LA BIBLE CALVINISTE DE DAVID MARTIN 1744

 

 

PRÉFACE

La Bible Martin est une Bible purement calviniste qui repose sur les manuscrits originaux: Le Texte Massorétique Hébreu pour l'Ancien Testament et le Texte Reçu Grec pour le Nouveau Testament. Cette Bible authentique des réformateurs français est entièrement inspirée dans la mesure de son exactitude dans sa traduction sur les originaux avec les termes de son époque, et sa « Concordance Hypertext de la Société IntraText de Rome » est grandement utiles pour les études et les recherches sur la Parole de Dieu, et elle est fortement conseillée à tous les chrétiens. Cette édition de la Martin 1744 est une révision du théologien et pasteur Pierre Roques produite en 1736 à cause du français trop archaïque de l'originale devenue difficile à comprendre. La langue française est dans une évolution constante, ce qui nécessite des révisions périodiques du texte de la Bible avec des expressions qui conviennent aux temps et aux époques, assurant toujours qu'elles représentent le sens et les concepts dans leurs contextes respectifs et la précision des termes dans les mêmes textes originaux de l'Ancien et du Nouveau Testament utilisés par les grands réformateurs.

 

Dieu a veillé avec tant de soin sur la transmission à travers les âges du texte de sa Parole écrite que, malgré les falsifications de ceux qui s'établissent eux-mêmes, à la place du Saint-Esprit, comme juges de ce qui est de Dieu et de ce qui ne l'est pas, nous pouvons, encore aujourd'hui, malgré le magma des éditions sans nombre de bibles fondées sur des textes dénaturées et tendancieux de la Critique Textuelle néologique et humaniste comme celles de la Segond, de la Tob, de la Jérusalem, et de la Darby, encore retrouver des traductions de la Sainte Écriture en français qui ne trahissent pas le texte de la Parole de Dieu donnée aux hommes une fois pour toutes afin que, par son témoignage infaillible, ils puissent véritablement connaître avec exactitude la pensée de Dieu avec cette édition de la Bible Martin. Dans nos temps modernes nous vous conseillons aussi la nouvelle Bible de Machaira 2020, une Bible Hyper-Calviniste qui suit les mêmes principes que la Bible Martin, et dont le texte contient plusieurs de ses lectures et un grand nombre de nouvelles traductions précisées sur le sens étymologique des termes originaux et amplifiées avec des synonymes.

 

Nommé pasteur à Utrecht, David Martin publia une traduction de la Bible à partir de la Bible de Genève 1588 de Théodore de Bèze, qui fut universellement adoptée par les Églises françaises de Hollande, de Suisse et d'Angleterre. Considérée comme une œuvre classique, elle est restée en usage dans ces trois pays, et les bibles françaises étaient répandues dans le monde entier par la société biblique de Londres. Il ne faut pas oublier qu'à cette époque la grande majorité des églises et sociétés bibliques françaises avaient apostasiées à l'arminianisme, les anglaises prirent donc la relève pour la distribution de la Bible Martin. Il importe de considérer aussi le fait que David Martin était de théologie calvinisme qui s'opposait à l'hérésie de l'arminianisme, encore rampante de nos jours chez les évangéliques. Adolphe Monod préférait la version de Martin à celle d'Ostervald dont l'élégance relative, écrit M. William Monod, ne rachetait pas à ses yeux un certain manque de force et de simplicité, et surtout du fait que J.F. Ostervald était de théologie arminienne, ennemie du calvinisme. Il trouvait chez Martin plus de saveur et d'énergie, et c'est de Martin qu'il se servait habituellement. Il en avait toujours un exemplaire en chaire.

 

Fils de Paul Martin, qui fut à deux reprises revêtu de la dignité de consul à Revel, et de Catherine Cardes (alias Corde). Martin fit sa rhétorique à Montauban, en 1655, et sa philosophie à Nîmes, en 1655, sous le fameux Derodou. Le 21 juillet 1659, il prit le grade de maître-des-arts et de docteur en philosophie, après avoir soutenu avec éclat, depuis le matin jusqu'au soir et sans précédent, des thèses in universam philosophiam. Comme il se destinait à la carrière ecclésiastique, il se rendit à l'académie de Puy-Laurens, où professaient Verdier et André Martel, et il se fit remarquer parmi ses condisciples par son application et ses succès. L'Écriture Sainte, les écrits des Pères et ceux des commentateurs de la Bible étaient son étude favorite; les langues orientales et l'histoire ecclésiastique n'avaient guère moins d'attraits pour lui, et la lecture des chefs d'œuvre de l'antiquité, sacrée ou profane, le délassait de ses travaux plus sérieux. Son ardeur pour apprendre faillit lui coûter la vie: une tension de l'esprit trop soutenue, jointe au défaut d'exercice corporel, lui occasionna une maladie qui le conduisit aux portes du tombeau.

 

À peine guéri, il se rendit à Mazamet, où s'était assemblé un synode provincial, qui l'admit au ministère, en 1663, et le donna à l'église d'Espérausses, alors agitée de funestes dissensions. Son humeur douce et conciliante ne tarda pas à y rétablir la paix que son prédécesseur n'avait pas su maintenir. En 1670, il fut appelé à La Caune (Lacaune (Tarn)), où il exerça son ministère jusqu'à l'interdiction du culte réformé. Chéri de son troupeau, respecté de plusieurs ennemis, dont il s'était concilié l'estime par l'aménité de ses mœurs, il ne voulut jamais consentir à quitter son église, ni pour celle de Milhau, dont il reçut vocation à plusieurs reprises, ni pour la chaire de théologie à l'académie de Puy-Laurens, qu'on lui offrit, en 1681, après la mort de Théophile Arbussi. Il fallut que la révocation de l'édit de Nantes l'en arrachât violemment. Pendant les persécutions qui préludèrent à cet acte inique, Martin rendit d'importants services aux églises. Son zèle, sa fermeté, sa prudence étaient si bien connus que ses collègues le chargeaient toujours de la défense des intérêts de l'Église protestante dite Réformée dans les affaires les plus délicates. Aussi était-il particulièrement en butte à la haine du clergé romain. Il était impossible qu'on ne lui suscitât par quelque procès. C'est ce qui eut lieu, en effet; mais il se défendit avec tant de dignité, de force et d'esprit, qu'il confondit ses accusateurs, et, contre toute attente, força l'évêque de Castres lui-même à reconnaitre son innocence. Son zèle le jeta dans un plus grand danger lorsque la révocation de l'édit de Nantes ferma son temple. Convaincu qu'il devait obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes, il voulut continuer les fonctions de son ministère; mais il n'aurait pas tardé à payer cher son imprudence, si des Catholiques de ses amis ne l'avaient averti assez à temps qu'il allait être arrêté, et ne lui avaient facilité les moyens de fuir, en se chargeant généreusement de cacher sa femme et ses enfants, qui le rejoignirent plus tard en Hollande, où il se réfugia.

 

Martin arriva à La Haye dans le mois de novembre 1685. Quelque temps après, il fut placé à Utrecht comme ministre surnuméraire. Son mérite ne pouvait tarder à lui procurer une place de pasteur ordinaire. Dès le 16 février 1686, il fut nommé professeur de théologie à l'École illustre de Deventer; mais la régence d'Utrecht, qui avait déjà pu apprécier ses talents, ne voulut point le laisser partir et le retint comme ministre de l'église wallonne. Ce fut en vain que plusieurs universités lui offrirent des emplois honorables; il les refusa pour ne point se séparer de son église. Il ne voulut pas non plus, en 1695, accepter la vocation que lui adressa l'église de La Haye comme successeur d'Isaac Claude, fils du célèbre Jean Claude, son amie et son allié. Modeste et sans ambition, il n'aspirait pas à un poste élevé; il ne cherchait pas à briller, mais à être utile. Dans ce but louable, il ne se contenta pas de s'acquitter de ses fonctions pastorales avec une scrupule fidélité, et de composer des ouvrages dont quelques-uns, comme son Histoire du Vieux et du Nouveau Testament et sa révision de la Bible, ont, sans aucun doute, puissamment contribué à l'instruction, ainsi qu'à l'édification dans les églises protestantes; il consentit même à recevoir chez lui quelques jeunes gens pour leur enseigner la philosophie et la théologie et leur inspirer l'amour de la vertu par ses instructions et son exemple. Il eut l'honneur de compter parmi ses disciples des fils même de souverains.

 

Le vœu le plus ardent de Martin était de mourir en chaire; il fut exaucé. Le 7 septembre 1721, à l'âge de 82 ans, il fit sur la sagesse de la Providence un sermon où il se surpassa: mais après avoir terminé sa prédication, il se sentit si épuisé qu'il fallut le transporter chez lui. Une fièvre violente l'enleva en deux jours. "Il avait l'esprit vif, pénétrant et très présent, la mémoire heureuse, le jugement excellent, lit-on dans la Vie de D. Martin par Claude. Il cherchait toujours à s'instruire; continuellement il faisait des questions, sans avoir la fausse honte de donner à connaître qu'il ignorait quelque chose; tout excitait sa curiosité, arts, sciences, affaires; cependant rien ne se confondait dans son esprit, il ne mettait chaque chose qu'en sa place... Avec lui la conversation ne tarissait jamais, il y portait la franchise et la gaité de son pays: il était plein de feu, et il avait la repartie prompte... A le considérer du côté du cœur, on le lui trouvait affectueux, tendre, compatissant. Il était si attaché à ses amis qu'on l'a vu, trente ou quarante ans après leur mort, s'intéresser vivement au sort de ceux qui leur avaient appartenu."

 

David Martin avait épousé à Castres, en 1666, Florence de Malecare, fille de Pierre de Malecare, avocat à la Chambre de l'édit. Il en eut trois fils, DAVID, LOUIS et N.; et deux filles: MARIE, femme de Renouard, marchand à Londres, et FLORENCE, qui entra dans la Société de La Haye. C'est cette demoiselle qui fut en butte aux calomnies de La Chapelle. Comme écrivain, Martin mérite de prendre rang parmi les bons prosateurs du Refuge. Il s'était appliqué avec un soin tout particulier à l'étude de la langue française, et s'était si bien pénétré de son esprit que, lorsque l'Académie annonça la publication de la seconde édition de son Dictionnaire, il lui envoya des observations que ce corps savant trouva judicieuse, comme il le lui témoigna dans une lettre de remerciements très flatteuse. Son style est donc généralement clair et correct; mais il est un peu dur et manque presque toujours de chaleur et de mouvement. Dans ses écrits de polémique, il se montre d'une orthodoxie rigide (ce qui était la vogue du temps), ennemi de toute nouveauté; cependant il combat toujours ses adversaires avec modération et courtoisie. Ses sermons sont remplis de pensées solides, mais monotones et froids. Dans notre opinion, ce sont ses travaux sur la Bible qui le recommandent surtout à l'attention de la postérité, et qui le placent parmi les théologiens protestants du XVIIe siècle renommés pour leur érudition.

 

«Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme beaucoup le font; mais nous parlons avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, en Christ.» (2 Cor. 2 :17); «C'est pourquoi aussi, nous ne cessons de rendre grâces à Dieu de ce que, recevant de nous la parole de Dieu que nous prêchons, vous avez reçu, non une parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, la parole de Dieu, qui agit avec efficacité en vous qui croyez.» (1 Thes. 2 :13)

 

Jean leDuc

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