actuel
pour éviter toute confusion.
LE RÉFORMATEUR JEAN CALVIN
Calvin, Caulvin, ou Chauvin, Jean, né le 18
juillet 1509 à Noyon, Picardie, le plus éminent des réformateurs français et le
plus grand théologien de son siècle.
L'influence de Calvin
s'exerçait surtout au sein de l'Eglise et sur les individus, sans distinction de
grands ou de petits. Castalion, Ameaux, le pasteur H. de la Mare, Bolsec,
Trolliet, les italiens Alciat, Blandrata et Gentilis; Gruet, sentirent tout à
tout les effets de son pouvoir; les uns pour cause d'hérésie, les autres pour
paroles légères ou méchantes calomnies. La condamnation de Servet a laissé sur
mémoire une tache d'autant plus voyante qu'elle est isolée dans l'histoire de la
réforme. Les libertins luttèrent avec énergie contre l'influence croissante de
Calvin; ils se donnaient l'apparence d'être le parti genevois contre l'étranger,
mais en réalité ils n'étaient pas un parti religieux, et plusieurs de leurs
actes relevaient de la morale plus que du dogme.
Les réfugiés qui affluaient à
Genève et qui étaient admis à la bourgeoisie (1360 entre 1548 et 1554)
fortifiaient le parti de Calvin, et vers 1555 on peut dire qu'il était le maître
de la situation. Le 5 juin 1559 il fonda l'Académie, qui devait pendant
longtemps fournir des pasteurs aux églises de France et qui jeta sur Genève un
si grand lustre. Il comprenait, comme tous les réformateurs, que l'instruction
était l'auxiliaire indispensable de leur oeuvre, et que pour être efficace elle
devait reposer sur la Bible.
Des milliers de savants et de
martyrs sont venus s'inspirer de son esprit, pour reporter non seulement en
France, mais en Angleterre, en Ecosse, dans les Pays-Bas, le long du Rhin, et
dans toute l'Europe les fruits de l'enseignement qu'ils avaient reçu. Sa femme
était morte en 1549; elle ne lui avait donné qu'un fils, mort en bas âge; on
peut se demander l'influence qu'aurait eue sur ce caractère si plein de
tendresse la vie de ce petit enfant. Mais lui-même déclinait, usé par les luttes,
le travail et les maladies. Le 30 mars 1564 il siégea pour la dernière fois au
Consistoire; le 27 avril il fait ses adieux aux membres du Conseil qui sont
venus le voir; le 28 à ses collègues; le samedi 27 mai il "s'en alla à Dieu",
comme disent les registrent. Le lendemain à 2h il était enterré à Plainpalais
sans pompe et sans appareil; c'est à peine à si l'on croit savoir aujourd'hui où
il repose.
On a peine à se représenter
l'oeuvre immense à laquelle il a consacré sa vie et ses force: prédications,
leçons, voyages, commissions législatives, luttes, visites, correspondances avec
les princes, avec les églises sous la croix, avec les prisonniers et les martyrs
(on a de lui 2025 sermons manuscrits, et ses lettres se comptent par milliers).
Son
Institution de la Religion Chrétienne en
est la plus connue. Ajoutez à cela ses admirables et nombreux commentaires sur presque tous les
livres de la Bible, et une foule de traités et brochures de circonstance, dont
la seule énumération prendrait des pages. Un grand nombre de ses ouvrages ont
été souvent réimprimés, plusieurs ont vu le jour pour la 1ère fois ces dernières
années; ses Lettres, par Jules Bonnet, sa Correspondance par Herminjard; ses
Commentaires sur les Psaumes, par L. Pilatte; ses Oeuvres complètes par Baum,
Cunitz et Reuss. Sa Vie a été écrite par Théodore de Bèze, Henry, Kampschulte,
Merle d'Aubigné, Bungener, Stähelin, Guizot, Hoff.
La premiere version
française de la Bible que l'on peut qualifier de «réformée» paralt en
1535 à Neuchatel. Dans cette entreprise voulue avant tout par Farel,
Calvin est modestement présent. Il approuve publiquement la publication
dans une des pieces liminaires, un pastiche de privilege qui revendique
le droit à l'édition de la Bible en langue vernaculaire. Il y félicite
le traducteur, tout en prévenant des critiques éventuelles. Il sait en
effet que «la fatigue a parfois pesé sur un si long travail». Mais cette
reserve est aussi exprimée par Olivdtan lui-même dans son Apologie du
translateur. Calvin rédige dgalement Ia preface au Nouveau Testament.
Comme le Nouveau Testament constitue la partie la plus faible de la
traduction, it est déjà question en septembre 1535 de le revoir. Calvin
se dit prêt à consacrer une heure par jour à cette traduction, bien
qu'Olivkan en postpose 1'édition. Le resultat du travail de Calvin nest
pas trop connu, nous savons seulement qu'il fit paraître la Bible de
l'Épée en 1540, première révision d'une série sur la Bible d'Olivétan.
Assez vite après son retour à Geneve en 1541, Calvin se met à revoir
plus profondément la version d'Olivétan. En décembre 1542 déjà, il est «occupé
à corriger le Nouveau Testament».
La Bible de l'Épée dite aussi Bible du
Glaive originale
En 1546, Calvin opère
plus qu'une revision du seul Nouveau Testament, il s'occupe de toute la
Bible. Avec les réformateurs Théodore de
Bèze et Robert Estienne, ils publient une révision de la Bible à l'Epée de 1540, dont
la première traduction faite à partir des originaux hébreux et grecs est due à
Pierre Robert dit Olivétan (1535). Cette fois son nom ne figure pas sur la page
de titre. Calvin nest pas encore satisfait de sa propre revision, même
s'il la croit sup6rieure aux précédentes. Une nouvelle révision de la
Bible de l'Épée du texte d'Olivétan est entreprise en 1550 (cette
édition est celle que vous voyez sur ce site). Le poid en pèse
encore avant tout sur Calvin. Il se charge du Nouveau Testament et,
devant l'incurie des imprimeurs, Jean Crespin en l'occurence, il
s'occupe aussi de l'Ancien. II s'arrange pour que Louis Budé verifie la
traduction de David, de Salomon et de l'histoire de Job. Bèze vérifie
les Apocryphes. Dans cette réédition de la Bible de l'Épée, Calvin
apporte quelques modifications à la Préface de 1546 pour signaler la
collaboration de Louis Budé, alors décédé, et Bèze.
Comme nous voyons, la
Bible de l'Épée subit plusieurs révisions de Calvin depuis sa première
édition en 1540. Cette Bible a connu une autre importante
révision en 1588 entreprise par Théodore de Bèze avec les Pasteurs et Professeurs de l'Eglise de
Genève et devint connue comme la Bible de Genève. Toutes les révisions
précédentes (1540-1564) se rapportent directement à la première qui fut
entreprise par Calvin en 1540, ce qui nous indique que la Bible de
l'Épée n'est pas une seule édition mais une série d'éditions revues et
corrigées par le grand Réformateur lui-même. De ce fait, toutes les
révisions qui suivirent sa mort en 1564, ne peuvent être considérées
comme étant proprement la Bible de l'Épée quoique celles-ci contiennent
le même texte. Toutefois une version moderne de la Bible de l'Épée,
dont le réviseur renoue avec l'esprit de Calvin, fut entreprise pour la
gloire du nom de Christ et sa révision finale parue en 2010 après
plusieurs éditions depuis l'an 2000.
Au fil des siècles, la Bible de Genève connut plusieurs révisions. Parmi elles,
on peut citer la
Bible de Desmarets
ou Bible de Genève (1669), la Bible de
David Martin (1707) la Bible d'Ostervald (1744),
et plusieurs autres. Ces deux dernières versions sont encore
utilisées de nos jours par des églises attachées aux anciennes traductions.