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«Les pèlerinages seront donc pour eux des
entreprises organisées par le clergé pour la
restauration de la monarchie en France et du
pouvoir pontifical à Rome. Et l'attitude prise par
le clergé en ces deux affaires, paraîtra justifier
cette accusation de la presse irréligieuse, et
donnera, de ce fait, comme nous le verrons plus
loin, un formidable essor à l'anticléricalisme.
Sans rompre avec ses habitudes religieuses dont
les années d'après-guerre ont amené un si beau
revival, la société française se révoltera contre
ces directions que Gambetta devait flétrir sous le
nom de «gouvernement des curés». C'est qu'il
restait au fond de l'âme du peuple français, un
invincible instinct de résistance à tout ce qui, de
près ou de loin, ressemblait à la domination
politique de l'Église Ce peuple, dans son
ensemble, aimait la religion, mais «la théocratie»
dont la presse d'opposition avait réveillé le
fantôme, lui faisait peur. La fille aînée de l'Église
ne voulait pas oublier qu'elle était aussi la mère
de la Révolution».(60)