La vénération ou respect craintif
Manipulation des Saintes-Écritures
Le culte d'adoration des images
LES SUBTILITÉS DE L'ESTIME DE SOI
Se connaître pour mieux s’estimer
Entourez-vous de personnes positives
L'estime de soi et le narcissisme
Les trois facettes de l’estime de soi
D’où vient ce raz-de-marée d’égotisme?
Rares sont les personnes saines d'esprit qui s’inclinent encore devant des idoles et des images, sauf les papistes du catholicisme Mithriaque qui, non seulement adorent un dieu galette sous la forme de petit disques solaires, mais qui le mangent aussi dans un rituel de cannibalisme spirituel dans une ccélébration satanique qu'ils nomment la Messe. Ils observent aussi un culte d'adoration à des saints imposteurs et à une prostituée babylonienne nommée la Madone, en plus d'adorer le dieu à trois têtes du Cerbère Nicéen. L'Église catholique a été identifiée officiellement comme la Grande Prostituée de l'Apocalypse, son pape comme l'Antichrist, l'Église Protestante comme son enfant illégitime, et le mouvement Évangélique comme son avorton monstrueux et répugnant. Il est fort reconnu que le catholicisme est une religion idolâtre dans laquelle ses adeptes adorent des images et des statues, tout comme les anciens peuples adoraient des faux dieux sous la forme de différentes idoles.
Par comparaison à l'idolâtrie moderne qui est devenue un culte d'adoration à soi-même ou «culte de l'estime de soi», l’idolâtrie dans l'antiquité avait une présence conceptuelle très différente d’aujourd’hui, beaucoup plus visible dans ses formes d'expressions abstraites. Chaque peuple avait ses dieux, souvent plusieurs à la fois. Et ces dieux étaient souvent des éléments de la nature. Le soleil ou des animaux pour les égyptiens, la foudre pour les mésopotamiens, les astres du ciel pour les chaldéens, les esprits des eaux et des forêts pour les celtes. Les gens adoraient toutes ces choses qui ne sont en fait que des éléments de la création de Dieu réduites à des abstractions. Ils en faisaient en plus des statues, et des images de ce qu’ils adoraient comme si c’était la divinité elle-même. Pour eux la divinité existait dans la statue. La statue n'était pas qu’une représentation comme celle de l'image dans un miroir, c’était la divinité même.
Pour expliquer le sujet plus en détails, comprenons que l'idolâtrie est un culte rendu à l'idole d'un dieu au même titre que si elle était Dieu lui-même. Dans un sens figuratif elle est «un amour excessif ou admiration exagérée» poussée jusqu'au culte ou vénération de caractère religieux accordée à un être, à un objet privilégié quelconque. Ainsi l'idolâtrie est l'adoration d'une image ou représentation d'une personne, d'un animal, d'un astre, d'une idée ou d'un objet, la notion «d'idée» détenant un sens très varié dans ses applications anciennes comme modernes. Elle est couramment pratiquée chez les animistes et chez les polythéistes chez qui la représentation des divinités est généralisée. Elle consiste à rendre des cultes et des sacrifices, à offrir des offrandes et à adresser des prières à la chose sacralisée, impliquant même des sacrifices humains pour pacifier la colère d'un dieu ou obtenir sa faveur. Ainsi les druides sacrifiaient des vierges à Cernunos, le dieu à cornes. On sacrifiait même des enfants sur l'autel de l'idole du dieu Moloch, tout comme de nos jours on sacrifie des enfants par avortement sur l'autel de l'idole du «libre-arbitre» et sur l'autel de l'idole de «l'image de soi». L'idolâtrie est pour les religions abrahamiques une corruption, une impiété à combattre. Le terme est donc devenu péjoratif ou synonyme d'égarement, souvent confondu avec le paganisme des paysans. Le monothéisme solaire, comme celui du dieu Aton de l'Égypte antique ou celui du dieu Ahura Mazda et de son fils Mithra du mazdéisme des anciens perses, est considéré comme idolâtre par le monothéisme judéo-chrétien ainsi que par le christianisme en général.
La vénération ou respect craintif
Par extension, on qualifie d’idolâtrie toute attitude ou rituel de vénération ou respect craintif envers une représentation ou une personne à laquelle on attribue des caractéristiques d'une divinité dans un sens symbolique. Elle ne doit pas être confondue avec la vénération envers ce qui est représenté par le symbole. Le nom idolâtrie vient (par haplologie) du mot grec «eidololatria», formé de «eidolon» image » ou représentation, et «latreia», adoration. Bien que le terme grec semble être un emprunt à l'expression hébraïque «avodat elilim», qui apparaît dans la littérature rabbinique, le terme grec lui-même ne se trouve pas dans la Septante, Philon d'Alexandrie, Flavius Josèphe ou autres écrits juifs hellénistiques. Il n'apparaît pas non plus dans la littérature païenne grecque. Dans le Nouveau Testament, le mot grec ne se trouve que dans les Épîtres de Paul, la Première épître de Pierre et l'Apocalypse, où il a un sens péjoratif. Les termes hébreux pour l'idolâtrie sont, parmi d'autres, «avodah zarah» (adoration étrangère) et «Javodat kochavim umazalot» (adoration de planètes et de constellations). Selon la Bible hébraïque, l'idolâtrie trouve son origine à l'époque d'Eber, bien que certaines interprétations désignent plutôt l'époque de Seroug; la vénération de «teraphim» (statuettes existait au temps de Jacob, d'après le récit de Rachel emportant des «teraphim» avec elle en quittant la maison de son père, comme il est rapporté dans le livre de la Genèse. Le père d'Abraham, Terah, était à la fois sculpteur et adorateur d'idoles. Quand Abraham découvrit le vrai Dieu, il détruisit les idoles de son père (cf. Terah pour cette histoire) et son aniconisme fit souche.
Les commandements de la Bible hébraïque opposés à l'idolâtrie interdisaient les croyances et pratiques des païens qui vivaient parmi les israélites à cette époque, en particulier les religions de l'antique Akkad, de Mésopotamie, et d'Égypte. Certaines de ces religions, selon la Bible, prônaient des pratiques bannies par la loi juive, telles que des rites sexuels, la prostitution masculine et féminine rituelle, le don d'enfant au travers d'un bûcher à Moloch, et le sacrifice d'enfants. Il n'y a pas de passage qui définisse clairement l'idolâtrie; on trouve plutôt un nombre de commandements sur le sujet, dispersés dans les différents livres de la Bible hébraïque, certains d'entre eux ayant été écrit à différentes époques historiques, en réaction à différents problèmes. Si l'on regroupe ces versets, l'idolâtrie dans la Bible hébraïque peut être définie selon l'une des manières suivantes: L'adoration d'idoles (ou d'images); L'adoration polythéiste de dieux au travers d'idoles (ou d'images); L'adoration d'animaux ou de personnes; L'utilisation d'idoles pour adorer le vrai Dieu.
La dernière catégorie, l'usage d'idoles pour adorer Dieu, est la base du strict monothéisme judaïste. À différentes reprises la Bible hébraïque spécifie que Dieu n'a pas de forme; ainsi aucune idole ou image ne peut rendre l'essence de Dieu. Par exemple, quand les Israélites assistent à une apparition de Dieu dans le Deut. 4:25, ils ne perçoivent aucune forme visible. Bien des versets de la Bible font appel à des anthropomorphismes pour décrire Dieu (par ex. la main de Dieu, le doigt de Dieu, etc.), mais ces versets ont toujours été compris comme des allégories poétiques plutôt que des descriptions littérales. Ces choses sont évidentes puisque Dieu est un pur Esprit dont l'essence de son existence ne peut être comprise par les hommes, sauf s'il en accorde la révélation.
La Bible rend compte du conflit entre le prophète et sa tentative de répandre le pur monothéisme d'une part, et la tendance de certains personnages, en particulier des dirigeants comme Achab, à accepter ou même encourager les croyances polythéistes ou idolâtres. Le patriarche Abraham fut appelé à répandre la vraie connaissance de Dieu, mais les Livres des prophètes reflètent toujours une continuelle lutte contre l'idolâtrie à cause de la nature humaine entièrement corrompue et de l'endurcissement du cœur rebelle et tortueux de l'homme. Par exemple, le prophète biblique Jérémie se lamente: «Car tu as autant de dieux que de villes, ô Judah» (Jer. 2:28).
La Bible contient de nombreux termes se rapportant à l'idolâtrie, et leur usage reflète l'horreur dont elle remplissait les auteurs de la Bible. (Les adhérents de la foi juive considèrent que la Torah est la parole littérale et éternelle de Dieu.) Ainsi les idoles sont qualifiées de « pas Dieu », « dieux de fonte », « vaines », « coupable », « un vain souffle », « morts », « cadavres », « du mensonge », et d'autres épithètes similaires. Les idoles païennes sont décrites comme étant faites d'or, d'argent, de bois et de pierre. Elles sont précisées être le fruit du travail de la seule main de l'homme, incapables de parler, voir, entendre, sentir, manger, saisir ou ressentir, et sans pouvoir de nuire ou de favoriser quiconque. Les idoles étaient désignées en hébreu par un terme de sens général ou alors étaient nommées en fonction du matériau utilisé ou de la technique de conception. Il est dit qu'elles étaient placées sur des piédestaux, et maintenues par des chaînes d'argent ou des clous en fer pour éviter qu'elles ne tombent ou soient dérobées (Esa. 40:19, 41:7; Jer. 10:14), et elles étaient également vêtues et peintes (Jer. 10:9; Ezek. 16:18).
Au début les dieux et leurs images étaient perçus comme un tout; mais par la suite une distinction fut faite entre le dieu et son image. Néanmoins la coutume d'emporter les dieux des vaincus subsista (Isa. 10:10-11, 36:19, 46:1 ; Jer. 48:7, 49:3 ; Hosea 10:5 ; Dan. 11:8), et une pratique similaire est fréquemment mentionnée dans les textes cunéiformes. Les idolâtres des temps bibliques croyaient-ils que les idoles qu'ils vénéraient étaient de véritables dieux ou esprits, ou les considéraient-ils comme des représentations de ces dieux ou esprits ? La Bible n'éclaircit pas ce point et bannit apparemment de telles croyances et pratiques sous les deux formes. Toutefois, on affirme que dans certains passages, certains auteurs bibliques avaient compris que les idolâtres vénéraient non pas les idoles elles-mêmes mais des dieux et esprits dont l'existence était indépendante des idoles. Par exemple, dans un passage de 1 Rois 18:27, le prophète hébreu Elie défie les prêtres de Baal au sommet du Mont Carmel d'amener leur dieu à accomplir un miracle, après qu'ils ont tenté de convaincre les juifs de s'adonner à l'idolâtrie. Les prêtres païens implorèrent leur dieu sans avoir recours à une idole, ce qui indique que Baal n'était pas une idole mais plutôt une des divinités polythéistes qui pouvaient être adorées par l'intermédiaire d'une idole. Mais on affirme aussi que les païens de la Bible hébraïque n'adoraient pas littéralement les objets eux-mêmes et donc que le sujet de l'idolâtrie consiste véritablement à croire en un faux dieu ou au vrai Dieu avec un faux raisonnement.
Les chrétiens du Ier siècle suivaient ce conseil divinement inspiré: “Fuyez l’idolâtrie” (1Cor. 10:14). D’ailleurs, les fabricants d’images voyaient dans le christianisme une menace pour leur commerce lucratif (Ac. 19:23-27). Dans «The Encyclopædia Britannica», tome XII, page 750 (édition de 1907), il est dit: «Les premiers chrétiens étaient absolument unanimes à condamner entièrement tout culte païen des images et les diverses coutumes, dont un grand nombre étaient manifestement immorales, auxquelles il était associé; il est inutile de multiplier les citations des pères pour prouver un fait aussi indiscutable.»... «En vérité, c’était une accusation courante portée contre les chrétiens par leurs ennemis qu’ils n’avaient ni autels, ni temples, ni images connues; et qu'ils n’élevaient aucune image ou forme d’un dieu quelconque, et cette accusation ne fut jamais démentie.»; ...«Les images étaient absentes du culte des premiers chrétiens. [...] L’Église des IVe et Ve siècles justifia l’introduction des images au motif que, mieux que livres et sermons, elles permettaient aux gens sans instruction d’apprendre l’histoire du christianisme.» — (Cyclopedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature, volume 4, pages 503, 504).
Les opinions chrétiennes sur l'idolâtrie peuvent se ranger en deux catégories principales. La perspective catholique et orthodoxe (pas forcément limitée aux communions orthodoxes d'Europe de l'Est ou de l'Orient, et qui peut se compliquer passablement si l'on ajoute les anglicans et les méthodistes dans la discussion) et la perspective fondamentaliste. Les groupements puritains et protestants ont adopté une optique similaire à celle de l'islam, dénonçant toute forme de représentation religieuse, fût-elle en deux ou trois dimensions. L'origine du problème est une différence d'interprétation du Décalogue plus connu sous le nom des Dix Commandements (Ex. 20:1-17):
1 Alors L’ESPRIT DES VIVANTS prononça toutes ces paroles, en disant: 2 JE SUIS L’ADMIRABLE ton ESPRIT DES VIVANTS, qui t'ai retiré du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Ex. 13. 3; De. 5. 6; Ps. 81. 10;
3 Tu n'auras point d'autres représentations divines devant ma face. 4 Tu ne te feras point d'image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre, ni dans les eaux sous la terre; Lé. 26. 1; Ps. 97. 7; 5 Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car JE SUIS L’ADMIRABLE ton ESPRIT DES VIVANTS, un ESPRIT DES VIVANTS jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, 6 Et qui fais miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. 7 Tu ne prendras point le nom de L’ADMIRABLE ton ESPRIT DES VIVANTS en vain; car L’ADMIRABLE ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain. Lé. 9. 12; Mt. 5. 33; 8 Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier; Éz. 20. 12; 9 Tu travailleras six jours, et tu feras toute ton œuvre; Ex. 23. 12; Ex. 34. 21; Lu. 13. 14; 10 Mais le septième jour est le repos de L’ADMIRABLE ton ESPRIT DES VIVANTS; tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes; 11 Car L’ADMIRABLE a fait en six jours les cieux et la terre, la mer et tout ce qui est en eux, et il s'est reposé le septième jour; c'est pourquoi L’ADMIRABLE a béni le jour du repos et l'a sanctifié. Ge. 2. 2; 12 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés sur la terre que L’ADMIRABLE ton ESPRIT DES VIVANTS te donne. Mt. 15. 4; Ép. 6. 2; 13 Tu ne tueras point. Mt. 5. 21; 14 Tu ne commettras point adultère. Mt. 5. 27; 15 Tu ne déroberas point. 16 Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain. 17 Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui soit à ton prochain. Ro. 7. 7; |
Il n'est onc pas surprenant que les catholiques romains et les églises orthodoxes idolâtres citent l'œuvre de saint Jean de Damas, «Discours sur les images», pour justifier l'usage d'icônes, plutôt que la Bible elle-même. Il écrivait en réaction à la controverse iconoclaste qui commença au VIIIe siècle sous le règne de l'empereur byzantin Léon III et continua sous son successeur Constantin V. St Jean de Damas admet que la représentation du Dieu invisible est une faute mais que lors de l'incarnation où «le Verbe s'est fait chair» (Jean 1:14), le Dieu invisible est devenu visible et que, par conséquent, il est permis de représenter Jésus Christ. Il argumente: «Lorsque Lui qui est sans corps et sans forme… existant sous la forme de Dieu, S'incarne et prend la forme d'un serviteur en substance comme en stature et se retrouve dans un corps de chair, alors on peut dessiner Son image...». Il remarque également que dans l'Ancien Testament, les images et statues n'étaient pas systématiquement condamnées; on peut citer pour exemples les images gravées de chérubins sur l'Arche d'alliance ou le serpent de bronze mentionné dans le livre des Nombres. Il justifie également les marques extérieures de respect envers des icônes sur la base qu'il y a «différentes formes d'adoration» et que le respect montré à une icône diffère totalement de l'adoration de Dieu. Il poursuit en citant des exemples tirés de l'Ancien Testament: «Jacob s'agenouilla jusqu'au sol devant Ésaü, son frère, et aussi devant la pointe du bâton de son fils Joseph» (Genèse 33:3). «Il s'agenouilla, mais il n'adora pas. Joshua, le fils de Nun, et Daniel s'agenouillèrent en vénération devant un ange de Dieu (Joshua 5:14) mais ils ne l'adorèrent pas. Car l'adoration est une chose et ce qui est offert en marque de respect pour honorer quelque chose de grande valeur en est une autre». Il cite St Blaise qui affirme que « le respect donné à une image est transmis à son modèle». Saint Jean de Damas argumente alors que la vénération portée à une image du Christ ne s'y arrête pas - la substance de l'image n'est pas le sujet de la vénération - mais va au-delà de l'image à son modèle.
Au premier regards les arguments de Jean de Damas semblent logiques, mais il néglige certains éléments crucials à savoir que la nature humaine est déchue et complètement corrompue, que sa volonté est esclave de la chair et du péché (Rom. 7:18-24), et que le cœur de l'homme est tortueux par dessus toutes choses et désespérément malin (Jer. 17:9). Il y a donc en l'homme un penchant naturel qui le pousse à l'idolâtrie, puisqu'il est lui-même l'image de Dieu corrompue qui cherche à constamment à s'attribuer les caractéristiques de la divinité. Il est tout à fait naturel qu'il se fasse des fausses représentations de Dieu par des images et des statues qu'il adore comme Dieu dans son cœur rebelle. Autrement l'interdiction à l'idolâtrie n'aurait aucun sens. Jean de Damas fait donc de Dieu un menteur par son raisonnement subtil, pour lui Dieu serait donc dans l'erreur à propos de l'idolâtrie et le paganisme était donc dans la bonne voie en se formant des idoles comme des représentations de la divinité. Le raisonnement serpentin de l'homme devient donc évident dans les arguments de Jean de Damas ainsi que dans le catholicisme et l'orthodoxie idolâtre. L'idolâtrie ne peut être justifiée en aucune façon et doit être condamnée sévèrement dans tous ses aspects ou expressions, car Dieu est Esprit et toutes représentations de Lui sont fausses puisque personne ne peut voir un esprit. Pour les images de Jésus du temps de son séjour terrestre, elles ne sont généralement pas offensives et ne sont pas conçues pour porter les gens à les adorer mais pour transmettre un message. Vrai qu'il y a de l'abus en toutes choses, comme nous voyons chez les catholiques, mais cela n'en fait pas des idoles pour les gens sains d'esprit. Il y a toutefois certaines images qu'il faut condamner: toutes images ou représentations de la trinité; toutes images ou représentations de la vierge Marie comme la Madone ou mère de Dieu; toutes images ou représentations de personnes ou animal avec un nimbe ou cercle de lumière autour de la tête; toutes images, représentations ou figures d'un cœur sanglant avec une couronne d'épines; toutes images ou représentations d'un prêtre disant la Messe ou offrant le dieu galette en sacrifice; toutes images ou représentations du dieu galette ou hostie placée dans l'ostensoire ou dieu soleil; bref toutes images ou représentations religieuses qui proviennent du catholicisme doivent être évitées et condamnées comme des idoles. Grégoire le Grand précisait que l'évêque devait enseigner que les images ne sauraient être adorées, et sa parole était loi.
Manipulation des Saintes-Écritures
Auparavant, en 599 et 600, à la suite de la destruction des images dans les églises par l'évêque de Marseille Serenus, le pape Grégoire le Grand qui se disait «Dieu sur la terre» avait condamné cette attitude et, après Basile le Grand (329-379), Grégoire de Nazianze (330-390), Grégoire de Nysse (335-394) et Paulin de Nole (353-431), avait repris dans ses lettres à Serenus de Marseille que les images étaient utiles pour ceux qui ne savaient pas lire les livres. Cette excuse était comme jeter du sable dans les yeux des ignorants, car il aurait été beaucoup plus faciles de montrer aux gens comment lire et écrire et de les instruire dans les Saintes-Écritures, mais Rome craignait la lumière de la vérité et ne voulut surtout pas qu'elle pénètre dans l'esprit des peuples communs. Elle réussit cette astuce jusqu'à l'invention de l'imprimerie par Gutenberg qui mit fin à son contrôle sur les peuples ignorants. Depuis, n'ayant pas le choix, elle apprit à contrôler ce que la Bible dit en manipulant et falsifiant ses textes, car elle ne pouvait plus l'interdire à ses fidèles. Elle utilisa les Dominicains et les Jésuites comme ses instruments d'amputation. Au niveau du protestantisme, la secte Baptiste est celle qui détient la couronne pour la manipulation des consciences et des textes de la Bible. Nous pouvons donc dire avec assurance: Telle mère telle fille, car puisque la mère est une prostituée sa fille va suivre inévitablement dans ses voies pernicieuses.
La théologie prétendument chrétienne du catholicisme demande le prosélytisme, la transmission de la foi par la conversion à l'aide de missionnaires. Mais ne vous trompez pas, il s'agit toujours de conversions forcées jusqu'à l'extermination d'un peuple si cela est nécessaire. Cela provoqua souvent des conflits avec les religions païennes et d'autres groupes chrétiens qui utilisaient des images d'une façon ou d'une autre dans leur pratiques religieuses. Les fondamentalistes protestants accusent souvent les pseudo-chrétiens catholiques et orthodoxes de traditionalisme, d'idolâtrie, de paganisme et d'iconolâtrie pour n'avoir pas «purgé leur croyance particulière» de l'utilisation d'images comme nous trouvons chez les luthériens. Toutefois la majorité du protestantisme n'utilise pas d'images dans leur culte religieux. Les pseudo-chrétiens catholiques et orthodoxes utilisent divers objets religieux tels que des icônes, de l'encens, l'Évangile, la Bible ou plus souvent un Missel, des bougies et des vêtements religieux, tous issus de la religion solaire du Mithraïsme, le fils du dieu Soleil. Les icônes sont principalement en deux et plus rarement en trois dimensions. selon la théorie dogmatique, ces objets sont vénérés comme emplis par la grâce et le pouvoir divins – (par conséquent les orthodoxes d'Europe de l'Est considèrent qu'ils ne sont pas des « formes creuses » et donc ne sont pas des idoles. On peut, selon eux, trouver des preuves de l'usage de tels objets dans l'Ancien Testament et chez les premiers chrétiens en forçant l'interprétation des textes. Mais les objets mentionnés dans l'Ancien Testament servaient au Culte du vrai Dieu, et non du faux dieu à trois têtes des catholiques, des orthodoxes et des protestants.
Les marques de vénération de la forme latreía, la vénération due au Dieu de leur imagination, sont interdites par la doctrine orthodoxe mais non par la doctrine catholique; toutefois la vénération d'images religieuses ou d'icônes sous la forme douleía n'est pas seulement permise mais obligatoire. La profondeur de leur perversion ne connait aucune borne. La distinction entre ces différents niveaux d'adoration, qui est très technique et peu discernable du point de vue des pratiques effectives, est généralement obscure pour l'observateur moyen. Cette distinction est préservée et enseignée par les fidèles au moyen des hymnes et prières qui sont chantées tout au long de l'année liturgique mithriaque du culte du Soleil.
Dans l'apologie orthodoxe des icônes, un parallèle est fait entre les icônes et le façonnage du serpent d'airain par Moïse (sous le commandement de Dieu), serpent qui était dépositaire de la grâce et du pouvoir divin de guérir ceux qui avaient été mordus par de vrais serpents: «Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, conservait la vie.» (Nombres 21:9). D'autres parallèles sont faits avec l'arche d'alliance décrite comme un objet rituel au-dessus duquel Yahweh était présent (Nombres 10:33-36); ou le buisson ardent qui, selon l'Exode, permettait à Dieu de parler à Moïse; ou les Dix Commandements qui étaient la Parole de Dieu «Dabar Elohim» sous la forme de tablettes. Ces objets inanimés devinrent des médiums au travers desquels Dieu enseignait, parlait aux fidèles, les encourageait et les guérissait. Mais si ces choses n'existent plus, c'est que le cœur tortueux de l'homme en aurait fait des idoles, et c'est exactement cela que fait l'église catholique et l'église orthodoxe pour justifier leur culte solaire au dieu Mithra sous couverture chrétienne, en faisant des parallèles avec les Saintes-Écritures qu'ils pervertissent à leur perte.
Le culte d'adoration des images
La vénération ou plus précisément l'adoration d'icônes sous la forme latreía fut codifiée lors du deuxième concile de Nicée durant la controverse iconoclaste byzantine. La vénération d'icône est aussi pratiquée par l'église catholique qui adhère aux déclarations du septième concile œcuménique, mais elle est moins pratiquée, les catholiques modernes ne pratiquant généralement pas la prostration ou le baiser d'icônes, et de plus le Concile du Vatican II a recommandé la modération dans l'utilisation d'images. Les catholiques de rite oriental, toutefois, usent encore d'icônes dans leur liturgie. Mais sans utilisé de subtilité, la vénération des icones est nulle autre qu'un culte d'adoration livré à des images qui sont en réalité des idoles du dieu Soleil.
La plupart des groupes protestants évitent l'emploi d'images dans tout contexte proche de la vénération. Le protestantisme a considéré depuis ses débuts les images comme sujets d'imagination et d'éducation plutôt que vénération et adoration. Des icônes peuvent occasionnellement être aperçues dans certaines communautés religieuses hiérarchisées comme les anglicans, mais elles ne sont pas considérées ou utilisées de manière comparable à ce que l'on rencontre chez les catholiques et les orthodoxes, et leur présence est parfois sujette à controverse. Certains groupements protestants très conservateurs évitent tout usage d'images religieuses même pour l'imagination et l'éducation afin de ne pas donner la fausse impression qu'ils supporteraient l'idolâtrie. Dans le protestantisme l'idolâtrie est beaucoup plus subtile, elle ne se laisse pas voir si aisément que cela car elle touche plutôt les caractéristiques du cœur et de la conduite des fidèles par rapport au monde dans lequel nous vivons. Orgueil, arrogance, pédanterie, hypocrisie en sont tous des traits. Le culte de l'argent, du sexe, du sport, d'une personnalité mondaine (chanteur, artiste, sportif, etc.), du travail, de la position sociale, font tous parties de ce vaste domaine imprécis. Il faut trouver le juste milieu mais là est la difficulté pour la majorité des gens, car le cœur tortueux de l'homme nous porte naturellement à ambitionner sur des choses parfaitement légitimes.
L'idolâtrie ne se résume donc pas à l'adoration de statues païennes comme l'imagerie traditionnelle pourrait le faire croire. Idolâtrer quelque chose, c'est s'en occuper de façon immodérée jusqu'à en négliger Dieu et les principes essentiels de la foi chrétienne et biblique. Par exemple, une personne qui passe son temps à penser à l'argent, à gagner de l'argent et néglige Dieu sera considérée comme idolâtre. Ce principe est le même pour différentes choses. À l'heure actuelle, le christianisme moderne condamne fortement de telles idolâtries (argent, sport, loisir, télévision, ordinateur, théâtre, drogue, tabac, auto, moto, maison...), il y a beaucoup d'exagérations dans ce domaine, et à les écouter il faudrait sortir de cette planète. L'évaluation qu'en fait le christianisme moderne n'est donc pas nécessairement juste ou impartiale. Aujourd’hui l'idolâtrie consiste plutôt à un culte d'adoration de soi-même ou culte de l'estime de soi, et cette idolâtrie peut prendre diverses formes.
L'égocentrisme est cette tendance de ceux qui sont strictement centré sur eux-mêmes au détriment des autres. Il s'agit d'une forme d'individualisme ou tendance à s'affranchir de toute obligation de solidarité, à ne vivre que pour soi. Le narcissisme ou culte de la personnalité est son trait distinctif. Une personne égocentrique peut être bienfaisante envers une autre mais seulement si cela lui rapporte quelque chose en retour. Elle n'envisage le point de vue ou l'intérêt des autres qu'à partir du sien propre. Elle est caractérisée en particulier par l'ignorance de sa vie intérieure et donc par une confusion entre son moi et le monde. Bref, l'égocentrisme est «le culte d'adoration de soi-même» qui se nomme aussi «le culte de l'estime de soi». Figurativement on peut dire que son dieu est le miroir devant lequel elle estime sa réfection comme étant favorable, agréable et bénéfique à son existence afin d'attirer l'attention sur elle-même. Un égocentrique est généralement orgueilleux, égoïste, hypocrite et menteur. Ce sont des gens superficiels pour qui l'apparence est tout. On peut qualifier l'égocentrisme comme étant la maladie du siècle présent. En fait c'est la caractéristique prédominante des sectes dites évangéliques avec leurs nombreuses prétentions à la vérité.
Commençons cette réflexion en revenant brièvement à l’Ancien Testament, et plus précisément sur le roi de Tyr et son idolâtrie de lui-même (Éz. 28:2-19):
2 Fils de l'homme, dis au prince de Tyr: Ainsi a dit le Souverain, L’ADMIRABLE: Parce que ton cœur s'est élevé et que tu as dit: Je suis L’ESPRIT DES VIVANTS; je suis assis sur le trône de L’ESPRIT DES VIVANTS au sein des mers, quoique tu ne sois qu'un homme et non pas L’ESPRIT DES VIVANTS; parce que tu as élevé ton cœur comme si tu étais un être divin, És. 31. 3; 3 Certes, tu es plus sage que Daniel, aucun mystère n'est obscur pour toi; 4 Tu t'es acquis de la puissance par ta sagesse et par ton intelligence; tu as amassé de l'or et de l'argent dans tes trésors; 5 Tu as accru ta puissance par la grandeur de ta sagesse dans ton commerce, et à cause de ta puissance ton cœur s'est élevé; 6 À cause de cela, ainsi a dit le Souverain, L’ADMIRABLE: 7 Parce que tu penses être un être divin, à cause de cela, voici, je vais faire venir contre toi des étrangers, les plus violents d'entre les peuples, qui tireront leurs épées contre ton éclatante sagesse, et souilleront ta beauté. Jé. 6. 23; 8 Ils te précipiteront dans la fosse, et tu mourras, comme meurent les blessés à mort, au milieu des mers. 9 En face de ton meurtrier, diras-tu: "Je suis un être divin!" tandis que tu n'es qu'un homme et non L’ESPRIT DES VIVANTS, entre les mains de celui qui t'égorgera? 10 Tu mourras de la mort des incirconcis, par la main des étrangers; car moi j'ai parlé, dit le Souverain, L’ADMIRABLE. 11 De plus, la Parole de L’ADMIRABLE me fut adressée en ces termes: 12 Fils de l'homme, prononce une complainte sur le roi de Tyr, et dis-lui: Ainsi a dit le Souverain, L’ADMIRABLE: Tu étais le couronnement de l'édifice, plein de sagesse, parfait en beauté; Éz. 27. 3; 13 Tu te trouvais comme dans le contentement qui accompagne L’ESPRIT DES VIVANTS; tu étais couvert de pierres précieuses de toutes sortes, la sardoine, la topaze, la calcédoine, le chrysolithe, l'onyx, le jaspe, le saphir, l'escarboucle, l'émeraude et l'or. Les tambours et les flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé. 14 Je t'avais choisi comme protecteur perceptif* qui entour tout; tu étais sur la sainte montagne de L’ESPRIT DES VIVANTS; tu marchais au milieu des pierres de feu. *du mot Chérubin: un Voyant, un Vigilant, un Protecteur. 15 Tu fus intègre dans tes voies depuis le jour où tu fus établit, jusqu'à ce que l'iniquité ait été trouvée en toi. 16 Au milieu de ton riche commerce, ton cœur s'est rempli de violence, et tu devins coupable; je te précipiterai de la montagne de L’ESPRIT DES VIVANTS; je te détruirai, ô protecteur perceptif, du milieu des pierres de feu! 17 Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté, et tu as corrompu ta sagesse par ton éclat; je te jetterai par terre, je te donnerai en spectacle aux rois, pour qu'ils te regardent. 18 Tu as profané tes sanctuaires par la multitude de tes iniquités, par l'injustice de ton trafic; j'ai fait sortir du milieu de toi un feu qui t'a consumé, et je t'ai réduit en cendre sur la terre, en la présence de tous ceux qui te regardent. 19 Tous ceux qui te connaissent parmi les peuples ont été frappés de stupeur à ton sujet; tu seras un sujet d'épouvante, et tu ne seras plus jamais! |
Nous trouvons ici une imitation de l’adoration de soi que l’on trouve chez la race adamique initiale dans Genèse 3:4-7 qui est à la base de la chute de l'homme dans le Jardin d'Éden. Le chapitre d'Ézéchiel 28 dresse le portrait du péché et du jugement du roi de Tyr, et non d'un Satan imaginaire issu de la mythologie dite chrétienne. À la lumière du péché et du jugement d’Adam, le péché du roi de Tyr étant considéré comme une sorte de reproduction du péché primordial d’Adam. Par conséquent, selon Ézéchiel 28 et son interprétation de Genèse 3, le péché est la réorganisation de l’existence humaine autour de soi, l’être humain entrant ainsi dans une relation idolâtre à lui-même, dans laquelle il est celui qui crée, guérit et soutient. Friedrich Nietzsche aurait pu parler d’Adam, du roi de Tyr ou de tout individu égocentrique – y compris l’individu moderne, qui glorifie le moi par-dessus tout – lorsqu’il décrit ce qu’il appelle sa «morale des maîtres»: «L’homme noble sent que c’est lui qui fixe les valeurs, il n’a pas besoin d’approbation, il juge: «ce qui m’est nuisible est nuisible en soi», il sait que c’est lui qui confère de l’honneur aux choses, qui crée les valeurs. Tout ce qu’il trouve en lui, il l’honore: une telle morale est une glorification de soi-même (on y voit un lien d’idolâtrie entre Rom. 1:21 et 8:20; cette idolâtrie a conduit à ce que la création soit soumise au pouvoir de la fragilité ou futilité). On ressemble à ce qu’on adore. Il ne s’agit pas en fait d’autre chose que de la description d’une espèce idolâtre, qui fait d’elle-même sa propre idole.
David Wells décrit bien l’asservissement de l’Église moderne au culte du «moi», ainsi que la manière dont bon nombre de prédicateurs évangéliques «psychologisent» l’Écriture dans leur prédication afin d’être plus pratiques et de coller davantage au ressenti des auditoires modernes. En conséquence, ces prédicateurs parlent souvent du péché comme de failles ou de faiblesses personnelles, sans connotation morale. Comme l’écrit Wells, il s’agit d’une «transformation de la foi chrétienne», qui est extrêmement attrayante pour l’individu moderne, qui se préoccupe le plus souvent de son monde intérieur et qui veut sa “dose” d'estime de soi». Trop d’Églises sont aujourd’hui régies par la demande et cherchent à répondre aux aspirations des consommateurs à l’épanouissement individuel idolâtre. Wells décrit remarquablement ce syndrome du culte de soi: «Le plus important, de leur point de vue, n’est pas la structure morale de l’existence mais la manière de gérer leur personnalité changeante, leurs doutes, les étapes de leur vie, leurs tensions conjugales, ainsi que des calamités comme la perte d’un emploi et l’augmentation des frais d’inscription à l’université. Telles sont les choses qui leur sont les plus réelles et qui épuisent leur énergie psychologique. Cependant, même si ce ne sont évidemment pas des questions sans importance, les questions morales brûlantes dont se préoccupe la Bible sont tout autres. Pour la Bible, ce qui est essentiel est ce qui est vrai et juste, le péché et la grâce, la colère de Dieu et la mort du Christ; mais ce qui est essentiel pour bon nombre de gens d’aujourd’hui, c’est tout simplement ce qui leur procure un soulagement intérieur. Une grande partie de l’Église d’aujourd’hui, en particulier évangélique, est captive de cette idolâtrie du « moi». Il s’agit d’une forme de corruption bien plus profonde que la liste des infractions qui viennent à l’esprit lorsque l’on entend le mot «péché».
Nous tentons d’éliminer les moucherons des petits péchés tout en avalant le chameau du «moi». Cette idolâtrie est aussi envahissante et spirituellement anémiante que l’étaient un bon nombre des compromissions avec les religions païennes dont nous parle l’Ancien Testament. Cet attachement au «moi» paraît si différent de l’attachement d’autrefois aux dieux païens que l’Église ne voit pas son infidélité. Pourtant, la conséquence n’en est pas moins catastrophique, car le «moi» n’est pas moins exigeant. Il possède tout autant de capacité que n’importe quel autre dieu ou déesse sur le marché. L’Église moderne se prostitue avec ce dieu aussi assidûment que les Israélites des périodes sombres. Elle donne le nom de foi à l’orgueil qui nous conduit à penser beaucoup à nous-mêmes et à avoir une haute estime de nous-mêmes. Nous pensons trop souvent que cette vie est notre vie, que nous découvrons nos dons, pour notre carrière, pour notre famille, et ainsi de suite.
Même les communautés chrétiennes dont les membres se préoccupent beaucoup de ce qu’ils font pour Dieu sont imprégnées de cette logique. Eugene Peterson décrit bien cette mentalité: Est-ce que nous avons conscience que la culture de l’Église américaine reproduit quasiment à l’identique la culture cananéenne de Baal? La religion de Baal concerne ce qui vous fait vous sentir bien. Le culte de Baal consiste en une immersion totale dans ce que je peux obtenir pour moi. Et bien sûr, elle connaissait un incroyable succès. Les prêtres de Baal pouvaient rassembler des foules vingt fois plus nombreuses que celles des fidèles de Yahvé. Il y avait du sexe, de l’animation, de la musique, de l’extase, de la danse. « Ici, les amis, nous avons des filles. Nous avons des statues et des fêtes. C’était génial. Qu’avaient les Hébreux à offrir en échange? La Parole. Mais qu’est-ce que la Parole? Disons que les Hébreux avaient au moins des fêtes, à défaut d’autre chose… C’est le mot le plus intéressant que nous ayons: salut, être sauvé. Nous sommes sauvés d’un mode de vie dans lequel il n’y a pas de résurrection. Et nous sommes sauvés de nous-mêmes.
On peut définir la vie spirituelle de la manière suivante: être tellement lassé et écœuré de soi que l’on cherche quelque chose de mieux, et c’est suivre Jésus. On ressemble à ce qu’on adore. Mais dès le moment où l’on commence à promouvoir la foi sur la base des avantages qu’elle apporte, on ne fait qu’exacerber le problème du «moi». «Avec le Christ, vous vous sentirez mieux, vous serez plus fort, plus apprécié, vous connaîtrez une certaine extase.» Mais ce n’est rien d’autre que davantage de «moi». La démarche chrétienne, au contraire, consiste à se lasser tellement de soi que l’on peut commencer à regarder à Jésus. Nous avons tous déjà rencontré ce genre de personne spirituelle. Le genre merveilleux, qui aime le Seigneur, qui prie et lit la Bible sans arrêt. Mais qui ne pense en fait qu’à elle-même. Non qu’elle soit une personne égoïste. Mais elle est au centre de tout ce qu’elle fait. «Comment puis-je mieux témoigner? Comment puis-je mieux faire? Comment puis-je mieux venir en aide à cette personne?» C’est moi, moi et moi; un moi si bien déguisé qu’il est difficile à reconnaître tant son discours spirituel est désarmant.
Il est intéressant que Peterson propose la même analyse que David Wells de la culture évangélique, identifiant l’idolâtrie à une excessive concentration sur soi, qu’il perçoit comme un problème de la culture ecclésiale et pas seulement une caractéristique pécheresse de la culture non chrétienne. De même, l’idolâtrie du temps de l’Ancien Testament n’était pas seulement le problème des peuples païens. Israël était tout aussi concerné. Adam était le modèle de l’individu égoïste et égocentrique, et le prototype du reste de l’humanité déchue, comme nous l’avons vu par exemple dans l’exemple du roi de Tyr. Ce culte du «moi» s’exprime aussi dans l’usage que fait la culture occidentale des expressions «image de soi» et «estime de soi». On peut définir ainsi l’estime de soi: «confiance en soi [seulement] et satisfaction de soi». On utilise parfois ce langage dans le contexte de la psychologie et de la relation d’aide, lorsque les problèmes de la personne sont liés à une mauvaise image de soi. On considère que si les gens peuvent se sentir bien avec eux-mêmes, alors leur motivation en sera changée et ils cesseront d’agir selon les mauvaises habitudes qu’ils ont adoptées. S’il est vrai qu’une image de soi trop mauvaise peut causer des problèmes, une mauvaise compréhension de ce que sont l’estime de soi et l’image de soi peut tout autant conduire à de graves problèmes.
Trop souvent, on définit une bonne image de soi comme un amour de soi, au sens où « nous devrions aimer ce que nous sommes par nature, indépendamment de la grâce de Dieu [en Christ]. Ce genre d’amour ouvre la voie à l’orgueil; il est même la première étape de l’orgueil. Selon Paul Brownback, l’amour de soi peut même conduire au culte de soi: «Le plus grand risque de l’amour de soi est le culte de soi. C’est l’idolâtrie de soi, devenir sa propre idole, l’antithèse de la bénédiction légitime qui est offerte à ceux qui sont pauvres en esprit. C’est la porte ouverte à l’orgueil devant Dieu et à l’égoïsme.»
Il faut cependant se demander comment l’idolâtrie de soi se rapporte à l’aspect particulier du culte des idoles que nous avons étudié. Il serait en effet étrange de dire que l’on finit par se ressembler si l’on fait de soi son idole. Mais à bien y réfléchir, ce n’est peut-être pas aussi étrange qu’il y paraît. Il n’est pas rare, dans notre monde occidental, que les gens refusent l’idée d’un Dieu surnaturel, comme le Dieu de la Bible; en conséquence, ils affirment parfois avec conviction qu’ils sont leur propre dieu. Rappelons-nous que le roi de Tyr était ainsi accusé: «ton cœur s’est élevé» (Éz 28:2, 5); et : «tu as proclamé: “voici, je suis dieu”» (Éz 28:2); «tu t’es cru aussi sage que Dieu» (Éz 28:6). On peut assurément y voir une indication de l’orgueil du roi. Mais il y a plus. La condamnation semble comprendre l’idée d’un roi qui «s’élève» d’une manière qui est pécheresse pour les humains. Il tente d’élever son ego. Il s’enfle d’orgueil en augmentant ses biens et ses richesses pour son bon plaisir et sa propre satisfaction. L’image extraordinaire qu’il projette n’est en réalité qu’un fragile ballon d’air chaud, qui éclatera inévitablement dès que la main du juge divin en décidera (Éz 28:7-10). Au lieu de participer à l’expansion de la sphère de la gloire de Dieu, il fait artificiellement gonfler sa propre gloire. Paradoxalement, en faisant grandir son ego, c’est son péché qu’il accroît (Éz 28.18). Le roi de Tyr, qui reproduit le comportement d’Adam et qui est donc le représentant de tout humain orgueilleux, fait l’objet d’une critique qui montre que lorsque l’être humain se place lui-même au centre de toutes choses, il reflète une image agrandie de lui-même en s’enflant artificiellement d’orgueil.
Lorsque l’on accroît ses biens pour son propre intérêt, on reflète, comme le roi de Tyr, son propre ego, le grossissant par des choses matérielles qui sont inextricablement liées à soi. Lorsque l’on se consacre au développement de son ego, alors cet ego enfle. On devient alors de plus en plus l’ego égoïste que l’on adore, car il occupe de plus en plus de place. Cependant, cette expansion est artificielle; elle ne peut en fin de compte apporter aucun sens ni satisfaction, et elle finira par se dégonfler. On ressemble à ce que l’on révère, et si l’on se révère soi-même, on cherche à grandir sa propre image de façon égotiste, ce qui conduit à la destruction si rien ne vient interrompre le processus. Par conséquent, si l’on essaie de se grandir, alors on ne fait que refléter son propre ego de façon croissante. Cette réflexion est conforme à l’idée d’idolâtrie que nous avons étudiée au fil de ce livre: on devient comme l’objet terrestre auquel on se consacre, ce qui conduit à la destruction. Si l’on veut refléter une idole de soi et se grandir, on doit faire face à un jugement qui nous rend au contraire petit. Si l’on désire accroître la gloire du vrai Dieu et en devenir le reflet, on a part à la grandeur et à la gloire divines. C’est ainsi que Dieu est perçu comme le grand Dieu unique qui se tient au centre de l’ensemble de l’ordre créé.
Il existe cependant un amour de soi qui est bon et qui rend véritablement heureux; il consiste à désirer devenir ce que Dieu veut que l’on devienne. Plus précisément, nous aimons Dieu, et cet amour nous conduit à devenir ce que Dieu veut que nous soyons. Aimer Dieu, paradoxalement, est la meilleure expression possible de l’amour de soi, car c’est en aimant Dieu qu’on trouve le bonheur. Cet amour est en premier lieu amour de Dieu, expression d’un désir de refléter de plus en plus son image, d’accroître ce que l’on peut voir de lui et de faire diminuer l’ego humain. À cet égard, on aurait tort de définir l’expression «image de soi » comme le fait de se sentir bien avec soi-même et sûr de ses propres capacités ou de son propre comportement, indépendamment de toute autre réalité. À strictement parler, l’image de soi ne peut être définie que comme «la conception que l’on a de soi et de son rôle». Avoir une bonne image de soi, d’un point de vue biblique, c’est avoir une juste perception de sa condition de pécheur pardonné, créé tout à nouveau par la grâce en Christ. C’est donc aussi commencer à ressembler à l’image de Dieu en Christ et vouloir refléter sa gloire dans tous les aspects de notre vie. S’il est vrai que le péché demeure bien présent même dans la vie d’une telle personne, la grâce de Dieu y est encore plus présente, arrachant le croyant à la conformité pécheresse au monde pour le transformer à l’image de Dieu, selon un processus qui ne s’achèvera qu’à la fin de l’histoire. À ces façons de refléter le monde plutôt que Dieu s’ajoute une autre manière subtile dont les chrétiens se laissent conformer au monde plutôt qu’au Christ. C’est par l’idole des médias. Selon un sociologue chrétien: «Aimer son prochain comme soi-même» (Lc 10:27) n’est pas une injonction à s’aimer soi-même; le verset présuppose que tout être humain s’aime lui-même (c.- à-d. veut le meilleur pour sa vie) et que ce schéma peut servir de base à l’amour du prochain: vouloir le meilleur pour les autres, comme on veut le meilleur pour soi. Le verset n’est autre qu’une reformulation de la règle d’or: «faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous.» On ne peut y voir un appui aux idées modernes d’estime de soi et d’image de soi.
LES SUBTILITÉS DE L'ESTIME DE SOI
Les principes de l'estime de soi sont en vogue de nos jours. De plus en plus de gens s'intéressent à ce sujet qui eest même devenu nécessaire dans notre société, particulièrement au niveau de grandes entreprises qui l'exigent pour la réussite de leurs employés. Mais ce phénomène n'est pas réservé à ce domaine, on le retrouve dans la politique des nations ainsi que dans les grandes religions du monde. Il est plus présent de nos jours qu'il ne l'a jamais été auparavant. Pour cette raison nous avons trouvé bon d'avertir les gens et de l'exposer. Les informations qui suivent proviennent des gens du monde qui le décrivent à leur façon. Il importe de mentionner que nous ne soutenons point ce principe insidieux, nous vous présentons cette information strictement pour que vous preniez connaissance des subtilités de ce sujet qui est devenu un piège pour plusieurs chrétiens. Vous remarquerez clairement que ce sujet est anti-chrétien et anti-biblique, et vous pourrez ainsi en évaluer le contenu convenablement, et vous pourrez ainsi éviter le piège. Vous apprendrez aussi que l'estime de soi est en réalité l'évangile de Satan à un monde aveugle dans lequel les gens se prennent pour des dieux (Gen. 3:5).
L’estime de soi, c’est un doux mélange d’amour, de confiance et d’acceptation que l’on porte à sa propre personne. Avoir une bonne estime de soi est indispensable. Cela nous permet d’avoir confiance et de gagner en aisance en société. S’estimer permet de déplacer des montagnes, d’être plus sûr de ce que l’on fait, de donner une légitimité à nos actions. Et si l’estime de soi est essentielle dans notre vie professionnelle, elle est également l’un des principaux piliers de notre vie sociale et de notre vie amoureuse. Comment apporter réconfort et optimisme à l’autre lorsque l’on ne se considère pas soi-même ?
Se connaître pour mieux s’estimer
Pour une bonne estime de soi, encore faut-il connaître nos atouts, nos qualités, les facettes de notre personnalité que nous devrions mettre en valeur. Avoir une bonne estime de soi commence donc naturellement par une meilleure connaissance de soi. Quels sont vos atouts professionnels ? Comment arrivez-vous à vous montrer utile à vos amis ? Quelle est la chose que vos proches apprécient le plus quand ils sont avec vous ? Si vous vivez une vie qui ne vous convient pas, que vous jouez sans cesse un rôle, vous ne pourrez jamais montrer le meilleur de vous-même, ni même vous épanouir à tel point que vous puissiez être fier de vous.
L’illustration la plus flagrante de cette nécessité de bien se connaître est la difficile question de l’orientation scolaire et professionnelle. Rater sa voie, faire des études ou un métier pour lesquels on n’est ni doué ni passionné, c’est le meilleur moyen d’y être médiocre, de ne pas parvenir à se mettre en valeur et de perdre toute confiance en son propre travail. Cela ne veut pas dire que l’on est un raté, juste que l’on ne regarde pas dans la bonne direction.
On ne peut pas être fier de ce que l’on entreprend lorsque l’on ne fait rien ! L’action est le meilleur moyen de créer la fierté et de renforcer l’estime de soi. Si votre travail ne vous permet pas de refléter vos talents et vos idées, pourquoi ne pas en changer ? Facile à dire me rétorquerez-vous… Mais le plus dur dans une recherche d’emploi n’est souvent pas de trouver un employeur, mais plutôt une branche, un métier dans lequel on pourrait exceller et pour lequel tout le monde s’arracherait vos compétences. Et ça, ça fait automatiquement grimper l’estime de soi.
Mais la vie professionnelle n’est pas le seul vecteur pour développer vos compétences et avoir un impact sur le monde qui vous entoure. S’engager en politique, dans une association, dans un projet artistique ou une équipe sportive peut vous aider à mieux vous connaître et vous exprimer. Vivez en adéquation avec vos valeurs. Agissez néanmoins de manière réfléchie. Il est important que vous viviez en accord avec vos valeurs. Sinon, impossible de vous accepter comme vous êtes. Être fier de ce que l’on fait, cela se mérite.
Faites preuve d’honnêteté aussi bien dans vos idées que dans vos sentiments. N’ayez pas peur de montrer vos émotions, vos déceptions, vos agacements, vos idéaux. Apprenez à identifier vos erreurs, à vous excuser, à ne pas vous enfoncer dans des trajectoires qui ne vous conviennent pas. Persévérez dans la voie qui vous semble la plus juste, pas dans celle où l’on vous attend. Changer d’avis ou d’opinion, reconnaître que l’on s’est trompé n’est pas un aveu de faiblesse. C’est au contraire une preuve de courage. L’honnêteté intellectuelle est le meilleur vecteur de confiance. Agir dans la mauvaise direction en se posant le moins de questions possible pour ne pas voir les choses en face est le meilleur moyen de ne pas vivre en harmonie avec soi-même.
Entourez-vous de personnes positives
L’estime de soi se cultive en chacun de nous, mais elle est aussi fortement influencée par l’image que nous renvoient nos proches. Dès l’enfance, l’estime de soi se cultive dans la famille et à l’école, par des encouragements, par des choix d’activités ou d’apprentissage qui ne mettent pas les enfants trop souvent en échec. Cette logique continue à s’appliquer dans le monde des adultes. Essayez donc au maximum de vous entourer de personnes qui savent vous apprécier à votre juste valeur. Il ne faut pas négliger les effets de groupe dans la valorisation des personnes.
Au travail ou à l’extérieur, essayez de fréquenter des groupes de personnes positives qui auront tendance à vous tirer vers le haut. La question n’est pas tellement de savoir quelle place vous occupez dans un groupe, si vous y êtes leader ou non. Ce qui est important, c’est avant tout la dynamique qui y règne. Dans le milieu du travail par exemple, un management qui favorise la mise en compétition des travailleurs les uns par rapport aux autres va dégrader l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes alors qu’une gestion basée sur la coopération aura tendance à permettre de rechercher les talents de chaque individu et à les mettre en valeur.
L'estime de soi et le narcissisme
Ne confondez pas estime de soi et narcissisme. Si avoir une bonne estime de soi consiste à distinguer ses points forts pour mieux les mettre en valeur, tomber dans l’excès inverse serait de se surestimer à outrance jusqu’à en dévaloriser les autres. L’arrogance ou la dévalorisation de soi sont toutes deux néfastes pour votre vie sociale. Encore une fois, tout est question de dosage, d’équilibre. Nous avons tous une place dans l’univers, un rôle à jouer auprès des différentes personnes que nous côtoyons. Avoir de l’estime pour soi-même, cela ne veut pas dire tenter de gravir frénétiquement les échelons sociaux réels ou imaginaires avec un esprit mégalomaniaque débridé. L’estime de soi, c’est plutôt le fait de comprendre la place que l’on peut occuper dans la société, la manière dont on peut faire évoluer les choses à petite et grande échelle, et tout mettre en œuvre pour que cela devienne une réalité. Le narcissisme en contrepartie, consiste à estimer arbitrairement que l’on est au centre des buts, causes et conséquences de tout ce qui se passe autour de nous.
La vie serait incroyablement belle si on naissait tous avec une estime de soi boostée au maximum et que celle-ci ne baissait jamais. Mais bon, faut croire que la réalité est tout autre! Les faits sont que peu de gens ont totalement confiance en eux. Heureusement, on peut améliorer son estime de soi à l’aide de quelques trucs tout simples. Voici comment t’y prendre pour te sentir mieux avec la personne que tu es, t’aimer davantage et, ainsi, t’aider à réaliser ton plein potentiel! Ce n’est pas un secret, on est souvent sa pire ennemie dans la vie. Cela t’est probablement déjà arrivé de penser que tu étais stupide ou abrutie parce que tu avais fait une «petite» gaffe (par exemple, drunktexter ton ex). Pourtant, si ta BFF avait fait la même chose, aurais-tu pensé qu’elle était stupide? Non. Tu l’aurais sûrement rassurée en essayant de dédramatiser la situation.
L’objectif, au fond, c’est d’essayer de te parler comme si tu parlais à une amie, c’est-à-dire avec empathie, compassion et, surtout, amour. Ainsi, chaque fois que tu te regardes dans le miroir, que tu fais une erreur ou que tu vis un moment d’incertitude, ta petite voix intérieure sera beaucoup plus douce et aimante qu’auparavant. Dans le fond, le fait de t’accorder un peu de temps chaque jour est signe que tu te donnes de la valeur parce que tu prends soin de toi. En plus, c’est un bon moyen de t’aider à te dégager des tensions et du stress vécu tout au long de la journée.
Renforcez votre estime de vous et, pas à pas, réussissez vos projets personnels et professionnels. Vous découvrirez qui vous êtes vraiment et ce qui est le plus important pour vous. Vous apprendrez comment avoir confiance en soi. Vous apprendrez à mieux gérer vos émotions. Vous pourrez changer, améliorer et faire progresser votre vie et vos envies. Vous découvrirez quelles sont vos forces et apprendrez à les travailler et les développer. Vous découvrirez comment être à l’aise en toutes circonstances. Vous aurez en main toutes les clés de la confiance en soi dans votre vie professionnelle et personnelle. Grâce à un discours porteur et des exemples et exercices efficaces, vous aurez la motivation nécessaire pour passer à l’action. Vous découvrirez qu’avoir confiance en soi est une attitude à la fois mentale et physique.
L’estime de soi est le sentiment plus ou moins favorable qu’une personne éprouve envers ce qu’elle est ou ce qu’elle croit être. C’est donc le sentiment de la valeur de soi. la construction de l’estime de soi). Penser et «savoir au fond de soi» qu’on est une bonne personne, qu’on est «correcte» et aimable. Reconnaître nos qualités et accepter nos défauts. L’estime de soi se manifeste à travers: La connaissance de soi: connaître ses goûts, ses préférences, ses aptitudes et ses lacunes. Le sentiment de compétence dans différentes sphères: reconnaître à leur juste valeur nos capacités, les activités qui sont faciles, qu’on fait bien, qu’on peut apprendre. Accepter sans se dénigrer les sphères où on est moins compétent. Le sentiment d’identité: se sentir entier, cohésif et reconnaître en quoi on est unique et différent des autres. L’opinion qu’on a de nous-mêmes: si on pense qu’on est une bonne personne; notre évaluation de nos qualités et défauts, de nos compétences et lacunes; ce qu’on pense qu’on mérite. La façon de nous traiter nous-mêmes: en parole et en action; ce qu’on se permet d’avoir, de faire (p.ex. des activités qu’on aime; si on respecte nos besoins; les droits qu’on se donne; savoir prendre soin de soi quand on vit des épreuves). La façon qu’on permet aux autres de nous traiter: l’aisance à placer des limites aux autres, à savoir se faire respecter, à s’affirmer adéquatement, à trouver un équilibre entre les besoins des autres et les nôtres; la tolérance à la violence verbale et physique (celle dirigée vers nous).
Les trois facettes de l’estime de soi
L’estime de soi se développe à partir de l’enfance et forme une base dont la solidité est variable. Elle se forge à travers les interactions que l’enfant vit avec ses parents, ses professeurs, ses paires, sa fratrie, etc. L’estime de soi inclut le sentiment d’être une bonne personne, méritant l’amour et le respect des autres, la juste reconnaissance de nos compétences et aussi de nos faiblesses. Ces trois facettes de l’estime de soi sont importantes, et on peut avoir une lacune dans une ou les trois. Si les trois facettes sont bien développées l’estime de soi sera plus stable et plus solide. Une personne ayant une lacune au niveau de l’estime de soi peut compter excessivement sur des facteurs externes pour l’aider à maintenir une estime de soi acceptable. Par exemple, l’estime de soi est maintenue par la réussite professionnelle ou amoureuse, mais dès qu’il y a un échec, l’estime dégringole. Pour d’autres, l’estime de soi est maintenue par le fait de plaire aux autres, de leur démontrer qu’il est à la hauteur, ainsi, une critique, une remarque de désapprobation détient le pouvoir de faire basculer l’estime de soi.
Notons qu’une personne ayant une bonne estime de soi a tout de même besoin de réussir et de plaire aux autres mais est capable de tolérer les échecs et les critiques, car son estime n’est pas soutenue uniquement par ces facteurs. Aussi, face à certaines épreuves de la vie, même une personne ayant une bonne estime de soi peut en prendre un coup et a besoin de prendre le temps de se relever. Ainsi, il est important d’avoir une équilibre entre: a) Les sources externes qui alimentent l’estime de soi: Plaire aux autres, avoir la reconnaissance des autres. Se sentir compris. Bien réussir. b) Les sources internes qui alimentent l’estime de soi: Être content de nous. Bien se traiter, bien se parler. Respecter nos limites, nos faiblesses, accepter nos échecs. En bref, si toute l’estime de soi est basée sur des sources externes, l’estime de soi va être facilement changeante; c’est insécurisant et peut nous amener à avoir des changements d’humeur imprévisibles, et ça donne le sentiment de dépendre des autres. Ce serait comme remplir un vase percé: épuisant car dès qu’il n’y a plus d’eau qui est versée, le vase redevient vide. De même l’estime de soi sera moins stable et moins solide si elle est basée sur seulement une sphère de la vie (p.ex. l’apparence physique ou la réussite sociale).
Dans notre société contemporaine, on accorde énormément d’importance à une des facettes de l’estime de soi qui est le sentiment de compétence c-a-d de bien performer dans divers domaines telles les études, les sports, la musique. Nous sommes amenés à nous mesurer et à nous comparer aux autres sous cet angle. Tout comme le succès monétaire, l’avoir de matériel (maison, auto etc.), être en couple ou avoir des amis. Il y a aussi l’idée de fond qu’il faut être meilleur que les autres pour être assez bon, pour avoir de la valeur, pour être quelqu’un. Ainsi, si on prend ces idéaux à l’extrême, pour se sentir correcte, on doit être supérieur aux autres; c’est ainsi dévaloriser l’autre d’une certaine manière. Tout devient axé sur la performance et l’acquisition de matériel comme trophée et signe de réussite. Mais qu’arrive-t-il de nos incompétences, de nos défauts, qu’on a tous étant de simples humains? Qu’arrive t-il lorsqu’avec l’âge, ou suite à une maladie, à un accident, nous perdons de nos compétences? Qu’arrive-t-il des personnes qui ont des capacités retreintes? Comment avoir une estime de soi forte et stable si elle est conditionnelle à des éléments qui sont éphémères?
Avoir une bonne estime de soi inclut de se percevoir tel que nous sommes avec nos imperfections, nos faiblesses, nos échecs et en s’acceptant sans condition et sans distorsions de supériorité ni d’infériorité. Cela suppose aussi d’apprécier notre existence pour ce qu’elle est, «être et non pas avoir» avec ses bons et ses mauvais côtés. S’accepter tel que nous sommes entièrement, nous ramène à un calme interne et à une stabilité émotive. C’est avec cette attitude qu’il est plus facile de passer à travers des projets non réussis du premier coup, des déceptions, des rejets, des critiques, etc.
Évidemment, on a besoin de se sentir compétent en quelque chose, et c’est en essayant plusieurs activités et contextes que nous découvrons dans quoi on est bon et ce qu’on aime. Les habiletés humaines sont très diverses: intellectuelles, sportives, artistiques, manuelles, sociales. On n’a pas besoin d’exceller dans un domaine pour se sentir compétent, mais plutôt d’être prêt à acquérir des connaissances et à en faire l’expérience. Par exemple, on peut être moins bons que la plupart des gens en un domaine (ex.: apprendre une nouvelle langue; jouer au badminton) mais aimer cette activité et progresser à notre rythme à travers les années. Reconnaître ses compétences sans se sentir supérieur mais à sa juste valeur aide à maintenir une saine estime de soi. L’estime de soi imbue de soi et grandiose est aussi fragile que celle qui se méprise et ne se voit que des défauts.
Pour terminer nous mettons un court témoignage d'une adepte du gourou et pseudo-chrétien Alberto Carbone, pour vous indiquer que le culte de l'estime de soi domine présentement dans la mouvance évangélique: «Merci Alberto et Manon de nous avoir ainsi témoigné de votre vie de couple. Ça nous montre à quel point l'estime de soi est primordial premièrement pour nous même et pour notre relation avec les autres.»
L'homme moderne est fasciné par son image de soi-même. La perception de l'apparence qu'il projette est devenue l'élément le plus important de son existence. Nous en sommes à la sacralisation de la personnalité dans laquelle l'individualisme devient la nouvelle religion du siècle. L'individu comme un petit soleil autour duquel le reste de l'univers gravite voit paraître le culte du Moi ou culte d'adoration de soi. La quête ininterrompue de l'épanouissement personnel comme projet de vie, le refus de fixer quelque règle qui pourrait entraver notre individualité témoigne d'un narcissisme qui est érigé en pivot central de presque tout.
De nos jours les gens ont perdu la foi dans les institutions humaines, aussi bien dans les gouvernements et les lois que dans la science, la religion et même le mariage; ils ne croient plus en l’homme comme société collective. L'échelle des valeurs a changé, on n'y trouve plus de valeurs familiales, morales ni spirituelles. La nouvelle valeur est le Moi et tout ce qui qu'il rapporte. Si beaucoup se replient sur eux-mêmes, le phénomène n’est pas nouveau. L’introversion ne date pas d’aujourd’hui.
L’ÉGOÏSME qui prévaut aujourd’hui dans les mentalités est quelque chose de relativement nouveau pour notre XXIe siècle. Dans le temps, on s’intéressait plus à autrui; mais, aujourd’hui, c’est tout le contraire. Au lieu de penser à son prochain, de lui faire du bien, de lui prodiguer des encouragements et de s’entendre avec lui, l’égoïste prend le contre-pied de toutes ces valeurs. S’il peut sembler étonnant de tomber dans de tels extrêmes en notre XXIe siècle, ce phénomène n’est pourtant pas vraiment nouveau; c’est de l’histoire ancienne qui se répète. Ainsi dit l'Ecclésiaste: «Ce qui a été, c'est ce qui sera; ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, et il n'y a rien de nouveau sous le soleil.» (Ecc. 1:9).
Voici, glanés dans la masse des ouvrages consacrés au développement et à l’épanouissement de la personnalité, un échantillon des principes qui découlent de cette nouvelle morale: - Penser d’abord à soi. - La victoire par l’intimidation. - Rares sont ceux qui savent se servir du monde au lieu d’être à son service. - S’il vous est dans certains cas possible d’agir pour le bien d’autrui, retenez bien que votre objectif essentiel n’est pas là. - L’honnêteté n’a pas grand-chose à voir avec la réussite. - Vous êtes seul juge de votre conduite. - Réglez votre vie d’après votre propre code moral et non d’après celui des autres. - La culpabilisation est un esclavage qui exerce autant de ravages destructeurs que l’héroïne. - Vous laissez-vous marcher sur les pieds? - Nouveaux procédés révolutionnaires pour parvenir à ses fins.
La brutalité de ces affirmations est tempérée par le contexte dans lequel elles apparaissent à l’intérieur des livres. Ces ouvrages renferment également des suggestions saines et utiles qui empêchent de ne voir dans cette littérature que l’expression d’un égoïsme outrancier. Néanmoins, la liste précitée reflète très bien la teneur de ces livres, dont la publicité s’effectue également à partir de ces idées. La philosophie qu’ils expriment se retrouve sur la jaquette des livres, dans les titres ainsi que dans l’impression générale qui s’en dégage. L’état d’esprit qui transparaît derrière cette tendance consiste à élever l’individu au-dessus de la société, attitude d’égocentrisme que l’on retrouve au cinéma, à la télévision, dans le sport ainsi que dans les quotidiens et les revues.
Dans la mythologie grecque, Narcisse était le fils du dieu-fleuve Céphise et de la nymphe Liriope. Il était, dit-on, extrêmement beau. Un jour que les eaux lui renvoyaient le reflet de sa beauté, il s’éprit de lui-même. Incapable d’aimer qui que ce soit d’autre, il fut si fasciné par sa propre image qu’il ne se releva même plus pour manger. Il se mit à dépérir et finit par mourir. Aujourd’hui, les psychiatres appellent narcissisme une forme de l’amour de soi particulièrement intense, lorsque le patient se montre indifférent envers tout le monde, sauf lorsqu’il parvient à se faire remarquer et admirer.
L’égotisme qui prévaut aujourd’hui a souvent été qualifié de néo-narcissisme. Dans un article intitulé “L’ère de Narcisse: Regardez-moi, vous tous!”, N. Fain décrit cet engouement comme “un véritable raz-de-marée de narcissisme, tel que la nation n’en avait encore jamais connu”. Il évoque aussi “l’industrie qui a pris dernièrement le plus d’extension aux États-Unis: le repli sur soi”, avant d’ajouter: “C’est la dernière frontière, peut-être l’ultime. En dépit des campagnes d’inspiration fondamentaliste pour culpabiliser les gens, engendrer la crainte et, d’une façon générale, refréner leurs pulsions, le narcissisme des Américains est entré dans sa période classique.” Ne faite pas l'erreur de vous imaginez que le phénomène est cantonné chez les Américains. Il connait de nos jours une portée mondiale, particulièrement dans les nations démon-cratiques et surtout dans le mouvement des sectes ou nids de vermines évangéliques.
On a décrit cette exaltation du moi comme une nouvelle forme de religion: «le culte du Moi» ou encore «culte de l'estime de Soi», et avec raison, comme nous avons vu dans le chapitre précédent. Beaucoup de ceux qui prônent l’individualisme ne vont pas si loin; néanmoins certains le font. La Bible révèle que l’égocentrisme peut constituer une forme de culte. “La convoitise, dit-elle, est une idolâtrie.” ‘L’avidité est une idolâtrie.’ (Col. 3:5). Le terme grec rendu ici par “convoitise”, ou “avidité” suivant d’autres traductions, est pléonéxia. Voici ce qu’en dit le commentaire de Barclay: “Au départ, pléonéxia est le désir d’en avoir plus. Les Grecs eux-mêmes le définissaient comme un désir insatiable, aussi difficile à satisfaire que de remplir d’eau un récipient percé d’un trou. Ils le classaient comme le désir coupable de posséder ce qui appartient à autrui, la passion du gain. On l’a décrit comme la satisfaction impitoyable de ses propres intérêts.” Il est intéressant de voir qu'un des synonymes pour «convoitise» est le terme «ambition» dont la définition est d'après le Centre Nationaldes Ressources Textuelles et Lexicales: «Recherche immodérée de la domination et des honneurs... Péché par lequel on recherche l'honneur d'une manière déréglée, soit qu'on ne le mérite pas, soit qu'on ne le rapporte pas à Dieu, mais uniquement à son avantage personnel.». Or l'ambition est une des caractéristiques essentielles du culte de l'estime de soi, elle est aussi le trait distinctif des pasteurs dits évangéliques.
De ceux qui se laissent aller à cette mentalité, Philippiens 3:19 dit que “leur dieu, c’est leur ventre”, ou comme dit le contexte de ce passage dans une traduction précisée strictement sur le Grec: «Car plusieurs réglementent leur destin, je vous l'ai dit souvent, et maintenant je vous le redis en pleurant, qu'ils sont des ennemis de la croix de Christ; Leur fin sera la perdition; leur être divin est leur propre sein, leur gloire est dans leur imposture, et leurs affections sont aux choses de la terre.» (Phil. 3:18,19; Bible Machaira 2020). Ce genre de personne s’obstine à n’en faire qu’à sa tête, rendant un véritable culte à ses désirs. Cela s’appelle de l’idolâtrie, et la Bible en parlait bien avant Jésus Christ, en ces termes: «Car la rébellion est autant que le péché de sorcellerie, et la résistance autant que l'iniquité et l'idolâtrie.» (1 Sam. 15:23; Machaira 2020). Le «culte de l'estime de soi» ou «culte de l'adoration de soi» est clairement de la rébellion contre Dieu et de l'idolâtrie d'un faux dieu qui est le Moi (l'égo) devenu le centre de l'existence de l'homme. Il s'agit, en effet, du même péché qui se produisit dans le Jardin d'Éden, où l'homme déclara son indépendance de Dieu pour devenir maître de son destin.
Si l’égoïsme est érigé aujourd’hui en philosophie, cela n’a donc rien de nouveau. L’Histoire, comme nous avons vu plus haut, ne fait que se répéter. Cette attitude remonte aussi loin que l’homme, et il était prédit qu’elle subsisterait jusque dans les derniers jours. Ainsi nous dit l'apôtre Paul dans 2 Tim. 3:1-9:
“M’ADORER moi-même? Mais c’est ridicule!”, direz-vous, mais si vous rencontrez les critères de l'estime de soi, vous vous livrez un culte d'adoration, que vous en soyez conscient ou non. Cela n'est pas de l'exagération, ce sont les faits, surtout lorsqu’on examine de près tous ces mouvements qui prônent l’individualisme. Cette tendance à l’égotisme est en effet si marquée que l’on parle de notre génération comme de celle de l’individualisme, ce qui n’est pas faux quand on voit dans quel sens vont les évidences.
Certes, il importe de s’intéresser aux individus. On ne saurait être indifférent au sort des gens avec qui l’on vit, aussi bien ses parents que ses voisins ou les habitants de la même agglomération, voire quiconque réside sur cette planète où la notion de distance perd de plus en plus de son importance. Nos préoccupations incluront bien évidemment aussi ce qui nous touche de près: nos pensées, nos actes; nos besoins et nos obligations.
Mais l’individualisme prôné à l’heure actuelle par les pasteurs et les gourous de la psychologie se ramène à une doctrine si simpliste qu’on peut la résumer ainsi: “Moi d’abord! Toi ensuite, que tu sois le second, le sixième ou plus loin, peu importe; mon auguste Personne n’en a cure.” Les adeptes de ces mouvements ne vont évidemment pas tous à de tels extrêmes, mais, même si ce n’est pas toujours de façon aussi explicite, quantité de gens tiennent ce raisonnement.
D’où vient ce raz-de-marée d’égotisme? Ce n’est pas le hasard si notre époque voit se développer un mouvement qui met l’accent sur l’individualisme, alors que les anciennes valeurs sont battues en brèche et que la plupart des religions traditionnelles ne les défendent plus. Les psychologues et les psychiatres ont proposé une nouvelle hiérarchie des valeurs qui ne satisfait pas l’esprit humain, d’autant plus qu’elle se montre souvent contradictoire. Aussi des millions de nos contemporains mènent-ils leur barque à la dérive, spirituellement parlant, par défaut de point de repère fixe.
Leurs illusions perdues, ils constituent un terrain favorable à l’éclosion des doctrines qui prêchent l’individualisme. “Selon leurs propres désirs, ils se donneront des enseignants en quantité pour se faire chatouiller les oreilles; et ils détourneront leurs oreilles de la vérité, et se tourneront vers les fables”, manipulés qu’ils sont “au moyen de la philosophie et de vaines tromperies, selon la tradition des hommes, selon les choses élémentaires du monde” (2 Tim. 4:3,4; Col. 2:8). Historiquement parlant, si nous pouvons mettre une date qui marque le commencement de ce raz-de-marée, ça serait dans les débuts des années 1960 souvent qualifié comme l'ère d'Aquarius. Ce fut le temps de la guerre du Vietnam l'âge du mouvement Hippies et du «peace and love», de l'amour libre, des drogues psychédéliques, des «flower childs», de la musique nommée Acid Rock, et de l'influence des religions orientales. Au festival Woodstock on voyait des jeunes rebelles avec des T-Shirts sur lesquels étaient écrit: «Me, Myself and I» (moi, moi-même, seulement moi) ou encore «I Am number 1» (je suis numéro 1). Ces «slogans» représentaient l'ère de la révolution de la jeunesse contre le «système établit», dans laquelle surgit de nouvelles valeurs qui convenaient plus à leur illusion utopique d'un monde en paix sans religions et sans frontières. À ce même temps l'homme marcha sur la Lune pour la première fois et ce fut aussi le début et la fin du Concile de Vatican II (1962-1965) qui vit le surgissement du Pentecôtisme et du Charismatisme, suivit par la fin de la guerre du Vietnam et de l'assassinat du président Américain John F. Kennedy, de son frère Robert, et celle de Martin Luther King. Jamais une période de notre histoire ne connut autant de bouleversements idéologique, morale, culturelle, sociale et spirituelle. Figurativement, on pourrait dire que Satan a été détaché de sa prison à ce point précis de l'histoire, et qu'il relâcha ses hordes de démons sur le monde entier. Depuis ce temps tout a changé mais graduellement afin de nous préparer pour le Nouvel Âge dans lequel nous sommes présentement, c'est à dire à la fin des temps.
Le culte du Moi a un symbole important qu'il ne faut pas négliger. Dans la Bible nous voyons que le serpent est le symbole par excellence de Satan, le Moi intérieur. Nous en avons une très bonne description par Roy Hession (Le Chemin du Calvaire): «Quand un serpent est attaqué, il se redresse, siffle et contre-attaque, essayant de rendre les coups qu'on lui porte. C'est l'image du Moi intérieur ou l'Ego qui s'irrite, éprouve de l'envie, de la rancune, critique et s'inquiète; c'est encore lui qui est dur et intolérant à l'égard des autres, timide, satisfait de lui-même, orgueilleux, qui se justifie, défend ses droits et cherche sa propre gloire, se rebelle contre la volonté de Dieu. Et c'est lui qui a pitié de lui-même dans les épreuves et les difficultés, recherche ses intérêts propres dans les affaires ou au service de Dieu, et se laisse aller dans les loisirs, la sensibilité et la susceptibilité; tout cela provient du Moi, du serpent intérieur».
Toutes choses considérées, il n'y a aucun doute que la chute de l'esprit serpentin de l'homme correspond au Culte du Moi, du serpent intérieur. C'est à dire, selon la définition figurative du mot "Culte", que l'homme détenait une "admiration passionnée" de lui-même, et se rendait les hommages ou l'adoration qui devaient être rendues à Dieu seul, en croyant à la propre suffisance de son habileté pour répondre à ses besoins. C'est pourquoi dans l'antiquité que le serpent est relié au Culte du Soleil. Ainsi la forme extérieure du Culte du Soleil est simplement le reflet de son aspect intérieur. Le Culte du Soleil est le même que le Culte du Moi, qui fait preuve d'égocentrisme où l'homme fait de soi le centre de l'univers.
Nous retrouvons le Culte du Moi ou Culte du Soleil intérieur, dans les religions qui sont pour les initiés comme dans le Mysticisme, la Métaphysique, et la Théosophie. Se propageant dans une multitude de sectes, ces religions qui reflètent les principes du Bouddhisme et de l'Hindouisme, amènent l'individuel à l'adoration de son propre esprit. Ces religions occultes disent à l'homme: "Tu es Dieu, et tes désirs sont ce que Dieu désir; mais tu dois entrer en toi-même, dans la profondeur de ton être pour trouver le Dieu qui est en toi et entendre sa voix qui est ta voix". Ces mouvements du Nouvel-Age enseignent que Christ fut le plus grand initié de l'ère du Soleil, et que les Seigneurs de la Flamme implantèrent le germe de la vie qui se développa en notre corps.
Emmet Fox, Métaphysicien moderne, nous dit dans son livre "Les Dix Commandements": «Dieu est "Je Suis Celui Qui Est" et nous sommes "Je Suis". Nous édifions notre destinée et arrêtons notre sort par les caractéristiques que nous attribuons à ce "Je Suis", car c'est ce que nous croyons vraiment de nous même. "Je Suis Celui Qui Est" exprime Dieu. Mais qu'est-ce que ce "Je Suis"? C'est notre être véritable. C'est notre nature réelle, notre véritable Moi et personne d'autre. C'est ce que nous sommes. Tout ce que nous attribuons avec conviction à "Je Suis", nous le sommes et nous l'avons».
Joel S. Goldsmith (Spiritual Interpretation of Scripture) suit la même ligne de pensée: «Vous êtes venu dans ce monde en croyant que vous êtes des humains. Vous avez grandi dans cette croyance. Mais l'homme n'a jamais existé; ce n'est qu'un mot donné à Dieu lorsqu'il devient visible et est compris visiblement. Il n'existe aucun Dieu en dehors de nous. Dieu est ce qui constitue l'individuel; car Dieu est l'esprit, l'âme et la conscience de chacun; ainsi vous êtes immortels et parfaits. Le premier Commandement qui dit: "Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi"; est une admonition de regarder à la source unique pour mon bien, et m'indique que Moi ou Je Suis est cette source. Il n'y a qu'un seul Moi, qu'un Ego, qu'une Conscience; c'est Dieu qui est le Moi de moi, qui apparaît comme vous et moi, comme l'homme et la femme individuelle. Il n'y a qu'une Vérité, et Je Suis ceci».
Romain Rolland (La Vie de Ramakrishna), qui trempe dans l'Hindouisme nous dit: «Ramakrishna décrit l'âme comme une torche allumée à la flamme de l'esprit, le Moi intérieur. Vous cherchez Dieu? Eh bien, cherchez-le dans l'homme. L'Esprit de Dieu et mon propre moi sont tissés ensemble. Si vous m'avez vu, vous l'avez vu.».
Illiana (New Age Universal, Christianity Without Religion), prêtresse du Nouvel-Age, écrit: «Je Suis ce que Je Suis; Père et Mère, le Feu, la Flamme, la Lumière. L'Âme Maître s'incarna pour nous délivrer des tentations de Bellaza (Satan); il prit la forme de Krishna, Buddha, Zoroastre et Jésus. Samanda est le nouveau nom de l'ère du Verseau pour le Jésus de l'ère des crucifix».
Dans le livre de Kuthumi (The Human Aura), nous voyons: «Invocation du grand Disque du Soleil: Je Suis la présence du Moi, la puissante flamme cosmique qui me maintient dans ma propre réalisation. Méditation sur le Moi: Je Suis, l'être, l'exaltation de ma volonté, la flamme du feu inspiré, le nectar d'une nouvelle espérance. Je Suis l'étoile à six pointes de la victoire. Je Suis le gardien de la flamme. Je vous recommande d'aller devant l'autel de Dieu qui est la triple flamme à l'intérieur de vous. Une fois que vous êtes engagé à servir la lumière de l'énergie du Moi, de développer la flamme divine et glorifier son nom, vous deviendrez comme le soleil, et vous connaîtrez un pouvoir et une puissance des feux du cœur.».
La Bhagavad-Gita nous révèle les présomptions néfastes du dieu Krishna: «Je Suis le Moi dans le cœur de tous les hommes. Je Suis le soleil qui illumine la conscience du corps. Je Suis l'Âme suprême situé dans le cœur de tous; la personnalité originale de la divinité. Je Suis le père de la religion et le maître du mysticisme. Je Suis le maître spirituel de la réalisation du Moi. Je Suis indépendant. Je Suis la puissance des forts et la vie sexuelle. Je Suis la mort qui dévore tout; et Je Suis le plus grand des tricheurs. Je Suis le chef de toutes les religions du monde. Je Suis le temps, le destructeur du monde; et je viens défier tous les peuples. Celui qui me connaît est libéré de tous ses péchés.».
Nous voyons dans toutes ces affirmations une idolâtrie monstrueuse; un orgueil démesuré et insolent; une présomption excessive de l'esprit de l'homme qui l'identifie positivement comme Satan, l'adversaire de l'Esprit de Dieu:
"Car qui est-ce des hommes qui connaît les choses de l'homme, sinon l'esprit de l'homme qui est en lui" (l Cor.2:11).
A Christ seul soit la Gloire |