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cardinal commença par exprimer sa joie au sujet
de notre attitude énergique et opportune ces
derniers temps. Au cours de l'audience de ce
jour de Sa Sainteté, le Saint-Père, qui a
commencé l'entretien en mentionnant notre
énergique démarche à Belgrade, a fait quelques
remarques caractéristiques: «Certainement, a dit
ensuite Sa Sainteté, l'Autriche-Hongrie aurait
mieux fait de punir les Serbes pour toutes les
failles commises»(1).
Les sentiments bellicistes de Pie X s'exprimaient
donc sans ambages dès l'année 1913. Ils n'ont
rien qui étonne, si l'on songe aux inspirateurs de
la politique romaine. «De quoi s'agissait-il pour
les Habsbourg ? De châtier la Serbie, peuple
orthodoxe. Le prestige de l'Autriche-Hongrie, de
ces Habsbourg qui, avec les Bourbons
d'Espagne, étaient les derniers soutiens des
Jésuites, celui surtout de l'héritier, ce François-
Ferdinand, leur homme, en aurait été
grandement accru. Pour Rome, l'affaire prenait
une importance presque religieuse; un succès de