LA

BIBLE EN FRANCE

ou les

TRADUCTIONS FRANÇAISES DES SAINTES ÉCRITURES

ÉTUDE HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE

 

PAR

EMMANUEL PÉTAVEL

 PASTEUR DE L’ÉGLISE SUISSE DE LONDRES

 

relevez, relevez le sentier, et ôtez-en les pierres, et élevez l’enseigne vers les peuples.

Ésaïe lxii, 10·

PARIS

LIBRAIRIE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

25, RUE ROYALE SAINT-HONORE

1864

 

 

A

MONSIEUR ABRAM-FRANÇOIS PÉTAVEL

DOCTEUR EN PHILOSOPHIE, MINISTRE DU SAINT ÉVANGILE, ANCIEN RECTEUR DE L’ACADÉMIE DE NEUCHATEL.

Mon bien-aimé Père,

Ma pensée se reporte vers le temps où, le matin, à pareille époque de l'année, nous gravissions ensemble la pente escarpée de votre montagne favorite, Nous parlions de la « Bible en France, » ou bien, vous méditiez quelque strophe de la « Fille de Sion. »

Mais lorsque, perçant le brouillard, le son de la cloche de midi parvenait jusqu’à nous, vous ouvriez le petit Nouveau Testament grec, compagnon inséparable de vos courses, et vous me rendiez attentif , aux charmes d'une lecture de la Bible dans l'original. Restaurés par cet aliment céleste, nous poursuivions notre ascension au milieu des sapins tout étincelants de givre, et je vous entendais exprimer le regret de ce que nous fussions seuls à jouir de cet air vif et doux, de ce soleil salutaire, de ces Alpes, dont les têtes sublimes dominaient fièrement vis-à-vis de nous, le fleuve de nuages que le vent chassait à leurs pieds.

Et quand je repasse les souvenirs que me laisse la pieuse et docte compagnie de ces traducteurs avec lesquels j'ai vécu depuis quelques années, la société surtout de leurs modèles, les prophètes, et les apôtres, je voudrais, comme vous, inviter tous mes frères, à s’élever vers les nobles sommets où resplendit le Soleil de justice.

Si, répondant à mon vœu le plus cher, ce volume servait à diriger en haut les esprits et les cœurs de ceux qui le liront; c'est à vous, mon bien-aimé père, qu’appartient après Dieu,

l’hommage de ma religieuse gratitude.

E.Pétavel.

 

13 Hunter street, Brunswick-square.

Londres, février 1864

 

PRÉFACE

Un jour nouveau luit sur la France. Les questions littéraires, politiques et sociales ont successivement agité les esprits; elles pâlissent en présence de la question religieuse, maintenant à l’ordre du jour. Il s’agit de s’assurer du vrai sens des Évangiles et de peser leur témoignage. Enfin, le combat s’engage sur le terrain biblique. Le cri d’une minorité longtemps martyre a été entendu. Quatre millions d’exemplaires des Écritures, répandus dans le dernier demi-siècle, ont triomphé de la conspiration du silence ourdie contre elles.

Le peuple se réveille; il interroge le volume qu’il peut désormais lire au grand jour; novice dans les sciences critiques, il écoute de spécieuses interprétations. Nous n’en saluons pas moins à l’avance les victoires de la vérité révélée, chez tant d’esprits droits et de cœurs généreux, qui se sont élancés à la recherche.

Laissé pour mort, après trois siècles de torture, le protestantisme n’a recouvré qu’à peine la force et les moyens de répondre à sa mission. A lui de présenter à la France ces archives sacrées de l’humanité pour la sauvegarde desquelles il a versé presque tout son sang. Elles sont là, mais difficiles à lire, difficiles à entendre, en raison de leur haute antiquité. Le moment est arrivé de les faire mieux connaître. Une version nouvelle, claire, exacte, vivante, sera le résultat d’un énergique et commun effort. Les sympathies que le saint Livre a toujours rencontrées en France, sont assurées aux traducteurs qui couronneront l’édifice sept fois séculaire de nos versions.

Enregistrer ces témoignages d’intérêt pour l’encouragement des ouvriers de l’heure présente, signaler l’opportunité de leur entreprise, en déterminer le point de départ, telle est l’étendue de la tâche que nous nous sommes imposée.

La première esquisse de cette étude remonte à 1858. Elle nous valut le diplôme de licencié en théologie. Nous la présentâmes sous forme de Mémoire à l’assemblée générale des pasteurs et ministres neuchâtelois, le 2 juillet 1862.1 Nous avons constamment cherché dès lors à rendre notre travail moins indigne de l’approbation que lui ont accordée nos collègues. Une lettre bienveillante de M. Guizot, est venue nous encourager dans cette voie ; elle témoigne de l’importance attachée par les autorités les plus considérables à des questions vitales, trop longtemps délaissées.

Mars 1864

1 Cette forme a été conservée.

 

 

Val Richer, par Lisieux (Calvados), 14 mai 1863.

Je ne saurais, Monsieur, vous désigner, ni à Londres, ni à Paris, un éditeur convenable pour la publication de votre ouvrage intitulé « La Bible en France. » Mais je désire bien sincèrement que vous trouviez cet éditeur, et, je suis persuadé que votre livre aurait dans le monde protestant, un véritable succès et une réelle utilité. C’est une très-instructive et très-intéressante histoire des versions et des éditions françaises de la Bible... . Les faits y sont recueillis avec beaucoup de savoir...

J’ai beaucoup appris, en lisant votre manuscrit, et au milieu des débats qui s’agitent aujourd’hui sur la Bible, sa publication importerait, je crois, au monde chrétien.

Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération très-distinguée.

GUIZOT.

 

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

Actualité de la question. — Les Conférences pastorales de Paris. — Studieux efforts. — Multiplicité sans précédents des traductions nouvelles des saintes Écritures en français. — Rayon d’espérance pour l’avenir religieux de la France. — Avantages attachés à la lecture des originaux. — Devoirs de ceux qui en jouissent vis-à-vis de leurs frères moins privilégiés. — Qu'a-t-on fait jusqu’ici pour traduire la Bible en français? — Que valent les essais que nous possédons? — Que reste-t-il à faire? — Trois questions auxquelles répondent les trois parties de cette étude.

 

PREMIÈRE PARTIE. — PARTIE HISTORIQUE

 

CHAPITRE PREMIER.

DU RÔLE DE LA BIBLE DANS L’HISTOIRE.

Le salut des peuples indissolublement attaché à la possession des saintes Écritures — Grands faits patents à l’appui de cette vérité. — Primauté de la Bible. — L’Espagne du XVIe siècle. — Bible d’Alcala. — La Bible réformée de Zurich, réimprimée à Salamanque. — Une nouvelle Dalila. — Les deux rives du lac Léman et du lac de Neuchâtel. — Estavayer. — La prépondérance de la France sur le continent, la prospérité de la Belgique, en rapport avec l’histoire peu connue de la Bible dans ces deux pays.

 

CHAPITRE DEUXIÈME.

LA BIBLE EN FRANCE AVANT L’IMPRIMERIE.

Ignorance presque générale sur ce sujet. — Richesses littéraires trop longtemps enfouies.—Premiers monuments de la langue. — Vestiges d’une abondante diffusion des Écritures en France, durant le moyen âge. — Tentative de conciliation entre deux faits qui paraissent s’exclure : le pouvoir de Rome au moyen âge et cette dissémination relativement extraordinaire des écrits sacrés.—Vœux des Barbares après la conquête — Précocité des traductions de la Bible, en roman wallon, en langue théotisque, en roman provençal. — Les conciliabules bibliques de Metz en 1199, et les lettres prohibitives d’Innocent III. - Anathèmes des conciles de Toulouse et de Béziers. — Bulles anti-bibliques. — Les Alpes, rempart de la liberté politique en Suisse et de la liberté religieuse en France. — Autre abri providentiel préparé pour la conservation de la Bible en langue vulgaire. — Sollicitude traditionnelle des dynasties françaises pour les saintes Écritures. — Charlemagne, — Louis le Débonnaire, — Robert le Pieux, — Saint Louis, — Charles le Sage. — Charles VI, son fils, — Charles VIII, — François Ier. — Bergers et rois entourant un berceau. — Zèle éclairé d’une minorité d’ecclésiastiques. — La Bible du chanoine Comestor au XIIe siècle. — La Bible du chanoine Guiars des Moulins au XIIIe siècle. — Sa préface. — Généreuse intention de Guiars. — Le prouffit de son âme et de layes personnes — Il trouve des continuateurs. — Un avocat du parlement de Paris, écrivain gallican , révise et complète au XIVe siècle l'œuvre ébauchée cent ans avant lui. — Le roi Charles V propage la Bible dans ses états.—Lecture quotidienne, tête nue et à genoux. — Témoignage du père Simon. — Longtemps avant la Réforme, les personnes les plus notables en France lisaient la Bible dans leur langue maternelle. — Influence des Bibles françaises en Angleterre.

 

CHAPITRE TROISIEME.

IMPRESSION DE LA BIBLE GLOSÉE.

Le roi Charles VIII. — Première Bible imprimée. — Jehan de Rely. — Enfance de la critique. - Valdès imité dans sa ville natale. — Le Nouveau Testament de Barthélemy Buyer, à Lyon, en 1477. — Préfaces caractéristiques de la Bible glosée. — Loy de Jésus-Christ pour les lays.— Romans d'amour pleins de menteries. — Quatorze ou quinze réimpressions. — Clef couverte de rouille.— Défauts de la Bible glosée. — Elle survit à elle-même. — Le peuple, qui n’en connaît pas d’autres, l’achète avec, avidité. — Barbes dorées. — Liqueur édulcorée.

 

CHAPITRE QUATRIÈME.

LA BIBLE DE LEFÈVRE D’ÉTAPLES.

Lefèvre d’Étaples, premier pionnier de la réforme du XVIe siècle en Europe. — Sa traduction latine des Épîtres de Paul en 1512. — Étranges paradoxes. — Lutte de vingt années. — Age d’or de la Réforme en France. - Gentilshommes colporteurs. — Préface du Nouveau Testament de 1523 —A tous chrétiens et chrétiennes, — Privilège de Charles-Quint. — Lefèvre, aïeul des jansénistes en France.— Révolution provoquée par Lefèvre. — Sa mort tragique. — Longue conspiration du silence autour de ce grand homme. — Mérite et défectuosités de son œuvre. — Lefèvre suit habituellement la Vulgate. — Courage de Lefèvre. — Héroïsme de son élève Olivétan.

 

CHAPITRE CINQUIÈME.

LA BIBLE DE ROBERT OLIVÉTAN.

L’Assemblée des Barbes à Chanforans dans le val d’Angrogne. — Le précepteur des enfants de Jean Chautemps. — Rencontre de deux Picards fugitifs à Neuchâtel. — L’évangéliste typographe. — Terre, preste l’aureille, l'Éternel parle. — Le plus curieux des volumes imprimés à Neuchâtel. A notre allié et confédéré le peuple de Sinaï. — Coopération de Bonaventure Despériers. — Aurore des Sociétés bibliques. — Olivétan à Rome. — La tendresse de son âme respire dans sa dédicace à l'Église de Jésus-Christ. — L’Épouse du fils du Roi. — La traître Marâtre. — Nobles et attitrés de la cour célestielle. — Humilité candide du traducteur. — Calomnies dont il est demeuré victime jusqu’à ce jour. —· Examen critique de son œuvre. — Soixante mille modifications de tout genre. — Pourquoi Olivétan, n’a pas mentionné expressément ses sources. — Silence judicieux. — Rapidité extraordinaire de son travail. — La postérité reconnaissante confirmera le jugement de Calvin à l’égard de ce grand homme. — Bibles brûlées avec les martyrs. — Rameau catholique.

 

CHAPITRE SIXIÈME.

LES TRADUCTIONS CATHOLIQUES DE LA BIBLE, DE LEFÈVRE A PORT-ROYAL.

La ville d'Anvers, marché de l'univers au XVIe siècle. — Comme Londres de nos jours, elle imprime la Bible en diverses langues. — Noble indépendance des seigneurs d'Anvers. — La Bible de Lefèvre à Anvers. — Patronage de Charles-Quint. — Changement trop rapide dans la politique de ce prince. — Biais imaginé par les docteurs de Louvain. — Ils reproduisent avec quelques modifications la Bible de Lefèvre. — Est-ce pure tactique de leur part? — Louvain, berceau du jansénisme. — Deux cents éditions de la Bible de Louvain. — Porte-paniers. — René Benoist, confesseur de Marie Stuart, puis de Henri IV, publie une traduction de la Bible. — Cède, de guerre lasse, après vingt années de lutte opiniâtre. — On l'accuse d'avoir puisé à la source empoisonnée des Bibles de Genève — Ce reproche pourrait être adressé à toutes les Bibles catholiques du temps. — Témoignage du P. Simon à cet égard. — Embarras du P. Véron en présence des Bibles de Louvain. — Il soutient qu'aucune permission n'est nécessaire pour lire la Bible en France. — Michel de Marolles, abbé de Villeloin, défend la même doctrine. — Il traduit le Nouveau Testament, d'après Érasme. — Isaac Péreyre, son collaborateur. — Encore un avocat au parlement de Paris, traducteur de la Bible. — Protection de Louis XIII. — Urgence d'une traduction nouvelle. — Qui tiendra tête à la Sorbonne ?

 

CHAPITRE SEPTIÈME.

LA BIBLE DE PORT-ROYAL.

Réaction d'Antoine Arnauld contre les excès de la Sorbonne. — La traduction de Mons est une œuvre collective. — Ses principaux auteurs, fils ou petits-fils de protestants. — Protestants encore sur le point capital de l'autorité des Écritures. - Antoine Le Maître.—Son frère et son successeur Isaac Le Maître. — Traduction poursuivie à genoux. — La foi transforme les obstacles en instruments. — De Saci, joyeux à la Bastille. — Le Nouveau Testament de Mons, autorisé par l'Université de Louvain et traduit par un docteur de Sorbonne. — Succès du Nouveau Testament de Mons et des Réponses du grand Arnauld. — Quarante mille exemplaires en seize ans. — Les pauvres ont leur part. — L’abbé de Barneville au XVIIIe siècle. ־— Publication de la traduction de l'Ancien Testament, par de Saci. — Qualités éminentes de ce travail. — Crochets de fer. — Tyrannie de la Vulgate. — Fausse position de Port-Royal. — Traduction du P. Simon. — Du P. Amelotte. — De l’évêque Godeau. — Du jésuite Bouhours. — Du janséniste Mézenguy. — Opinion de M. Berger de Xivrey, relativement au Nouveau Testament de Mons.

 

CHAPITRE HUITIÈME.

LES BIBLES PROTESTANTES d'OLIVÉTAN A OSTERVALD.

La Bible de Calvin, dite de L'Epée. — Continuellement debout sur la brèche. — Calvin forme le vœu que la traduction de la Bible fasse l'objet d’une vocation spéciale. — Malheur des temps. — Castalion. — Il s'isole et ne produit qu’une œuvre ridicule — Corneille-Bonaventure Bertram et la Bible de 1588. — Cette révision généralement désignée sous le nom d'ancienne traduction de Genève — Les corrections qu’on y introduit ne suivent que de fort loin les progrès de la langue. — David Martin, dit d'Utrecht, natif de Rével en Languedoc. — Ses éminentes qualités. — Remerciements de l'Académie des quarante. — Sa lin semblable à celle de son successeur Ostervald. — Traduction de Le Clerc. — Traduction de le Cène. — Beausobre et Lenfant. — Bible de Genève, 1805.

— Bible d'Ostervald de 1724. — Révision bien autrement importante de 1744. — Autographe des corrections. — Ce n’est toutefois encore qu’une révision de révision. — Un fond vulgatique est à la base de nos versions.

 

DEUXIÈME PARTIE. — PARTIE CRITIQUE

La révision dOstervald et l'Encyclopédie de Herzog. — M. Stein. — M. Bonnet de Francfort. — Dédain mal placé. — Regrets légitimes. — Qualités de nos versions reçues. — Vice héréditaire. — Style défectueux. — Dépendance de la Vulgate. — Spécialement en ce qui concerne l’article. — Importance de ce petit mot. — Surprise de M. Berger de Xivrey à cet égard. — La Vulgate suivie dans ses variantes. — Défauts particuliers à Ostervald. — Excès de ses qualités. — Il sacrifie au décorum. — Devons-nous préférer le nouveau Testament de Genève 1835? — Tite 11, 13. — Opinion de M. Reuss. — Œuvre nouvelle de M. Perret-Gentil — Trop radicale pour être immédiatement adoptée dans l'Église. — Toute une homilétique à modifier. — MM. A. Bost et E. Arnaud. — Ils penchent l’un et l’autre pour l’adoption d’une simple retouche. — Souhait réalisable et déjà en quelque sorte réalisé. — M. Matter, inspecteur général de l'Université. — Son vœu, il y a trente ans, au sein de la Société biblique protestante de France. — Dix épreuves de la même feuille. — Partir des versions reçues. — Quatre principes fondamentaux. — Long silence des journaux. — Lumière sous le boisseau. — Cent corrections sur cent soixante-trois réclamées par le Lien. — Un lit de pommes» — Ne pas toucher aux textes dogmatiques. — S’en tenir au texte reçu. — Calvinisme plus indépendant. —י Nouvelle Vulgate.

 

TROISIÈME PARTIE. — PARTIE THÉORÉTIQUE

L’œuvre d’un Luther. —- Analyse et Synthèse. — Méthode du caboteur. — Pindarum quisquis studet œmulari. — Blockhaus informe. — Marécages de la prolixité. — Fosse de l'obscurité. Les belles infidèles. — L'ouvrier qui découpe bien la vérité. — Autographes sans ponctuation. — Lois sacrées ou consacrées du style. - Une Épître de Judas. — Monnaie qui n’a pas cours. — Personnage un peu rude et bourru parfois. — La nouvelle Société suisse. — Progrès réel pour le fond et pour la forme. — Des hommages cuits au four, apprêtés à la poêle, pétris à l'huile. — Leur ombre, s'est retirée de dessus eux. — Littéralité n’est pas toujours exactitude — Comment faites-vous faire ? traduction de « How do you do? » — Le prétendu démon de Socrate. — Esclavage de la lettre. — Poutres, briques et pierres de taille; architectures distinctes. — La bouche du glaive. — Appauvrissement du vocabulaire biblique. — Passent les hardiesses, mais les témérités ! — Autant de codes que de citoyens. — Le français n'a pas le caractère de sainteté qui distingue l'hébreu. — Jargon pour les gens du monde. — Lecture des Prophètes et des Épîtres délaissée. — L’Impératrice de ce monde beau. — Vinet et Chateaubriand. — Règle de Bitaubé. — Rivalité de génie. — Le sens, tout le sens, rien que le sens de l’original. — Impartialité illusoire. — Vesuvius eructat. — Princesses léchant les pieds de Sion. - Opinion de Dussault. — Complément obligé d’une version de la Bible. — Temps, lieux, peuples inconnus. — Secours fournis par les anciennes éditions de Genève, de Martin, d’Ostervald. — Allusions de la Bruyère ou de Boileau, incompréhensibles sans notes. — Illumination du Saint-Esprit. — Pas de commentaires. — Scandale d’une traduction sans notes. — Le titre même de Testament. — Adieu le respect aveugle de ce qui passait pour sacré. — Parlez-vous dans vos assemblées ? — Craintes superstitieuses inconnues à nos ancêtres. — Indolence littéraire. — Moins de bien. — Ayons pitié du pauvre peuple. ־־־ Nous en sommes restés au Lévitique. — Sa valeur est de vingt guéras. — Observation du révérend Hamilton. — Publication désirable. —- L'Annotated Paragraph Bible — Patronage de la Société des traités religieux de Londres. —

Réponse du Secrétaire. — Suffrage de la presse. — Cinquante millions de catholiques romains.

 

CONCLUSION

Seul but digne de l'activité chrétienne. — Révision de la Bible, éminemment désirable. - Sentiment unanime à cet égard. — Chemin raboteux. — Danger du statu-quo. — Gages d’un réveil biblique. — Examens des conscrits. — Cartes muettes. — Versions peu présentables. — Regarder à sept fois avant d’y rien changer, à deux fois avant d’y rien conserver. — Voie de révisions successives. — Recrépiment. — Digne collège de vieillards. — La Bible pour l’homme et non l’homme pour la Bible. — Révision, palliatif. —Version nouvelle digne de la belle langue que nous parlons. — Ressources du protestantisme français. — Urgence du sujet. — Bethléem, petite entre les milliers de Juda. — La Bible enfin traduite en France par des Français. — Deux conditions essentielles. — L’esprit de prière. — Le ralliement de toutes les forces disponibles. — Facilités nouvelles. — Journal de traduction, publié par le Saint-Synode de Russie. — Concours ouvert à tous. — Mine offerte dans nos sermonnaires. — Libéralisme des anciens Synodes. — Espèce de sanhédrin rassemblé par Luther. — Combinaison des efforts collectifs et individuels. — Spécimens d’annotations. — Annales de la diffusion du saint Livre. — Vœu suprême d’Olivétan.

 

APPENDICE

I. Les quatre Livres des Rois, en français du XIIe siècle, p. 185.

II. Préface du Nouveau Testament de Neufchâtel, 1554, p. 288.

Ill. Correction autographe d’Osservald, p. 291.

 

INDEX

 

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