Page 157 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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nous devons encore pendant quelque temps récolter le fruit de
notre péché. Mais les paroles comportent aussi l'espoir que nous se-
rons secourus et délivrés; encore quelque temps d'angoisse et Em-
manuel viendra nous secourir. » Tous furent encouragés par la lueur
d'espoir que permettaient les paroles du Secrétaire royal.
Un nouvel assaut des troupes de Diabolus fut repoussé. À la requête
du Maire, les cloches furent sonnées en signe d'allégresse, et les
remerciements de la ville furent portés au Secrétaire royal, dont les
paroles [impliquant la délivrance pour une date indéterminée]
avaient réconforté et fortifié l'armée et les citoyens.
Après ce nouvel échec, Diabolus décida de changer de tactique: il
n'enverrait plus devant lui son tambour, ce qui ne faisait que jeter
dans la terreur, il ne se servirait plus du capitaine Sépulcre, mais
lui-même irait à l'Âme avec de douces paroles et des offres de paix:
« Ah ! leur dit-il, qu'il l'aimait sa chère ville de l'Âme ! Que de nuits
il avait passé dans les veilles en songeant à son sort ! Que de pas et
de démarches à cause d'elle, dans la pensée de lui faire du bien.
Loin de moi l'idée de vous nuire ! Je ne désire pas continuer la
guerre. Mais livrez-vous à moi; vous n'aurez pas à le regretter.
Vous savez bien que vous êtes à moi et que sous mon règne rien ne
vous a manqué.
Jamais vous n'avez traversé de période aussi sombre que celle que
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