Page 148 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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ponse.



               Et maintenant, Âme d'Homme traversait des heures d'épreuve, des

               jours  sombres;  elle  se  rendait  compte  de  sa  folie  et  voyait  où

               l'avaient menée les flatteries et les vaines paroles de Fausse Sécuri-

               té. M. Conscience tonnait en chaire contre le péché des grands,

               contre ses propres transgressions, contre la ville. Il s'humiliait, lui,

               prédicateur, de s'être laissé entraîner au mal.




               C'est à cette époque qu'une épidémie fit son apparition dans la Cité,

               frappant  les  habitants  de  langueur.  L'armée  en  fut  aussi  touchée

               ainsi que ses chefs. On ne rencontrait plus dans la ville que malades

               et gens épuisés. Les vêtements blancs donnés par Shaddaï étaient

               devenus souillés, ils étaient déchirés et il semblait que les morceaux

               dussent rester attachés au premier buisson rencontré.



               M.  Conscience  fit  décréter  un  jour  de  jeûne  et  demanda  au  chef

               Boanergès de prêcher. Celui-ci accepta et prit pour texte: « Coupe-

               le, pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? » Puis, aidé des con-

               seils de Crainte de Dieu, Conscience décida d'envoyer une supplique

               à Emmanuel, et le Maire fut choisi pour la porter à la Cour de Shad-


               daï et du Prince, son fils. Mais le messager d'Aine d'Homme ne fut

               pas admis en leur présence. « Ils m'ont tourné le dos quand j'appe-

               lais,  dit Emmanuel, et maintenant qu'ils sont  dans  la  peine,  ils

               m'appellent au secours '. Qu'ils cherchent le secours auprès de Sé-



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