LES PSEUDÉPIGRAPHES DE L'ANCIEN TESTAMENT
DOCUMENTS
LITTÉRATURE APOCALYPTIQUE ET OUVRAGES CONNEXES
J.H. CHARLESWORTH
Apocalyptique — du grec apokalupsis qui signifie « révélation » ou « divulgation » — est un adjectif qui a été utilisé pour décrire à la fois un certain type de littérature et une particularité des religions de l’Antiquité tardive. Malheureusement, il n’existe pas actuellement de consensus sur la définition précise de cet adjectif ; une confusion surgit parfois car il est souvent employé de manière contradictoire. Certains chercheurs ont soutenu que « apocalyptique » désignait un type spécifique de littérature révélatrice qui a une structure narrative et des caractéristiques uniques, telles que le pseudonymat, des images bizarres et des visions de la fin des temps ou des nombreux cieux ; selon eux, la littérature apocalyptique tend à représenter un genre littéraire bien défini. D’autres chercheurs — plus impressionnés par les différentes caractéristiques des documents qui sont des « apocalypses » — ont affirmé que « apocalyptique » ne désignait pas un genre spécifique mais une portée religieuse préoccupée par l’approche de la fin de tout temps et de toute histoire normaux.
Certains spécialistes ont décrit la religion apocalyptique comme s’il s’agissait d’un mouvement. Les différences et les contradictions entre les écrits apocalyptiques – en particulier les différentes attitudes envers la révolution et les descriptions contrastées des différents cieux et du Paradis – devraient nous mettre en garde contre la perception de la religion biblique tardive comme s’il s’agissait d’un mouvement uniforme et cohérent.
L’Ancien Testament ne contient qu’une seule apocalypse : le livre de Daniel. Le Nouveau Testament n’en ajoute qu’une de plus : le livre de l’Apocalypse. Ces écrits ont été sélectionnés parmi de nombreuses apocalypses qui étaient populaires à l’époque où les canons de l’Ancien et du Nouveau Testament étaient encore ouverts. De plus, les deux canons contiennent d’importantes sections apocalyptiques (à savoir Ézéchiel 40-48 ; Ésaïe 24-27, 34s., 56-66 ; Zach. 9-14 ; Mc 13 et par., IThes 4 ; ICor 15). L’édition actuelle des Pseudépigraphes comprend dix-neuf documents qui sont des apocalypses ou des documents apparentés. Dans le passé, la définition d’« apocalyptique » était tirée d’une étude de quelques-unes seulement des apocalypses existantes, en particulier « l’Apocalypse », le livre de l’Apocalypse. Il est désormais plus facile de percevoir de manière plus adéquate la richesse de la littérature apocalyptique et l'étendue des idées apocalyptiques et de la religion apocalyptique des premiers juifs et chrétiens. L'importance possible du judaïsme apocalyptique pour le christianisme primitif est démontrée par l'affirmation de certains spécialistes du Nouveau Testament et théologiens chrétiens selon laquelle le judaïsme apocalyptique était la mère de toute la théologie chrétienne.
Pour évaluer la nature et l'importance des apocalypses traduites ci-dessous, le lecteur doit également examiner d'autres pseudépigraphes qui contiennent des sections apocalyptiques, en particulier les Testaments des douze patriarches, le Testament d'Abraham, le Testament de Moïse, les Jubilés, le Martyre et l'Ascension d'Isaïe et le 4 Baruch. Il est également important de consulter les Manuscrits de la mer Morte, dont beaucoup sont des écrits apocalyptiques, ainsi que les apocalypses et les écrits d'inspiration apocalyptique dans les apocryphes et les pseudépigraphes du Nouveau Testament.
Une dernière mise en garde semble nécessaire. La présence du terme « apocalypse » dans le titre d’un document ne le qualifie pas immédiatement d’apocalypse ; de même, l’absence d’un tel terme n’exclut pas qu’il s’agisse d’une apocalypse. Parfois, ces titres ont été ajoutés par des personnes très éloignées chronologiquement et géographiquement des auteurs, et certains pseudépigraphes portent des titres différents ; par exemple, l’Histoire des Récabites dans certains écrits est intitulée le Testament de Zosime, dans d’autres l’Apocalypse de Zosime ; la Vie d’Adam et Ève est essentiellement la même que l’Apocalypse de Moïse (un titre inadapté pour l’histoire d’Adam et Ève). Les divers pseudépigraphes ne doivent pas être classés de force dans des catégories élaborées par l’analyse moderne ; la collection suivante est organisée principalement pour des raisons de commodité et pour souligner les similitudes et les différences littéraires générales.
CONTENU
1 (Apocalypse éthiopienne de) Enoch
2 (Apocalypse slave d') Enoch
Annexe : 2 Enoch dans Merilo Pravednoe
3 (Apocalypse hébraïque de) Enoch
Oracles sibyllins
Traité de Sem
Apocryphe d'Ezéchiel
Apocalypse de Sophonie
Le quatrième livre d'Esdras grec
L'Apocalypse d'Esdras
Vision d'Esdras
Questions d'Esdras
Révélation d'Esdras
L'Apocalypse de Sedrach
2 (Apocalypse syriaque de) Baruch
3 (Apocalypse grecque de) Baruch
L'Apocalypse d'Abraham
L'Apocalypse d'Adam
Apocalypse d'Élie
L'Apocalypse de Daniel