CONCLUSION

De l’enquête qui précède résultent les conclusions suivantes :

1. Avant que le christianisme ne prenne naissance en Judée, il existait depuis les temps les plus reculés en Grande-Bretagne une religion connue sous le nom de druidique, dont les deux principales doctrines étaient identiques à celles du christianisme, à savoir l’immortalité de l’âme et l’expiation par procuration.

2. Que cette identité indiquait que la Grande-Bretagne était le pays le mieux préparé à recevoir le christianisme de tous les pays païens.

3. Que les seules religions persécutées par le gouvernement romain étaient les druides et les chrétiens.

4. Que cette persécution commune par le grand empire militaire avec lequel la Grande-Bretagne était engagée dans des hostilités incessantes de la part de De 43 à 118 apr. J.-C., contribua matériellement à prédisposer l’esprit britannique en faveur du christianisme.

5. Que la Grande-Bretagne, étant le seul État libre de l’Europe, était le seul pays qui offrait un asile sûr aux chrétiens persécutés par le gouvernement romain.

6. Qu’un courant de christianisme s’est répandu en Grande-Bretagne depuis l’Orient en même temps que la première dispersion de l’Église à Jérusalem, 35-38 apr. J.-C.

7. Que les premiers implanteurs de l’Évangile en Grande-Bretagne n’ont jamais été à Rome, mais qu’ils sont venus ici de l’Église mère de Jérusalem.

8. Que ces premiers planteurs furent Joseph d’Arimathie et ses associés, qui s’établirent sous la protection du roi britannique Arviragus, dans l’île d’Avàlon, Glastonbury, l’un des cors druidiques du Somerset.

9. Que parmi les premiers convertis de Joseph et de sa confrérie, il y avait Gladys (Pomponia Græcina), la sœur, Gladys ou Claudia, et Eurgain, les filles, et Linus, fils de Caractacus, prince de Silurie, et militaire dictateur des forces nationales contre les Romains.

10. Que le second planteur de la parole était l’apôtre Simon Zelotes, qui fut martyrisé et enterré dans la province romaine, probablement près de Caistor, dans le Lincolnshire.

11. Que le troisième planteur était Aristobule, l’un des soixante-dix, frère de saint Barnabé et beau-père de saint Pierre ; nommé premier évêque de Grande-Bretagne par saint Paul, et consacré par saint Barnabé, les deux apôtres des païens. Aristobule était engagé dans sa mission en Grande-Bretagne lorsque saint Paul écrivit son épître aux Romains, quelques années avant sa première visite, ou la visite de tout autre apôtre, à Rome.

12. Que Pudens, l’époux de Claudia, Claudia elle-même, la sœur Eurgain, son frère Linus et la tante Pomponia, s’étant convertis avant la visite de saint Paul à Rome, le reste de la famille royale britannique, Bran, Caractacus, Cyllinus et Cynon, ont été convertis et baptisés par saint Paul lui-même pendant sa détention dans cette ville avant son premier procès. Que le palais de Pudens et de Claudia était la demeure de saint Paul et des autres apôtres ; que leurs quatre enfants, Timothée, Novatus, Pudentiana et Praxède, ont été instruits dans la foi par saint Paul ; et que Linus, frère de Claudia et second fils de Caractacus, fut nommé par le même apôtre premier évêque de l’Église de Rome, cette Église se réunissant en ce temps-là, et jusqu’au règne de Constantin, dans ledit palais, appelé indifféremment « Domus Pudentis, Palatium Britannicum, Domus Apostolorum, Titulus, Pastor, St. Pudentiana. »

13. Qu’après le retour de Caractacus en Silurie, saint Paul lui-même, suivant les traces de son évêque et précurseur, Aristobule, visita la Grande-Bretagne et confirma les Églises britanniques dans la foi.

14. Que les derniers jours de saint Paul, avant son martyre à Rome, étaient assistés par Pudens, Claudia, Linus, Eubulus, dont il envoie les salutations dans sa charge mourante à Timothée, et que ses restes ont été enterrés par eux dans leur sépulcre familial.

15. Que les fondements de l’Église britannique étaient apostoliques, coïncidant, en quelques années, avec ceux de l’Église pentecôtiste de Jérusalem, précédant de sept ans ceux de l’Église primitive de Rome, dans la mesure où ils avaient été posés par un apôtre ou un évêque apostolique, avant l’arrivée de saint Pierre à Rome, comme l’a fixé la grande majorité des historiens catholiques romains (treizième année de Néron), de trente ans, précédant de 436 ans la première arrivée de l’Église papale de Rome en Grande-Bretagne, sous Augustin.

16. Que l’Église britannique a été, dès son origine, une Église royale ; la famille royale de l’ancienne Grande-Bretagne, dont notre souverain actuel est, par l’intermédiaire des Tudors, le représentant du sang en ligne directe, étant 1. les premiers Britanniques convertis au christianisme ; 2. les fondateurs des premières institutions chrétiennes en Grande-Bretagne ; 3° les principaux instruments, au IIe siècle, de l’établissement du christianisme comme religion d’État ; et au quatrième siècle, dans la personne d’Hélène et de Constantin le Grand, l’instrument principal de l’abolition du paganisme et de la substitution du christianisme à tout l’empire romain.

17. Que le chef spirituel ou ecclésiastique de l’Église britannique a toujours été un Breton, résidant en Grande-Bretagne, soumis aux lois britanniques, et aux lois britanniques seulement, et n’ayant pas d’autre supérieur dans l’Église que le Christ.

18. Que, quels que soient les avantages ou les inconvénients religieux de l’union des gouvernements ecclésiastique et civil en la personne du Souverain, cette union a été, dès la première colonisation de notre île, d’abord à l’époque druidique, puis à l’époque chrétienne, l’Union britannique, par opposition à l’union du pape étranger, et, plus tard, principe de leur séparation.