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soutenir, dans l'affaire Dreyfus, les plus
épouvantables erreurs, le parti du mensonge et
du crime contre la vérité, le droit et la justice.
«La Cour de Rome, ajoute-t-il, le sait, comme
toutes les Cours d'Europe».(101) Certes la Cour
de Rome savait mieux que personne, et pour
cause ! On a pu voir, en 1956, qu'elle n'avait
rien oublié des pieux exploits du «serviteur de
Dieu», puisqu'elle s'apprêtait à le béatifier. Nul
doute non plus que le promoteur de la foi
n'inscrive au crédit du futur bienheureux ces
fameuses listes de souscriptions en faveur de la
veuve du faussaire Henry, dont l'abbé Brugerette
nous dit: «Lorsqu'on revoit aujourd'hui les
appels à l'inquisition, à la spoliation des Juifs,
au meurtre des défenseurs de Dreyfus
qu'accompagnent
tant
de
fantaisies
scatologiques, on croirait se retrouver devant les
imaginations délirantes d'énergumènes sauvages
et grotesques. Telles sont cependant les
manifestations que «La Croix» nous présente
comme un grand, réconfortant et consolant
spectacle»(102).