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calmes, qui n'évoquassent ceux d'un pantin
mécanique. Au surplus, ne rappelons que pour
mémoire les yeux ternes et globuleux, le nez
mou, le faciès boursouflé, dont la fameuse
mèche et le bout de moustache en balai-brosse,
qui semblait collé sous les narines, ne
parvenaient pas à masquer l'indigente vulgarité.
Un vrai chef, cet aboyeur de réunions publiques
? Le «vrai» maître de l'Allemagne, un
«authentique» homme d'État, dont l'impérieux
génie allait bouleverser le monde ? Ou bien
l'«ersatz» de tout cela ? Une baudruche
habilement gonflée, un simulacre à l'usage des
foules, un «gueuloir» ? Lui-même ne le
reconnaissait-il pas, d'ailleurs, quand il disait:
«Je ne suis qu'un clairon» ? Et M. François-
Poncet, à cette époque ambassadeur de France à
Berlin, confirme qu'Hitler travaillait peu, ne
lisait guère et laissait à ses collaborateurs «la
bride sur le cou». Même impression de vide,
d'irréel, si l'on passe aux dauphins du régime.
Le premier, Rudolf Hess, qui s'envola un jour de