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dégénéra en manifestations licencieuses et
sensuelles
, par exemple dans les cantiques
dédiés par le Père Jacques Pontanus à la Vierge.
Le poète ne connaît rien de plus beau que les
seins de Marie, rien de plus doux que son lait,
rien de plus excellent que son bas-ventre
»(6)
On pourrait multiplier à l'infini de telles
citations.
Ignace avait voulu que ses disciples eussent une
piété «sensible», ou même sensuelle, comme la
sienne. On voit qu'ils n'y manquèrent pas. Aussi,
ne faut-il pas s'étonner qu'ils aient si bien réussi
auprès des Guaranis, auxquels ce fétichisme
érotique devait parfaitement convenir. Mais les
Pères ont toujours pensé qu'il convenait aussi
bien aux «visages pâles». Dans le profond mépris
de la personne, qui est le fond de leur doctrine,
l'Européen ou le Peau-Rouge c'est tout un. Il
s'agit de les maintenir, l'un et l'autre, dans un
pareil infantilisme. On les voit donc travailler
sans relâche à la propagation de cet esprit et de
ces pratiques idolâtres, et par l'ascendant qu'ils