Page 319 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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l'affirmation tant de fois répétée que «l'Église
romaine ne fait pas de politique». Remarquons
seulement la position unique dans le monde,
d'un État de nature équivoque, à la fois profane
et sacrée, et les conséquences qui en découlent.
Par quel artifice jésuitique, cette puissance
arguant tantôt de son caractère temporel, tantôt
de son caractère spirituel, selon ses intérêts,
échappe-t-elle en fait à toutes les contraintes et
à toutes les règles reconnues par le droit
international ?
Les nations se sont pourtant
prêtées à cette duperie et, ce faisant, ont
introduit de leurs propres mains dans leur
sein le cheval de Troie du cléricalisme
. «On
avait un peu trop l'impression que le pape
s'identifiait avec les dictateurs»(26) a écrit M.
François Charles-Roux, ambassadeur de France
auprès du Vatican. Mais pouvait-il en être
autrement, alors que le Saint-Siège lui-même
avait hissé ces hommes au pouvoir ?
Mussolini, le prototype, n'avait fait qu'inaugurer
la série de ces personnages «providentiels», de