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idéal, à des yeux fanatiques: le renoncement à
tout jugement personnel, à toute initiative, la
soumission aveugle aux supérieurs. N'est-ce pas
là, pour le R.P. Rouquette, que nous avons cité
plus haut: «le sommet de la liberté», «la
libération de l'esclavage de nous-mêmes» ?
De fait, les bons Guaranis avaient été si bien
«libérés», durant plus de cent cinquante ans, par
la méthode jésuitique, qu'après le départ de
leurs maîtres, au XVIIIe siècle, ils rentrèrent
dans leurs forêts et y reprirent les us et
coutumes de leur race, comme s'il ne s'était rien
passé.