Description
du plan
A
l'aube de notre ère, un millénaire après que David se fut emparé
de l'antique forteresse des Jébuséens, Jérusalem demeurait le
centre spirituel du « peuple d'Israël », la ville chérie de Yahvé
: « Elle est fondée sur les montagnes saintes, et Dieu aime les
portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob » (PS 86:1-2).
C'est vers ce lieu d'élection que le Juif élevait ses yeux et son cœur.
Il fut aussi, il fut surtout, «la Ville que connut Jésus».
Depuis
2000 ans bientôt, fidèles et adversaires du Christ se sont
acharnés, qui à préserver, qui à démolir les souvenirs de sa
présence en « Terre Sainte ». Bien que peu de vestiges sûrs
subsistent aujourd'hui de la ville qu'il connut, l'archéologie est
pourtant parvenue à les faire revivre.
Embellie
par Hérode le Grand (37-4 av. J.-C.), Jérusalem n'est plus depuis
longtemps la cité de l'Ophel, mais elle déborde largement au-delà
du Tyropéon, vers l'ouest et le nord.
L'esplanade
du mont Moria, immense plate-forme de douze hectares, domine la ville,
si bien que le Temple d'Hérode semble s'élever dans les airs, en un
scintillement d'or et de marbre blanc.
La
forteresse Antonia, massive citadelle, elle-même gardée par quatre
énormes tours donnant vue sur les parvis, flanque l'ensemble au
nord-ouest.
Dans
la banlieue nord se trouve la piscine Probatique de Bézatha où
Jésus guérit le paralytique (Jn, 5:2-3). Afin sans doute d'assurer
de manière commode le ravitaillement en eau du Temple tout proche, on
avait aménagé là, au 11ème siècle av. J.-C., une petite
dépression naturelle : deux murailles y retiennent les eaux de pluie,
abondantes en hiver. Le double bassin ainsi formé est probablement
bordé sur ses quatre côtés et barré, en son milieu, d'un rang de
portiques.
Aux premiers siècles, les occupants païens joindront au dispositif
un temple à Esculape, dieu de la médecine, et creuseront sur le
côté est des petits bassins peu profonds destinés aux bains des
malades dans ces eaux « miraculeuses ».
La
colline de l'Ophel surplombe en abrupt la vallée du Cédron où se
trouvent les célèbres « Tombeaux des prophètes » : édifiés à
l'époque hellénistique, quelques décennies avant le Christ, ces
curieux mausolées abritent en réalité les restes de hauts
dignitaires de la classe sacerdotale. C'est le faste de tels
sépulcres que dénonce Jésus (Mt 23:29).
Les
deux villes
Dans
la « ville basse » ou « ville de David » qui s'étend au sud, se
pressent les maisonnettes des artisans, les ateliers des tisserands,
des potiers, des tanneurs; enfin au pied de la colline, s'étaient de
riches figueraies et des plantations de rosiers, dont les fleurs
servent à la fabrication d'une précieuse essence.
Cependant,
au cœur même de ce bastion de l'indépendantisme juif, Hérode a
réussi à imposer des monuments païens s'il en fut: un théâtre, un
stade, des bains publics et même un hippodrome pour les courses de
chars.
C'est
depuis l'hippodrome qu'une rue à escaliers, bordée par une
colonnade, descend vers la piscine de Siloé. Cette piscine vers
laquelle Jésus envoie l'aveugle-né,(Jn 9:7) est toujours alimentée
par l'eau de la source de Gihon.
Un
solide rempart, percé au sud par la porte des Esséniens, cerne ce
quartier populeux, tout bourdonnant d'activité, qui ménage cependant
une zone un peu plus calme, où se trouvent peut-être les résidences
d'Anne et de Caïphe, les grands-prêtres : en bordure de la « ville
haute ». Celle-ci, au centre de l'agglomération, construite par les
Juifs aisés qui depuis la période asmonéenne désiraient adopter le
mode de vie hellénistique, était reliée au Temple par deux ponts,
à partir d'une vaste place publique.
Au
long de larges avenues rectilignes se croisant à angle droit,
s'alignent des maisons cossues, toutes pourvues d'une cour intérieure
avec bassins, et de jardins ombreux.
Au cœur
de ce quartier résidentiel trône l'ancien palais des Asmonéens,
avec ses spacieuses cours intérieures, ses appartements splendides et
même ses thermes.
Le
palais d'Hérode
Tandis
qu'à l'ouest, appuyé à l'enceinte près de l'actuelle porte de
Jaffa, le palais d'Hérode dresse trois tours immenses. Le palais
d'Hérode sera celui du gouverneur.
La
tour « de Phasaël », la plus élevée, est elle-même couronnée de
tourelles et atteint quarante-cinq mètres de hauteur. La tour « d'Hippicus
» abrite une immense citerne. La tour « de Mariamne », dédiée à
la reine assassinée par son époux, est décorée d'une façon
somptueuse : selon Flavius Josèphe, « le roi jugeait convenable
qu'une tour portant le nom d'une femme surpassât en apparat les tours
portant des noms d'hommes». En outre deux corps de bâtiments
composent la demeure princière : vastes salles de banquet, thermes et
chambres pour des centaines d'hôtes.
Un
parc, peuplé de fleurs, de bosquets et de fontaines où murmurent les
jets d'eau, complète ce palais qui devint, après la mort d'Hérode,
la résidence du gouverneur militaire de la ville, et celle du
procurateur romain lorsqu'il se trouvait à Jérusalem. Tout près, se
tient le « marché haut » : esplanade dégagée pour les baraques
foraines et entourée de colonnades et de boutiques.
Quant
au marché au bois, il est situé plus au nord, en dehors de la
muraille principale, par crainte des incendies : par delà une petite
colline d'aspect désolé, appelée « le crâne » : le Golgotha.
Ainsi
parée et nantie, la Jérusalem des Évangiles est une cité riche,
toute grouillante de vie, où affluent les commerçants, sûrs de
trouver des chalands. Une triple muraille met ses richesses à l'abri
des conquérants : l'une relie la région du Temple au palais
d'Hérode, la seconde couvre la ville au sud bien au-delà de
l'enceinte actuelle, et la troisième, doublée, la protège au nord,
là où elle est plus vulnérable.
Fin
de Jérusalem
On
sait que la ville, révoltée contre Rome, fut néanmoins forcée (en
70) et son Temple détruit par les légions de Titus, le futur
empereur, moins d'un demi-siècle après le supplice du Christ. En
132, à la suite d'une nouvelle insurrection elle fut définitivement
réduite et vouée par son vainqueur romain à Jupiter Capitolin,
jusqu'à ce que l'empire chrétien, au IV, siècle, la libère de
cette dernière idole. Depuis, c'est le temps des nations qui aboutira,
on le sais, avec la résurgence de Jérusalem en l'an 1967. On ne peut
prétendre qu'elle est encore la cité sainte du Dieu unique, mais la
prostituée des nations.
La destruction de ia
Jérusalem actuelle à la fin des temps par les dix cornes de la bête
(Apoc. 17:16-18) représente la destruction du faux christianisme de
sur la face de la terre et l'apparition finale de Christ.
Destruction
de Jérusalem par les Romains en l'an 70 |