CHAPITRE 1
LES RECHERCHES FUTILES DE L'ATLANTIDE
Dans l’antithèse séculaire entre la raison et l’imagination, entre le poète et le scientifique, il y a ceux qui cherchent encore une côte maritime en Bohême, qui s’efforcent toujours de fixer la latitude et la longitude de l’île enchantée de Prospero, qui essaient toujours de trouver la grotte de Robinson Crusoé et les empreintes de Vendredi sur Juan Fernandez. Leur identification de l’Atlantide avec une région existante semble tout aussi visionnaire. Certains s'imaginent dans leurs délires qu'elle existait seulement avant le Déluge de Noé, et d'autres en mal de science-fiction, sur la Lune ou sur une autre planète dans une Galaxie très très lointaine, et pour les mythomanes dans le vide entre leurs deux oreilles..
Or il y a plus d’un millénaire, un philosophe grec nommé Platon décrivit un monde idyllique, une ile dessinée par Poséidon lui-même située supposément dans l’océan Atlantique, erreur magistrale car l'ile nommée Atlantide fut située en pleine Méditerranée à l'intérieur des colonnes d'Hercule, comme nous allons voir. Platon mentionne que les soldats d'Athènes en Grèce firent la guerre aux Atlantes et furent vainqueurs. Cela nous indique l'Atlantide était situé non loin de la Grèce, et l'histoire nous indique qu'il s'agissait d'une guerre avec les Minoéens de la Crète, identifiants positivement l'Atlantide avec l'ile de Crète, qui à cette époque avait une plus grande superficie que de nos jours, à cause de la catastrophe occasionnée par un terrible tremblement de terre et de l'affreuse éruption d'un volcan énorme à Santorin et Thera. Cette dernière aurait été engloutie par une catastrophe naturelle et aurait disparu à jamais, ou presque…
En effet, plusieurs
siècles passèrent avant que le mythe, le mystère de la cité d’Atlantide ne soit
soulevé. Ce n’est qu’à partir de la Renaissance que des explorateurs et des
archéologues ont cherché, parmi les vestiges du passé, des preuves, des indices
dans le but de découvrir la vérité sur la civilisation perdue.
Comment une ile
a-t-elle pu disparaître en laissant derrière elle si peu de traces? Où
était-elle véritablement située? Nous le savons maintenant, il s'agissait en
effet d'une masse de terre énorme qui incorporait la Crète jusqu'à Santorin.
Encore aujourd’hui, la
légende perdure et promet, suite à l’apparition de nouveaux éléments,
d’entretenir tous ces questionnements pendant un long moment. Saurons-nous
différencier la réalité de la fiction?
Dans ce texte, j’essaierai de vous faire traverser les âges afin de résoudre – ou du moins, de comprendre – cette énigme.
La perception de Platon:
Premièrement, il faut
comprendre que le continent d’Atlantide a été majoritairement décrit par le
philosophe grec, Platon (427-347 avant J-C.) dans deux de ses ouvrages: le Timée
et le Critias.
Selon ses écrits, le
premier roi de l’Atlantide (descendant du fameux dieu, Poséidon ainsi que d’une
princesse locale, Clito) aurait fait construire une cité idéale, dont le roi
était le géant Atlas qui est nui autre que Nemrod, avec les constructeurs
puissant qu'étaient les Chaldéens.
Les citoyens de la
civilisation de l’Atlantide, les Atlantes, étaient apparemment justes et avaient
des qualités morales importantes, sans oublier qu’ils étaient un peuple très
avancé en diverses sciences, particulièrement en mathématiques, en géométrie, et
en astronomie, dont certaines notions nous sont entièrement inconnues.
La nature allait dans leur sens en subvenant à leurs besoins, les rois étaient bons envers leur peuple, tout le monde nageait en pleine utopie.
Cependant, au fil des
générations, les Atlantes voulurent conquérir le monde, en commençant par
l’Europe et l’Asie. Jusqu’à ce qu’un événement vienne tout chambouler… En effet,
les dieux auraient voulu les punir – à cause de leur démesure – en déclenchant
un cataclysme extraordinaire qui aurait transformé l’Atlantide en un paradis
perdu en seulement 24 heures…
Au cours de l’histoire,
des catastrophes naturelles comme des séismes, des tsunamis, ont ravagé des
villes entières. Toutefois, la disparition d’une ile et d’une civilisation
entière en seulement quelques heures est-elle possible? Pensons au déluge de Noé
et nous aurons la réponse.
L’Atlantide était aussi
décrite comme une grande cité disposée en des « cercles concentriques de terre
et d’eau ». Platon décrivait également la présence de pierres rouges, noires et
blanches ainsi que des éléphants. De surcroît, même s’il a vécu vers l’an 400
avant J.-C., ce dernier mentionnait que le récit de l’Atlantide s’était déroulé
vers 9000 avant J-C. Mais plusieurs sont d'accord pour dire qu'il s'agit plutôt
de 900 ans avant J.-C., ce qui est plus probable lorsque nous considérons le
contexte historique et biblique.
À travers ses dialogues
et ses ouvrages, Platon situait la fameuse citée à l’ouest des colonnes
d’Hercule, mais celles-ci ne sont pas le rocher de Gibraltar comme il est
généralement admis, car les vrais colonnes se trouvent non loin de Santorin à
l'endroit ou Hercule descendit dans le Hadès pour sauver une âme et la ramener
dans le monde des vivants. L'Atlantide n'est donc pas dans l’océan Atlantique,
car celui-ci n'existait pas encore avant la fragmentation du continent Terre
lorsque l'Afrique et les Amériques se séparèrent violemment par la frappe d'astéroïdes
gigantesques, déchirant l'écorce terrestre et occasionnant le soulèvement des
montagnes au temps de Péleg. Lors de cette division, les eaux de l'océan du Nord
pénétrèrent dans la crevasse formant la mer Atlantique. Tremblement de terre et
volcans fendirent le rocher de Gibraltar et les eaux pénétrèrent dans le basin
et vallées de la Méditerranée, détruisant tout sur son chemin, et altérant la
topographie de ces régions. Ce fut dans cette période que les villes de Sodome
et Gomorrhe, environnées de puits de bitume, furent entièrement détruites par le
feu du ciel, frappées par de nombreuses astéroïdes en provenance de Mars qui
s'approcha trop de la terre, lorsqu'elle fut projeté hors de son orbite par
l'explosion de la planète Nod, dite aussi Héphaïstos. L'explosion, tellement
puissante fut apocalyptique, et des millions périrent atrocement sous la
vendetta de l'Esprit des vivants. Cette destruction catastrophique, est l'image
de la fin des temps qui vient bientôt.
Or, parmi les descriptions de Platon, selon lesquelles l’Atlantide était faite de cercles concentriques de terres et d’eau, c'est à qu'elle était en forme de couronne, que les citoyens y sacrifiaient des taureaux, qu’il y avait des pierres rouges, noires et blanches, que l’on trouvait des éléphants alentour, sans oublier qu’elle aurait disparu par un gigantesque et extraordinaire cataclysme avant de sombrer dans les flots, nous apporte directement à la Bible. Dans Genèse 10:14 le nom original de l'Atlantide ou Caphtorim, est un terme qui signifie: ile en forme de couronne. Vient du langage Caphtorim qui devient Santorin, île circulaire de Thera en forme de couronne, connue aussi comme l'Atlantide qui faisait partie de l'ancien empire Minoen dont le centre était la Crète, pays d'origine des Philistins. Cette île et celles de Thirassía et Aspronissi sont les vestiges d'une ancienne île partiellement détruite vers 1600 av. J.-C. au cours de l'éruption minoenne du volcan de Thera. Son nom provient de Santo Rini ou Sainte Rêne, se rapportant à une déesse égyptienne que les grecs nomment Saintes Irène, car les égyptiens, des géants de race noire, en sont les fondateurs. En fait, l'ancienne civilisation Minoenne porte beaucoup de traces d'une culture égyptienne qui est sa source. Désigne les Crétois, ou habitants de Caphtor et de Thera, les anciens Minoens d'origine pour les distinguer des Philistins.
Nous avons trouver l'Atlantide dans la Bible même, elle était sous nos yeux depuis de nombreuses générations et aucun ne pouvait la voir, car tous regarde avec les yeux fermés.
Dernière hypothèse – L’archipel de Santorin
Notre quête de la
vérité reprend donc de l’autre côté de l’océan Atlantique, dans la mer Égée, où
se trouve le sublime archipel de Santorin, près de la Grèce. Ce serait
l’hypothèse la plus sérieuse d’après les spécialistes. En plus que nous avons
les preuves bibliques indéniables sur ce sujet mystérieux.
L’ile de Santorin – à
l’époque – aurait été l’une des villes plus raffinées qui auraient été
pulvérisées suite à une des plus grandes et importantes catastrophes naturelles
de l’histoire humaine.
En 1967, des
explorateurs auraient fait la découverte d’un site merveilleusement préservé qui
aurait été enseveli profondément sous terre. Ce dernier aurait rapidement été
identifié comme étant une preuve qu’une civilisation avancée avait déjà vécu là,
mais qu’elle aurait soudainement disparu dans un cataclysme mystérieux. Cette «
race », cette population aurait donc été très avancée, ayant déjà développé une
technologie avancée, comme une utilisation très complexe de l’eau ou encore un
système d’aqueduc qui n’aurait pas été trouvé nulle part avant l’Empire romain,
des siècles plus tard…
Serait-ce que décrivait si bien Platon dans ses ouvrages?
Plusieurs similitudes
auraient été soulevées, comme la présence – assez exceptionnelle – de cercles
concentriques de terre et d’eau. En voyant les cultes dédiés aux taureaux, la
présence de sacrifice en guise d’offrande pour les dieux n’étonnerait aucunement
les historiens. De plus, Platon décrivait la cité de l’Atlantide comme étant
fait de pierres spéciales – comme mentionné plus haut -, ce qui est également le
cas de l’archipel de Santorin.
Ce dernier aurait été détruit par l’une des plus grandes éruptions volcaniques n’ayant jamais existé, et sa population aurait disparu en l’espace de quelques minutes, tout comme pour les atlantes. Après l’éruption, le volcan se serait déchiré, en laissant derrière lui un trou de la taille d’une ville au centre de l’ile, la raison pour laquelle « l’ile de Santorin » serait devenue un archipel de cinq petites iles.
Le trou aurait été
rapidement « rempli » par la mer, enfouissant pour une très longue période de
temps les vestiges de l’Atlantide.
Les amateurs
auraient-ils raison de penser que l’Atlantide aurait été située dans la mer
Égée, là où les magnifiques iles de Santorin sont aujourd’hui?
Pour conclure, l’archipel de Santorin aurait-il inspiré le philosophe Platon dans la création d’un récit d’une telle envergure, ou disait-il la vérité en affirmant tous ces « indices » à propos de la fameuse civilisation perdue?
CHAPITRE 2
La description de l’Atlantide par Platon
Après avoir dépeint son état idéal dans « La République », Platon, dans son « Timée », montre ensuite comment son état idéal se comporterait dans une grande lutte et, à cette fin, rapporte la tradition de l’action antique la plus célèbre d’Athènes, 8 000 ans plus tôt — le renversement de l’île de l’Atlantide. Il y avait une puissance puissante qui attaquait sans raison toute l’Europe et l’Asie... une île située en face du détroit que vous appeliez les colonnes d’Héraclès, [...] plus grande que la Libye et l’Asie réunies, et était la voie vers d’autres îles; et de ces îles, vous pouviez traverser tout le continent opposé qui était entouré d’un véritable océan ; car cette mer qui est dans le détroit d’Héraclès n’est qu’un port... Dans cette île de l’Atlantide, il y avait un grand et merveilleux empire qui... soumit les parties de la Libye aux colonnes d’Héraclès jusqu’à l’Égypte et de l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie.
Dans le « Critias », Platon décrit une fois de plus l’Atlantide comme ayant été attribuée à Poséidon, qui engendra plusieurs enfants d’une jeune fille Cléito, vivant dans une maison qu’il entoura de « faisant alterner des zones alternées de mer et de terre plus grandes et plus petites, s’encerclant les unes les autres [...] équidistants dans tous les sens, de sorte qu’aucun homme ne pouvait se rendre dans l’île. Après avoir donné les noms de tous les enfants que Poséidon a eus de Cléito et décrit les grandes richesses et les produits abondants de la terre, animale, végétale et minérale, Platon décrit l’arrangement du pays.
Ils jetèrent des ponts sur les zones de mer qui entouraient l’ancienne métropole... et creusèrent un canal de 300 pieds de large et de 100 de profondeur et de 50 stades de long qu’ils portèrent jusqu’à la zone la plus éloignée, faisant un passage de la mer jusqu’à celle-ci, qui devint un port... De plus, ils ont divisé les zones de terre qui séparaient les zones de mer, en construisant des ponts... Or, la plus grande des zones dans lesquelles on creusait un passage à partir de la mer avait trois stades de largeur, et la zone de terre qui venait ensuite était d’une largeur égale ; Mais les deux suivants, ainsi que la zone d’eau comme de terre, étaient deux stades, et celui qui entourait l’île centrale n’était un stade que par sa largeur. L’île dans laquelle se trouvait le palais avait un diamètre de cinq stades.
Platon donne aussi beaucoup de détails sur la composition des murs, le caractère et la disposition des bâtiments, la nature du pays, la population et la forme du gouvernement. Après qu’Athènes eut vaincu l’Atlantide, toute l’île fut engloutie par un tremblement de terre qui laissa « une barrière de boue infranchissable aux voyageurs qui naviguaient de là vers l’océan ».
J’ai cité abondamment la description de Platon — ce qui, comme il le donne dans le Critias, est beaucoup plus détaillé et élaboré — afin de montrer la précision mathématique avec laquelle il décrit l’arrangement de l’Atlantide, ressemblant pour tout le monde au campement des tribus d’Israël autour du tabernacle en douze camps de nombres exactement semblables, tels qu’ils sont donnés dans le code sacerdotal du Pentateuque.
CHAPITRE 3
L’identité suggérée de l’Atlantide et de la Crète
Depuis l’époque de Platon, on a beaucoup cherché le site de l’Atlantide, dans toutes les parties du monde — l’Amérique, la Palestine, l’Arabie Heureuse, Ceylan, la Sardaigne et la Suède — mais en vain. Ces dernières années, on a suggéré que le grand royaume minoen de Crète était l’original de l’Atlantide. La suggestion, faite pour la première fois par un écrivain anonyme dans un journal anglais, a été développée par M. James Baikie1 et récemment réitérée par M. E. S. Balch. 2 M. Balch soutient que les descriptions de Platon pourraient bien s’appliquer à la Crète, autrefois un royaume de grande étendue et de grande puissance, qui aurait pu facilement régner sur la Libye et l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie; qu’Athènes et l’Égypte combinées ont pu mettre fin au royaume minoen en 1200 av. J.-C. ; et que la tradition des mers infranchissables peut se référer à la cessation du commerce entre l’Égypte et le royaume minoen.
La cause de la chute du royaume minoen reste inconnue. Il est probable que la destruction du grand palais de Cnossos fut une catastrophe soudaine et que la destruction du royaume fut aussi soudaine, peut-être, comme l’a suggéré M. Baikie,3 une suite du renversement de la flotte minoenne, qui pendant une période très considérable avait dominé les flots de la Méditerranée orientale. Bien que le royaume ait été détruit, la civilisation minoenne a continué à exercer son influence dans une grande partie de la Grèce et des îles de la mer Égée. L’invasion achéenne a peut-être joué un rôle dans le renversement du royaume minoen, mais la civilisation minoenne a dominé ses conquérants. En fait, la civilisation de Mycènes est maintenant considérée comme principalement d’origine minoenne, et les influences minoennes sont retracées même jusqu’au continent de l’Asie Mineure. Il y a une légère tradition quant à la débâcle du royaume minoen, mais aucune quant à une catastrophe physique telle que la destruction de l’Atlantide, et il n’y a pas non plus de document géologique pointant dans cette direction. De plus, dans l’histoire traditionnelle de la Grèce, après, bien sûr, la grande « affaire de Troie », la « question de Crète » ne prend la deuxième place que derrière la « question de Thèbes ». Pour une raison quelconque aussi, l’expansion de la Grèce pendant de nombreuses années s’est faite vers l’est, vers Troie et l’Ionie; peut-être, comme le pense M. Leaf, à cause de la puissance du royaume de Taphos (Corfou). 4
CHAPITRE 4
Les implications de cette théorie ne sont pas en accord avec la tradition
Cette théorie, selon laquelle le royaume minoen était l’Atlantide, semble exiger que le royaume minoen ait été absolument détruit et que le souvenir de celui-ci se soit estompé de l’esprit à un point tel que la possibilité d’une Atlantide visionnaire l’ait peut-être remplacée. Le peu que nous savons des traditions de l’époque n’est pas corroboré par le peu que nous savons des traditions de l’époque. Les dates de la catastrophe minoenne et de la chute de Troie sont si vagues que nous ne savons pas qui est venu le premier ; mais la Crète était encore bien connue d’Homère, dont la date, si incertaine qu’elle soit, était certainement postérieure au sac de Cnossos. Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'étendu du territoire de la Crète originale, était beaucoup plus vaste que de nos jours.
Et des Crétois, Idoménée, le célèbre lancier, était le chef, même de ceux qui avaient possédé Cnossos et Gortys des grandes murailles, Lyctus et Milet et crayeux Lycaste, Phaïstos et Rhytium fondèrent toutes des villes ; et de tous les autres qui habitait en Crète parmi les cent villes. De ces hommes était Idoménée, le célèbre lancier, chef et pair de Mérionès du dieu de la guerre tueur d’hommes. Avec Ceux-ci suivirent quatre-vingts navires noirs... un nombre qui n’est devancé que par ceux qui ont suivi Agamemnon. C’est ce que dit le Catalogue des navires; mais ailleurs dans l’Iliade aussi, Idoménée n’occupe pas une position méprisable en tant que chef, et une partie du treizième livre est consacrée à sa valeur et à ses exploits.
La renommée d’Idoménée n’est pas inconnu d’Hésiode, qui a diverses références à la Crète et à l’étendue du royaume de Minos. Des références similaires peuvent également être trouvées dans les hymnes homériques et le cycle épique.
Ce fut quelque temps après l’époque d’Homère que la civilisation mycénienne, avec laquelle il était familier et qui était une excroissance de la civilisation minoenne, disparut sous la grande invasion du nord, et que les âges sombres de l’histoire grecque commencèrent. Il est maintenant admis que les civilisations helléniques et athéniennes qui ont suivi étaient essentiellement différentes, mais nous savons peu de choses de leurs origines. Il est possible qu’au cours de cette période, quelque cinq cents ans après la grande catastrophe minoenne, le souvenir de la Crète ait diminué; mais les poèmes d’Homère sont restés, et la civilisation hellénique a supposé descendre de l’âge homérique et s’est accrochée à ses traditions et à ses enseignements.
CHAPITRE 5
La tradition crétoise dans l’histoire et la littérature grecques
Même en dehors d’Homère, cependant, les traditions crétoises étaient encore préservées. Les tragédiens grecs, il est vrai, n’ont fait aucun usage de la « matière de Crète » dans leurs tragédies existantes; mais les historiens abordent des questions de l’histoire crétoise non mentionnées par Homère. Hérodote nous dit que le petit-fils de Minos (Idoménée ?), au mépris des avertissements, se joignit à l’expédition de Troie et qu’en raison de son absence, son royaume fut envahi et détruit. Thucydide, aussi ardent défenseur de l’influence de la suprématie navale que l’amiral Mahan, fait allusion au fait que Minos fut le premier à l’établir lorsque, par sa flotte, il avait mis les mers à l’abri des pirates.
Dans la littérature grecque, comme nous l’avons fait, la « question de Crète », pour une raison quelconque, n’a jamais été le thème spécial du poète, du dramaturge ou de l’historien. Les références que nous trouvons ne sont que des obiter dicta, des allusions d’écrivains dont le sujet principal était quelque chose de différent. Cependant, il en a été assez pour montrer que, loin que la Crète et le royaume minoen se soient effacés de la mémoire humaine pour être remplacés par une vague tradition de l’Atlantide, des traditions dignes de foi du grand royaume minoen ont atteint l’âge de Périclès près de mille ans plus tard et ont dû être connues de Platon.
Quant à la possibilité qu’Athènes ait pris part à l’attaque de la Crète, comme on dit qu’elle a attaqué l’Atlantide, nous devons être plus que sceptiques. Selon Homère, la part qu’Athènes a prise dans la guerre de Troie était insignifiante; et l’histoire d’Athènes avant et après cette guerre est voilée d’obscurité.
CHAPITRE 6
L’invraisemblance de cette théorie
En supposant, cependant, que nous n’ayons aucune trace de la Crète après la chute de Cnossos et que le souvenir du royaume minoen se soit complètement effacé de l’esprit grec, il est peu probable que la Crète ait été coupée de toute communication avec le continent comme l’était l’Atlantide. Il n’est pas improbable qu’après la grande bataille navale qui a dû précéder la destruction de Cnossos, le commerce minoen ait été détruit et la piraterie ait repris; mais peu de temps après, la navigation elle-même reprit vie. Peu après la guerre de Troie, les Grecs commencèrent leur migration vers l’est, colonisant les villes ioniennes d’Asie Mineure. La Phénicie voyageait vers l’ouest au moins jusqu’à Tarsis et Gadès, si ce n’est en dehors des colonnes d’Héraclès ; et plus tard encore, la Grèce commença à implanter des colonies à Marseille et à Syracuse. Avec des mouvements aussi étendus de nations dans la Méditerranée, il n’est guère possible qu’elles aient pu passer par la Crète en ignorant son existence. En effet, la tradition nous dit qu’après la destruction de Cnossos, les tribus du nord ont commencé à occuper la Crète.
Le « Timée » est, d’une certaine manière, une continuation de la « République ». Platon y avait décrit son état idéal. Il poursuit dans le « Critias » à décrire un état exposé avec une exactitude et une régularité merveilleuses — un État qui semble, d’après le fragment, littéralement aussi utopique que sa République. Il est plutôt friand de références à l’Égypte. Phèdre dit à Socrate: « Tu peux facilement inventer des contes sur l’Égypte », et c’est ainsi que Platon attribue l’origine de cette île imaginaire de l’Atlantide à un conte sur l’Égypte.
James Baikie : The Sea-Kings of Crete, Londres, 1910, pp. 256-259 (critique dans Bull. Amer, Geogr. Soc., vol. 44, 1912, p. 282-283).
E. S. Balch : Atlantide ou Crète minoenne, Geogr. Rev., Vol. 3, 1917, pp. 388-392.
Op. cit., p. 176.
Walter Leaf: Homer and History, Londres, 1915 ; Voir en particulier p. 171192־.
CHAPITRE 7
LE ROI ATLAS PREMIER SOUVERAIN DE L'ATLANTIDE
Avec l'Atlantide on se retrouve en pleine mythologie des peuples et d'anciennes civilisations. La mythologie est un système de pensée, d'interprétation, utilisant une riche symbolique pour expliquer des faits historiques lointains. Elle est l'ensemble des croyances, des idées qui se rapportent à un même personnage ou à un même groupe ou aux mêmes aspirations collectives des mythes attachés à un personnage, à un fait, ayant une réalité historique. L'histoire d'Atlas et des dieux ou Titans est exactement cela, elle représente la grande apostasie de Nemrod et des Chaldéens au temps de la construction de la Tour de Babel ou Pyramide du Chaos c'est à dire de Chéops en Égypte. Ces monuments gigantesques étaient la gloire d'une idolâtrie massive et globale de l'homme qui se faisait Dieu en se déclarant maitre de son destin. Le monde d'alors se nommait l'Empire du Soleil, adoration de l'astre au niveau externe pour les peuples communs; adoration interne de l'intelligence pour les initiés à des sciences secrètes, pour contrôler les masses d'ignorants et de crédules. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, n'est-ce pas.
Atlas est simplement un autre nom pour Nemrod, l'éthiopien rebelle, qui cherchait à empêcher la vérité céleste d'influencer les hommes de la terre, en déformant subtilement sa signification réelle. Ainsi Atlas (Nemrod), dans sa condamnation, porta le poids et responsabilité du ciel sur ses épaules, un fardeau qui lui fut donné comme punition par Zeus. Père de nombreuses étoiles et protagoniste de l'un des célèbres travaux d'Hercule, Atlas (Nemrod) était également connu comme un homme sage et le fondateur de l'astronomie, de la mathématique, et de la géométrie et trigométrie, sciences qu'il avait dérobé aux fils de Dieu et constructeurs puissants d'avant le Déluge, et sous la garde de Noé.
Pour Platon, il était le premier roi éponyme de l'Atlantide, et ce dieu géant donna aussi son nom à une immense chaîne de montagnes en Afrique du Nord, au grand océan Atlantique et à toute grande collection de cartes géographiques.
Avec un nom qui exprime peut-être la « souffrance » ou le « pérenne », Atlas était le fils des Titans Iapétus (Japhet fils de Noé, race blanche) et Clymène (ou Thémis) et le frère aîné d'Épiméthée, de Ménétios et de Prométhée. Atlas était le père de la nymphe Calypso et des sept Pléiades. Dans une version thébaine des événements, Atlas est aussi le grand-père de Niobé.
Atlas reçut la tâche de retenir les cieux comme punition de Zeus pour avoir mené les Titans (géants Chaldéens, initiés dans les sciences occultes de Nemrod) dans leur bataille contre les dieux olympiens (la doctrine de Noé) pour le contrôle des cieux. Dans le même ordre d'idées, Homère décrit Atlas dans son Odyssée comme « mortel », comme connaissant les profondeurs de toutes les mers, et comme tenant les lointains piliers de l'océan Atlantique qui séparent les cieux et la terre. Dans sa Théogonie, Hésiode décrit aussi Atlas comme tenant les cieux et le localise dans le pays des Hespérides (divinités féminines célèbres pour leur chant), qui était loin à l'ouest, au bord du monde. La tradition ultérieure, y compris Hérodote, associe le dieu aux montagnes de l'Atlas en Afrique du Nord. C'est là que, en punition pour son manque flagrant d'hospitalité, le Titan fut transformé de berger en une énorme montagne rocheuse par Persée en utilisant la tête de la Gorgone Méduse et son regard mortel. Cette histoire remonterait au Ve siècle avant notre ère.
D'autres associations avec Atlas sont en tant que père des nombreuses constellations, comme source de grande sagesse et fondateur de l'astronomie, et, par Platon dans ses Critias, comme le roi originel de l'Atlantide. Le mythe le plus célèbre d'Atlas, cependant, est peut-être son rôle dans l'un des douze travaux célèbres d'Hercule (autre nom pour Nemrod représentant un différent aspect de son caractère). Le héros avait reçu d'Eurysthée la tâche de récupérer les pommes dorées des jardins légendaires des Hespérides, qui étaient sacrés pour Héra et gardés par le redoutable dragon centenaire Ladon. Suivant les conseils de Prométhée, Hercule demanda à Atlas (dans certaines versions le père des Hespérides) de lui procurer les pommes alors qu'il, avec l'aide d'Athéna, porterait le monde sur ses épaules pendant un certain temps, donnant au Titan un répit bienvenu. Tout naturellement on s'en doute, en revenant avec les pommes dorées, Atlas hésita à reprendre ce fardeau. Cependant, Hercule le rusé trompa le dieu en échangeant temporairement leurs places alors que le héros se fabriquait quelques coussins pour supporter plus facilement ce poids énorme. Bien sûr, dès qu'Atlas souleva les cieux, Hercule s'enfuit avec son butin doré.
Atlas est un des Titans de la « deuxième génération » des divinités grecques primordiales issues du Chaos (Cush, père de Nemrod) (mythologie) à l’origine du monde.
Il est bienveillant envers les hommes et les initie aux mystères de la terre et du ciel (astronomie).
Guerre des Titans:
Les descendants des divinités grecques primordiales Gaïa (la terre)
et Ouranos (le ciel) sont divisés en deux clans rivaux: les dieux de
l'Olympe de Zeus, et les Titans de Cronos, père de Zeus. Après la guerre des
Titans (Titanomachie) Atlas, vaincu, est exilé par punition de Zeus, vainqueur,
aux confins occidentaux des limites du monde grec d'alors, soit (suivant les
versions) au pays des Hespérides, soit aux bords du grand océan circulaire, ou
parfois « chez les Hyperboréens »2. Zeus le condamne à porter pour
l'éternité sur ses épaules la sphère céleste, dont les Colonnes
d'Atlas (ou colonnes d'Hercule) qui la supportent se trouvent
supposément ou faussement dans
l'actuel détroit de Gibraltar, à l'ouest de Gaïa (la terre), aux portes de
la mer Méditerranée et de l'Océan Atlantique, notion complètement
erronée et contradictoire puisque ces évènements ne se déroulent plus au sud de
la Grèce, mais de l'espagne et du Nord de l'Afrique.
Atlas (Atlantide):
Suivant le récit de Platon — « inventeur » de l'Atlantide1 et seule source sur le personnage — lorsque les dieux se partagent la Terre, Poséidon (Neptune), dieu des océans, reçoit Atlantis (Ἀτλαντίς) — devenu en français « Atlantide » —, une île gigantesque située au-delà des colonnes d'Héraclès au Sud de la Grèce). C'est une région fabuleuse, aux contours indéterminés, bordée du royaume Cimmérien au nord et par le jardin des Hespérides ou l'île des Bienheureux au sud (Atlantide à l'embouchure de la mer Égée vers Thera et Santorin).
Poséidon s'y unit avec Clitô (« l'illustre », « la magnifique »), une jeune mortelle autochtone, fille unique d'Événor (« l'homme de valeur ») et Leucippe (« la femme aux chevaux blancs »), qui enfante cinq couples de jumeaux mâles, élevés par le dieu. Chaque couple a un aîné et un cadet4, et l'aîné de tous s'appelle Atlas — à l'étymologie obscure —, qui donne son nom à l'île — « Atlantis » — et aux habitants qui la peuplent — les « Atlantes » — ainsi qu'à la mer qui l'entoure — la mer « Atlantique ».
Son jumeau, qui porte le double nom d'Eumélos en grec et de Gadir en langue atlante, reçoit lui l'extrémité de l'île située en face des Colonnes d'Héraclès (proche de Santorin). Le reste de la fratrie se partage en huit royaumes supplémentaires.
Son règne correspond à
l'âge d'or de l'Atlantide sur laquelle ses descendants continuent de régner sur
une population devenue innombrable, progressivement expansionniste et
belliqueuse.
Atlas est, selon un passage du Critias ou sur l’Atlantide de Platon, le
fils aîné de Poséidon (dieu grec de la mer et des océans, frère de Zeus) et de Clitô (une mortelle). Il est le premier roi mythique de l'Atlantide et de
son Âge d'or, île gigantesque engloutie lors d'un cataclysme provoqué par Zeus.
Les dieux divisèrent, par tirage au sort,
toute la terre en lots, plus grands ici, plus petits ailleurs. Poséidon
installa, en certain lieu de cette île, les enfants qu'il avait engendrés d'une
femme mortelle. Atlas devient le premier souverain d'Atlantis, celui de la
cité-capitale, dont l'autorité s'étend sur ses frères. Il reçoit le royaume au
centre de l'île, le plus vaste et le meilleur, où se trouvait la maison
maternelle à l'emplacement de laquelle est érigé un temple consacré à Clito et à
Poséidon.
Sur une montagne habitait alors un des hommes qui, dans ce pays-là, étaient à l'origine nés de la terre. Son nom était Événor (Adam), et il vivait avec une femme, Leucippe. Ils donnèrent naissance à une fille unique, Clitô. Poséidon la désira et s’unit à elle. Or, la hauteur sur laquelle elle vivait, le dieu la fortifia et l'isola en cercle (ile circulaire en forme de couronne). À cet effet, il fit des enceintes de mer et de terre, petites et grandes. Poséidon embellit l'île, il fit jaillir deux sources d’eau, l’une chaude, l’autre froide, et fit pousser sur la terre des plantes nourricières de toute sorte. Là, il engendra et éleva cinq générations d'enfants mâles et jumeaux. Il divisa l'île Atlantide en dix parties. L’aîné devint roi, au-dessus de tous les autres. Il fit de ceux-ci des princes vassaux. À tous, il imposa des noms: le plus ancien, le roi, reçut le nom qui a servi à désigner toute cette île et la mer qu'on appelle Atlantique, parce que le nom du premier roi fut Atlas.
Les dix Rois de l'Atlantide:
Les rois avaient des richesses en telle abondance que jamais sans doute avant eux nulle maison royale n'en posséda de semblables et que nulle n'en possédera aisément de telles à l'avenir. L'île leur fournissait tous les métaux durs ou malléables que l’on peut extraire des mines. En premier lieu, celui dont nous ne connaissons plus que le nom, l’orichalque, c'était le plus précieux, après l'or, des métaux qui existaient en ce temps-là.
L'île fournissait avec prodigalité tout ce que la forêt peut donner de matériaux propres au travail des charpentiers. De même, elle nourrissait en suffisance tous les animaux domestiques ou sauvages. Elle donnait encore et les fruits cultivés, et les graines qui ont été faites pour nous nourrir et dont nous tirons les farines. Ainsi, recueillant sur leur sol toutes ces richesses, les habitants de l'Atlantide construisirent les temples, les palais des rois, les ports.
CHAPITRE 8
ATLAS ET L'ENGLOUTISSEMENT DE L'ATLANTIDE
Nous avons déjà élaboré le sujet de l'Atlantide dans le chapitre précédent avec beaucoup de détails. Ici nous allons touché la tragédie de l'île circulaire d'Atlantide et de sa ville Capitale Poséidon, avec quelques éléments supplémentaires. Dans le monde moderne, l'histoire de l’Atlantide fait l’objet d’une fascination sans égal ou presque. Au milieu d’une plaine fertile se dressait un palais entouré d’anneaux concentriques de terre et de mer, un continent que l’on disait aussi grand que l’Asie. Toutefois le mot «continent» ne convient pas ici puisqu'il s'agit plutôt d'une grande île ou vaste terre qui se trouvait dans le bassin de la Méditerranée au temps de la tour de Babel.
L'Atlantide (du grec ancien Atlantís) est une île gigantesque évoquée par Platon dans deux de ses Dialogues, «le Timée» puis «le Critias». Celle-ci, qu'il situe au-delà des Colonnes d'Hercule, est dédiée à Poséidon et, après avoir connu un âge d'or vertueux, se transforme progressivement en une thalassocratie conquérante dont l'expansion est stoppée par Athènes, avant que l'île soit engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l'instigation de Zeus. Or l'expression «au-delà», qui porte les gens à chercher l'Atlantide dans l'océan Atlantique, est trompeuse puisque le terme Grec signifie aussi «devant» c'est à dire «en face de». En d'autres mots, l'Atlantide se trouvait à l'intérieur du rocher de Gibraltar au Sud de la Grèce et non à l'extérieur, et reposait dans le bassin de la Méditerranée avant que celle-ci devienne une mer. Les sources ne sont pas à jour. Il est généralement admis maintenant que l'Atlantide était une ancienne civilisation crétoise, non la Crète moderne, mais celle antérieure à la civilisation de Mycènes et de la Grèce classique, qui incorporait l'ancienne Crète, Théra-Santorin, et jusqu'à possiblement la Sicile et la Sardaigne au Sud de l'Italie, en un vaste territoire d'une seule île gigantesque qui a été détruite par un terrible tsunami dû à l'éruption violente d'un volcan et d'un puissant tremblement de terre qui sépara les Colonnes d'Hercule, ce qui fit que l'eau de l'Atlantique pénétra à l'intérieur des terres et détruisit tout sur son chemin. Le gigantesque cratère volcanique s'y trouve encore de nos jours.
Cartes de Santorin où
se situait l'Atlantide avant l'explosion du volcan de Thera.
Dans le Timée, Platon (428 — 348 av. J.-C.) raconte l'origine de l'Univers, l'origine de la Cité et l'origine de l'Homme. Dans ce cadre, il évoque l'Atlantide au cours d'un récit fait par Critias, riche Athénien disciple de Socrate et parent de Platon. Selon Critias, son arrière-grand-père Dropidès s'est vu confier par le législateur Solon (VIe siècle av. J.-C.) une confidence que lui-même tenait d'un prêtre égyptien du temple de Saïs au cours d'un voyage d'études qu'il entreprit en Égypte sous domination Perse à cette époque. Le prêtre égyptien donne quelques indications géographiques, puis entreprend de narrer la lutte des Hellènes menés par Athènes, puis d'Athènes seule, contre », événements qu'il situe 9000 ans avant son époque. Peu après la victoire, des tremblements de terre surviennent à Athènes ainsi que dans l'Atlantide. Le Timée donne ensuite une description générale de la civilisation atlante, de son expansion, de la guerre contre Athènes et de la destruction finale de l'Atlantide. Que «les soldats atlantes venus des îles «du fond de la mer Atlantique» est impossible puisque l'Atlantide se trouvait dans le bassin de la Méditerranée, comme nous l'avons démontré.
En fait, l’Atlantide de Platon, Isle construite en forme de couronne, était bien la Crète ancienne, nous en avons même une confirmation biblique. Dans la «Table des Nations» de la Genèse, nous trouvons un détail assez significatif à propos de Nemrod: «Et le commencement de son royaume fut Babel, Érec, Accad et Calné, dans le pays de la régénération (Shinear). De cet empire-là il sortit en puissance, et il bâtit Ninive, Rehoboth-Ir, Calach, et Résen, entre Ninive et Calach; c'est la grande ville. Et Mitsraïm (l'Égypte) engendra les Ludim, les Anamim, les Lehabim, les Naphtuhim, les Pathrusim, les Casluhim, d'où sont sortis les Philistins, et les Caphtorim.» (Genèse 10:10-14). Le terme «Caphtorin» (v.14) ou «Kaphtoriy» en Hébreu signifie littéralement «une couronne» et il est utilisé pour désigner les «Crétois, ou habitants de Caphtor, distincts des Philistins». Les Caphtorin était une race de géants noir qui habitaient l'île de la Crète primitive avant qu'elle soit connue sous ce nom. En d'autres mots, l'île de Caphtor était l'ile d'Atlantide «en forme de couronne» avant la catastrophe causée par l'explosion du volcan de Thera à Santorin. Ce fait est incontestable au niveau des Saintes-Écritures. En plus, le roi Atlas qui fonda l'Atlantide a été positivement identifié par Alexandre Hislop (Les deux babylones) comme étant Nemrod lui-même, ce qui est de plus évident au v.11: «De cet empire-là il sortit en puissance, et il bâtit...». Puisque Nemrod est Atlas lui-même, le dieu Poséidon qui lui donna le territoire et dont la Capitale portait son nom, est donc nul autre que son père Cush, le Chéops égyptien. Selon Paul Ulrich (Les Grands Énigmes des Trésors Perdus), cet ancien empire fut fondée par une déesse dont le nom égyptien est Neith, mais en Grec Athéna. Ce qui identifie aussi Nemrod comme étant le roi Minos de la civilisation minoenne en Crète. Celle-ci devint connue en Égypte comme Isis, la femme d'Osiris; et en Inde comme Sati, la femme de Shiva. Or selon les recherches minutieuses de Hislop, les noms de Athéna, Sati, et Isis, se rapportent directement à Séminaris, la femme de Nemrod. La déesse NEITH-NEPHTYS (Nebt-Het ou Neb-Hout) ou HATMEHYT, était originaire de SAÏS où elle connut un culte important notamment sous la XXVIe dynastie, elle est la déesse principale et SAÏS est son lieu de culte premier car ici elle est l'origine du monde, des prêtres de SAÏS auraient confié à l'Athénien Solon (-640/-558) le secret de l'ATLANTIDE. Il ne faut pas négliger que l'étendue de la Crète primitive, avant la séparation des continents au temps de Péleg (Gen. 10:25), était beaucoup plus vaste qu'elle l'est de nos jours. Au temps de Nemrod l'île de Crète ou «Kaphtoriy» s'étendait jusqu'à Santorin où était la Capitale «Poséidon», et possiblement jusqu'à la Chypre, ce qui fit qu'on lui donna le nom de «Continent» quoiqu'elle fut qu'une île.
Poséidon capitale de l'Atlantide construite en forme circulaire comme une couronne de roi.
La civilisation minoenne était le tout premier grand peuple capable de connecter la culture de tout le bassin méditerranéen, et donc le seul peuple capable de faire parler de lui aussi différemment selon leurs rencontres, que puissamment puisque les Minoens régulaient en ces temps très anciens le commerce maritime de tout l’Est de la Mer Méditerranée, du nord au sud. Les Minoens ont de toute évidence autant fasciné qu’effrayé l’ensemble des peuples du bassin méditerranéen, créant chez un peuple donné, une admiration de sa puissance, quand il effrayait d’autres continentaux de par le développement considérable en son temps, de sa civilisation. De même que vous avez avec la civilisation mésopotamienne, la toute première civilisation de l’Écriture, vous avez avec les Minoens de Crête, la toute première puissance d’expansion par les mers, la toute première hégémonie maritime et le tout premier peuple qui a su et pu, se faire connaître à une échelle géographique telle qu’ils devinrent finalement connus, admirés ou craints d’un maximum de civilisations continentales en leur temps. Notamment des premiers Grecs continentaux.
La difficulté de brosser le portrait de la civilisation assimilée aux Atlantes est grande, dans la mesure où l’historien parle alors d’une période qui n’est pas considérée encore comme « historique » au sens strict du terme. En langage d’expert, on parle de « période historique » lorsque la mémoire d’un peuple est identifiable à son écriture ou à son degré d’organisation en cités. Tout ce qui précède la « période historique » est considéré comme « préhistorique » ou « protohistorique », il s’agit pour être plus clair de civilisations dont l’existence n’est véhiculée à posteriori que grâce à la mémoire collective basée sur la transmission orale de génération en génération entre des peuples qui se sont rencontré à un moment de leur histoire, mais aussi basée sur les mythes et légendes relayés par des penseurs ou savants tels que Platon, Homère ou Hérodote sous la forme d’écrits essentiellement poétiques: transformés et subjectifs (imposant le savoir et l’opinion dudit écrivain). Il résulte pour l’historien une difficulté d’analyse de la vérité et un risque de mener une enquête historique biaisée à l’avance. Aucun historien au monde n’est parvenu à décoder le Timée et le Critias de Platon avec véracité, dans la mesure où les traces d’existence de telles civilisations disparues, c’est-à-dire les vestiges archéologiques, ne suffisent pas à éluder la réalité d’une existence civilisationnelle au-delà d’un triptyque maigre: « une présence donnée, à un lieu donné, à une période donnée de l’histoire ». Et dans le même temps, les écrits platoniciens ou ceux du père de l’Histoire, Hérodote, souffrent de leur subjectivité, elle-même biaisée par une réalité dépeinte selon ce que les ancêtres ont raconté et selon la force avec laquelle ces savants, penseurs et écrivains décident de réutiliser le passé pour bonifier le présent.
I. Platon introduit le mythe des Atlantes, via son Timée.
L’Atlantide a servi indirectement les intérêts de la cité-état d’Athènes, sous la plume de Platon, un notable philosophe qui incarnait un pouvoir moral infréquentable et marginalisé, au sens où il était répudié par les autorités athéniennes comme son maître Socrate avait été emprisonné pour ses idées. Platon était un contre-pouvoir politique influent en son temps: V-IVe siècles avant notre ère. Le philosophe Platon introduit le mythe de l’Atlantide dans Timée, au cours d’un récit fait par Critias, un riche Athénien disciple de Socrate et parent de Platon lui-même. Selon Critias, son arrière-grand-père, Dropidès, s’est vu confier par le législateur Solon (VIe siècle av. J.-C.) une confidence que lui-même tenait d’un prêtre égyptien du temple de Saïs. Aux dires du prêtre, « En ce temps-là, on pouvait traverser cette mer Atlantique. Elle avait une île, devant ce passage que vous appelez, dites-vous, les colonnes d’Hercule. Cette île était plus grande que la Libye et l’Asie réunies. (…) Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux. »
Si Solon le tient d’un prêtre égyptien, cela veut dire que cette légende avait cours depuis le XVIIe siècle avant notre ère, époque de l’éclosion de l’Égypte ancienne. Cet élément est une clé de compréhension historique ou ne l’est pas. Lorsque vous avez un philosophe comme Platon qui écrit sur l’Atlantide, ce n’est pas pour justifier de l’exactitude ou de la véracité des temps anciens, mais toujours pour asseoir son emprise sur les notables de la cité antique, en les dépassant d’une surenchère historique qui stupéfait ses contemporains jusqu’aux membres éminents de l’Assemblée citoyenne de la cité-état d’Athènes (polis). C’est-à-dire que ces écrits sont à juger à la lumière, faible, de la propre subjectivité de Platon. En clair, le mythe de l’Atlantide n’engage que Platon lui-même. Alors l’enquête historique se referme sur cette borne historique: le XVIIe siècle avant notre ère. Le but de la manœuvre est de mythifier la fondation d’Athènes, notamment en justifiant sa réussite universelle aux yeux des contemporains, et cela est passé aux temps de Platon par la mise en scène d’ « hommes de la mer », des « Atlantes » comme ennemis redoutables desquels ont triomphé les premiers Athéniens pour longtemps: jusqu’à nourrir la réussite de la Cité-État d’Athènes et justifier son rayonnement sur tout le « monde connu ». Or, Athènes est née du synœcisme de plusieurs villages du petit « pays » de l’Attique, vers – 800. Il faut donc réduire la parenthèse historique de l’Atlantide entre le XVIIe siècle (éclosion de l’Égypte ancienne) et le IXe siècle avant notre ère (fondation d’Athènes).
II. Les ennemis fondateurs du mythe.
Il n’y a pas une cité antique qui n’ait jamais tenté de mythifier ses origines, lorsque celle-ci prend conscience qu’elle a survécue à sa fondation tout en se voulant « empire ». C’est dans ce basculement des consciences d’un peuple, que les plus philosophes d’entre ses membres, pensent et réécrivent un cheminement originel pour justifier l’histoire, justifier la bravoure à adopter lors des batailles, mais justifier aussi l’adoption ou non d’un corpus de lois. A la fois pouvoir moral et contre-pouvoir politique, le philosophe antique est écouté de ses disciples, tout en demeurant un notable peu fréquentable. Mais Platon reste pour l’historien, un témoin de son temps inégalé, capable d’apporter à l’historien quelle est la conception de l’Étranger, l’Autre, l’Ennemi, le Peuple voisin. Or, l’ennemi commun aux membres d’un même peuple, nourrit le mythe de la fondation de ce dernier. Les grandes civilisations antiques sont en effet nées de la disparition d’autres plus anciennes: Rome au détriment des Étrusques par exemple, les Perses au détriment des Mèdes. Quels sont les ennemis fondateurs du mythe athénien ? Les Phéniciens, Phrygiens et Lydiens forment un « ennemi » commun à l’Athènes originelle, sous le nom de « Peuples de la mer » (leurs incursions et pillages sont répétés). Les Mèdes, Perses, Macédoniens de Philippe II sont à associer à la liste des ennemis historiques d’Athènes. A ceci faut-il ajouter la liste des ennemis de l’Égypte ancienne, puisque notre borne d’analyse est le XVIIe siècle av. notre ère. Voilà ce que nous trouvons donc: les Hourrites, Phéniciens, Hittites, Philistins, Libyens, Nubiens, Assyriens, Perses, Macédoniens d’Alexandre le Grand.
L’Égypte et Athènes ont donc eu comme ennemis communs, à un moment ou un autre de leur histoire isolée, les « Peuples de la mer », les Perses et les Macédoniens. Entre le chef politique Solon et le prête égyptien, la mémoire qui se véhicule est celle d’un ennemi « de la mer », bâti sur une « île ». Parmi les trois ennemis encore en lice, il ne reste donc que les « Peuples de la mer ». Ce qui est une réalité somme toute sérieuse: les Perses ne sont pas attestés avant le IXe siècle avant notre ère; quant aux Macédoniens ils n’apparaissent dans l’histoire qu’au Ve siècle avant notre ère. Or, Athènes a été fondée par un synœcisme vers – 800, soit en même temps que l’empire Perse mais à des milliers de kilomètres de distance. Quel est cet ennemi que les Égyptiens et les premiers Grecs ont eu à combattre chacun de leur côté ? Les Philistins, Lydiens, Phrygiens, Phéniciens, Minoens. Parmi ces « Peuples de la mer », certains sont à éliminer du champ historique du mythe fondateur. Les Phrygiens n’existent en Anatolie (Asie mineure) que vers – 800 avant notre ère. Donc ils ne peuvent avoir été ce peuple atlante narré par Platon, puisqu’ils sont concomitants de la fondation d’Athènes, mais à des milliers de kilomètres de là. Les Lydiens sont reconnus historiquement qu’à posteriori des Phrygiens, et même aux dépends d’eux, en prenant leur empire anatolien au VIIe siècle avant notre ère. Donc ils sont à éliminer de l’hypothèse d’un peuple atlante. Ils font irruption dans l’histoire un siècle trop tard.
III. La possibilité d’une île de l’Atlantide et d’un Peuple de la Mer redouté.
Il reste les Phéniciens, Philistins et Minoens comme probables ennemis fondateurs du mythe de l’Atlante. Les Philistins étant appelés « peuple de la mer » par les Égyptiens (au même titre que les Cananéens et certaines tribus d’Israël), ils apparaissant dans l’histoire dès le XIIe siècle avant notre ère pour une disparition vers -700. Ils s’abritaient dans l’actuelle bande de Gaza, au sud-ouest du pays de Canaan. Les Philistins peuvent représenter ce légendaire peuple des Atlantes, narré par Platon. Mais il y a aussi les Phéniciens. Fondant Carthage en -814, plaque tournante de leur monopole sur le commerce maritime de Méditerranée, et prenant pour première assise historiquement vérifiée la côte palestinienne vers -900. Ces deux peuples, ont peuplé à intervalle différent, la même contrée: la côté palestinienne, utilisant tous un langage sémitique qui est à la source de l’alphabet utilisé plus tard par les Grecs puis Romains. Les Phéniciens sont en fait des descendants, hellénisés, des Philistins de la Bible. Les Phéniciens arrivent dans l’histoire quand Athènes arrive. Seuls les Philistins peuvent donc avoir hanté le passé hellène.
Il reste à explorer la piste crétoise, car il s’y bâtit la première thalassocratie du monde: la civilisation Minoenne. Sa puissance était telle qu’elle relègue les Philistins au stade d’acteurs secondaires pour la fondation du mythe des Atlantes. Car les Philistins étaient dominés inexorablement par les Minoens, des Grecs insulaires. C’est depuis l’île de Crête que la civilisation minoenne pillait par voie de mer les côtes correspondant à l’actuelle Turquie, l’actuelle bande de Gaza, la côte égyptienne, les côtes et îles de l’actuelle Grèce. La civilisation minoenne disparut vers -1000, soit 2 siècles avant la fondation d’Athènes.
Toujours dans le Timée, le prêtre rencontré par Solon narre la lutte des Hellènes, menée par Athènes, puis d’Athènes seule contre les soldats Atlantes venus des îles « du fond de la mer Atlantique »: « Dans l’espace d’un seul jour et d’une nuit terribles, toute votre armée athénienne fut engloutie d’un seul coup sous la terre et, de même, l’île Atlantide s’abîma dans la mer et disparut. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, cet océan de là-bas est difficile et inexplorable, par l’obstacle des fonds vaseux et très bas que l’île, en s’engloutissant, a déposés. ».
Première remarque: les premiers Athéniens étaient incapables de pratiquer la navigation par grand fond. Ils pratiquaient le cabotage. Le long des côtes. Comprenez donc que ce genre de navigation ne pouvait rencontrer que des désagréments en mer Égée, pleine de hauts-fonds. Tout ennemi venant d’Est par les mers, ne pouvait que survenir, surgir et disparaître aussi sec. De quoi alimenter peurs et fascination. Le plateau continental demeure haut jusqu’en Crète, justement. Une configuration maritime qui associe donc la Crète à la mer Égée. A l’est de la Crète cependant, commence la mer Ionienne, profonde. Le peuple minoen a dû très vite apprendre deux types de navigation (eaux profondes et hauts-fonds), faisant d’eux les experts en leur temps.
IV. Aux origines indo-européennes du peuple grec.
Le Critias est un dialogue inachevé, une suite du Timée comprenant la légende de la victoire athénienne sur le peuple de l’Atlante. Le Critias entre davantage dans les détails. Contant l’origine des habitants nés de l’union de Poséidon et d’une mortelle, le récit s’interrompt au moment où Zeus décide de punir les Atlantes décadents. Le Critias porte le récit dans les sphères des divinités fondatrices de l’Olympe. Après l’héroïsme de l’homme athénien donc (Timée), les divinités accordent leur protection (Critias). Ces origines mythologiques utilisées par Platon mènent tout droit aux racines du peuple grec, pas seulement athénien: le peuple préhellénique continental des Mycéniens d’un côté, parent et géniteur des Athéniens; le peuple préhellénique insulaire des Minoens, établi en Crête comme la toute première grande civilisation de l’Occident.
Et bien ces deux peuples ont la même origine: un peuple indo-européen établi vers -4000 sur la rive ouest de la Mer Noire (actuelles Roumanie et Bulgarie). Ce peuple préhellénique s’était étendu en Asie mineure, Anatolie, dans l’archipel égéen, en Grèce continentale, en Crête et en Palestine. De là vont s’émanciper deux peuples aux caractères contraires: les insulaires (Minoens sur l’île de Crête, dès -3000 avant notre ère); les continentaux (Mycéniens, établis vers -2200 en Syrie, Sicile, Italie du Sud, Grèce continentale, Asie mineure, Anatolie et dans l’archipel égéen). Sous la poussée migratoire d’autres peuples indo-européens, la civilisation mycénienne se concentre sur le littoral et finit par entrer en contact avec la civilisation minoenne, qui ne leur apparaît que par voie maritime ou selon quelques comptoirs commerciaux.
En -1500, à l’époque de l’éruption volcanique du Thera qui détruit complètement le palais de Cnossos (ce qui indique que la Crète et Thera de Santorin était reliés ensembles comme une seule îles, celle de Caphtor) la cité la plus prospère de la civilisation minoenne de Crête, une nouvelle forme d’écriture apparaît. Et celle-ci atteste la présence de Grecs venus du continent: des Mycéniens. Les Mycéniens parvenaient ainsi à s’installer au cœur de la civilisation minoenne, accélérant fatalement sa chute, scellée vers -1400. De ces rencontres pendant près de 700 ans est née une fascination/répulsion pour l’ennemi Minoen venu de la mer. Les Mycéniens ayant fait perdurer par l’oralité le souvenir et le mythe d’ennemis terribles venus de la mer. C’est sans doute cette légende Minoenne répétée de génération en génération, qui a nourri le mythe des « peuples de l’Atlante ».
V. Un mythe né de la peur du surpuissant Peuple de la Mer Minoen.
Les contacts durent jusque vers -1400, lorsque les Mycéniens achèvent une civilisation Minoenne économiquement exsangue. La borne temporelle de la création du mythe des Atlantes se situe donc entre le XVIIe et le XVe avant notre ère. C’est-à-dire entre l’éclosion de l’Égypte ancienne, civilisation à laquelle se rattache le prêtre mentionné par Platon; et la destruction des Minoens par les Mycéniens (le mythe cessa alors, percé à jour et foulé au pied par les Mycéniens). Que Jacques-Yves Cousteau ait raison ou tort en pensant faire de l’ancestrale Crête minoenne, l’Atlantide, ou que les experts ait raison ou tort en faisant de Gibraltar le lieu de l’engloutissement du peuple de l’Atlante, il ne reste pas moins que la thalassocratie minoenne était maîtresse de la Méditerranée jusque -1400 et que l’ensemble des Phéniciens, Lydiens, Phrygiens et des colons grecs d’Italie du Sud, Afrique du Nord sont tous issus du berceau de civilisation et de la zone d’émancipation géographique des Minoens ancestraux. Minoens et Mycéniens étaient issus d’un même peuple indo-européen, et leurs descendants athéniens ont bâti toute leurs peurs et doutes sur un mythe salvateur, capable de nourrir une histoire, une politique, une destinée. Un cheminement de mémoire collective tout-à-fait courant: prenez cette fameuse guerre de Troie dont le souvenir fait des Grecs les vainqueurs héroïques, alors qu’une fois de plus les ennemis Troyens abattus, étaient bien des semblables… Mais cela devait servir et nourrir les citoyens en armes d’Athènes face à la menace des Mèdes (guerres médiques dès 480 av. notre ère). Tout mythe à ses fondements et ses utilités, même celui de l’Atlantide, c’est en cherchant ses fondements et ses utilités qu’il est possible de penser une certaine réalité.
Vers -1000, les restes d’un peuple qui avait brassé des insulaires et des continentaux disparaît étrangement du monde civilisé. Le territoire de la Crête devient un repaire pour pirates, avant d’être provincialisé par Rome en -68 avant notre ère. En ce temps-là, Rome se rappelait au bon souvenir du mythe de sa fondation, celui de Romulus et Rémus, et de leur mère-louve…
VI. L’Atlantide de Platon était la Crête.
Tout commence en 4500 avant notre ère. En Crète comme en Grèce continentale, des tribus sont installées avec parcimonie, essentiellement le long de rivières, de la côte ou dans des plaines abritées par des chaînes montagneuses. Ces tribus maîtrisent l’agriculture, elles se sédentarisent donc, et s’accroissent en effectifs. De par la diversité des outils retrouvés lors de fouilles archéologiques (artefacts): ces tribus avaient entamé une division du travail, c’est-à-dire une spécialisation dans leurs activités d’artisanat, d’agriculture, etc.
Vers – 3000, les tribus de Grèce et de Crète apprennent à maîtriser la métallurgie, grâce à leur apprentissage auprès des civilisations plus avancées du Levant, qui connaissent quant à elles la structure communautaire. L’ensemble de ces tribus sont appelées « préhelléniques » dans la mesure où elles précèdent le temps des invasions de peuples indo-européens dits « Hellènes », ou « Grecs ». C’est vers – 2200 que l’invasion est à son paroxysme: les nouveaux arrivants Grecs prennent le dessus sur les peuplades autochtones. C’est vers – 1600 que des traits grecs communs de civilisation sont réels: notamment la manière d’inhumer les corps des défunts ou l’édification de « palais » monumentaux protégés d’un mur d’enceinte (400 sites répertoriés par les archéologues !). Ces « palais » sont les sièges du pouvoir nobiliaire, ils collectent les denrées des agriculteurs, rassemblent les troupeaux des éleveurs. Qu’ils redistribuaient ensuite à la population, contre leur fidélité, leur dévouement à la protection des lieux.
Ce fonctionnement, sur le territoire de l’actuelle Grèce, identifiait une civilisation (aux traits communs): la civilisation mycénienne. Aucune unité politique ou économique cependant. Les zones protégées par les « palais » monumentaux étaient isolées les unes des autres et indépendantes économiquement et politiquement. Une famille régissait ce palais, comme d’autres familles nobles régissaient d’autres palais.
L’île de Crète, située au milieu de la mer Égée, entre Égypte au sud, Grèce au nord-ouest, Levant à l’est, Asie mineure au nord, abrite elle-aussi des peuples préhelléniques (autochtones vivant en tribus). Ils subissent eux aussi l’invasion du même peuple indo-européen dit « hellène ». Ces nouveaux arrivants établissent des palais monumentaux sur l’île, et ils le font plus tôt que les Grecs continentaux (Mycéniens). Le schéma communautaire s’installe vers -2000 en Crète, vers -1600 en Grèce ! Quatre siècles d’avance sur les Grecs continentaux et une position insulaire protectrice sont mises à profit d’une civilisation dont les traits communs la feront baptiser Minoenne, du nom du Roi mythique Minos (c'est à dire Nemrod), noble parmi les nobles du Palais de Cnossos: le palais parvient en effet en Crète à structurer économiquement et politiquement tout le territoire. Entre – 1600 et – 1450 la civilisation minoenne a également noué des liens commerciaux avec les populations du bassin méditerranéen. Elle est à son apogée.
Les Égyptiens voient alors ces Minoens comme des êtres pacifiques, comme un peuple de pêcheurs tandis que les Grecs continentaux les voient supérieurs, de par leur raffinement. Par exemple l’écriture minoenne (le Linéaire B grec) ne se contentait pas de servir à inventorier les biens d’un palais comme chez les Grecs continentaux, l’écriture servait aussi à maintenir des comptes en économie, à lister des individus. Contrairement aux Grecs continentaux, les Minoens n’inscrivaient pas seulement leur écriture dans les colonnes des palais mais surtout sur des tablettes d’argile, mobiles donc et davantage accessibles et partagées auprès des individus rattachés au palais. Le palais, à l’instar de ce qui se faisait en Grèce continentale, centralisait les productions pour les redistribuer à la population. Ces transactions, dons et redistributions étaient gravés et authentifiés dans l’argile par des scribes. A la différence des Mycéniens (Grecs continentaux), les Grecs de Crète (Minoens) sont déjà présents et établis en colonies au Levant, en Égypte, et ils détiennent des comptoirs commerciaux et des plaques tournantes de piraterie au quatre coins du bassin méditerranéen. Ils sont établis avec certitude au milieu même des Grecs continentaux, aussi puisqu’ils ont laissé trace de leur présence au Péloponnèse et en Attique même. Ces deux points sont à retenir: le premier contact s’est établi entre Mycéniens et Minoens en actuelle Grèce. Nous sommes aux environs de – 1500.
Les Minoens expatriés en Grèce découvrent une tribu plus puissante que toutes autres: la tribu de l’Attique (la région d’Athènes). Celle-ci partage en effet avec eux, très étrangement, la croyance en la légende du Roi Minos, de la bête gardienne de son palais le minotaure et de Thésée venu combattre et abattre ce dernier. Hérodote et Thucydide ont d’ailleurs relayé et amplifié ce mythe dans la Grèce des VIe et Ve siècle avant notre ère, démontrant au moins une chose: le contact entre Minoens et Mycéniens eut lieu en Attique. Les actes de piraterie sont à retenir: le peuple Minoen a sans doute à travers ses siècles d’hégémonie maritime, développé une phobie, une fascination/répulsion chez les Grecs continentaux qu’il venait piller ! La civilisation minoenne s’enrichit irrémédiablement de ses pillages: cette civilisation était alors la toute première grande thalassocratie de l’histoire du monde et devint le carrefour culturel entre différentes civilisations.
VII. Le souvenir d’une civilisation fascinante véhiculé par l’oralité et la pastoralité.
Pour des raisons que les historiens peinent à démontrer, la civilisation minoenne disparaît vers – 1450/-1400. D’une part, le brassage incessant entre les arrivants mycéniens en Crète, et les Minoens, finit par rendre les Mycéniens maîtres de l’île à cette période. D’autre part, l’archéologie révèle une série de désastres naturels qui peuvent apporter une part de réalité « au monde englouti » narré par Platon. Les recherches archéologiques ont démontré que vers -1450, le volcan Thera est entré en éruption et a recouvert de sa lave et ses cendres toute la ville qui l’entourait: le palais Cnossos s’était retrouvé détruit ! Ce n’est pas fini ! L’archéologie a démontré un affaissement du niveau du sol sur une archipel au nord de la Crète et qui se reconnaissait de la civilisation minoenne: des artefacts et fondations engloutis ont été découverts, étudiés et rattachés aux Minoens.
La géologie est venue au secours de l’archéologie, pour démontrer la forte perturbation sismique à laquelle était livrée la civilisation minoenne, en Crète mais aussi dans toute la Mer Égée: vers -1800 les preuves ne manquent pas pour montrer qu’un séisme violent détruisit les palais monumentaux de Cnossos et de Phaistos, le premier étant à l’époque le plus grand de toute l’île et le plus riche. Ce même palais aurait subi deux destructions en l’espace de 400 ans. Et ce n’est pas tout: reconstruit vers -1450 suite à l’éruption du Thera, ce palais est détruit à nouveau vers -1375 ! Les historiens sont divisés mais beaucoup pensent que ceci est l’œuvre des Mycéniens: est alors retenue l’hypothèse d’un saccage de la dernière grande et puissante ville de Crète.
Quant aux valeurs et au patrimoine de la civilisation minoenne, il semblerait que le modèle palatiale de vie économique et politique ait périclité et qu’il ait engendré des révoltes sociales terribles, opposant la population minoenne aux « Rois » de l’île. Les palais ont subi des destructions répétées sur plusieurs décennies, après un XVIe et XVe siècle d’étiolement de la civilisation: deux siècles d’appauvrissement de l’art et de ses formes, une raréfaction de l’art céramique pourtant fer de lance de l’esprit artistique minoen. Aussi, jusque le XVIe siècle avant notre ère, la population de l’île croissait d’une force telle que la Grèce continentale ne l’avait jamais connu, démontrant un épanouissement sans précédent au sein du monde grec.
Vers -1000, seule la cité-palais de Cnossos garde une relative puissance grâce à la position stratégique de l’île de Crète. Mais l’Idée de civilisation minoenne est finie, comme autant engloutie que l’a été une partie de l’archipel égéen. C’est depuis cette concomitance entre une disparition physique (engloutissement) et cette disparition pleine de mystères, de souvenirs et de fascination (la civilisation éteinte) que le mythe de l’Atlantide a forcément jailli.
Entre -1400 et -1200, les Mycéniens sont finalement parvenus à s’installer définitivement en Crète, et a fortiori dans l’ensemble de l’archipel des îles égéennes pour des raisons économiques: recherche de minerais. Ils s’affaissent à leur tour, dès le XIIe siècle avant notre ère, sous les coups de boutoirs d’un peuple grec venu de Macédoine et d’Epire (nord de la péninsule grecque): les Doriens. Les excursions répétées de ces derniers devinrent invasion: les historiens ont appelé cela les « siècles obscurs », période phare pour l’oralité. Par l’étude des tombes de l’époque, les historiens ont cru voir le signe d’une extinction de la population, dont ils chiffraient la perte des Grecs continentaux aux trois-quarts. Mais il n’en est rien: le peuple grec avait tout simplement cessé de vivre sédentarisé en villages fortifiés, au contraire ils étaient devenus pastoraux, vivant de l’élevage et de la mobilité continue.
Si l’influence dorienne venue du nord par hordes, a pu détruire les palais mycéniens un à un, il n’y a pas eu de rupture de l’histoire ni de la mémoire collective entre la « protohistoire » grecque et la période grecque archaïque qui allait suivre dès le Xe siècle avant notre ère. La vie en communauté urbaine revint, non plus en village mais en cités-états indépendantes les unes des autres. Sparte est fondé par synœcisme vers -900, de la réunion de trois villages. Athènes naît au IXe siècle du synœcisme de quatre tribus d’essence mycénienne, notamment la peuplade baptisée « Attique » qui donnera son nom à la région athénienne et qui aura véhiculé aux futurs CITOYENS athéniens le souvenir d’un monde lointain qui fut jadis plus beau et plus fascinant que tout ce qu’Athènes n’avait jamais connu. Les « siècles obscurs » se refermaient. L’écriture allait reprendre. Avec comme préoccupation première le besoin de rappeler les grandeurs du passé et légitimer les choix sur l’avenir.