Page 158 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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vous connaissez maintenant; aussi bien ne jouirez-vous plus jamais
de la paix que lorsque vous m'appartiendrez. Acceptez mes offres;
et les Diaboloniens seront vos serviteurs. Allons ! Renouvelons con-
naissance, soyons amis ! Excusez-moi de vous parler si longuement.
Mais j'ai pour vous un si grand amour '. Ne m'obligez donc pas à
faire la guerre plus longtemps; épargnez-vous des terreurs. Je vous
aurai de toutes façons: ou librement ou par force. Ne vous faites
pas d'illusion sur vos forces ou sur un secours problématique qu'en-
verrait Emmanuel. J'ai une puissante armée, commandée par (les
chefs aussi rapides que des aigles, aussi forts que des lions, plus
désireux de tomber sur une proie que les loups du soir. Donc, ren-
dez-vous sans plus attendre. »
Alors, le Maire de la Cité se présenta pour lui répondre et dit: « Ô
Diabolus, prince des ténèbres, maître des ruses, flatteries et men-
songes, nous ne te connaissons que trop, ayant déjà goûté à ta
coupe d'étourdissement: Pourrions-nous nous laisser séduire à nou-
veau ? Et si nous te suivions, Emmanuel ne nous rejetterait-il pas
de façon définitive ? L'endroit qu'il t'a préparé pourrait-il être pour
nous un lieu de repos ? Mieux vaut mourir en combattant que d'être
à nouveau victime de tes flatteries et de tes séductions. »
Démasqué, voyant ses ruses découvertes, Diabolus se retira plein
de rage, bien décidé désormais à faire à l'Âme une guerre sans
merci. Il plaça ses chefs les plus cruels tout autour de la Cité, et de
part et d'autre on combattit avec acharnement. Il y eut des blessés
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