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5. SUÈDE ET ANGLETERRE
«Dans les pays scandinaves, écrit M. Pierre
Dominique, le luthéranisme submergeait tout et
les Jésuites, au moment de leur contre-attaque,
n'y avaient pas trouvé ce qu'ils avaient trouvé en
Allemagne, un parti catholique déjà minoritaire,
mais encore fort.»(28) Ils n'avaient donc espoir
que dans la conversion du souverain Jean III
Wasa, lequel inclinait secrètement au
catholicisme, d'autant qu'il avait épousé en 1568
une princesse polonaise de religion romaine,
Catherine. Le Père Nicolaï, en 1574, puis
d'autres Jésuites furent ainsi introduits à l'école
de théologie récemment fondée, et firent du
prosélytisme romain tout en affectant
officiellement le luthéranisme. Puis ce fut
l'habile négociateur Possevino qui obtint la
conversion de Jean III et la charge de l'éducation
de son fils Sigismond, le futur Sigismond III, roi
de Pologne. Mais quand on vint à la soumission
de la Suède au Saint-Siège, les conditions
posées par le roi: mariage des prêtres,
communion sous les deux espèces, culte en