III. 1. Paul us vine tus Christi Jesu 1, fratribus, qui in Corintho sunt. sa hit fin2. 2. In multis, quæ inihi, non ut oportet, eveniunt,1 non miror, si malitiœ præcurrit disciplina *, 3. quia 1 2 3 4 dominus meus Jesus Christus velociter veniet *, injuriam non ferens 5 6 7 ultrae adul-terantium doctrinam suam '. 4. Ego enim8 in initio tradidi vobis 9 ([11æ a præcedentibus nostris sanctis apostolis 10 aceeperain, qui omni tempore cum domino Jesu Christo fuerant, 5. quod dominus noster Jesus Christus ex Maria 1 natus est, quæ est 9 10 11 12 13 ex sem14 15 i 16nc David 17, dimisso ad eam a Pâtre Spiritu cælesti 6. ut prodiret in i.o 18c sæcuhim19 et liberaret omnem carnem per carnem suani e. et in carne nos de inortuis suscitaret 20, ad quod prædicendum 9 se statuit exemplar: 7. et· quia homo a Deo Pâtre1® format us est, 8. ut revi-visceret per adoptionem, ideo post mortem quæsitus est11. 9,Deus enim omnipotens18, conditor cæli et terræ 21, cum Judæos avellere vellet a delictis suis, 40. quia statuerat 1 domum Israel salvam esse, partem de Christi spiritu collatam 22 23 super prophetas ad primos Judæos 24 25. misit, qui inulto tempore quoniam sine errore Deum colebant <, pronuntiaverunt. 14. Sed 26 27 28 justa potens turbare e, cum vult esse Deus, exterminavit eos adeo ", o nine in illorum carnem voluptatibus29 obligando 30. 12. Tune 31 32 Deus omnipotens 11 nolens opus suum infirmari ,, 13. 14. dimisit 33 34 Spiritual suum in Ma-riain 35, 15. ut per quant carne in iile malus mortem introduxerat 36. per eamdem victus comprobaretur 37.
16. Sic38 enim in corpore Christus Jesus39 omnem carnem servavit 40. 17. justitiam et exemplum41 in suo corpore ostendens, 48. per1 quod liberati sumus. 49. Qui ergo istis consentiunt 42 43, non sunt filii justitiæ, sed iræ 44, quia Dei prudentiain respuunt 45 dicentes 46 47 48 cælum et terrain ete quæ in eis sunt, non esse opus Dei’; 20. 49 maledicti enim qui serpentis... sententiain sequuntur50 51 52. 24. 22. 23. Hos ergo abieite a vobis 1°, et a doetrina 11 e or um fugite 53. 24. Et quod dicunt anastasini non esse carnis 1. sibi dicunt, quia non resurgent. 25. quia non erediderunt. quia mortuus resurrexil 54 55. 26. Neque56. o Corinthii, frumenti aut ceteroruin scminuni intelligunt 57 sationem 58 quomodo nuda mittantur 1 in terram. et. eum dissolut« fuerint J, resurgunt in 59 60 61 62 voluntateni Dei et limit unum corpus*; 27. et non solum, quod missum, surgit, sed multiplex63. 28. Quodsi a seminibus nolumus sumere exemplum64 65. 29. certe scitis, quod Jonas, Amathi lilius T, dum non vult pronuntiare66 67 68 in Ninivem, devoratus est a marina bestia ·, 30. et post très dies et très nodes1® ex infinio11 a morte surrexit. Exaudivit enim Deus orantem Jonam13, nec quidquam ejus consumptum est. non capillas neque palpebra1; 31. quanto magis vos*, qui credidistis in Christo Jesu. suscitabit. quomodo et ipse surrexit 32. 33. Et cuin Elisæi prophetæ « mortuis ossibus qui· dam disiectus a ftliis Israël resurrexit a mortuis in suo corpore nonne et vos69 70 71 72 73 74 super corpus et ossa spiritu domini misso75, in ilia die resurgetis inregrain habentes car-nem76. 34. Quodsialia polius adniittitis. molesti esse mihi nolite 1. 35. Ego enim arceor 77 78 79, ut Christum in me 80 lucrifaciam; et ideo stigmata ejus 81 in corpore meo porto 82 ut in resurrectione mortuorum et ipse inveniar 83 84. 36. Et quicumque huie régula;, quant per beatissi-mos prophetas et per sanctum Evangelium accepe-runt intenderunt 85, mercedem a domino accipient ·. 37. Qui vero 86 ista præterierint, in ignem æternum acti87 erunt. 38. Et quicumque tailler versantut , ii sunt progenies viperarum2; 39. a quibus vos separate in virtute domini3; 40. et erit vobiscum pax 4.
III. 1. Paul, prisonnier du Christ Jésus, aux frères qui sont a Corinthe, salut ! 2. Au milieu des nombreux événements qui m’arrivent comme il ne le faudrait pas, je ne suis pas surpris si un enseignement de malice se répand, 3. parce que mon Seigneur Jésus-Christ viendra promptement, ne supportant pas plus longtemps l’insulte de ceux qui altèrent sa doctrine. 4. Pour moi, je vous ai livré dès le commencement ce que j’avais reçu de nos saints apôtres mes prédécesseurs, qui, pendant tout le temps, avaient été avec le Seigneur Jésus-Christ; 5. à savoir que Notre-Seigneur Jésus-Christ est né de Marie, qui sort de la semence de David, l'Esprit du ciel ayant été envoyé à elle par le Père, 6. afin qu’il parût dans ce siècle, et qu’il délivrât toute chair par sa chair, et que dans nos corps il nous ressuscitât d’entre les morts, ce qu’il annonça d’avance en en donnant lui-même l’exemple; 7. et aussi que l’homme a été créé par Dieu, son père: 8. aussi, pour qu’il revécût par l’adoption, il a été recherché (par Dieu) après qu’il était mort. 9. En effet, le Dieu tout-puissant créateur du ciel et de la terre, voulant arracher les Juifs à leurs fautes, 10. car il avait résolu de sauver la maison d’Israël, conféra aux prophètes quelque chose de l’esprit du Christ, et envoya aux premiers Juifs ces prophètes, qui, pendant longtemps, annoncèrent le culte, exempt d’erreur, de Dieu. 11. Mais celui qui peut bouleverser ce qui est juste, voulant être Dieu, par là même les extermina, enchaînant toute chair des hommes par les voluptés. 12. Alors Dieu tout-puissant, ne voulant pas que son œuvre fût affaiblie. 13. 14. envoya son Esprit en Marie, 15. afin que, par cette même chair par laquelle ce méchant avait introduit la mort, il fût convaincu d’être défait. 16. De la sorte, en effet, le Christ Jésus, dans son corps, a sauvé toute chair, 17. montrant la justice et l’exemple dans son corps, 48. par lequel nous avons été délivrés. 49. Ceux donc qui sont de l’avis de ces hommes ne sont pas les fils de la justice, mais ceux de la colère, parce qu’ils méprisent la prudence de Dieu, en disant que le ciel et la terre; et ce qui est en eux, ne sont pas l’œuvre de Dieu ; 20. ils sont maudits, en effet, eux qui suivent la doctrine du serpent. 24. 22. 23. Repoussez donc loin de vous ces hommes, et fuyez leur doctrine.
24. Quant à ce qu’ils disent, qu’il n’y a pas de résurrection de la chair, ils le disent pour eux, parce qu’ils ne ressusciteront pas, 25· parce qu’ils n’ont pas cru que le mort est ressuscité. 26. Et, ô Corinthiens, ils ne comprennent pas l'ensemencement du froment ou des autres semences, comment elles sont jetées nues en terre, puis, quand elles ont été dissoutes, (comment) elles ressuscitent suivant la volonté de Dieu et redeviennent un corps ; 27. et ce n’est pas seulement ce qui a été jeté qui se lève, mais son multiple. 28. Si nous ne voulons pas emprunter un exemple aux semences, 29. vous savez certainement que Jonas, fils d’Amathi, ne voulant pas prêcher contre Ninive, fut dévoré par un monstre marin. 30. et qu’après trois jours et trois nuits il ressuscita de très bas. Car Dieu exauça la prière de Jonas, et rien en lui ne fut détruit, ni un cheveu ni un cil; 31. à combien plus forte raison, vous qui avez cru en le Christ Jésus, il vous ressuscitera, comme lui-même est ressuscité. 32. 33. Et alors qu’un homme, jeté par les fils d’Israël sur les ossements morts du prophète Elisée, est ressuscité d’entre les morts dans son corps, n’est-il pas vrai que vous aussi, l’esprit du Seigneur ayant été envoyé sur votre corps et sur vos ossements, vous ressusciterez dans ce jour, avec votre chair intacte ? 34. Si vous admettez de préférence autre chose, ne venez pas m’ennuyer. 35. Car pour moi, je suis prisonnier, pour gagner en moi le Christ ; et je porte en mon corps ses stigmates, pour que je me trouve moi-même dans la résurrection des morts. 36. Et tous ceux qui s’en tiennent à celte règle, qu’ils ont reçue par les très bienheureux prophètes et par le saint Evangile, recevront du Seigneur la récompense. 37. Quant à ceux qui transgressent cela, ils seront jetés au feu éternel. 38. Et tous ceux qui se conduisent de la sorte sont une race de vipères; 39. séparez-vous d’eux par la force du Seigneur; 40. et la paix sera avec vous.
Le voici : c'est Dieu lui-même, et non un démiurge, qui a créé le monde et l'homme, et, puisqu'il l'a créé, il l'aime. Aussi, lui envoie-il d'abord les prophètes (auxquels par conséquent il faut se fier) pour |c maintenir dans la bonne voie. Puis, quand le démon triomphe en se servant de la chair, il envoie le Christ lui-même dans la chair, pour sauver le corps par le corps; il rachète donc l'homme dans un corps vrai, à qui il communique une haute dignité, dont la conséquence naturelle est la résurrection, d abord pour le Christ lui-même, ensuite pour l'humanité tout entière. Cette résurrection est d'ailleurs prou· vée par les analogies avec la nature et par l'histoire sainte.
Comment douter que cet ensemble ne forme un tout, dont les par-tics se lient étroitement et s'enchaînent rigoureusement? Détacher la seconde moitié (24*40), comme le fait Vetter, en imaginant deux rédactions, c'est supposer que saint Paul ne réfute pas les gnostiques dans leur négation de la résurrection. Or, c'est un des points sur les-quels, au moment de la composition des Acta Pauli, l'attention était appelée le plus vivement; et les chrétiens, surtout les plus simples peut-être, tenaient beaucoup à cette récompense de leurs renonce-ments et de leurs efforts; ce qui le prouve, c'est que les toutes preiniè-res hérésies, sous l'influence aussi des Sadducéens, se sont attaquées à la résurrection des corps. Aussi, faut-il s'attendre à une réponse plus étendue sur ce point particulier, réponse aidée et pour ainsi dire en-eouragée par les épitres canoniques. Et de fait, c'est ce qui est déve-loppé le plus longuement; on le sent, l'auteur, et c'est naturel, y atta-che une importance particulière; aussi, avant de l'aborder, et après avoir répondu aux autres théories, se recueille-t-il pour ainsi dire en une courte exhortation; il la reprend à la fin, toujours pour insister spécialement sur la résurrection, et en même temps pour tirer la con-elusion morale de toute cette leçon. Il n'y a pas là de maladresse; il y a désir de mieux démontrer ce qui est le plus attaqué.
1. Notons que, dans cette'correspondance, Notre-Seigneur est ap* pelé toujours le Christ Jésus, ou Jésus-Christ, ou le Christ, ou le Sci-gneur, jamais simplement Jésus.C'est en se fondant sur deux passa-ges interpolés ( y. 6et <. 14 de L·[ ),que Berendts. Zur Christologie desdrilten Korintherbrie/ts, p, 12, a trouvé cette dénomination; il en a d'ailleurs tiré des conclusions excessives, et a voulu y voir une « fine distinction » entre « le Seigneur ressuscité et glorifié » et « le fils de Marie ». Comme si l'auteur, dont le but est avant tout d'édifier, mon· trait jamais trace d'une si < fine » théologie! L'étude de Berendts
textes latins. Il est une mauvaise traduction du grec γάρου γάρ ôr, dans le sens de « en fait ». — co, .1 et E donnent : « pour moi ».
9. Cf. I Cor., xv, 3.
10 L! paraphrase :a lh»mino,et eîs qui ante me sunt apostoli. Cf. Gai., i, 17.
aux Juifs, » et terminent la phrase à la lin du j. 9, pour en re· prendre une autre dans le 10. On voit queLsa réuni les deux phrases pour ne pas répéter : « Dieu envoya... > -1 ajoute a la fin du j. 9 : « et qu'il les élève à sa justice. »
9. Tous les autres témoins ont un mode personnel : il enchaîna. L\ ajoute : et consummationes mundi judicio appropinquabant; et le monde, à sa fin, approchait du jugement. — De même A : car le jugement du monde approchait. Ephrem semble faire allusion à cette parole, en disant : « pour que l'homme reste prisonnier pour l’éternité; » mais ces paroles font sûrement partie de son commentaire, non du texte, co n’a pas cette addi> lion. C'est un des exemples où co, L* et E s’accordent pour donner un texte plus court que celui de .-I et de L! ; nous allons en trouver d'autres.
10. co, E et L1 ont « mais»; -1 n’a rien. Tous rendent le grec Zi.
11. co, Li et E ajoutent :étant juste (L! : cum sit juslus), qui pouvait bien faire partie du texte primitif.
». Vetter a bien suppléé L : mortem ...xerat. L\ donne con-versatus est, par cette chair qu'il fréquenta. — D’ailleurs, Vetter n’explique pas par le syriaque la différence des deux versions, puisque le mortem de L n’est pas éclairci. .1 : sur laquelle il s’était pavané avec orgueil.
5. L ajoute : non esse deus, ...par elle, défait, il fut con« vaincu de n’ètre pas Dieu. — ;1 et E présentent aussi cette addition, qui est sans doute primitive.
(». Addition de Lj seul.
7. Λ partir d’ici, jusqu'à prudentiam, du y. 19, L\ offre une lacune.
8. •4 et E : a appelé et sauvé; et Λ seul ajoute :« et l’a, par la foi, appelée à la vie éternelle, » d’après I Joan., v, 11.
9. Tous les autres textes, .1, E et co, ont : temple. Serait«ce une faute de copiste? Le texte primitif semble avoir été : justitiæ templum in su׳> corpore ostendens, montrant dans son corps un temple de justice, par lequel... — co : afin de montrer dans son corps, à l’aide de la justice, un temple... —.4 : afin que dans son corps il prépare aux temps à venir un saint temple de jus* tice. — E commente : afin qu’il montre le temple saint de la justice dans sa propre chair,c'est-à-dire afin qu’il montre, par les œuvres de sa chair, que l’homme peut devenir un temple de justice.
13-14. J’ai déjà insisté sur ces expressions à propos du j. 5. J’ajou-terai qu’il n’y a aucune trace dans l'auteur de la distinction hérétique entre un Jésus homme et un Christ divin, qui n’aurait fait qu’ « adop-ter » et utiliser le premier; c’est dès le premier moment que la nature humaine et la nature divine sont unies; et, si l’auteur n’emploie pas le mot « personne », du moins *1 s exprime partout de façon à mon-trer qu’il ne voit en réalité dans le Christ Jésus qu’une seule personne.
sed amantissimx Eeclesiæ. 23. Propterea resurrectionis tempus praedicatum est. 22. Car vous n'êtes pas les fils de la désobéis■ sauce, mais ceux de la très aimante Église. 23. C’est pourquoi le temps de la résurrection a été prêché. — .1 : « 22. Car vous n'êtes pas les fils de la désobéissance, mais les enfants de ΓEglise bien-aimée. 23. Aussi, le temps de la résurrection a-t-il été prê* ché chez tous. » Cette addition a tout l'air d'une glose, imitée maladroitement de la lettre, et introduite dans le texte dont se sont servis A et Lt . C’est un des exemples les plus caractéris* tiques de l’accord de ces deux témoins, en face des trois autres.
témoins; il ne change rien à l'idée. A partir d'ici, co a une lacune jusqu'à la fin de la lettre.
donc pas du tout nécessaire (Vetter. loc. cit., p. 23) de recourir au Diatessaron.
8. L! paraphrase : cum non prædicaret, sed jugisset, « comme il ne prêcha pas. mais s’enfuit. » évidemment d’après Jon., 1, 3.
9. Vetter, loc. cit., p. 11. déclare ce ■not non latin. Cependant, un des traducteurs latins de .4. Th. l’emploie pour traduire ÿ0׳xa׳.. V l’édit, de v. Gebhardt, p. 94*95.
10. .4 rapporte ces mots à la phrase précédente, comme £; mais .4, et non E, reprend ici : après trois jours.
11. Le ms. donne ea־ in fi ma morte..., que Vetter, loc. cil., p. 68, corrige en infirma. Je crois que le scribe a fait une faute en unissant ex infimo a en ex infima·, la première expression ex .nfinio, de tout en bas. correspond à ex altissinio inferno de L|. et a « do I abîme le plus profond» de .4 et de E. Inutile ainsi de chercher (\etter. p. 121 une explication par le syriaque. J avoue d ailleurs que I expression est maladroite. L> est seul à donner morte surnxit et enim׳. les autres unissent de altissinio inferno à exaiidivit.
12. Imité évidemment de Jon., 11, 3.
d'entre les morts. — Ce texte dénote évidemment le désir de faire un verset parallèle au verset précédent, et, sans doute, de donner le nombre fatidique de trois exemples. Ce parallèle est très net pour .4 *, de même pour ; mais celui-ci ajoute encore des paroles prises aux saints livres : in nutu oculi, in voce tuba·, de 1 Cor., xv, 52; et complète le verset par une finale prise au C 6. Tout cela dénote l'œuvre de seconde main. E et L2 ont le texte primitif, plus simple; .4 et Li ont admis des addi-fions, dont celles qui leur sont communes remontent évident* ment à leur original.
10. A et E disent d'abord : Quant à ceux qui sont de peu de foi, et qui...
Voir dans l'Introduction, p. 25, le témoignage de Nicephore à propos de saint Hippolyte.
Paul est au milieu des frères 1 ; il leur dit :
« Le Seigneur marchera avec moi afin que j’accomplisse avec patience toute fonction qu’il me confiera. " Mais eux étaient désolés et jeûnaient. Alors, Cléobius fut saisi de l'Esprit 2 et leur dit : « Frères, (le Seigneur) fait accomplir à Paul toute fonction; ensuite, il le fait monter (à Jérusalem?); de là, il doit... en enseignant beaucoup et en semant la parole, de sorte qu’on sera jaloux de lui, et qu’il sortira de ce monde 3. » Quand les frères et Paul eurent entendu ces paroles, ils élevèrent la voix...
1. Dan■ quelle ville? Le texte n'en dit rien.
2. Cléobius est un de ces « prophètes » que l'Esprit faisait parler dans les lieux de réunion des communautés. La Didachi nous apprend que leur rang était considérable dans les anciennes Églises et les corn* pare aux grands-prêtres de l'Ancienne Loi, xm. 3-7 ; mais cette œuvre est antérieure aux Acta Pauli et suppose qu'il n’y a pas de prophètes dans toutes les Églises. On ne peut donc en conclure que notre au-teur en a vu encore. Il a pu tirer quelques renseignements de I Cor., xiv, 29 sq.; mais surtout la scène lui a été suggérée par Act., xxi, 11, où Agabus prédit les afflictions, en particulier la captivité que Paul devra subir à Jérusalem. La scène est simplement transposée, et les épreuves sont annoncées pour Rome.
3. C'est annoncer clairement que Paul provoquera beaucoup de conversions, et qu’ensuite il mourra. Myrtè précise cette prophétie en parlant de Rome; cela suppose que le récit du martyre suivait presque immédiatement cette scène, et qu’il ne saurait être question d'un voyage en Espagne. On remarquera qu’ici, comme en toute circonstance solennelle, les chrétiens « mangent le pain », c’est-à-dire reçoivent la sainte eucharistie, dans une cérémonie qui avait été précédée du jeûne, et qui est accompagnée du chant des psaumes; cf. I Cor., xiv, 26.— Ces scènes sont très intéressantes, et pour ces détails, et parce qu’elles montrent bien le lien qui unit tous ces frag-meats des Acta Pauli.
Lacune.
L’Esprit vint sur Myrtè, qui leur dit : " Frères, regardez ce signe... Car Paul, serviteur du Seigneur, sauvera beaucoup d’hommes dans Rome, et il en nourrira beaucoup par la parole, tellement qu’ils sont sans nombre; et il se manifestera plus que tous les croyants. מ Voilà comment l'Esprit parla à Myrtè. Et chacun prit le pain, et ils furent en joie selon la coutume du jeûne... et les psaumes...
Le récit suivant semble bien faire suite à ce qui précède, après que l’auteur, dans un feuillet perdu, a pu donner quelques détails sur la traversée de Césarée (ou Jérusalem ? ou Sidon?) à Rome. Paul arrive à Rome librement; et rien dans ce qui suit ne fait allusion à un procès régulier commencé en Judée. C’est absolument- contraire à toutes les données historiques des Actes; mais l’auteur s’en soucie fort peu; ce qui ne l’empêche pas de piller, comme nous allons le voir, l’œuvre canonique. La situation de Paul, tout en ayant quelque ressemblance avec celle d’Ignace précédé dans la ville par de pieux fidèles qui veulent l’y recevoir, ne lui est donc pas absolument identique. Sur le voyage en Espagne, v. Introd., p. 118
ΜΑΡΤΥΡΙΩΝ ΤΟΥ ΑΓΙΟΥ ΑΠΟΣΤΟΛΟΥ ΠΑΥΛΟΓ 1
I. ΊΙσαν οέ “ίριμένοντΐς 88 89 90 τον Παύλον έν τη 'Ρώμη Λουκά; άζο Γαλλ·.ώ> 91 92 R» Τίτος ά~ό Δαλματίας *. Ους ίοιον ό Παύλος έχάρη ·" ωττ· ες(-> 'Ρώμης όρρ’.ον μ’.τΟώτατΟα׳., έ> ω μετά τών άύλ?ών β 3c׳:ar/.î τό*׳ λόγον τής άληΟείας Δίαδόητος 03 έγένέτο 1,καί πολλά'. ύυχ«93 94 95 96 97 98 ׳ προτετίθεντο τώ κυρίω 99 100, ώς ήχον < κατά 99 τήν ’Ρώμην γενέσΟαι β κα: προτε:ναι αύτώ πολύ πλήθος έκ τής Καίσαρος οικίας101 π:στεύοντας β, κα: είναι χαράν μεγάλη* ·. Πάτροκλος 102 103 Βέ τ:ς οίνοχόος11 το j Καίταρος οψέ πορευθεις είς το δρριον καί μή δυνάμενος διά τον όχλον 1 εισελθεΐν προς τον Παύλον έπί θυρίδος 104 105 καΟεσΟείς υψηλής ήκουσεν αυτού διδάσκοντος 106 107 108 109 τδν λόγον τού θεού *. Τού δέ πονηρού διαβόλου ζηλούντος τήν αγάπην τών αδελφών έπεσεν ό Πάτροκλος άπο τής θυρίδος και άπέθα-ν־ν, ώστε άναγγείλαι ταχέως τώ Νέρωνι ·. '0 δέ Παύλος συνισών τώ πνεύματι 110 έλεγε 111 112· "Ανδρες αδελφοί β, έσχεν ό πονηρός τόπον, όπως υμάς113 114 πείρά π;' υπάγετε έςω καί ευρήσετε παΐδα π ε πτωχό τα 11 μέλλ0'<3 έκπνέειν, “Αραντε;115 ένέγκατε ώδε πρός με. Οί Βέ απεΛ-Οόντες ήνεγκαν 13. Ίδόντες δέ οί όχλοι έταράχθησαν 13.Λέγει αύτοΐς ό Παύλος· Nûv, άδελφοί, ή πίττις υμών ?ανήτω 1. Δεύτε πάντες, χλαύτωμεν 116 117 ττρο^ τον κύριον ημών Ίητοΰν Χριττόν, ϊνα ζή3η 118 119 120 121 122 ούτος χαι ημείς ανενόχλητο{ μείνω μεν ♦. Στεναςάντων δέ πάντων ° άνέλαβεν το πνεύμα ό παίς β ״ και καθίσαντες αύτον επί κτήνος ' άπέπεμψαν ζώντα123 μετά και άλλων τών δντων έχ τής Καίταρος οικίας.
II. Ό δέ Νέρων άχηχοώς τον θάνατον τού Πατρόκλου έλυπήθη σφόδρα124 125, χαι ως είσήλθεν άπο τού ραλανείου1οέκέλευσεν άλλον στήνα! επί τού οίνου11. ’Απήγγειλαν δέ αύτώ οί παίδες αυτού λέγοντες 12־ Καίσαρ 1,Πάτροκλος ζή και εστηκεν έ׳τ׳. τής τρατεζης -.Καί εύλαδείτο εισελθείν 3. Kat ώς είσήλθεν, λέγει αύτώ ό Καισασ ♦· Πάτροκλε, ζης ; Ό ίέ εφη 5’ Ζώ, Καίσαρ. Ό Βέ ־ΙζενΤίς ό ζ«ήσας 7ε ζήσαι « ; Ό σέ ζαϊς φρονηματι ζίστεως ςερόμενος 7 είτεν" Χριστός ’Ιησούς ό βασιλεύς τών αιώνων β. Ό σέ Καΐσαρ ταραχθείς 9 ε:״εν ’Εκείνος
05 v μέλλει βασιλεύειν 1 τών αιώνων, καί καταλύειν ζάσας τάς βασιλείας ; Λέγει αύτφ Πάτροκλος· Ναι, ζάσας τάς βασιλείας καταλύει 8, και αύτάς έσται μόνος εις τούς αίώνας 3, και ούκ έσται βασιλεία, ητις διαφεύςεται αύτόν *. *0 δέ ραζίσας εις το ζρόσωζον αύτον εΐζεν δ· Πάτροκλε, καί σύ στρατεύη τώ βασιλεϊ έκείνω · ; 'Ο δέ εΐζεν Ναί, κύριε Καίσαρ* καί γάρ ήγειρέν με τεθνηκότα. Και ό Βαρσαδάς Ίοΰστος ό ζλατύζους ’ και Ούρίων ό Καζζάδος καί Φήστος ό Γαλάτης οί ζρώτοι 8τού Νέρωνος εΐζον Καί ημείς έκείνω στρατευόμεθατώ βασιλεϊ τών αιώνων®.'0 δέ συνέκλεισεν αύτούς οεινώς βασανίσας 05ς λίαν έφίΧει1 ζαί έκέλευσεν ζητεισθαι τούς τού μεγάλου βασιλέως στρατιώτας 129 130 ζαί ζροέθηχεν διάταγμα τοιοΰτον, ,πάντα; τούς ευρισκομένους Χριστιανούς κα׳ στρατιώτας Χριστού άναιρεΐσθαι 131 132.
III. Κα: * έν το:ς πολλοίς άγεται ζαΐ ό Παύλος οεδεμένος* ω τσάντες προσείχον οι συνδεδεμένο·. 133 134 135’ ώστε νοήσαι τον Καίσαρα β, Ζ-ι εκείνος έπι τών στρατοπέδων έστίν". Καί είπεν προς αυτόν ״Ανθρωπε τού μεγάλου βασιλέως, έμοί δέ δεθείς136, τί σοι έδοςεν λάθρα είσελθείν ־J; τήν ’Ρωμαίων ηγεμονίαν 1, καί στρατολογεί a έκ τής έμής επαρχίας ; Ό δέ Παύλος πλησθεις πνεύματος άγιου 137 138 139 140 έμπροσθεν πάντων* είπεν* Καίσαρ, où μόνον έκ τής σής επαρχίας στρατολογούμεν, άλλα και έκ τής οικουμένης πάσης. Τούτο γάρ ειατέτακτα». ήμΐν, μη σένα άποκλεισθήναι θέλοντα στρατευ-θήναι τώ έμώ βασιλεΐ 141 142 143.Όπερ 144 145 146 147 εί καί σοι φίλον έστίν στρατευθήναι αύτώ οΰχ ό πλούτος ή τα νύν έν τω βίω λαμπρά144 σώσει σε, άλλ’ εάν ύποπέσης κα׳ δεηθής αυτού, σωθήση ·. Μέλλει γάρ έν μια ημέρα τον κόσμον πολεμειν 0י. Ταύτα δέ άκουσας ό Καίσαρ 11έκέλευσ־> Γ,ήζχς τούς Βετεμενους 1 τυρί xx:30uri;va1, τον δέ Παύλον τρχχηλοχθΐϊΤ|6ήναι 148 149 τώ νόμω τών ,Ρωμαίων. Ο 5ε Παύλος τ(ν μη σιωπών τον λόγον, αλλά χοινούμενος τώ πραιςεχτω Λόγ ׳ω χαί Κέστω τώ χεντυριωνι 150.Ή> ουν έν τή Ρώμη Νερών ενεργεια τού πονηρού πολλούς Χριστιανούς αναιρών άχρίτως151, ώστε τούς Ρω-μαι'ους τταθέντας έπι τού παλατιού ροήσαι ® Αρχει, Καισαρ, οι γ άρ άνθρωποι ήμέτεροί εΐσιν’αίρεις τήν Ρωμαίων ουναμιΆ I οτε έζαύσατο έζ: τούτο׳.; ζεισθείς 1 μηδένα άζτεσΟαι Χριστιανού, μέχρ'.ς αν διαγνο: τα ζερ: aύτών 152 153.
IV. Τότε Παύλο; αύτώ ζροσηνέχθη μετά τδ διάταγμα 154. Κα: έζέμενεν λέγων τούτον τραχηλοκοζηΟήναι 155 156.’Οδέ Παύλο; εΐζεν. Καΐσαρ, ού ζρδ; ολίγον καιρόν έγώ ζώ τφ έμώ βασιλε: δ. Καν με τραχηλοκοζήση; β, τούτο ζοιήσω7, έγερΟε'ις έμψανήσομαί σοι ·, ότι ούκ άζέΟανον, άλλα ζώ τώ κυρίω μου Χριστώ ’Ιησού έρχεται τήν οικουμένην κρίναι 1. Ό 5έ Λόγγος και ô Κέστος 157 158 λέγουσιν τώ Παύλω* ΠόΟεν έχετε τον ρατιλέα τούτον, ότι αύτώ ׳πιστεύετε ατ Οέλοντε; αεταδαλέσΟαι έως θανάτου 159 ;’Ο ίέΠαύλος κοινωσάμενος kl“‘
αύτοΐς τόν λόγον160 είπεν ”Αντρες 0: ίντες έν τη αγνωσία καί τή πλάνη ταύτη 161 162, μεταδάλησΟε ®και σωθήτε άπδ τού πυρός τού έρχο-μένου ές’ ολην τήν οικουμένην163. Où γάρ ως ύμεΐς υπονοείτε £ασιλεί άπο γης έρχομένω στρατευόμεθα ®, άλλ’άπ’ ουρανού, ζώντι Οεώ 9, -ς ctà τάς ανομίας τάς γενομένας έν τώ κόσμω τούτω10 έρχεται κριτής 1. Και μακάριος εκείνος ό άνθρωπος, *ς ζιστεύσει αύτώ 164 καί ζήσεται εις τον αιώνα, όταν έλθη κατακαιων εις καθαρόν τήν οικουμένην 165 166 167 168 169 170. Οί μεν ουν δεηθέντες αύτδν είπον *׳ Παρακαλοϋμέν σε, βοήθησαν ήμΐν, και άζολύομέν σε δ. '0 δε αποκριθείς · εΐζεν Ούκ ειμι δραζέτης τού Χριστού 171 άλλ’ έννομος στρατιώτης θεού ζώντος 164. Εί ήδειν ότι αποθνήσκω ·, εζοίησα αν αυτό ιβ, Λόγγε και Κέστε* έπεί δέ ζώ τώ θεώ 1 xat έμαυτον αγαπώ, ύπάγω προς τδν κύριον, ϊνα έλθω μετ’ αύτού έν τί, εόςη τού πατρδς αύτού*. Λέγουσιν αύτώ *■ Πώς ούν τού τραχηλοκοπηθέντος ημείς ζήσομεν ,
V. Έτι δέ αύτών τούτο λαλούντων &, πέμπει ό Νερών Παρθενιόν τινα χαΐ Φέρηταν β tc-tv et ήδη τετραχηλοκόπηται δ Παύλος* και eüpov 7 αύτον βτι ζώντα. '0 δέ προσκαλεσάμενος αύτούς είπεν *· Πιετεύτατε τώ ζώντι θεώ, τώ καί εμέ και · πάν-ας τούς πιστεύοντας αύτώ έκ νεκρών έγείροντι 10. Οί δέ είπον ״· 'Υπάγομεν άρτι προς Νέρωνα' όταν εέ άποθάνης καί άναστης 12, τότε πιστεύσομεν τω θεώ 90u. Τού δέ Λόγγον *art τού Κέστου δεομένων ζερΙ σωτηρίας · λέγει αύτοίς* Ταχέως έλθόντες άρθρου ώδε * έχι τον τάφον μου εύρήσετε δύο ανΒρας προσευχομένους, Τίτον xal Λουχάν* έχεΐνοι ύμίν Βώσουσιν τήν έν κυρίω σφραγίδα 1. Τότε172 σταθείς ό Παύλος κατέναντι ζρδς άνατολάς172 προσεύςατο έπ'ι πολύ 173 174 175 176 177 178 179· καί κατά προσευ-χήν κοινολογησάμενος έδραϊστί τοΐς πατράσιν *, προέτεινεν τδν τράχηλον μηκέτι λαλήσας ·. Ώς 3έ άπετίναξεν αύτού ό σπεκου-λάτωρ τήν κεφαλήν ד, γάλα έζύτισεν 172 εις τούς χιτώνας τοΰ στρα* τιώτου. Ό cè ττρατ’.ώτης xat τάρτες 01 ^αρεετώτες ίΒόντες * έθαύμαεαν καί έδβζαζον τον θεόν * τον οοντα Παυλω Βοςαν TOtau-την’ xat άτελθόντες άζήγγε’.λαν τώ Kaizapt τά γεγονότα 3.
VI. Kàxetvou θαυμάζοντος κα5. Βια^οροΰντος4, ζερ'ι ώραν έννάτην έστώτων ־τολλών μετά τού Καίσαρος φ'.λοσόγων xat τού κεντυρίωνος, ή/,θεν ό Παύλο? έμ״ροτθεν ״άντων 3 καί εΐζεν β* Κα*.7αρ, tcoi Παύλος, ό τού θεού στρατιώτης 1, ούκ άχέθανον, αλλά ζώ *. Σ01 δέ χολλά έσται κακά *. άνθ’ ών δικαίων αίμα έξέχεας *, ού μετά χολλάς ημέρας ταύτας 182 183 184 185 186 187 188 189 190. Ό =έ · ταραχθείς ’ έκέλευσεν λυθήναι τούς δέσμιους, και τον Πάτροκλον καί τούς χέρι τον Βαρσαθάν ·.
VII. Και ώς ετάςατο Παύλος, άρθρου χορευθέντες ό Λόγγος και ό κεντυρίων Κέττος μετά ρόδου χροσήρχοντο τώ τάρω Παύλου* . Έχιστάντες δέ είδον 10 δύο άνδρας χροσευχομένους11, καί μέσον Παύλον 1, ώστε αυτούς έκζλαγήναι 8, τον δέ Τίτον καί Αουχάν φόθω συσχεθέντας άνθρωζίνω 8 είς φυγήν τραστήναι. Τών δέ διωκόν-των λεγόντων *,Où διώκομεν ύμάς είς θάνατον δ, άλλ’ είς ζωήν, ϊνα ήμίν δώτε ·, ώς Παύλος ένετείλατο ό μεθ’ υμών πρδ μικρού μέσος ■προσευχόμενος ’. Οί δέ ταύτα άκούσαντες έχάρησαν 8 και έδωκαν αύτοΐς τήν έν χυρίω σφραγίδα ·, δοςάζοντες τον θεόν χα: 193 194 195 196 197 198 ■χατέρα 705 x׳jp׳'o־j ήμών ’Ιησού Χριστού, ω ή οόξα είς τούς αιώνας τών αιώνων, αμήνι.
X. Séjour à Rome. — Martyre du saint apôtre Paul.
I. Et *♦ Luc, revenu de Galatie 2*, et Tite, de Dalmatie, attendaient Paul à Rome. Paul, les voyant, se réjouit; aussi, loua-t-il, en dehors de Rome, une grange3*, dans laquelle il enseignait avec ses frères la parole de vérité. Il devint célèbre, et beaucoup d’âmes s’attachèrent au Seigneur; et même, le bruit s’en répandit dans Rome, et une foule nombreuse de la maison de César 1φ se joignit à lui dans la foi, et il y eut grande joie 2*. Or, un certain Patrocle 3*, échanson de César, venu tard à la grange, et ne pouvant pas, à cause de la foule, s’approcher de Paul, s’assit sur une fenêtre élevée, d’où il l’écoutait enseigner la parole de Dieu. Mais comme le diable pervers était jaloux de l’amour des frères, Patrocle tomba de la fenêtre et mourut; et on en porta aussitôt la nouvelle à Néron. Mais Paul, instruit par l'Esprit1*, dit : « Hommes, mes frères, le malin a saisi l’occasion de vous mettre à l’épreuve; sortez, et vous trouverez un enfant tombé, qui va expirer. Relevez-le, et amenez-le-moi ici. » Ils sortirent et l’apportèrent. A sa vue, les foules furent remplies de trouble 126*. Paul leur dit : « Maintenant, mes frères, que votre foi se montre ! Venez tous, pleurons vers Notre-Seigneur Jésus-Christ, afin que celui-ci vive et que nous restions dans la tranquillité. » Et tous ayant gémi, l'enfant reprit le souffle. Alors on l’assit sur une bête de somme; et on le renvoya vivant, en même temps que tous les autres delà maison de César 2*.
II. Néron, en apprenant la mort de Patrocle, en fut dans un grand chagrin 3* ; et. à son retour du bain, il ordonna à un autre de lui servir le vin. Alors ses jeunes esclaves lui annoncent la nouvelle, et disent : « César, Patrocle vit, et se tient près de la table. » Et il hésita à entrer1*. Et quand il fut entré, il lui dit :« Patrocle, tu vis? מ Et lui, répondit : « Je vis, César. » Et il dit : « Qui t’a fait vivre? » Et l’enfant, emporté par l’ardeur de la foi 2*, dit : « Le Christ Jésus, le roi de l’éternité. » César, troublé, reprit : « Ce Jésus doit donc régner sur l’éternité, et renverser toutes les royautés? » Patrocle lui répond : ׳< Oui, il renverse toutes les royautés, et il sera seul pour l’éternité, et il n’y aura pas de royauté qui lui échappera. » Alors Néron le frappa au visage 1♦, et dit : « Patrocle, es-tu toi aussi au service de ce roi? » Lui, répondit :« Oui, seigneur César; car il m’a ressuscité alors que j’étais mort2*.» Et Barsabas Justus, aux larges pieds, et Urion le Cappadocien, et Festus le Galate, les premiers serviteurs de Néron, s’écrièrent :« Nous aussi, nous sommes au service du roi de l’éternité’*. » Et lui les fit enchaîner après des toitures terribles, eux qu’il aimait à l’excès; puis il ordonna de rechercher les soldats du grand roi, et il publia un édit en ces termes : « Tous ceux qui seront trouvés chrétiens et soldats du Christ seront tués. »
III. Et au milieu de beaucoup d’autres, Paul est amené, enchaîné1*; c’est à lui que faisaient attention tous ses compagnons de chaînes; aussi, César pensa-t-il qu’il était le chef de camp **. Il s’adressa à lui : « Homme du grand roi, cependant mon prisonnier 3*, dans quel but es-tu secrètement entré dans !*empire des Romains, et as-tu enrôlé des soldats enlevés à mon! commandement? » Paul, plein de l'Esprit-Saint, répondit en présence de tous : « César, nous enrôlons des soldats pris non seulement à ton commandement, mais à toute la terre habitée. Car il nous a été ordonné de n’exclure personne qui veuille passer au service de mon roi. Ce service, s’il te plait à toi-même de t’y soumettre 1*, et non ta richesse ou ta situation actuelle si brillante, te sauvera; et si tu te soumets, et que tu le pries, tu seras sauvé. Car en un seul jour il doit faire la guerre au monde 2*. » A ces paroles, César ordonna que tous les prisonniers fussent brûlés par le feu, et que Paul fût décapité, selon la loi des Romains 1*. Mais Paul ne garda pas le silence, et s’entretint avec le préfet Longue et le centurion Cestus. Il se trouvait donc qu’à Rome, par l’action du malin, Néron faisait tuer beaucoup de chrétiens sans jugement *·. Aussi, les Romains vinrent-ils devant le palais, criant : י׳ C’est assez, César; ces hommes sont en effet les nôtres; tu détruis la force des Romains 3*. » Alors, persuadé par ces paroles, il fit cesser de toucher à aucun chrétien, jusqu’à ce qu’il connût à fond leur cause 1*.
IV. C’est alors que Paul lui fut amené en vertu de cet ordre2*; et il s’en tint à sa décision de le décapiter. Paul dit : « César, ce n’est pas pour un court temps que je vis pour mon roi; si tu me décapites, voici ce que îe ferai : me réveillant, je te montrerai en t’apparaissant que je ne suis pas mort, qu’au contraire je vis pour mon Seigneur Jésus-Christ, qui vient juger le monde 3*. »
Mais Longus et Cestus disent à Paul *♦ : < D’où vous vient ce roi, pour que vous y croyiez, sans vouloir changer, jusqu’à la mort même 2*? »Paul alors, s’entretenant avec eux, dit : « Hommes qui êtes dans cette ignorance et dans cette erreur, convertissez-vous et sauvez-vous du feu qui accourt contre le monde entier 3*. Car nous ne sommes pas, comme vous le supposez, au service d’un Dieu qui vient de la terre, mais qui vient du ciel, du Dieu vivant, qui vient juger les iniquités accomplies en ce monde. Heureux l’homme qui croira en lui, et qui vivra dans l’éternité, quand ce Dieu viendra brûler en la purifiant cette terre. » Alors, eux lui dirent avec prière : « Nous t’en supplions, secours-nous; et nous te délivrons 1*. » Mais lui leur répondit : « Je ne suis pas un déserteur du Christ, mais un soldat fidèle du Dieu vivant. Si je savais que je vais mourir, je ferais cela, ô Longus et Cestus; mais comme je vis pour Dieu, et que je m’aime moi-même 1*, je me rends vers mon Seigneur, afin que j’aille avec lui dans la gloire de son Père. » Ils lui disent : « Comment donc, toi décapité, vivrons-nous 2*? »
V. Comme ils disaient encore ces paroles, Néron envoie un certain Parthénius et Phérétas voir si Paul était déjà décapité. Et ils le trouvèrent encore en vie. Paul, les appelant à lui 3*, dit : « Croyez au Dieu vivant, qui me ressuscitera des morts, moi et tous ceux qui croient en lui. » lis répondirent : « Nous retournons de suite vers Néron4*; quand tu seras mort, puis ressuscité, alors nous croirons à ton Dieu 1*. » Comme Longus et Cestus le priaient pour leur salut, il leur dit : « Aussitôt le lever du jour, venez ici à mon tombeau; vous trouverez deux hommes en prière, Tite et Luc; ils vous donneront le Sceau du Seigneur 1♦. » Alors Paul, se tenant debout en face de l’orient, pria longtemps; et s’étant, durant cette prière, entretenu en hébreu avec ses pères**, il tendit le cou, sans plus rien dire. Quand le bourreau fit tomber sa tête, du lait jaillit sur les vêtements du soldat 1♦. Et le soldat et tous les assistants furent, à cette vue, pleins d’admiration, et glorifièrent le Dieu qui donnait à Paul tant de gloire; et, s’en allant, ils annoncèrent à César ce qui était arrivé.
VI. Et lui, tomba dans l’étonnement et l’embarras. Vers la neuvième heure **, alors que beaucoup de philosophes et le centurion se tenaient avec César ’♦, Paul vint en présence de tous4♦, et dit :«César, voici Paul, le soldat de Dieu; je ne suis pas mort; mais je vis. Sur toi tomberont de nombreux maux, après ce peu de jours 1*, parce que tu as répandu le sang des justes. » Et lui, troublé, ordonna de délivrer les prisonniers, ainsi que Patrocle et les compagnons de Barsabas **.
VII. Dès le lever du jour, comme Paul le leur avait prescrit, Longus et le centurion Cestus allèrent avec crainte vers le tombeau de Paul ·*. S’en approchant, ils virent deux hommes en prière, et, entre eux, Paul **.
Aussi furent-ils frappés d’effroi. Quant à Tite et à Luc, saisis d’une crainte bien humaine, ils prirent la fuite1*; mais eux les poursuivirent en disant : « Nous ne vous poursuivons pas pour vous tuer, mais pour que vous nous donniez la vie, comme l’a prescrit Paul, qui tout à l’heure priait avec vous, entre vous. » Entendant ces paroles, ils se réjouirent et leur donnèrent le sceau du Seigneur, glorifiant celui qui est Dieu et père de notre Seigneur Jésus-Christ, à qui soit la gloire dans l’éternité de l’éternité. Amen 1*.
rut à Paul, et lui dit : « De même que tu m'as rendu u témoignage à Jérusalem, tu me rendras témoignage à Rome » (Act., xxni, il). Alors Néron n’était pas à Rome; Paul prit donc...» Ce dernier détail est destiné à expliquer pourquoi l’apôtre ne paraît pas de suite devant l'empereur. — L n’a pas cette longue addition et reproduit à peu près notre texte.
5. A ajoute : z> χνρίω; M : valde.
G. Λ et 5 ajoutent : η-ΓκΤ׳.., où il demeurait avec les frères, et enseignait... — M\. 2 : cum his. — M3 : cum jratribus. — L : cum his et aliis jratribus. — Sy : « Paul prit donc une maison à la campagne en dehors de la ville, et y demeura jusqu’à l’arrivée de l’empereur qui était parti au loin, pour y témoigner devant lui. Luc, Tite, et les frères qui avaient été convertis par la prédi-cation de Pierre vinrent trouver Paul à sa demeure. » Ce dernier détail sur Pierre a été suggéré par le martyre précédent, plutôt que par la connaissance de la tradition qui fait agir en même temps Pierre et Paul à Rome.
7. Cf. II Tim., 15 ,״, etc. — .1 ajoute : αποδεχόμενο; xsl ξενοδοχών άπχ/τχ;, recevant et accueillant tout le monde. — S ajoute : avec larmes et peines de l’àine.
sa coutume, fera tourner la malice du démon à sa propre gloire.
11. Je supprime ici ir.i> ύψους, ηδη... ad mis par Lipsius et attesté par .4, C, M, L, mais rejeté par P, S, et même, chose eu· rieuse, par Sy. — L d’ailleurs paraphrase. — Cf. Marc, vu, 30.
12. Mot omis par .4, C, M, Sy.
13. .4 paraphrase : Kx’t άκ!).6όντ8ς βχστχσχντις τ,νεγκίν χύτάν κρός τον Ιΐχΰλον . — S ajoute seulement : l'enfant. — Μ ajoute : audito et confestùn. — Sy et L paraphrasent un peu, chacun à sa manière.
14. Tous les textes, à part P, S, paraphrasent plus ou moins. A : ίοόντες δέ ο: άδε/.φο*. νεκρόν έτχρίχθτ,σχν σρόδρα.— Λ/ et L indiquent l’étonnement de la foule, de ce que Paul savait, sans l’avoir vu, ce qui était arrivé: Sy au contraire, sa frayeur à la vue d’un mort si aimé de l’empereur. — Cf. Matt., xti, 23.
l'avons dit, était affligé de la mort du jeune Patricius. Dès son lever, il se rendit au bain; et avant qu'il en sortît...
10. Ces cinq mots sont omis par C ; .4 met δημοσίου au lieu de
11. A et co ajoutent : 4ίς τον τόπον χύτοΰ, à sa place. — Sy dit le contraire, en présentant la scène autrement :... Patri-cius revint, et se tint prêt à servir à table comme de coutume; car l'empereur ne l'avait pas encore remplacé. Quand il sortit du bain, ses serviteurs vinrent et lui dirent...
12. C’est la leçon de .4, M, C, (L). — P, (S) : λεγόντων δέ χΰτΛ־ τχύτχ τ,χουνίν ότι, eux le lui annonçant, il apprit que... co est plus court : Et ils lui apprirent...
1. Μ ajoute : Noli cont rishi ri, ne t’attriste pas. L paraphrase, et donne à Néron le titre honorifique : magnanimitas oestra. — Sy : Ta Majesté.
2. -W seul supprime ces trois mots : L met à la place pro fori bus, à la porte. — Sy paraphrase : il a repris son oilice, et se tient comme d'habitude près de la table de Ta Majesté.
3. .4 paraphrase : Kx; ׳·’> Κχίσχρ χζούσα; xat Οχ-.μχσχ; fît 0־ χπ’.στώ/ ׳»τι ζή ούχ ίίού'/.ίτο ii7׳ï).&îtv £ïtî τό χριστόν, et Cesar ayant appris avec étonnement et, de plus, défiance, qu'il (Patrocle) vit, ne voit· lait pas entrer pour déjeuner. — .V et L paraphrasent un peu autrement et comprennent que le roi ne veut pas laisser entrer Patrocle; ils placent un αύτόν avec -V (et près
que identiquement L) : Ciesar autem cum audisset vivere Palro· clum quern paulo ante mortuum audierat, expavit et nolebat eum permittere introire 3ibi. Et cum 3ua3um illi juisset ab amicis plurimie, jussit ilium introire. Mais César, entendant dire que ce Patrocle, dont il avait appris auparavant la mort, vivait, s'épouvanta, et ne voulait pas lui permettre d’entrer vers lui. Et quand il en eut été persuadé par de nombreux amis, il lui ordonna d’entrer. — Sy supprime ce sentiment d’épouvante, avec tout le passage, et dit simplement : Quand Néron vit Patricius, il se réjouit beaucoup et lui dit... — Il est évident que la leçon la plus courte est la bonne ; elle est d’ailleurs attestée par P, S, (C) et prôbablement aussi co.
A. C’est la leçon de P, S, et probablement aussi de eo, qui a d’ailleurs à partir d’ici une très longue lacune. Lipsius, je ne sais pourquoi, adopte la paraphrase de A : Μ«τβ ô» τό ιίσ»λ&«ΐν αύτόν t;?tv τον ΙΙάτροχλον χα'ι έξ αύτού γινόμχνο; ctxcv. Et après qu’il fut entré, il vit Patrocle, et, tout hors de lui, il dit... Il est vrai qu’elle est plus claire ; mais cette raison ne suffit pas pour l’adop« ter contre les textes les meilleurs. Λ/ : Quem cum vidiuei,
obstupuit et dixit ad eum... De même à peu près L : Et videns eum ve get uni et nulla mortis signa habentem, obstupuit, et ait ad eum...
5. A : ù δέ βοήσα; μεγάλη ?»νή λέγει : et lui, s'écriant à haute voix, dit... On voit la paraphrase, et combien le texte court de P, 5 est meilleur, dans tout ce passage. Sy supprime toute cette phrase.
6. Cf. Joan., v, 12.
7. M : lætus in fide; L : exhilaratus corde et accensus calore fidei; Sy : L’enfant, plein de foi et de confiance dans le Messie, répondit...
8. A : ό βχνιλευ; τού σϋμπχντο; χόσμου τών ανθρώπων, le roi de l’univers des hommes. — M ajoute : ipse me fecit vivere. — Sy : C’est Jésus-Christ, roi éternel, qui m'a ressuscité. — Cf-I Tim., 1, 17.
9. A ajoute : θυμό·. — M ; de nomine virtutis; L de même, avec Dei. — Sy supprime ταραχθεί;.
impériale; la nouvelle s’était répandue trop « rapidement »; Néron souffre; et les chrétiens ont tout à craindre.
1*. Ce texte très bref suffit cependant pour montrer comme Néron passe de la tristesse à l'étonnement mêlé de crainte. On peut voir dans les notes critiques combien différemment les traducteurs ont compris cette situation, ici très simple et très naturelle.
2·. En face de Néron, hésitant et posant ces questions bien natu-relies, où perce sa surprise, Patrocle est plein d'enthousiasme pour une foi qui produit de tels miracles; et pas un instant il ne songe & la cacher. Sa réponse : < le roi de l’éternité, » provoque logiquement la nouvelle interrogation de Néron, qui pense à la conséquence de cette domination éternelle : la chute de toute royauté.
1. Λ ici encore ajoute : τού αύμπαντος κόσμου τών ανθρώπων χ3: τών... — Sy est conforme à P, S, C, L. — M commence la phrase tout autrement : Quid ergoincipit iste, quem dicitis regnarein sæculis et resolvere omnia régna? Qu’entreprend donc celui que vous prétendez régner dans l’éternité et détruire tous les royaumes?
2. Τχς ύπ* ούρχνόν est ajouté par A, C, M, L, après βχβιλειχ;, mais omis par P, S.— Sy : de la terre et du ciel. — S : non seu-lenient ]es royautés, mais les puissances ténébreuses, et la faveur mortelle, et la force de la méchanceté.— A paraphrase : Χχρχς ci πολλής πληρωθείς χχί πιστεως ό .ΙΙχτροχλος χνχβοήσχς φωντ4 ttltiv* N’xt, Καίσχρ, οίτος με/.λει χχτχλΰιιν πχσχς τχς βχσΰείχς τχς ύπ* ούρχνόν, et plein de joie et de foi, Patrocle s’écriant à haute voix dit... — M : quæcumque sunt sub cælo ipse tenet; c’est une idée diffé-rente, mitigée par rapport à celle du texte.
3. A ajoute : λοιπόν, et supprime les trois derniers mots. M : solus est rex in sæculq,. L : et universa quæ sub cælo sunt servient ei. Sy ajoute ensuite : Il n’y a personne en dehors de lui; aucune parole n’est au*dessus de la sienne...
4. A ajoute : έν πχστ,ττ, γή. ΛΖ mitige encore : et non est ali· quid regni ali eu jus partis sub cælo; de même L : et ipse est solus rex regum et dominus dominantium, d’après I Tim., vi, 15.
5. A ajoute : έν Ουμώ, en colère. — De même M. Cf. Joan., xvni, 22.
6. 5y:Toi aussi, Patricius, tu crois qu’il est roi? — co reprend.
7. Ίοΰστος doit être uni à BapaxCx;, d’après Act., 1, 23. — co, L et Sy l’en séparent, et en font un second personnage. M : Barnabas Justus, et quidam Paulus; L : Barnabas, et Justus,
et quidam Paulus. Ce quidam Paulus doit venir, comme le soup· çonne Bonnet, de qui et Plancus (π>.ίτύπους). V. Lipsius, Acta ap., p. 109, note. 11 y a d’ailleurs attribution différente de π).β-τύπους dans A et C; 5 et Sy l’omettent, ainsi que Ourion. Sy omet aussi les deux épithètes qui suivent. L et Λ/ lisent : Arion.
8. 5 et C : des gardes du corps. A : έπίστ,μο׳..— co omet ces quatre mots. — Sy : quatre eunuques, que l’empereur aimait beaucoup, et qui le servaient dans son palais. — De même L : qui erant ministri Cxsaris, et ci jugiter assistebant. — Nouvelle longue lacune de co.
9. Λ/ et L : invicto·, de même 5. — Sy : ce roi éternel, Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu. — A : »;<״·>:<.>. — L paraphrase; les personnages présents font remarquer à Néron qu’il frappe un homme qui a très bien et sincèrement répondu. 127 128
7. .4 ajoute : τού λιγομένου fiaotk’wi, du roi dont on parlait. — · Sy dit simplement, et maladroitement : « le soldat du Messie, » alors qu’il faut évidemment insister sur sa qualité de chef. — L paraphrase.
8. P porte: Lipsius a bien corrigé, d’après tous
les autres témoins, du reste, à part A qui donne aussi Δ?η:; marque bien mieux l'opposition entre les prétentions de Paul et sa situation de prisonnier.
In’obéissent pas à ses commandements, d’après Rom., 1, 18,. etc. Cf. pour le texte : Marc, xvi, 16.
10. Cette expression πολιμ«ΐν est vague; y avait-il primiti-veinent 1top6tîv = vaatare de M, L ? ou ixoUviiv ? — S porte « juger » qui est plus conforme à l’usage des livres canoniques. — A : πολιμίί* έν irwpt (cf. I Cor., 111, 13, etc.); cet έν κυρί n'est attesté que par A, L. — M paraphrase : aæculum iatud vaatare tl nova aæcula, quæ nunc ab hoc mundo habet occulta, suit decla-rata donare... dévaster ce siècle, et donner aux siens, en les leur découvrant, de nouveaux siècles, qu’il tient maintenant cachés à ce monde. — De même à peu près L, mais plus longue-ment. Sy paraphrase d'une autre façon, en se tenant plus près de Marc, xvi, 16.
11. L ajoute : et ira auccenaua, quia mundi figuram perignen Paulua dixerat reaolvendam.
adopté : « Ce jour-là, par l'opération de Satan, une quantité innombrable de ceux qui croyaient en Jésus-Christ fut mise à mort dans la ville de Rome ; ל il ajoute, avec la préoccupation du martyre de Pierre : « Car nombreux étaient ceux qui avaient cru en Notre-Seigneur Jésus-Christ après la prédication de Pierre et de Paul. »
5. De même Λ/ et Sy. — .1 et L paraphrasent un peu cette proposition.
6. A paraphrase : ήφάντ,οχς τόζλτ,ύο: ττ; ζό'ζίως χα; έπίϊρΐ;
πϊσχν τν'Ρωμχιω'ζόύ'ζαμ'.ν, tu as fait disparaître la foule de la ville, et tu as enlevé toute la force des Romains. — .V ajoute : et nullus erit qui ad bellum egrediatur. — L· : quæ militwn tan· torum frequentia terribilis cunclis gentibus existebat. On voit leur souci d’expliquer le texte primitif.
I». A : τούτο γάρ γΰ<ωσχι, ότι χχι ϋν μί τρίχηλοχοπήστ,; ώς ηροσέτχξχ; ...car sache ceci, que mêrne si tu me fais décapiter comme tu l’as prescrit. — S : si tu me fais décapiter et mettre à mort.
7. A ajoute : τή τού tco·: ό-^άμι*.. par la puissance de Dieu.
S. S ajoute : en sorte que tu reconnaîtras que...
9. Cf. Rom., xiv, 8.
ό hommes de cœur et d’un vigoureux bon sens, abandonnez les ténèbres de l’ignorance et de l’erreur, dont l’obscurité, vous cachant la connaissance de votre noblesse, vous empêche de voir le bien qui vit, latent, en vous.
6. A : μετχί>.τ,6ητβ ΐπ'ο τής ζχτεχούστ,ς’ύμχς 5ΐ׳.·/ής χζ׳.στ;χ; χχί... quittez cette terrible impiété qui vous tient.
7. Sy ajoute : et brûlera tous les méchants comme vous, qui n’ont pas servi leur bon maître et Dieu Jésus-Christ, oublié dans le monde.
8. Cf. Joan., xvin, 36.
9. L ajoute : et omnium sseculontm. Sy est beaucoup plus long sur les qualités de Dieu, sa gloire et son royaume.
10. Cette leçon est celle de 5, L, et probablement aussi de co, qui reprend ici. A ne s’en écarte guère : ζ-χ τχς πολλχς άνομίχς γν/ομενχ; ύπο τοΰ σύμπχντβς χόσμου. — P porte δ·.χ τχΰτχ qui ne signifie rien. — Sy : et qui viendra à la fin des temps pour juger tout le monde.
la niort. » — Sy : Nous t’en prions, aide-nous et rends-nous le service de nous apprendre à être les serviteurs de ton Dieu; nous te laissons fuir et aller où tu voudras.
6. Mot omis par co. — Sy : Mais Paul leur répondit. — Le texte de A rappelle .4. Th., C. IV : ό δέ Παύλος (9)με*.δ:ών τώ προσώπω είπεν προ; χύτου;... Paul, le visage souriant, leur dit.
7. co : de Dieu. — L le passe. — -4 ajoute : χδελφοζ îvx μο׳. τούτο πχρχσχητε, mes frères, pour que vous m’offriez cela...— Sy : un mercenaire, ou un serviteur qui fuit son maître.
8. Sy : de mon Seigneur et roi Jésus-Christ.
1* . .4 ajoute : τώ έμώ βχσΰε:, χχΟώ; ύμε·., ύπονοιΐτl' que je meure pour mon roi, comme vous le pensez.
10. A ajoute : tvx χπολυθώ πχρ’ ύμών xxi φύγω το χποΟχνεΐν, afin de m’échapper par votre aide, et de fuir la mort. — L paraphrase dans le même sens. — Schmidt {Acta Pauli, p. 88) restitue un texte négatif, à tort vraisemblablement. — Sy seul offre un autre sens : quand je devrais mourir, je ne fuirais pas, comme vous me le conseillez... — co offre une nouvelle la-cune.
1. Cf. Roni., νι, 10. —.4 : επειδή δέ θαρρώ δτ·. ζ»ί», mais comme j’ai confiance que je vis...
2. Cf. Matth., xvi,27, etc.— L seul paraphrase longuement, mais dans le même sens, en insistant sur la récompense.
3. L ajoute : flen'es.
4. A ajoute : μη ίχονης τον πιστοΰντα ήμα; Ιν τοι; λόγοι; n’ayant pas celui qui nous donne la foi en tes discours. — Le texte de Sy parait singulier.— L : et ad ilium in quo nos credere persuades pervenire ul'ra valebimue?
5. Sy omet ces mots. —L ajoute : et populus multus voces in altum ederet.
G. L : Parthenium et Feritam. — Sy ne donne pas de noms
propres.
7. .4 : 01 δε άπε'/Λόντι; εύρον, eux s’en allant trouvèrent. — De même L : qui advenientes repererunt.
8. A : 0·;; ίδ״'׳> ό 11αύ/ο;, en les voyant, Paul... — ca re-prend.
9. P, S : *ai ή!χχ; xat ?où;...Le texte adopté est celui de co, L,A. — Sy : ô hommes, soldats de l’erreur, croyez au Dieu vivant, qui ressuscitera du tombeau pour la vie éternelle tous ceux qui croient en lui.
10. Cf. Joan., vl' 44, 47, 55 ; Marc, xvî, 16, etc.
11. A, L, Sy ajoutent : «ποχριβεντες.
12. Λ ajoute : χα6ώ; λέγεις, comme tu le dis. — co est absolument conforme à P, S (cependant P emploie le présent). — Sy et L paraphrasent légèrement; puis Sy ajoute : ils retournèrent
ensuite près de l'empereur et lui dirent que Paul vivait. — L ajoute deux phrases; les envoyés de Néron ordonnent à Paul d'aller au supplice; l'apôtre leur répond en leur disant que. s'ils veulent croire, ce sont eux plutôt qui ont besoin de son « séjour dans la chair ; » pour lui, il va au supplice avec joie. Ici se place le début de l’épisode de Plautille, dont je parle dans une note sur la traduction.
1*. Le raisonnement de saint Paul est le suivant : « Si je n’espérais p as, après ma mort, la véritable vie, je fuirais ; mais je suis sûr que je jouirai de cette véritable vie; donc, c’est me rendre service à moi-même, et m’aimer, que rester pour me rendre vers mon Seigneur, etc. »
2*. Longus et Cestus expriment un désespoir plutôt égoïste; ils s’attachent trop d’autre part à la personne même de Paul, sans voir que cette religion qu’il prêche vient de plus haut que lui-même.
3*. C’est une nouvelle occasion pour l’apôtre d’amener des âmes à la foi. Il applique ee qu’il a dit plus haut : « Il nous est ordonné de !!*exclure personne de ceux qui veulent entrer au service de mon roi. ·
4*. Les païens eux-mêmes exigent le miracle pour accepter la doc-trine nouvelle, tant est grande la force de démonstration que l’auteur lui attribue.
1, A : Τούτων δέ πορευθέντων ό Λ. χαι 6 Κ. τ,ξίο^ν έπΐ π/.εϊον τού τυχείν τελείας τής τοΰ Χριστού σρραγιδος, comme ils marchaient, L. et C. demandaient avec insistance de recevoir le sceau parfait du Christ. — P, S, co, Sy omettent cet έπΐ πλείον. י— L ajoute : inquirentes modum qualiter ad veram vitam passent pertingere.
2. L : Paul dit d’abord longuement aux officiers de noter le lieu de sa sépulture. — Sy simplement : Si le Seigneur le veut, allez demain avant l’aube au tombeau où l’on aura placé mon corps. —. co ajoute probablement : quand je serai mort.
1*. Le pseudo-Linus place ici l’épisode de Plautille; il suppose que les deux envoyés de Néron restent avec Paul, les centurions, et la foule qui les accompagne; et il place le lieu du supplice en dehors de Rome; c’est la seule indication de lieu, et elle est bien vague, que donnent ces anciens textes du martyre, qui évidemment ne connais-sent pas Rome. — Cumque ad locum pergerent passionis comilanlibus populorum turbis innumeris, venit ad portant urbis Rom». Ubi habuit obviant nobilissimam matronam, nomine Plautillam, apostolorurn fer-ventissimam dilectricem et religionis divin» eultrieem, qu» fient ejus se ca-pit or al ion i bus commendare. Ad quant Paulus ait : Vais, Plaut ilia stem» salutis filia ! commoda mihi pannum quo caput tegis, et secede paululum in partem propter plebis impedimentum, me hic expectant donee revertar ad te et tibi restituant bénéficiant. Ligabo enim mihi oculos vice sudarii et tu» dileclioni amoris mei pro Christi nomine pignusad ilium pergens relinquam. Qu» jeslinato pannum porrexitet ut apostolus jusserat obedivit. Insultabant autem ei Parthenius et Feri-las dicentes : Quid credis impostori el mago ? Cur perdis pannum opti-mum, non tantum per eum in saeculo lucralura ? Paulus vero dixit ad eam : Etiam filia, hic prsestolare adventum meum el signa mortis me» in panniculo tibi afleram cum Christo victurus. Et comme ils allaient vers le lieu de la passion, accompagnés d’une foule innombrable de peuple, il (Paul) arriva à une porte de la ville. Là, il rencontra une très noble matrone, nommée Plautille, attachée d’un amour très fervent aux apôtres (ce seul mot suffit à faire découvrir !*interpolation : le pseudo-Linus ne parle que de Paul) et qui pratiquait la religion divine. Elle commença, en pleurant, à se recommander à ses prières· Paul lui dit : « Bonjour, Plautille, fille du salut éternel ! Prête-moi le voile dont tu couvres ta tête, place-toi un peu à l’écart de cette foule encombrante, et attends ici que je revienne et te rende ce que tu me donnes. Car je m’en lierai les yeux en guise de suaire, et je laisserai à ta dilection ce gage de mon amour au nom du Christ, quand j’irai à celui-ci. » Aussitôt elle lui tendit son voile et suivit les ordres de l'apôtre. Mais Parthénius et Féritas l’insultaient, disant : « Pourquoi crois-tu l’imposteur et le magicien ? Pourquoi perds-tu ce voile excellent, dont il ne pourra te donner le prix dans ce monde ? » Mais Paul lui dit : « Oui, ma fille, attends ici ma venue, et je t’apporterai sur ce voile le signe de ma mort, quand je serai vivant avec le Christ. — Paul se bande en effet les yeux avec le voile, qui disparait mystérieu-sement aussitôt après la décollation. — Puis, l’auteur reprend plus loin : Rtvtrlenlei vero qui misai fuerant accelerare interfeclionem r/u», pervenerunt ad portam civitatis, ubi invenerunt Plaulillam laudantem et glorificantem dominum in omnibus quæ audivit et vidit per ejus san-ctum apostolum. Et interrogaverunt earn cum irrisione, cur caput suum non operiret de maforle quam pnesliterat suo Paulo. Quæ accensa calore fidei cum magnanimitate respondit : O vani et missri, qui credere ne-scitis, quæ oculis videtis et manibus attrectatis ! Vers habeo eumdem quern illi porrexeram pannum, de infusione gloriosi 8ui sanguinis pre-ciosum. Nam de cælo veniens innumerabilium candidatorum catena comitatus ilium mihi veracissime rettulit, et rependens gratiam pro benignitate in eum habita dixit : Tu mihi, Plautilla, in terris obsequium præstitisti : ego te quantocius ad cælestia régna pergentem devotissime obsequar. In proximo namqus pro te revertar et tibi invicti regis gloriam demonstrabo. Et extrahens Plautilla pannum a sinu roseo perfusum sanguine illis ostendit : qui nimio pavore correpti concito gradu perrexe-runt ad Cæsarem, quæ videront etaudierant nuntiantes. Comme ceux que Néron avait envoyés pour presser la mort do Paul revenaient, iis parvinrent à la porte de la ville, où ils trouvèrent Plautille louant et glorifiant le Seigneur de tout ce qu’elle avait entendu et vu par son saint apôtre. Et ils lui demandèrent par moquerie pourquoi elle ne se couvrait pas la tête de la capeline qu’elle avait prêtée à son Paul. Elle, brûlante de la flamme de la foi, répondit avec hauteur : « Hommes vains et malheureux, qui ne saves pas croire ce que voient vos youx et ce que touchent vos mains ! Je l’ai vraiment, ce voile que je lui avais prêté, précieux par l’effusion de son glorieux sang. Venant
unda lactis in vetlimento militia exiluit et poatea sanguis eflluxit. Stola veroqua sibi ligaveral oculos,cum earn quidam vellent rapere, non comparait : tanta eliam Iticis immensitas et odoris euavitas in momento illius decollation!* cælitus ibi emicuit, ut moi tali uni oculi splendorem ilium sufferre et humana lingua odorem narrare nequivérit. Quand sa tête fut coupée, elle fit entendre clairement en hébreu le nom du Seigneur Jésus*Christ ; et aussitôt, un flot de lait jaillit sur le vêtement du soldat: puis le sang coula. Quant au voile (de Plautille) qu’il avait attaché sur ses yeux, comme quelques*uns voulaient le prendre, il avait disparu; de plus, une lumière si étendue et une odeur si suave, au moment de la décollation, se répandirent du ciel sur le lieu, que les yeux des mortels ne purent supporter cet éclat, ni la langue humaine décrire ce parfum. 180 181
1. P, S ont simplement : Ό ?» στρατιώτη; Οαυμάσχ; έόόξασεν. La restitution de Lipsius, daprès .4, L, Sy, paraît bonne, comme l’indique le pluriel qui suit. — L dit: videntes autem omnes qui aderant gratiam Dei, puis paraphrase longuement. — Sy : A la vue de ce prodige, la foule qui l’entourait se mit à louer Dieu, et beaucoup crurent en Notre-Seigneur Jésus-Christ.
2. Cf. Matt., xv, 31, etc.
3. C’est aussi le texte de co. qui reprend ici. — .4 : χαί ίλΟόντβς μετά πολλού Οαύματο; απήγγειλαν Νέρωνι τώ Καίσχρι τα γενόμενα έπι τώ άγ׳.׳·> ΙΙχύλω, et s’en allant frappés d’un grand étonnement, ils annoncé-rent au César Néron ce qui était arrivé à propos de saint Paul.—L imagine que ce sont Parthénius et Féritas, restés jusque-là sur le lieu de la scène, qui retournent vers César; ils rencontrent Plat!tille, dont l’épisode s’achève; voir la note à propos de la traduction. — Sy : Le bourreau retourna près de l’empereur qui était alors entouré de tous les princes de Rome, et raconta ce prodige.
4. Après le premier mot, .4, L, Sy ajoutent : άχούσαντο; xat έπί πολύ... ayant entendu et beaucoup... que Lipsius adopte. Mais ces mots sont rejetés par P, S, co. Après le dernier mot, A ajoute encore : τχ περί αύτού, à son sujet. — L paraphrase longuement. — C’est évidemment la leçon de P, S, co qui est la bonne. — Sy : A ce récit, tous furent saisis d’une grande crainte.
5. C’est la leçon de P (avec ntpt en plus), et de co, qui met «il apparut », au lieu de ήλδεν, et « ensemble » après χεντνρίωνο;. — S diffère : Paul vint vers la neuvième heure, alors qu’avec l’em-pereur se tenaient beaucoup de philosophes, de soldats, et de grands de marque, et que le centurion aussi était avec lui, et Paul apparut en présence de tous et dit... —A : ήλβεν 6 Παύλο; περί ώραν έννάτην, ίστώτων μεταξύ φιλοσόφων τε xat φίλων χαΐ τού χεντυρίωνος; il n’y a aucune raison d’adopter ce texte plutôt que celui de P. —
L paraphrase. — Sy se rapproche ici plutôt de 5 : A la neuvième heure, saint Paul fut révélé en esprit, et apparut à l’empereur et à tous les philosophes et chefs d’armée qui entouraient son trône.
6. A paraphrase : xxi είπεν πρός Νερών» φωνή μεγί/.τ, ό ΙΙχύλο;ό τού Χμστού στρ ιτ.ώττ,ς, et Paul, le soldat du Christ, dit à Néron à haute voix...
en hébreu. L’auteur a-t-il voulu marquer ici l'union dans la personne de Paul de !'Ancien et du Nouveau Testament? ou la puissance de la grâce de Jésus-Christ agissant si merveilleusement en un descendant des Juifs portant de plus le titre de citoyen romain? C’est possible, mais bien vaguement indiqué. L’explication la plus naturelle, et pro-bablement la vraie, c’est que l’auteur a imité Matt., xxvn, 46. De même que le Sauveur, avant de mourir, s’adresse à son Dieu, à son Père, en hébreu, de même Paul, avant le supplice, parle dans cette langue avec ses ancêtres.
i*. Nous avons parlé déjà de ce prodige, dont ce récit a fait une tra· dition ou du moins a propagé la tradition. Mais celle-ci s’est vite modi-fiée, comme l’indiquent déjà le pseudo-Linus et la version syriaque.
2*. Cette heure est aimée des écrivains pieux; c’est celle de la mort de Notre-Seigneur.
3*. L’auteur veut évidemment donner à la scène plus de solennité, peut-être aussi plus d'apparence d’authenticité; de là, cette men-tion d’une assistance si distinguée.
4*. Cette apparition satisfait sans doute au goût pour le merveil* leux que l’auteur connaissait chez ses lecteurs. Mais, de plus, elle prouve la vie éternelle, et elle fera cesser momentanément la persécu-tion. Ces deux raisons la justifient beaucoup mieux que n’est justifiée «elle du dernier chapitre.
tombeau du saint apôtre. — Sy : Or, l'échanson Patricius avec les quatre eunuques Barsabas et ses compagnons et les centu* rions Longus et Cestus, serviteurs de l’empereur, allèrent dès le matin au tombeau de l’apôtre, comme il le leur avait dit. — co a une nouvelle lacune.
10. A : ixci 1-Lpov, ils y trouvèrent. — L supprime έπιστάντι;. — Sy : en approchant du tombeau, ils y trouvèrent.
11. A seul ajoute *. χ»6ώ; v βύτοί; <ίπών a Παύλο;, comme Paul le leur avait dit. 191 192
sez, bienheureux homines de Dieu. ■— Sy : Ne craignez rien de nous. Nous ne vous voulons pas de mal.
6. .4, L, Sy ajoutent αιώνιον, (la vie) éternelle; pourquoi Lipsius ne i’accepte-t-il pas, suivant son principe, pour ces deux derniers chapitres? L ajoute encore : credentes per aquam baptismatis.
7. Leçon de P, S, co, (Sy). — Lipsius adopte encore la leçon de .4, L : ώς έπτ,γγιίλατο ήμΐν ΙΙαύλος ον ϊοομιν μίσον ύμών προ μικρού έστώτα χαί προσιυχόμινον, comme nous l’a prescrit Paul, que, il y a peu de temps, nous avons vu se tenant et priant au milieu de vous.
8. Leçon de P, S, co, Sy. — A, L (et Lipsius !) : κα· ταΰτα άκού-σανίί; παρ’αυτώνό Τίτος καί ό Λουκάς μίτα πολλής ιύςροσυνης έοωκαν... et ayant entendu d’eux ces paroles, Tite et Luc, avec beau-coup de joie, leur donnèrent...
9. co dit : le sceau en Dieu. — L seul indique aussi l’impo-sition des mains et le jeûne jusqu'au soir. — Sy : ils parlèrent aux serviteurs la parole de Dieu, et leur donnèrent le signe du Messie Jésus, le roi éternel, notre maitre, et ils furent de véri-tables chrétiens.
1. Cf. Rom., XV, 6; et I Tim., 1,17. Ces derniers mots,à partir de ?οξάζοντες, sont omis par P. Ils sont attestés par A, S (S : et père et Not re-Seigneur Jésus-Christ). — co diffère : et ils louèrent le Seigneur Jésus-Christ et tous les saints; il est bien douteux que cette finale soit primitive, comme le pense Schmidt; c'est encore P qui parait le plus ancien, avec son silence. — Sy, avant de donner cette finale, indique d’abord la date du martyre pour les Romains et les Egyptiens, le 29 juin, « c'est-à-dire le même jour et le même mois que saint Pierre, prince des apôtres, trois ans après son (de Pierre) départ de ce monde, sous l’em-pereur Néron. ״
l.Lt traduit plus heureusement : in multis cum es3em tædiis. C’est imité de II Cor., 11. 4. — co, A et E unissent, ces mots au y. 1, en sorte qu’il faut traduire : « Paul..., au milieu de ses nombreuses afflictions, salut ! מ C’est sans doute le texte primi-tif. Vetter (loc. cit., p. 10; prétend que tædiis traduit un mot syriaque: il peut tout aussi bien, comme le fait justement re-marquer Schmidt, Acta Pauli, p. 135, traduire une expression grecque comme 6).ίψ<ω,־. ou λύπτ־״.
Imité librement de Gai., 1. 6. L\ donne : si sic tam cito per· currunt maligni décréta, si les doctrines du Malin se répandent si vite, qui parait plus proche du texte, et dérive bien, comme le montre C. Schmidt (loc. cit., p. 136), du grec ΐόγματ» τοϋ ποντ,ρο·;. Le malitiæ disciplina de L> n’est guère différent, mais celui-ci oublie « si vite », attesté par toutes les autres versions.
Ce quia, donné par co, Li et L> , suppose que le mot miror contient une nuance de crainte :« Je ne m’étonne pas avec crainte que... parce que mon Seigneur viendra... » .1 et E remplacent quia par « mais » : Je ne m’étonne pas... Mais mon Seigneur viendra...
·. L\ : citatum adventum suum faciet.
5 £! a decipiens. C’est encore moins proche du texte de co, A et E. Ceux-ci, au lieu de ce participe construit avec Christus, ont un verbe dont le sujet est it qui. — co : « alors que le inépri* sent ceux qui... » .4 et E : « à cause de ceux qui falsifient... » Cette confusion viendrait-elle d’un génitif absolu grec niai rendu?
Ce mot est une addition de Li seul.
Cf. Il Cor. ii, 17, et iv, 2.— L\ : eos qui adulterant verbum ejus.
Cet enim ne s'explique pas logiquement dans les deux
8'appuie trop souvent sur des parties altérées ou interpolées du texte. Harnack, Dogmengeschichte *, t. 1, p. 154, note 2, fait remarquer que, dans la seconde moitié du 11e siècle, ces noms de Jésus-Christ et de Christ tendent à effacer le simple « Jésus ».
3. La croyance à la venue prochaine du Christ était très répandue à l'âge apostolique et a duré longtemps encore. Cf. I Thess., iv, 14-16; II Thess., 11, 25־; I Cor., vu, 29-31; Act., 11, 15-21; I Petr., 1v, 7; I Joan., 11, 18; Jac., v, 8-9 etc. Cf. aussi ps.-Barnabé, iv, 3;xxl' 3; !fermas, III, vui. 9, etc. C'est d’elle en partie qu’est née la doctrine excessive de l'ascèse et de l’encratisme.
4. Cet appel aux « saints apôtres » répond à ce que les Corinthiens avaient dit au j. 4 de leur lettre. Peu importe qu’il ne soit pasbie*! d’accord avec Gai., 1, 17, et que les Corinthiens commettent un ana· chronisme en parlant de ce qu'ils ont entendu des autres apôtres. Il dénote !e grand souci qu’avait le 11e siècle de l’apostolicité des doc· trines et des écrits.
5. H semble bien, d'après les meilleurs témoins du texte, que l’auteur ne distingue pas encore l'Esprit-Saint du Père et du Christ; ici, c’est !*Esprit envoyé par le Père, qui s’incarne pour paraître dans le monde et délivrer toute chair. Nous verrons au y. lOque c’est 1’« Esprit du Christ, communiqué en partie » aux prophètes, qui les inspire. Eufin,
Acta Pavli. — 17
C’est ainsi que je supplée Lu ...suscitaret... quod... cen-dum...
Lt et co suppriment cet et. Au contraire, .4 le paraphrase en « et avec cela il fut manifesté que... »
L\ seul ajoute : ejus. — Le texte de Lt, défectueux, a été bien reconstitué par Bratke.
Ls a maladroitement changé l’ordre des deux propositions. Cet ordre est, à bon droit, inverse dans £! ,co, .4 et E. A et E paraphrasent légèrement. Au lieu de post mortem, Lt a perd it us, et, au lieu de per adoptionem, il a per filii creationem, qui est un contre-sens pour traduire ·,Whiîs. Cf. Gai., 1v, 5. — Après ce y. 8, Lt ajoute, par erreur, le ÿ. 15 et le début du ÿ. 16.
i'i. Lt, avec omnium et omnia tenens, traduit maladroitement le grec πχ'/τοζρίτω^. — .4 ajoute : « le père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »
.4 et L! seuls ajoutent : « vierge ».
co, E et L|, contre .4 et L2, suppriment ce quæ est, et font de ex semi ne le complément de natus est.
Lt seul ajoute : per angelum Gabriel.
L\ ajoute : secundum carnem, d'après Horn., t, 3.
Le texte altère de L\ : et liberaret uninem et ut per carnem a été parfaitement corrigé par Vetter d'après .4 et E, j’ajoute co. — L\ dit seul : per suant nativitatem.
Le texte de L* est altéré en ut pro...ret in hoc se cultu. Il a été très bien corrigé par Vetter, d'après L\ et A ; j’ajoute d’après co. Cf. I Tim., 1, 15.
Ί. Lt · ut ex inortuis nos excitet corporates.
co, L1, A et E mettent ici :«a envoyé d’abord les prophètes
y» 13-14, la même expression qu’ici est reprise. L’auteur a donc une idée vague d’une distinction entre !'Esprit d’une part et d’autre part Dieu le Père, et le Christ ; mais la controverse et la lutte contre les hérésies n'ont pas encore fait préciser ces notions et leur expression; aussi l’auteur des Ada Pauli parle-t־il comme si l'Esprit du Pore et !'Esprit du Christ se confondaient avec le Christ lui-même,
6. On voit comme l’auteur rejette vigoureusement toute tendance docète en insistant sur ce mot : chair. D autre part, ce n’est pas le Christ qui s’abaisse en s’unissant à une chair; il élève cette chair en l'unissant à lui, et non pas seulement la sienne, mais toute chair. L’auteur voit donc en Jésus-Christ à la fois l'homme et le Dieu, mais c'est de l'action du second qu'il parle surtout : son incarnation nous élève jusqu'à lui, et est le gage de cette résurrection dont lui-même a donné l’exemple.
7-8. C'est l'énoncé de la thèse que l’auteur va développer.
910־. Dieu, pense l'auteur, aime son œuvre par le fait même qu'il l’a créée; c’est pour cela qu’il cherche d'abord à maintenir chez les Juifs la véritable foi, en leur envoyant les prophètes inspirés par « un peu do l'Esprit du Christ ; » c’est pour cela aussi qu’à l’homme dominé par Satan et par la chair, il envoie tout l'Esprit qui, s’unissant à la chair, devient la personne de Jésus-Christ. Amour et rédemption sont donc un corollaire de la création; et c’est au même Dieu, seul Dieu, qu’il faut les attribuer tous trois. — Remarquons aussi cette expression :« une part de !'Esprit du Christ. « Si cet Esprit a inspiré
L\ consiliatus, corrigeant consolatus, — co : « il désirait ». .4 et £ : « il voulait ». — Bratke a bien retrouvé les lettres per-dues de L» : q(uia s)t..., et, plus bas, colla (tam super pro}phetas.
co, par inadvertance, a oublié partem... collatam, attesté par tous les autres témoins. Les variantes d’expressions ne clian« gent rien au sens.
Li reprend ici ce qu'il avait laissé au y. 9.
Au lieu de cette proposition : quoniam... colebant, d’ail-leurs altérée dans le ms., et qui sans doute traduit mala* droitement une proposition grecque commençant par w, les autres textes ont : « le véritable culte de Dieu.» .4 et E ajoutent : » et la naissance du Christ. »
Cette particule sed avec .4; bien meilleure que le « car » de L\ ct de E. — co n’en a pas.
C'est ainsi que je supplée, avec beaucoup d’hésitation, ce qui manque à L- : pote.... Bratke avait proposé : potens turbaoit; je mets le verbe à l’infinitif; l’ensemble désigne alors le démon, par opposition au Dieu potens ædificare de Act., xx, 32. En tout cas, dans ce passage, le démon doit être nommé. L! a injustus princeps; co <׳ le prince injuste » ; .4 et E : « le prince pervers ».
Ces trois mots sont laissés de côté par co. —Cet adeo ne s’explique guère que par une expression analogue à « précisé·
ment » : « le démon, comme il voulait être Dieu, par là même les extermina. » Il doit d’ailleurs être altéré; A et E ont à la place :
« se mit à l'œuvre et les tua, » ou : « se mit à l’œuvre pour les tuer. » L\ a sub manu, par son travail (?).
8.L! donne : ad suam voluntatem, à sa volonté, d’après II Tim.,
26. co est incertain. A : par le péché.
I e > prophètes, c’est donc que le Christ préexistait à son incarnation et est distinct du Père. Avec quels attributs? N’en demandons pas plus à cette époque. Rappelons-nous cependant la parole hic est verbum animal l ivens, qu’Origène prétend tirée des Acta Pauli·, cf. Introduc-tion, p. 28. Dans les parties perdues du texte, l’auteur a fort bien pu développer, autant qu'on pouvait l’attendre de ces temps,cette théorie du λόγο;; il est d'autant plus regrettable que nous ne les ayons plus.
H. Le cum vull esse Drus veut dire évidemment : ׳< voulant domi-ner l'homme », Éphrem le dit très justement dans son commentaire : « Car il savait sans doute fort bien qu’il n’était pas Dieu; mais il se flattait de le devenir par la victoire qu’il remporterait sur toute chair. *
l.Cf. Ps., cxxxvn, 8. — L| : nolens a bj icere suam finctionem, ne voulant pas repousser sa créature; c’est le texte de co; A ajoute auparavant : il voulait redresser et ne voulait pas...—E paraphrase. Il n’est pas nécessaire d'ailleurs (comme Vetter, loc. cit.. p. 12) de recourir à un mot syriaque pour expliquer les deux versions de L! et de L : celui-ci. employant la tournure passive, a pu traduire, assez peu exactement, il est vrai. χχτχ?οο-îî-.i'ix·., ou un verbe analogue ; à ־;ο-'κ'·׳τ,σχν de Ps., lxui, 9, correspond le latin in/irmulae sunt. — Li achève le j. 12 par misertus est. il fut pris de pitié, et fait une phrase indépendante du ). 13. Dans L· et .1. il y a la même addition, plus, dans A: quand il le (le momie ! vit tourmenté. Ce misertus est est sans doute primitif. — ׳״a une lacune jusqu'au v. 16.
Lt ajoute île cælis; .1 : à la fin des temps; E : en toute hâte.
La E ajoutent : en Galilée; .4 ajoute « vierge», et :
« comme il avait été annoncé auparavant par les prophètes. » — La ajoute ensuite avec .1 le C 14, qui ne se trouve ni dans E, ni dans L0 .— L\ : ׳/me c.r lotis præcordiis credidit accepi:que in utero Spirituni Sanctum, ut in sieeulum prodiret Jésus, qui crut de tout son cœur, et reçut dans son sein le Saint-Esprit, alïn que Jésus parût dans le monde. — .4 : parce qu'elle crut de tout son cœur, elle fut digne de recevoir et d’engendrer
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il y a évidemment là allusion à Luc, 1. 31 et 45: la fin du y. 14 de £>! est reprise du L 6· C’est un exemple de l'accord de E et de L (et ailleurs, de co), qui donnent un texte plus simple, là où A et L! portent des additions, souvent pour reproduire des textes des livres cano-niques (V. Schmidt, loc. cit., p. 138). Vetter attribue ex lotis
præcordiis à un original syriaque: mais cf. Sap., vm, 21 : xxî tïr׳-.׳
έ; όΖτ,ζ τή; xxf,ccx: ·ιλμ ; et dixi ex lotis praecurdiis nie is, et d’autres
passages. Voir aussi les versions latines des A. Th., dans
Gebhardt, p. 3, ligne 3.
co : dans. — -1 met d'abord : « en lequel, parce que nous y avons cru, nous avons été rachetés, » d'après Marc, xvi, 16; ou Rom., ix, 33, et x, il.
.4 et E, et peut-être co, ont simplement « ces gens1׳, et au lieu du quia qui suit, ils mettent « qui... »
Eph., n, 3.
\. Aussi co. A et E paraphrasent d'après Col., !ai, 12 : « qui se privent de la pitié de la miséricorde divine. » E ajoute encore : « qui voulait leur résurrection, » sans doute en commentaire. Pour prudentiam, co l’a lu d'accord avec L! et £.» il Ie tra-»luit par « sagesse »; était-ce en grec -wv.x, auquel d'ailleurs E fait allusion? Cela prouverait que L! et Li ont eu ici un ori-ginal grec.
Aussi co. L\ ajoute absque /ù/e. Serait-ce pour rendre ce que .4 a exprimé par « ils nient », et E par « ils méprisent sa créa-tion en disant... »?
<>. co, L*, A et E ajoutent omnia, sans doute primitif.
L\ : patris.— co est douteux. .1 : de Dieu, le père de l’uni-vers. — De même E, qui ajoute en commentaire : mais des dominateurs.
£ן seul reprend ici : ipsi sunt ergo filii irne, du ÿ. 19.
Le texte est altéré. Tous les autres portent :« ils suivent en effet la doctrine maudite du serpent. » L\ : maledictam enim colubri fidem ha bent.
A et E ajoutent : « par la force de Dieu, » expression fréquente dans les livres canoniques. Cf. par ex. I Pet., 1, 5.
.4 et E ajoutent : pervertie.
L| et -1 seuls ajoutent ici les >. 22 et 23, le y. 22 d’après surtout Eph., v, 6. — L : 22. Sun enim estis filii inobedientiae,
15. Ce verset ne fait que confirmer ce que je viens de dire: c'est le Christ uni à la chair qui triomphe du démon; et c’est par la chair que la défaite de celui-ci est consommée. De telles expressions excluent tout docétisme gnostique et tout adoptianisme.
17. Le véritable texte était sans doute : « en montrant dans son corps un temple de justice; » et la suite des idées est facile à saisir. C'est par la chair que Jésus-Christ nous a sauvés (16), parce qu’il I a soustraite en lui-même à toute atteinte de la volupté, par laquelle le démon voulait « l'enchaîner » et « devenir Dieu ». La conséquence naturelle, c’est que nous-mêmes devons pratiquer cette justice, pour nous arracher à la domination de Satan; c’est donc par les œuvres que nous serons sauvés, et non simplement par la foi, ou par la Loi. Cette conclusion n’est pas exprimée ici; mais elle l’est nettement dans une phrase heureusement conservée de l’épisode de Tyr < « L’homme n’est pas justifié par la Loi, mais il est justifié par les œu· vres de justice. »
19-20. Si nous nous regardons comme créés, aimés et rachetés par
Cf. Act., win. 8: I ('.or., xv. 1213־; Matth., xxn, 23; etc. — Second exemple de ! emploi du mot ίνάστασ:; ; v. la note à 1. 12.
Cette fin de 24 et le C 25 sont d'accord avec co et E, qui emploient seulement une tournure un peu dilïérente. — coetE: ils sont ceux qui n'auront pas en partage la résurrection: puis, co : eux qui ne croient pas que le mort est ressuscité ainsi; et E : parce qu’ils sont trouvés niant un semblable ressuscité. — L\ et .4 ont un texte qui a subi l'inlluence à la fois des livres canoniques. Joan., v. 29. et de la conclusion: il a tout l'air d'une glose introduite plus tard. l.\ : illis non erit resurrectio in vitam, sed in judicium ejus. 25. (hum ia ni circa eum qui resurrexil a morluis, infidèles sunt. non credentes. neque intelligentes. Pour eux. la résurrection ne se fera pas pour la vie, !nais pour son jugement. Car. envers celui qui est ressuscité d'entre les morts, ils sont iηIidèles. ne croyant pas. ne comprenant pas. — Cf. encore Tit.. 111. 3. — .1 : Ils ne ressusciteront pas pour la vie éternelle, mais ils ressusciteront avec leur chair incroyante pour la condamnation et pour le jugement. Car pour la chair qui dit qu'il n'y aura pas de résurrection, il n’y en aura pas pour la vie; ces gens, en effet, sont trouvés niant le res־ suscité. — Cette glose fournit à Vetter une tie ses raisons pour prouver que le texte de cette lettre est dù à deux auteurs diffé-rents; il y a, dit-il. une séparation nette entre les deux parties. On le voit, cette séparation n'est si nette que grâce à la para· phrase maladroite, et très probablement interpolée, de A et de L!.
Le enini de L! s'explique par la mauvaise traduction d'un γί&, signifiant « en fait ». qui a été gardé par co.
A tourne autrement :« O Corinthiens, vous connaissez cer-tainement... »
Evidemment imité de I Cor., xv, 37. Cf. aussi Joan., xn, 24-25. — Ce mot sationem n’est pas exprimé par les autres
Dieu, nous participerons à l'ascension qui lui unit notre chair. Il est tout naturel qu'au contraire ceux qui nient ces vérités ne jouis-sent pas non plus de ces bienfaits : ils méprisent la providence, l'a-tnour de Dieu, et sont maudits, en suivant les doctrines diaboliques.
24-25. Ce texte, qui parait être vraiment primitif, montre que l’au-leur n'admet pas de résurrection du corps pour les pécheurs. C'est une vue singulière; mais elle est d accord avec l'idée qu'il se fait de la résurrection. Nous ressuscitons dans notre chair, dit-il, parce que le Christ se l'est unie et l'a rachetée; mais les incrédules ne veu-eut pas de cette union; ils se privent donc volontairement, par là même, de ses bienfaits; s'arrachant au Christ, ils ne ressusciteront pas comme lui-même est ressuscité, eux qui nient cette résurrection. Cf. -L 771. c. xxxiv. L[ et A ont corrigé cette théorie, et admettent pour les pécheurs une résurrection dans leur chair, mais « pour le jugement ». — D'où vient cette idée? Sans doute, du judaïsme pales-tinien, bien que certains des représentants de celui-ci aient admis la résurrection générale (Apocal. de Bar..r, ti; IV Esdr., vu, 32, 37, etc.) ; elle a dû passer de là dans quelques cercles chrétiens, ou du moins chez quelques auteurs, comme le nôtre et celui de la Didachè, xvi, 7. Ce n’est pas d'ailleurs une raison sullisante pour admettre l’existence d une source rabbinique de cette Ill Cor.; nous verrons que les autres points de contact de la lettre avec l'enseignement juif s'expliquent tout aussi bien par l'emploi d'idées courantes dans certains milieux chrétiens, quelle que soit l'origine première de ces idées.
26. C’est le cas, par ex., pour le i. 2G. La comparaison avec le grain de blé jeté en terre se trouve dans le Talmud; mais saint Paul aussi l'a employée dans sa I Cor., xv, 37 ; et c’est à cette source évidemment, tant de fois utilisée par lui, que l'auteur de la lettre a puisé. Que l'enseignement juif et l'enseignement chrétien aient eu, même dans les détails, quelques points de contact, ce n'est pas douteux; i n'est pas douteux non plus que le premier ait été alors parlai *
.4 dit : une seule graine.
L! : simul corrupta. .4 : et là-dessous, meurt d’abord.
Encore un exemple de particule grecque mal traduite par Li et Lo ; £:; a assez souvent le sens de « selon» («ί; νομον, selon la loi, Plut.. Leg., etc.' ; in n'a pas ce sensen latin; mais comme c’est in qui rend d'ordinaire £·;. le traducteur l'emploie, mon-trant ainsi son peu de connaissance du latin.
L 1 : corporate et eestita. dans leurs corps et vêtues; de même A.—E commente assez longuement, en insistant sur le vêtement nouveau des graines. Ce mot vest it a est donc très probablement primitif. V. la note sur j. 2G de la traduction.
L\ et E : quamplurimum benedieens, bénissant (l’homme) au multiple; cette tournure s'explique, quoique assez mal« Elle a pu être influencée par la forme active de Joan., xn, 24 : χχρπόν ?='&£:. elle produit beaucoup de fruit. — .1 :
« elle se lève avec d’autres de la même pousse, et remplie de bénédiction. » Ce mot « béni ». oublié par L·», est donc sans doute primitif, puisqu'il est attesté par tous les autres textes.
(i. L\ : jaeere parabtdani, de même sens, et il ajoute : sed a digni· oribus corporibits, mais de corps ])lus nobles. De même, à peu près, .4 : mais du corps humain plus précieux. Cela a tout l'air d’une glose. — E abrège tout ce verset : Voici qui vous parait plus difficile.
Comparaison suggérée par Matth., xn, 40, mais pour la-
quelle l’auteur a imité aussi Jon., 11, 1 sq.; c'est évident,
comme nous allons le voir. De là, cette addition de.lmatài filius
qui n’est pas dans Matth., mais qui est dans Jon., 1, 1; il n’est
I inspirateur du second; mais ce n est pas une raison pour aflirmer qu’un auteur donné est allé chercher chez les Juifs ce qu’il trouvait dès ion chez lui.
Ces quatre derniers mots ne sont pas donnés par E.— .4 dit mieux : Ni un cil ne fut tordu, ni un poil de son corps ne tomba. C'est imité des livres canoniques.
L\ seul ajoute : (msiUi fide. faibles de foi, d'après Malt., vi. 39: Luc, mi, J,s. Il ajoute aussi : et eos, yui crediderunf,..
Cf. Bom., vl' \.
Exemple tiré de II lleg.. xin, 21.
4״ change cet ordre et dit que ce sont les ossements d'Élisée qui ont ete jetés sur le mort. -— /,! ne se contente pas d« in suo corpore, dont il fait d ailleurs le sujet de resurrexit-; il ajoute : corpus, et anima et ossa et spiritus, son corps et son âme et ses os et son esprit; sans doute, il a mal compris le texte, tel que Ε·2 le rend, et a mêlé les mots corpus, ossa et spiritus.
ti. L\, .4 et h disent : tpianto ma pis cos, comme dans le verset précédent ; et L\ fait la même addition : pusillæ fidei.
i. .1 et E tournent autrement : Vous qui vous êtes appuyés (E ajoute : dans votre foi sur la chair, le sang et l'esprit du Christ.
Par un souci évident d'imiter le verset précédent, L\ ajoute : sicut et Christus resurrexit. — .4 et L! seuls ajoutent, dans un j. 33, un nouvel exemple, tiré de I Beg., xvn, 19*23. — L\ ; Similiter et de Elia propheta : (ilium ciduse a morte resuscitacit. Quanto mugis cos dominas Jesus in coce tubse, in nutu oculi a morte resuscitabit, sicut et ipse a mortuis resurrexit. Typum enim nobis in suo cor pore ostendit. De même aussi pour le pro-
phète Elie. Il a ressuscité de la mort le fils de la veuve. Combien
plus le Seigneur Jésus, au son de la trompette, en un clin d'œil,
vous ressuscitera-t-il de la mort, comme lui-même est ressuscité
31 32-33. L auteur renforce ! exemple de Jouas par un argument a fortiori. Si Jonas est ressuscité, alors que cependant il avait été désobéissant, combien a plus forte raison ressusciterez-vous, vous qui avez cru ! Meme raisonnement à propos du mort ressuscité par fllisée; ici, les ossements d'un prophète ont suffi pour réveiller un mort; or c’est ! esprit du Seigneur qui sera envoyé sur votre corps et sur vos ossements; donc...
32*33. Ce choix de l'exemple d'fllisée a été noté par Vetter, Eine rabbinischeQueUe des apokryphen 111 Korintherbrielea dan* Theologize he Qiiarfal-Schrilt, 1895, p. 622-623, pour prouver l’existence d'une source rabbinique où aurait puisé l'auteur des .·lefa Pauli, Mais, comme l'ont fait remarquer Zahn et C. Schmidt, l’auteur de la Didascalia a employé le même exemple; et il s’agit là sans doute d'un argument en vogue dans l’apologétique chrétienne,
34-35. Saint Paul veut n'avoir rien à faire avec ceux qui soutien* draient des doctrines différentes des siennes, et l’exprime vigoureuse.
Reproduction de Gai., vi, 17.— L! seul ajoute encore, avant ces quatre derniers mots : erit vobis Deus in testimonium·, vous aurez Dieu pour témoin, en imitant Rom., 1, 9.
Le ms. porte area, et est évidemment altéré. Vetter, p. G9, corrige en in area; je préfère arceor; tous deux d’ailleurs sont insolites; mais il ne faut pas nous en étonner avec ce tra-ducteur, nous l'avons vu, maladroit. 1•״ et E disent : « Je porte ces liens, » qui a le même sens, mais est meilleur. L! seul para-phrase d’après la seconde partie du verset : stigmata Christi in manibus habeo. je porte les stigmates du Christ sur mes mains.
In me, addition maladroite de L■,. Cf. Phil., ni. 8.
Cf. I Cor., m, 14. L! ajoute : et cum resurrexerit a mortuis,
L! : crucis ejus, de sa croix. E est plus long encore; mais il commente.
Reproduit de Gai., vi, 17.
G. Cf. Phil., ni, 11.
Cf. II Pet., ni, 2.
L\ : El si quisquam régulam aecepit per jeliees prophetas et sanctum eeangelium, manet, mercedem aceipiet. Ce manel ne se comprend pas dans cette construction; c’est, une mauvaise traduction pour tn régula accepta per... evangelium manet. Inu-tile d'ailleurs de recourir à un mot syriaque (Vetter, loc. cit.. P· pour expliquer à la fois ce manere in et cet intendere; le verbe grec τηριίν en rend fort bien compte.
citant ieternam consequetur; et à sa résurrection d’entre les morts, il obtiendra la vie éternelle. — C'est aussi ce que dit A. — E est plus bref, et ajoute simplement : à la résurrection des morts. — Ces mots sont imités de I Pet., 111, 22.
ment. Pour lui, il croit à la résurrection, et c’est pour l'obtenir qu’il est dans les liens et qu'il souffre pour le Christ. C’est revenir à cette idée que les« œuvres de justice» ׳.lous y conduiront (v. la note au y. 17). Le sens attaché par l'auteur les Acta Pauli aux mots »ligmata porto est évidemment celui de Gai., vi, 17. Paul veut dire qu'il porte sur lui les cicatrices des blessures reçues au service de son Maître. Elles prou-vent qu’il lui appartient, comme les marques faites au fer rouge sur le corps des esclaves indiquaient qui était leur maître.
36· Ce verset résume à la fois et ce qu’il faut croire et ce qu'il faut espérer; ce qu’il faut croire, c’est à la fois l'Ancien et le Nouveau Testament, sans exalter l'un aux dépens de l’autre. L’auteur ne parle sans doute que des « prophètes très saints », parce qu’il attaque l’hérésie qui les rejetait; mais ses arguments pour les faire accepter portent tout aussi bien sur les autres livres canoniques de !*Ancien Testament. Ce qu’il faut espérer, c’est la « récompense », c’est-à-dire tout spécialement, comme saint Paul vient de l’indiquer pour lui— même, la résurrection d’entre les morts.
37 sq. L’auteur reprend ici l’exhortation du ÿ. 21, mais avec beau-coup plus de vigueur, et en insistant plus vivement sur la récompense des uns, la résurrection pour la vie éternelle, et le châtiment des au-très, le feu également éternel; cette insistance est bien naturelle, après que l’auteur vient de prouver la résurrection de la chair pour les justes, et parce qu’il pense qu'elle consacrera définitivement la séparation entre les bons et les méchants. Il y a, dans cette conclusion, si nous la comparons aux y. 20-21, plus d’ardiur dans le conseil et plus de passion dans la condamnation; c’est « par la force du Seigneur » qu’il faut repousser les hérétiques; et ceux-ci sont une race de vipères. Cette gradation a été voulue par l’auteur; elle ne nous permet pas-d'admettre deux mai. s différentes dans la composition de la lettre»
acta Pav.i. — 18
toutes ces variantes n’ajoutent ni ne changent rien au sens·
2. Cf. Matth., m, 7, etc... A et E : de vipères et de basilics.
3. Cf. I Cor., ii, 5, et II Cor., vi, 17.
4. Formule fréquente de salutation dans les épîtres de saint Paul. — Li : pax, gratia et dilectio ; paix, grâce et amour. — A : la paix et la grâce du bien-aimé premier-né. — E n’a rien. En présence de ce désaccord, on voit combien est hasardée la conjecture de Vetter, p. 9, qui voit dans l’ordre « paix, grâce », différent de l’ordre employé treize fois par saint Paul dans ses épîtres, une preuve de l’origine syriaque de l’original; la Peschitto en effet emploie trois fois cet ordre renversé !
Sigles employés pour ce martyre :
P. ms. grec de Patmos.
A. ms. grec du Mont-Athos.
Sy. version syriaque, d’après Nau.
5. version slave.
C. version copte du 1ns. de la bibliothèque Borgia, d’après Guidi.
co. version copte découverte, par Schmidt.
Λ/', A/2, AP. version latine d’après trois mss de Munich. L. pseudu-Linus.
Ce titre est le plus simple; c’est celui de 5. — P ajoute : l: 'P1;<.׳r, rçô 0׳ et ne donne pas le nom du mois. Il y'a là
une faute, comme le prouve cette omission, et il faut lire sans doute avec Lipsius, p. 104 : t·, 'Ρώμη τή προ γ’ χχλχνδών Ίου/ιω'ΐ. — A : τή χύτη ήμε'ρη (29 juin) μ. τ. ά. χ. II. Κύριε, βύλόγησον. — Sy : Martyre de Paul, apôtre élu de Dieu. — C : Martyre de saint Paul, apôtre de Jésus*Christ, qu’il consomma à Rome, le 5 d’Epêp (29 juin), dans la paix de Dieu. Amen. — Ces titres d’ailleurs n’existaient pas dans l’œuvre primitive, puisque le martyre n’en était qu’un fragment.
S dit : Sous l’empereur Néron, Paul attendait Luc... ; leçon mauvaise ; si Paul loue une grange, c’est qu’il vient d'arriver. Pour περιμένετε:, cf. Act.. XX, 5.
M : a Galilæu. — Sy : de Judée. — L : a Galatia, c’est sans doute la bonne leçon.
1*. Le δε du grec de P et de A, que n’expriment pas S, M, L, Sy, indique évidemment la continuation d'un récit et prouve que ce mar* tyre est bien un fragment d’une œuvre plus vaste, des Acta Pauli nous le savons.
2*. Je traduis « de Gala tie », bien que, seul, L indique cette pro-vince ; mais, comme on peut le voir par la note critique, il y a grande confusion sur ce nom, et les copistes ou traducteurs ont confondu Gaules, Galatie et Galilée. Il faut donc accepter l’hypothèse la plus probable. Or, il est évident que l’auteur s’est inspiré de II Tim, iv, 10, qui mentionne la Galatie, en changeant, suivant un procédé qui lui est cher, Crescens en Luc. C’est un bel échantillon de sa conscience d’historien.
3*. Emprunté à Act., xxvm, 30,
Ces trois mots sont omis par 5, 3/, L.
5 ajoute : des pauvres qui se trouvaient à Rome.
Ce mot est omis par S, et remplacé dans C par βύτοϊς, dans 3/ par ad eum, dans L par per eum, dans Sy par : dans l’église de Dieu. — L paraphrase cette proposition. — Cf. Act., xi. 24, et ii, 41.
.1 ajoute : χύτοΰ, à son sujet. — S : de Paul. — L :
sonus prædicationis et sanctitatis i psi us.
.4, .V, L, Sy ajoutent : πίσαν; il est omis par P, S.
י». L paraphrase : ...et exiret jama per universam circa regionem de illo, jam enim admodum innotuerat orbi Komano (alias: urbi Romance, toto orbi) signis et prodigiis et doctrina muita atque mirabili aanctitate. C’est à peu près la leçon de Sy : La renommée de Paul se répandit dans toute la ville, parce qu'on y racontait les signes, les prodiges et les miracles que Dieu faisait par ses mains. Il guérissait toutes les maladies, et...
5, au lieu de ce mot, porte : Et ainsi, ils croyaient à la parole de l’enseignement, en sorte que... — 3/ ajoute : in do· mino; L : in dominum Jesum Christum׳, Sy : au Messie, grâce à la prédication de Paul.
S ajoute : pour Paul et ses auditeurs; A : en eux; M : cotti· die. L et Sy paraphrasent, mais de façons différentes. Pour l’addition de L sur les rapports de saint Paul et de Sénèque, voir la note sur la traduction.
C seul omet ces mots. — .4 dit : μί).{στ», surtout.
Sy mentionne d’abord le retour de Néron et appelle l’échan· son Patricius. L paraphrase, et, en particulier, pour expliquer la mort de Patrocle, nous apprend que Paul enseignait in cenaculo edition, dans une chambre assez élevée.
1*. Cette indication vient de Phil.· iv, 22, dont il n’y a pas de raisons de suspecter l'authenticité; mais on voit combien l'auteur l’exagère, en ajoutant : πολύ πλήθος.
2*. Le pseudo-Linus place ici l’histoire des relations de saint Paul et de Sénèque, qui s’est conservée ailleurs dans une correspondance apocryphe dont nous parlerons. Voici l'extrait d’après Lipsius, Acta ap., p. 24 : Sed et instilutor imperatoris adeo illi est amicitia co· !;ulalus, oidens in eo divinam scientiam, ut se a colloquio ipsius tempe· ' rare vix posset, quatinus si ore ad os ilium alloqui non valeret, frequen· tibus datis et acceptis epistolis ipsius dulcedine et amicali colloquio atque consilio frueretur, et sic ejus doctrina agente spiritu sancto multi· ;dicabatur et amabatur, ut licite jam doceret, et a multis libentissime 'udiretur. Disputabat siquidem cum ethnicis philosophie et revincebat cos, unde et plurimi ejus magisterio manus dabant. Nam et scrip ta illius quædam magister C césar is coram eo relegit et in cunctis admirabilem reddidit. Senatus etiam de illo alta non mediocriter sentiebat. Mais le précepteur même de l’empereur, voyant en Paul une science divine, se lia avec lui d’une si grande amitié, qu'il pouvait à peine se passer de converser avec lui; aussi, quand il n’avait pas possibilité de l’en-tretenir face à face, il lui envoyait et recevait de lui des lettres fré-quentes, et ainsi jouissait de sa douceur et de son amical entretien. De cette manière, par l’action de l'Esprit-Saint, la doctrine de Paul se propageait et attirait l’amour, en sorte que désormais il enseignait librement et que beaucoup avaient le plus grand plaisir à l’entendre· Et en vérité, il discutait avec les philosophes païens et les réfutait; aussi, un grand nombre se soumirent-ils à son enseignement. En effet, le maître de César alla jusqu’à lire devant celui-ci quelques-uns des écrits de Paul, et les fit admirer de tous. Le sénat lui-même conçut pour lui un sentiment non médiocre de haute estime. — Nous aurons a reparler de cette légende; constatons seulement ici le sans-gêne avec lequel les traducteurs ou adaptateurs traitaient leurs originaux.
3*. Cet épisode est emprunté à Act., xx, 9; nous en avons parlé à propos de la valeur historique des Acta Pauli. L'auteur change le nom d’Eutychus en Patrocle, dont il fait un échanson de Néron, et transporte la scène de Troas à Rome. Il imagine la raison pour laquelle
Cf. Marc. 11.
Sy dit : sur une haute maison.
Ces deux mots sont supprimés par C, S, Sy, Λ/, L, — L ajoute commodius, plus commodément.
M supprime τ׳<ϋ ύι׳Ζ. Ici, L et Sy ajoutent l'explication du sommeil causé par la longueur de la prédication, d'après le récit même de Act., xx, 9 sq. Il est curieux qu'ils reviennent au texte transformé par l'auteur des Acta Pauli.
C, S, M omettent : τον «... ά«λφ׳ί>ν; A écrit : ττ,νέν αγάπην. — L et Sy paraphrasent, le premier plus longuemènt. — Cf. Sap., 11, 24 (?:.
A paraphrase : ύ Ιΐάτροζλος (omis par C, S, M, L) χα^ήμινος έπι τήςίυρίδος έπΐσιν χάτω εις το ίδαρος, ώστε αυτόν άποΟανεΐν παραχρήμα ίπι τοΰ τόπου χαί άναγγίΧΟήνα» ταχέως υπό τινων σπουδαίων τώ Νέρωνι. Patrocle assis sur la fenêtre tomba en bas sur le sol, en sorte qu’il mourut du coup sur le lieu même, et que cela fut annoncé vite à Néron par quelques zélés. — L parle ici de la douleur de Néron, apprenant la nouvelle au retour du bain; 1 se conten■ tera plus loin de la rappeler. Sy mentionne simplement l'afHic-tion de l’empereur, et ne parle du bain que plus loin.
Cf. Marc, 11, 8. — M ajoute : eibi nuntiantem quidnam contigisset. — De même à peu près Sy et L.
M ajoute : ad plebem circunutantium; L : ad plebem; Sy : aux foules qui l’entouraient ; A
Expression fréquente dans Act., xin, 26; xv, 7, etc.
ημάς, A, M. Cf. Act., v, 3, etc. Après cette phrase, L seul
ajoute : Sed donünut Jésus Christ us more solito ejus nequitiam
le jeune homme <· s'assied à une fenêtre élevée», ne parle pas de son sommeil, qui sans doute* lui parait scandaleux quand le prédicateur est saint Paul, ajoute ce fait extraordinaire que l’apôtre apprend le malheur par l'Esprit, fait en conséquence apporter le cadavre au lieu de conduire Paul au dehors, et donne à l’incident beaucoup plus d’im-portance qu’il n'en a dans les Actes. Ce doit être en effet, dans son récit, l’occasion de la persécution néronienne qui va éclater.
1*. Les graves conséquences de cette mort justifient jusqu’à un certain point l'intervention de !*Esprit; il n’en faut d’ailleurs pas tant à l’auteur pour le mettre en scène; les Actes sont plus réservés. Les premières paroles de l’apôtre font d’avance allusion à ces conséquences·
L ajoute : erga dominum Jesum Christum, et il continue : Tempus est enim, ut semen æternæ vitæ in bonam terram deveniens centuplicata salione jructificet, d’après Luc, vm, 8. C est un procédé constant chez lui, surtout dans les discours. Sy ne donne ni cette phrase, ni une autre analogue.
3/ : accedamus... et deprecemur.— Sy : Ne vous effrayez pas, mais priez et suppliez. — L : accedite plena fide... et deprecemur.
Je supprime ici i πχΐ; de .1, 3/, Sy, qui n’est pas donné par P, C, S. — L paraphrase, avec une allusion à son deliciosus de plus haut : ut restituatur anima ejus in istud juvenile cadaver, vivatyue melius yuam vixisset; que son âme soit rendue à ce cadavre de jeune homme, et qu’il vive mieux qu il n’a vécu.
Ces derniers mots sont omis par 3/, L, Sy, ce dernier en a trace dans son « Ne vous effrayez pas. »
A paraphrase. 3/ dit : urassent. L ajoute : universi procion· benles orationi, et Sy : Entendant cela, la foule s’apaisa, et invo· qua Notre-Seigneur Jésus-Christ avec larmes et supplications.
A ajoute : θεού, par la grâce de Dieu. — L para·
phrase longuement, Sy un peu moins, mais de la même façon que L, insistant sur le « réveil » de Patrocle, la joie de la foule, et les louanges au Seigneur.
Ces cinq mots ne sont pas dans L, 3/, Sy. — C les remplace simplement par : Ils le relevèrent. .4 ajoute au contraire pro· bablement μετά σπουδή,־, en hâte.
Expression omise par .4, C, 3/, L, Sy. — A partir d’ici, nous avons un fragment de la version copte co.
Nous avons dit que L rappelle ici la douleur de Néron, dont
il a parlé déjà plus haut. De même Sy : Néron, comme noue
*. Cette crainte est évidemment causée par le fait que le mort est aimé de l’empereur; le contexte l’indique assez. Sy, dans sa para-phrase, l’a compris. L et.Jf ont fait au contraire un contre-sens en expliquant le trouble de la foule parson étonnement devant la science de Paul; la mort de Patrocle a autrement d’importance pour elle que l’inspiration donnée à l’apôtre. C’est d'ailleurs ce que celui-ci indique plus loin, en invitant les frères à prier et à pleurer « afin que nous restions dans la tranquillité. »
2*. Les frères ont hâte de renvoyer Patrocle vivant, ainsi que tous les autres serviteurs de Néron, afin d’éviter encore, si c’est possible, les effets de la colère de celui-ci.
3*. 11 était trop tard pour échapper aux conséquences de la douleur
1*. Comme Patrocle, toujours emporté par la foi, ne craint pas de confirmer et de préciser les égoïstes et tristes pressentiments de Néron, la colère de celui-ci éclate dans ce geste violent.
2*. Remarquons ici quelle importance l’auteur donne au miracle :
est destiné à prouver la vérité de la religion. C’est parce qu’il a été ressuscité que Patrocle croit. Les autres, eux, croyaient déjà; cette merveille est venue les affermir dans leurs convictions.
3*. Entraînés par l’exemple de Patrocle (L indique aussi leur indi· gnation devant le traitement infligé à celui-ci), les principaux fidèles « de la maison de César » confessent leur foi. Néron en est furieux, d’autant plus que son affection pour eux était plus grande; et la per«
Acta Pauli. —19
Leçon de P. 5. C.— A. .U. £. Sy paraphrasent à peu près de la même façon. M par ex. : llle autem cum audisset omnes uno sensu et uno sermons di.risse invictum regem Jesum, reclusit omnes in careerem. ut nimium illos torqueret, quos nimium ama· bat.
Cf. Il l'im.. 3 .״.
A allonge un peu le texte du décret. — P écrit: Ίησοζ, au lieu de : Χριστού. — C, M omettent χριστιανού; /.»i... ; S omet za: στρατιώτα; Χρ:στ׳Λ. — Sy et L paraphrasent légèrement : L : ut sicubi fuissent inventi, sine interrogations omnes Christi milites per tormenta varia punirentur.
Ce début si brusque du c. ma déplu à tous les copistes et traducteurs, excepté à l'exact 5 et à C. — A dit d’abord : Kai προτΐΟέντο; τού 6ι3τίγ;1ατο;. zii πλΐίστ<ι»ν άναιρουμίνων έν τοί;... l’édlt étant promulgué, et un très grand nombre étant tués. — M : Qui cum inventi fuissent plurimi, perducti sunt ad Cæsarem; comme on en trouva un très grand nombre, ils furent amenés devant César. — L et Sy sont plus longs encore.
Cf. Luc, iv, 20. — .4 insiste; il met : άτινίζοντ! avr.nt προσιΐχο·;, et indique ensuite la cause de l’embarras des prison*
niers, en ajoutant : τ: άρα j*־aàii άποχρινισΟαι προ; τον Καίσαρα. —
Λ/ commet la maladresse de négliger cette proposition, et par conséquent ne montre pas comment Néron a pu distinguer Paul. L paraphrase, en faisant allusion aux précédentes captivités de l’apôtre.
sêcutïon commence par eux, pour s’étendre ensuite, avec l'édit, à toute la ville; car on ne peut songer à tout l'empire, et les chapitres qui suivent ne parlent que de Rome. Ainsi, les sentiments de Néron sont assez bien notés : il passe successivement de la douleur, puis do la stupeur, à la crainte, à la colère, à la fureur et à la vengeance.
1*. Ce début ne s’explique guère; d’où tant de variantes. Puisque l'édit ordonnait de tuer les chrétiens, pourquoi les amène-t-on devant Néron ? Pour Paul, passe encore; il a pu arguer de son titre de ci-toyen romain, comme le texte le laisse entendre plus loin, par le genre de son supplice; mais pour les autres? C’est une maladresse do l'auteur; mais il fallait bien qu’il amenât la scène de la rencontre entre l’apôtre et l’empereur.
2*. La remarque est assez naturelle et met en relief la dignité du personnage principal. Elle rappelle Thècle s'attachant « comme en extase » à la parole de Paul.
3*. Néron montre de l'ironie et du mépris : « Tu es mon prisonnier, alors que tu ▼antes la grandeur do co roi dont tu 00 le soldat. »
Sy ajoute seul ici, toujours dans le dessein de rappeler le martyre de Pierre, qui précédait celui de Paul : ainsi que Pierre, mis à mort par ordre d’Agrippa.
.4 ajoute : ־αυτώ, pour toi-même;C : pour ton roi; L : ilia autem colli gere; Sy : pour votre grand roi éternel.
Trois mots omis par S, SI, Sy. — Cf. Act., vi, 8, etc.
Deux mots, omis par P, attestés par tous les autres témoins.
Tous les textes sont presque complètement concordants, à part Sy : ·< Car Notre-Seigneur nous a ordonné de ne fermer à personne la porte de sa bonté afin que tous les hommes puissent entrer dans la vie éternelle, » d’après les livres canoniques, par ex. : Matt., xxiii, 13; Marc, ix, 44, etc. — L ajoute ensuite une phrase sur la puissance divine.
t». .4 s’explique plus clairement : W/ }.£·׳<■> aot παραι^ών, οτ׳. ζ·Λι ■λλι ׳70׳.... Aussi je dis en t’y engageant que si, à toi aussi. — Sy simplement : Il te faudrait aussi devenir un soldat.
C finit ici. Il semble qu’il y a ici quelques mots passés. En effet, .4, S donnent ensuite ούγίρ, qui s’arrange très bien avec le non te pænitebit de A/, L. Je proposerais : ού' σοι
μετχμελτ,Ή(* ού ··ip...
S : la richesse et sa gloire.— L et M : divitiat hujus sxculi aut splendor aut gloria. — Sy : ta richesse et ta puissance ne ·subsisteront pas, et ne peuvent te sauver.
L supprime xxî ΐιτ,&ής et ajoute ensuite inperpetuum. — M : in
xlernum. — Sy : qui te donnera le royaume et la vie éternels. — Λ : αύτός 91 σώσε׳. από τής οργής η; ίπιρερει *0‘ί άπεάοΟσιν τοΐς διατάγμασιν
1*. Cette invitation nous semble bien singulière, adressée à cet empereur que A appelle &4tvô; *si «κηνέστ3το; Wjp, une bête fauve terrible et des plus cruelles. Du moins, elle montre l’ardeur de saint Paul dans son apostolat, ardeur qui lui inspire, pour son discours, non des excuses, mais l'.liTirmation de son désir et de son devoir de convertir le plus d’hommes possible. C’est bien ici le véritable Paul, opposé aux tendances étroites des premiers judéo-chrétiens.
2*. Ainsi, saint Paul affirme do nouveau la puissance de so» « Roi », et précise ce qu’en a dit Patrocle.
ό’ ajoute : du Christ. — Λί : milites Christi, qui fuerani oincti cum Paulo. —- L : milites Christi. — Sy : tous ceux qui croyaient en Notre-Seigneur Jésus-Christ.
A/ traduit mal plecti.— L· seul ajoute : senatus consultu tan quant majestatis reum, d’après un sénatus-consulte, comme coupable de lèse-majest··.
A ajoute προϋύμως après χοινούμενο.-, Ct, à la fin: πολλώπυϋω xai πίστη zi, et; Χριστόν προσχωμένοι; χύτώ, S attachant a lui par un grand désir et une grande foi dans le Christ. — A/ nomme ces deux personnages *Longinus et Egestius·, L désigne deux préfets : Longinus et .Megist us, et un centurion : AcestuÉ; de plus, il paraphrase. — co dira plus loin Longinus etCescus. — Sy : Longue et Cestus״, il paraphrase en imitant L, et Joan., vu, 38.—Les véritables noms semblent être Longinus et Cestus.
1*. Allusion au titre de citoyen romain que portait Paul, et dont il revendique les droits dans les Actes.
2*. Ce dernier mot est placé là à dessein. Les chrétiens, leurs apo-logis tes en ont toujours appelé à une justice régulière.
3*. Cette idée du grand nombre des chrétiens à Rome, au temps de Néron, ne correspond guère à la réalité, telle du moins qu’on peut se la représenter. Il faut se rappeler cependant que Tacite, parlant de la persécution qui suivit l’incendie de Rome, dit du christianisme (trad, de Burnout) : a Réprimée un instant, cette exécrable supersti-tion débordait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde en-ferme d'infamies et d’horreurs afllue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte; et, sur leur révélation, un·
Ce texte de P n’est pas très clair; Lipsius ajoute ici : χαί έχέ>.ευσε; ώ; ou ώστε suilirait; c'est ce que donne Λ/ : ita ut nemo. — A : κε'/.εύσχ; τε6τ,να·. ύόγμχτα ώστε, ayant ordonné ([UC l’on s en tînt à ses ordres, que... — L paraphrase. — Sy est très bref : En entendant cela, César défendit aux soldats de tuer encore les chrétiens.
Sy omet cette phrase. — L la paraphrase.— M la dé* forme complètement : donee maxima pars populi ad Christum converterentur. ce qui n’a aucun rapport avec le contexte. — M s’arrête ici ; c'est sans doute la raison de cette déforma* tion.
A ajoute : 5εσμ·.ο; τώ Νερωνι, enchaîné, à Néron.
Ce texte très court, A et les traducteurs cherchent à l’ex* pliquer. A : αίτουμενων ούν αύτόν, αύτώ χχίν2*^νον ·ύπάρξαι, ο׳ύχ ΐνασχόμενο; ό Νερών έπέμενεν ף.־ ίττορίσει τή προτε'ρχ λέγων, τούτον τή τού ξίρονς τιμωρία παραόίδοσύχ( .Comme on lui (à Néron) demandait d’être indulgent pour lui (Paul), Néron n’écoutant rien s’en tint à sa première déclaration, que Paul devait être livré au supplice du glaive.— «S ajoute : afin qu’il soit traité par l’ennemi en ennemi. — L prête à Néron des paroles si exagérées qu’elles sont ridicules. — Sy : A sa vue, le tyran fut irrité de ce que les soldats ne l’avaient pas tué.
infinité d autres (multitudo ingens), qui furent bien moins convaincus d’incendie que de haine pour le genre humain. » 11 est probable que Tacite a confondu Juifs et chrétiens. La situation, comme nous l’a-vons dit, correspond bien mieux à celle de la seconde moitié du 11e siè-cle en Asie (Introduction, p. 110), comme l’indiquent et la lettre de Pline et les paroles si connues de Tertullien, Apol., 37.
1*. Néron ne renonce donc pas à la persécution, tout en cédant aux. instances du peuple. L explique la situation en disant de lui qu’il redoute les clameurs du peuple : clamoret populi expavescens. L’empe-reur fera donc périr encore ceux qu’il déteste, mais après un semblant de jugement, comme il va y en avoir un pour Paul.
2*. Il s’agit vraisemblablement du dernier ordre, qui prescrit une enquête plus approfondie sur les chrétiens. Cette seconde entrevue le Paul et de Néron est maladroitement amenée.
3*. Ces paroles de Paul expriment sa foi dans la vie éternelle, qui est pour lui la ▼raie vie. Celle de la terre n’est qu’éphémère, et se terminera par le jugement, que l’apôtre semb e annoncer comme très proche, comme dans ses lettres canoniques. L’apparition promise ici est des-tinée à prouver la vérité de la foi chrétienne, en particulier do la foi dans l’éternité.
l.Cf. Act., xvn, 31; Joan., ni, 17; etc. —.1 ajoute : ־·/ζάστ, ô׳.z«:o<tûvt,. — L paraphrase tout le passage : ut scias. Aero, me post decollationem meo régi invicto xternaliter vivere,te autem t'ictum gui nunc putas te sincere, cum mihi caput abscissum juerit, ficus tibi apparebo, et cognoscere puteris guia mors et vita famu· lantur domino meo Jesu Christo, eu fus est omne regnum... pour que tu saches, Néron, qu’après ma décollation je vis éternelle-ment pour mon invincible roi, et que tu es vaincu, toi qui penses vaincre, après que ma tête aura été coupée, je t’apparaîtrai vivant, et tu pourras reconnaître que la vie et la mort sont les esclaves de mon Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient tout royaume... —־ Sy est beaucoup moins long; il ajoute seulement à la fin : qui viendra juger les vivants et les morts, et rendra à chacun selon ses œuvres; d’après II Tim., iv, 1, et Matt., xvi, 27. — Tous les textes, à part P, S, ajoutent ensuite que Paul est conduit au supplice, ce qui explique que Longue et Cestus puissent lui poser la question qui suit.
A : βουλόμενοι ?ekttxv πίστιν ύπ׳*δέξχσ63ί προ9λχέόμινοι xxb’ έχυτου; t'vi 11χύλον, voulant recevoir la foi parfaite, prenant à part avec eux Paul. — Sy : Durant la route. — L : C uni autem duceretur...
Cf. Rom., VIII, 38. — .1 ajoute : πίνν γχδ ήμεΐ; 6χυμχζομεν ίζ:. τού?»״, car nous nous étonnons fort de cela . — Sy autrement : Où est ce roi auquel vous croyez, dans lequel vous avez confiance et espoir, et qui vous défend de vous attacher aux dieux des Romains? — L paraphrase longuement, en précisant la question.
S, Sy, L omettent ces quatre mots.
Cf. Hebr., v, 2 (?). — L, en développant longuement les
paroles de Paul, change un peu la situation et flatte les officiers :
1*. Ces paroles ne sont pas amenées naturellement; tous les autres textes l’ont compris, en indiquant que la scène suivante se passe pen-dant la marche au supplice.
2*. C’est surtout cette persévérance jusqu’à la mort même qui frappe les païens : c’est ce qu’explique A, par une addition d'ailleurs inutile.
3*. Paul reprend cette idée du châtiment .qui attend les infidèles, et plus loin, de la récompense des croyants. Ce sont encore ces motifs intéressés qui attirent le plus facilement les cœurs simples et ignorants« les Ames non encore affermies dans la foi.
i*. Les paroles de l’apôtre produisent l’effet qu’il en attendait* Mais Longus et Cestus ne les comprennent encore que matériellement) c’est uniquement par crainte du feu qu’ils demandent la foi; et, en échange de ce bienfait temporel, ils offrent un avantage temporel. Aussi Paul va-t-il chercher & élever leur esprit vers des pensées plus nobles, et va-t-il retarder la réalisation de leur demande; ce n’est pas lui qui les baptisera.
A ajoute : ôixato; x3i ισχυρός xai μ3χρόθυμος, juste, et fort, et patient. — L ajoute : et judicabit ilium per ignem.
Cf. Marc, xvi, 16.— C’est aussi la leçon de co, L,Sy.— S ajoute :avant qu il ne vienne. —A : έν άληΟιίχ έν τώ π3ρόντι χ3ιρώ, ότ׳.... qui croira en lui en vérité dans le temps présent, parce que ...
A : r,;et γ3ρ 3ΰτό; τή ιδία δυνάμπ et; χχθαρόν χχιων πχσ3ν τήν οίχ.. car il viendra de sa propre puissance purifier par le feu toute la terre. — Sy supprime cette proposition. — L para-phrase très longuement, et prête à Paul un discours où il plaint le malheur de ceux qui ne se convertissent pas; car Dieu est descendu sur terre pour détourner l’homme du culte des. idoles et l’attirer à son culte, spirituel et vrai; celui qui ne l’écoutera pas sera jeté au feu éternel. Dieu a créé l’homme; au contraire, les idoles sont faites par l'homme ; et les démons s’y cachent; car ils veulent faire de l’homme le compagnon de leurs peines; cependant, ils se contredisent; le vrai Dieu aucon* traire est un. Mais les hommes ont été assez fous pour se faire des dieux misérables et devenir eux-mêmes misérables, pour adorer le bois et la pierre. Le peuple exprime alors son repentir, et demande la foi et le salut, que Paul lui promet s’il se fait bap* tiser et s’il persévère. Ce n’est qu’ensuite que Longinus, Mégis* tus et Acestus parlent pour eux-mêmes.
Texte de P, S, co. — A et Sy paraphrasent un peu. — L : quoque et M. et A. eecretiue alloquentee apoetolum dixerunt.
P,S, co·, ces deux derniers mettent cependant le dernier verbe au futur. — A paraphrase : I I3p. 91, μαχχρα τοΰ 0<οΰ ανβρωπι,
βοή. ημάς τοιούτου; γίν»σύ3ι, δσπιρ χ3ί συ <1, xai ήμ»ϊ; 3. 9t. L paraphrase
aussi, mais donne le même sens en l’exagérant : les officier· devien*
A ajoute : ττ, τοΰ θεού χάριτι εΰίύς από τής τμήσεως έπύτισεν... par la faveur de Dieu, aussitôt après la décollation. —Sy : ô prodige admirable, que Dieu accomplit dans le corps pur de son saint apôtre ! Il sortit de son corps du lait avec le sang, qui jaillit sur les habits du bourreau qui avait coupé sa tête véné* rée. — L imagine des prodiges plus singuliers encore : Quod (caput) poatquam a corpore pnecitum fuit, nomen dont ini J eau Chriati kebraice clora voce peraonuit; atatimque de corpore efuo
co omet : έν χυρι'ο».— L paraphrase longuement, indiquant les effets du baptême. — Sy : et je serai au milieu d’eux (allusion à la vision du c. vu); ils vous donneront le signe du Messie Jésus, notre vrai Dieu.
A ajoute : ειπων ταΰτα πρός αυτούς ό Παύλος... leur disant cela, Paul. — L:et hit dictis pervenit ad pattionis locum.
A et L ajoutent ici: xa* έπάρας τχς χιίρας εις τον ουρανόν. et ayant levé les mains vers le ciel, que n’ont pas P, S, co ni même Sy.
L ajoute : cum lacrimit, et gratiiu egit Deo. — co a de nou* veau une lacune.
S supprime χοινολογτ,σάμενος έ. A comprend autrement : zxi χαταπαύσας ττ,ν προσευχήν χοινολογτ,σάμενος όμού πχσεν τον τής σωτη-ρίχς λόγον τή έβραιων φωνή προς πάντας αδελφούς xai πατέρας, et intercom* pant sa prière, communiquant, en hébreu, à tous à la fois, aux frères et aux pères, la parole de salut. — L simplement : cumque patrio sermone conaummastet orationem, valedicens f rat ri but benedixit eos, et H gant 3ibi de Plautillae ma forte oculos. — Sy imagine un sermon et des conversions nombreuses, car Paul était d’un extérieur agréable et aimé, puis, l’arrivée d’un hour· reau, que Néron, irrité de ces délais, envoie tout spécialement.
.1 ajoute λοιπόν et τώ άποτεμνοντι et remplace μτ,χέτι λ αλτ, σας par χχίρων.— L : in terram utrumque genu fix it.— Sy :à ce hour-reau qui la trancha sans miséricorde.
Ό σπεχουλάτωρ est omis par P: cependant il est nécessaire'. S : le soldat.
en effet du ciel, accompagné d’une troupe innombrable vêtue de blanc,
me l’a très véridiquement rendu et me remerciant pour ma bonté envers lui, il me dit : « Plautille, tu t’es montrée envers moi obéis* « tante sur terre; moi, aussitôt que tu viendras vers le royaume céleste, « je serai ton serviteur très dévoué. Car très tôt, je reviendrai pour toi, « et te montrerai la gloire de l’invincible roi. י■ Et Plautille, tirant do son sein le voile teint de sang rose, le leur montra. Eux, saisis à l’excès de frayeur, allèrent, à pas rapides, rejoindre César, lui rap-portant ce qu'ils avaient vu et entendu. — 11 y a là sans doute un emprunt à un récit de martyre; car les derniers mots de Paul annon* cent clairement la mort très prochaine de Plautille. Cet emprunt a-t*il été suggéré par Luc, xxm, 27, 28? Se rappeler aussi la légende du voile de sainte Véronique.
1*. Ces paroles préparent la scène de la fin. Paul condescend enfin aux prières répétées des officiers; mais il faut encore qu'ils appren-nent par son exemple comment on doit être prêt à tout supporter pour le Christ. Ce n’est qu’après la mort do Paul qu’ils seront mar» qués « du sceau du Seigneur » ; expression déjà rencontrée souvent, et fréquente au 11· siècle.
2*. On peut so demander pourquoi cette attitude et cet entretien
Leçon de P. S. co. — Λ : χχί νϋν πι!σ*>τ,τ! ότ! ούχ 3πέ63νον, et maintenant sois persuadé que je ne suis pas mort, mais...—L: regis aeterni et indcti. — Sy : César Néron, voici Paul, le soldat du roi éternel.
Leçon de P. S. co. — .1׳ ajoute : h τώ Oui» μου, en mon Dieu, qu'adopte à lort Lipsius. — L : Deo meo. — Sy: mais je vis pour le roi éternel, mon Seigneur et notre Dieu Jésus-Christ.
Leçon de P, S. co. Sy. — .4 ajoute : χχί μιγάζ.η χό/.χσις, χΟλι·, et un grand châtiment, malheureux...; de même à peu près L, qui paraphase légèrement.
Cf. Matt., xxiii. 35. — Leçon de P, S, co. — A ajoute πολύ avec L, Sy. et χδίχω; qu'adopte Lipsius) avec L seul, qui para« phrase.
â. Cf. Act.. 1. 5. — .4 : χχί τούτο et σο» έστχι ού μχτχ πολλχς ήμέρχς.— A, d’accord avec L, Sy. ajoute ensuite cette phrase qu’adopte Lipsius : χχί τχύτχ ιίπών ό Πχύλος χπή'·6<ν χπ* χύτου, et disant cela, Paul le quitta. — Mais elle est rejetée par P, 5, co.
G. Leçon de P, S.— A, co, La joutent άχού··; (A : Ntpwv χχούβχ; ρημάτΜ* ΙΙχύλου xx:). ou un terme équivalent. — Sy ne l’em-ploie pas et ajoute seulement : L’empereur comme tous ceux qui l’entouraient...
Leçon de P, S, co. —A, Sy ajoutent σφόίρχ. L : ultra quam did posait... et oelul amena effectua, ignorabat quidagere potuissel.
Leçon de P. — 5 : Patrocle et tous les autres compagnons de Barsabas. — co simplement : c’est-à-dire Patrocle et Barsa-bas. — L paraphrase. — Sy : il ordonna de délivrer tous ceux qui croyaient en Notre-Seigneur Jésus-Christ.
A ajoute après Κίστος : έπί τον τόπον> sur le lieu. — 5 : au
1*. Cette prédiction est tacite à taire après coup, et quand l'auteur connaissait par l'histoire la triste fin de Néron. Il attribue habile* ment celle-ci à la persécution.
2*. On ne comprend guère que ces hommes puissent encore vivre après qu’ils ont été, les premiers, et expressément, condamnés au feu par Néron lui-même. Mais ces invraisemblances troublaient tort peu des écrivains comme ceux qui ont composé les Actes apocryphes;
leur suffisait d’édifier et de plaire.
3*. Pourquoi l’auteur a-t-il imaginé cette dernière scène, après la catastrophe finale, qui, semble-t-il, devait clore son livre? Ce n'est pas uniquement pour nous raconter la conversion et te baptême de Longus et de Cestus, personnages en somme très secondaires. Je crois qu’il a voulu imiter la visite de Marie-Madeleine, de Marie fihe de Jacques, et de Salomé (Marc, xvi, 1) au tombeau de Jésus. Comparez en particulier Marc, xvi, 2 (et Joan., xx, 1, etc.) avec cette première phrase du c. vu. Les deux hommes de Luc, xxiv, 4, sont remplacés par Tite et Luc.
4·, Nouveau miracle qui n’avait pas été annoncé; l'apôtre י avait
.1 et L : χα: μίσον τών δύο ίστώτχ τ. 11., et Paul, se tenant entre tous deux. — Sy ajoute : dans une gloire sans fin.
Leçon de P, S. — Avant le dernier mot. .1 ajoute :.. ΐδόντχ; τό πχριδο-ον θχϋμχ, à la vue de ce prodige extraordinaire. — De même L, qui paraphrase : Qui pertimescentes in visu admirabili ,!orruerunt eln-venli sunt accedere pro pi us, eux, saisis de crainte à cette «*tonnante vision, furent pris d'horreur et craignaient de s'avancer plus près. — Sy omet complètement cette proposi-tion.
Leçon de P, S. ■— .1 ajoute ici : ·δόντχς τον Λόγγον xîîtôv K:9?0v πρό; χύτού; έρχομίνο·,,־, voyant Longus et Cestus venir à eux. — Sy : virent approcher les serviteurs du roi. — L para· phrase plus longuement : Titus autem et Lucas in se ab e.rtasi orationis reversi, videntes prxfectos atque centurionem qui ministri juerant necis Pauli ad se properantes. Tite et Luc, sortant dt> l’extase de la prière et revenant à eux, en voyant les (deux) préfets et le centurion, qui avaient été les instruments de la mort de Paul, se hâter vers eux, furent pris... Ces commentaires sont évidemment inspirés par le souci d’expliquer la crainte de Tite et de Luc dans le texte primitif, celui de P, S.
Texte de P, S, co (qui reprend ici) et de Sy. — A (et L) ajoutent : έχΐίνων δί διωχόντων χύτούς κχτίλήρθτ,σχν ύπ'χύτών. Είπον δί προς Τίτον χχι Λουχχν ό Κίστος χχι ό Λόγγος, et comme ils (les officiers) les (T. et L.) poursuivaient, ils (T. et L.) furent rejoints par eux (les officiers). Alors Cestus et Longus dirent à Tite et Luc...
Leçon de P, S, co, (Sy). — A et L seuls ajoutent (et Lipsius
l’accepte) : ώς ύπονοιίη, μχχχριο׳. θιοΰ άνθρωποι, comme VOUS le SUppO· dit seulement au préfet et au centurion qu'ils trouveraient Tite et Luc en prière. Mais il (allait cette apparition et la précédente pour rappeler celles de Notre-Seigneur après sa résurrection.
1*. Ce trait est vraiment simple et naturel, notons-le avec soin dans une œuvre qui en offre assez peu de semblables.
1*. co donne ici le titre qu’il attribue à l’œuvre tout entière; nous eu avons parlé au début de la traduction.