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archevêque de Paris, vient de recevoir, à
l'occasion de ses noces sacerdotales, une lettre
autographe de S.S. Pie XII le félicitant, entre
autres, de son rôle pendant l'occupation. On sait
que le comportement du cardinal au cours de
cette période avait donné lieu, après la
Libération, à de sévères critiques. Et le général
de Gaulle, à son arrivée à Paris, en août 1944,
avait refusé de rencontrer» le cardinal Suhard au
«Te Deum» célébré à Notre-Dame. Le prélat, à
cette époque, était ouvertement accusé de
«tendances collaborationnistes». Rien de plus
naturel, donc, que les félicitations du Saint-Père.
Mais il existe une autre histoire de «Te Deum»
encore plus édifiante.
Lors des combats livrés après le débarquement
des alliés, la ville de Rennes eut beaucoup à
souffrir, et l'on compta de nombreuses victimes
parmi les non-combattants, le commandant de
la garnison allemande ayant refusé d'évacuer la
population civile. Quand la place eut été
emportée, on voulut célébrer le «Te Deum»