Page 448 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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le schisme d'Orient.»(135)
Dès lors, on se
souciait fort peu, à la Curie romaine, qu'une
telle victoire ne pût être acquise qu'au prix
d'un holocauste gigantesque
. On en acceptait
alertement le risque, ou, pour mieux dire, la
certitude, étant donné l'inévitable jeu des
alliances. Poussé par son Secrétaire d'État, le
Jésuite Merry del Val, Pie X s'en cachait si peu,
pour son compte, que le chargé d'affaires de
Bavière pouvait écrire à son gouvernement, à la
veille du conflit: «Il (le pape) n'a pas grande
estime des armées de la Russie et de la France
en cas de guerre contre l'Allemagne».(136)
Cet affreux calcul se révéla faux à l'usage. La
première guerre mondiale, qui ravagea le nord
de la France et fit quelques millions de morts,
loin de combler les ambitions de Rome, aboutit
au démembrement de l'Autriche-Hongrie,
privant ainsi le Vatican de son principal fief en
Europe et libérant les Slaves, incorporés à la
double monarchie, du joug apostolique de
Vienne. La révolution russe, par surcroît,