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une société, comment attacherait-on une grande
importance à d'autres êtres.»(11)
Les «autres êtres» ne comptaient guère, en effet,
pour les chefs nazis, dont on peut dire, autant
que des Jésuites:
«Ils ont fait de l'obéissance
une idole.»
(12) Au reste,
c'était cette
obéissance absolue qu'invoquaient les
accusés de Nuremberg, comme excuse à leurs
horribles crimes
. Enfin, empruntons encore au
même auteur, qui a si bien analysé le fanatisme
jésuitique, ce jugement définitif: «On reproche à
la Compagnie son habileté, on lui reproche sa
politique, sa ruse, on lui prête tous les calculs,
toutes les arrière-pensées, tous les coups
fourrés, on lui reproche jusqu'à l'intelligence de
ses membres. Et pourtant, il n'est pas un pays
peut-être où la Société n'ait eu les pires
mécomptes, où elle n'ait fait scandale, et attiré
sur elle la foudre. «Si leur machiavélisme avait la
profondeur qu'on lui prête généralement, ces
hommes graves et réfléchis se jetteraient-ils, à
chaque instant, dans des abîmes que la sagesse