Page 162 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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nemis relèvent la tête. Ils sont forts, eux ! Ils se vantent, ils s'enor-
gueillissent et nous menacent d'extermination. Nous sommes sub-
mergés par leur armée du Doute. Notre sagesse, notre force c'était
Toi ! Et tu nous a quittés. À nous la honte et la confusion de face.
Mais prends pitié de nous, Seigneur ! Prends pitié de la misérable
ville de l'Anne et sauve-nous ! »
Cette requête fut portée à la Cour par le Capitaine Confiance lui-
même.
Et cette fois Emmanuel entendit et répondit.
Mais Diabolus apprenant qu'une requête de la ville était allée jus-
qu'au Roi Emmanuel, fut rempli de terreur et de rage ! « Qu'on re-
double de sévérité et d'exaction contre la ville, commanda le tyran.
Voici, Diaboloniens, je vous la livre. Ah ils continuent leurs pétitions
et leurs prières ! Je leur en ferai passer le goût. »
Puis il se dirigea sur le château, donnant l'ordre d'ouvrir les portes,
sinon il exercerait sur la Ville de l'Âme de cruelles représailles. Mais
le portier, M. Crainte de Dieu refusa, puis ajouta ces paroles:
« Quand la ville aura encore un peu souffert elle sera rendue par-
faite, elle sortira de l'épreuve fortifiée et sera définitivement réta-
blie. - Eh bien, demanda le tyran, qu'on me livre ceux qui ont fait
une pétition et particulièrement le chef Confiance. Qu'on me livre ce
valet, lui seul, et je me retire de la ville. » Cette requête essuya un
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