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pontificat de ««Pie IX... pour refléter la pensée du
pape»(53).
Voilà qui est bien net. Il n'y a qu'à enregistrer cet
aveu sans détours. Nous ferons seulement
observer aux mânes du pieux académicien qu'en
bonne logique, et à en juger par tout le contexte
précédent, c'était plutôt la pensée du pape qui
reflétait celle de la «Civiltà Cattolica». Il va sans
dire que les Jésuites, tout-puissants à Rome,
devaient - du fait même de l'esprit de leur Ordre
- engager de plus en plus la papauté dans
l'action politique internationale, comme l'écrit
encore M. Louis Roguelin: «Depuis la perte de
son pouvoir temporel, l'Église romaine n'a
négligé aucune occasion de regagner par une
recrudescence d'activité diplomatique tout le
terrain abandonné par contrainte, cherchant
toujours le meilleur parti à tirer des
conjonctures, dans le dessein savamment
dissimulé de diviser pour régner». Selon le plan
des fidèles de Loyola, le dogme de l'infaillibilité
pontificale a puissamment favorisé cette action